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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Famine en Afrique et spéculation sur les matières premières agricoles

Le G20 agricole veut mettre de l’ordre dans la spéculation

 

Dans le monde, près d’un milliard de personnes souffrent de la faim, certaines au point d’en mourir (voir Agriculture et alimentation : intervention de Michel Sorin à Surgères (17) - 27 juin 2011).

 

L’Afrique est, en outre, pénalisée par une grande sécheresse - voir Sécheresse : Famine en Afrique de l'Est (site de Radio Canada, 20 juillet).

La situation se détériore dans le nord-est de l'Afrique, touché par la pire sécheresse depuis des décennies. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), 12 millions de personnes ont désormais besoin d'une aide humanitaire d'urgence. En Somalie, où la guerre civile qui perdure depuis 20 ans complique le travail des organisations humanitaires, le nombre de personnes qui ont besoin d'une aide d'urgence est passé de 2,4 millions à 3,7 millions au cours des six derniers mois, selon l'agence onusienne (…).

 

Les Etats s’organisent (voir Après le G20 agricole à Paris, la France mène des actions contre la faim -  22 juillet 2011). Mais ils ne changent pas les règles du jeu. Ils cherchent à en tirer profit pour leurs banques, qui s’intéressent de plus en plus aux marchés agricoles.

C’est le sens de l’article publié sur le site de Marianne, ce 25 juillet, sous la signature de Jean-Pierre Alliot et sous ce titre : Les banques spéculent aussi sur les récoltes

 

Douze millions de personnes touchées par la sécheresse et la famine en Afrique, dans les pays de la Corne, Somalie, Kenya, Djibouti, Ouganda et Soudan. La FAO, l’organisation de l'ONU chargée de l'alimentation et de l'agriculture a réclamé, le 20 juin, cent vingt millions de dollars supplémentaires pour leur venir en aide. L’urgence est indéniable et la tragédie est d’autant plus révoltante qu’une question se pose : combien de ces millions alimenteront la spéculation ? Car nous n’avons plus seulement affaire aux circuits locaux de corruption par lesquels les autorités et mafias locales détournent une partie de l’aide internationale. Depuis quelques années, la spéculation sur les produits agricoles a atteint des proportions qui provoquent la panique dans les sommets des États les plus puissants de la planète.

Pour favoriser le commerce international, les institutions de la finance et de l’assurance ont créé des instruments financiers, les dérivés de matières premières. À l’origine ce n’étaient que des instruments de couverture contre le risque. Ils sont devenus progressivement des instruments de placement financier, qui s’achètent et se vendent. Les volumes de transactions qu’ils provoquent ont pris une importance qui dépasse sans doute bien des prévisions. Et le plus grave, c’est qu’ils sont de plus en plus souvent déconnectés des échanges réels de matières premières. À la bourse de Chicago, il s’échange chaque année sur les marchés dérivés l’équivalent de quarante six fois la production annuelle mondiale de blé.

Intéressant mais inquiétant, pour les grandes puissances. Et pour les institutions financières privées qu’elles représentent et dont elles prétendent organiser la concurrence. Aussi le G20 a-t-il lancé, le 23 juin dernier une initiative pour  tenter d’organiser la spéculation sur les marchés agricoles. L’accord signé entre les ministres de l'Agriculture porte officiellement sur la lutte contre la volatilité des prix des produits agricoles. Audace des audaces, les ministres ont reconnu « la nécessité de mettre en place sur les marchés des matières premières agricoles des règles de fonctionnement nouvelles » afin de lutter contre « les abus de marché ». Sur cette lancée, ils ont « fortement » encouragé les ministres des finances du G20, qui doivent se retrouver à l'automne, « à prendre les décisions appropriées pour une meilleure régulation et supervision des marchés financiers agricoles ». Depuis des décennies, à chaque crise, à chaque explosion de bulle financière, de telles promesses sont lancées en même temps que des programmes d’austérité pour les populations.

De subtiles tractations ont été menées la semaine dernière à Berlin et à Bruxelles pour savoir qui, des banques françaises ou allemandes, va accaparer, et à quel prix, les richesses de la nouvelle colonie que devient la Grèce. Elles montrent à quel point il est possible de faire confiance aux États et à leur Union pour développer, dans le fracas harmonieux de la guerre économique, la concurrence « libre et non faussée », aux dépens des peuples. Si eux-mêmes, les premiers intéressés, n’y mettent pas bon ordre, on ne voit pas comment, la finance pure ayant montré ses limites, les banques ne s’attaqueraient pas maintenant à grande échelle, en même temps qu’à la Grèce, à l’un des acquis premiers de la civilisation, l’agriculture.

 

Cet article est le 242ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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