Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Le candidat, à l’aise parmi les Mayennais, se veut rassembleur
François Hollande et Guillaume Garot (photo Jean-Yves Delort)
Moins de deux mois avant le premier tour de l’élection présidentielle, François Hollande était attendu le 23 février à 12h30 à la salle polyvalente de Laval par plus de deux mille personnes, en majorité des retraités, disponibles et motivés par la perspective de renouveler la victoire socialiste de 1981. L’accueil de Guillaume Garot était chaleureux. Il avait bien préparé la salle et le candidat a pu rencontrer des sympathisants avant de s’adresser à tous pendant une demi-heure.
Voir François Hollande à Laval : « Nous allons gagner le 6 mai non pas pour la Gauche, mais gagner pour la France » (Ouest-France, 23 février)
Pour François Hollande à Laval (Mayenne) : « La bataille se jouera au premier tour. Je n’ai pas oublié le 21 avril » (OF, 24 février)
François Hollande à Laval : « Je n’ai pas oublié le 21 avril » [vidéos] (OF, 24 février)
Ensuite, accompagné par un essaim d’une centaine de journalistes, François Hollande se dirige vers le Vieux-Laval et, dans la cour du Vieux-Château, il rencontre le responsable des fouilles archéologiques.
La Mayenne agricole
Avant de quitter la Mayenne pour rejoindre Le Mans, le candidat avait un rendez-vous agricole à Parné-sur-Roc, près de Laval. La Mayenne avait été choisie pour parler d’agriculture.
Pas étonnant car Guillaume Garot se souvient de la visite régionale (ouest) de François Mitterrand, en avril 1981, dans une ferme à Méral (j’étais alors le responsable du PS mayennais, François Mitterrand était allé sur l’exploitation de Michel Gaultier avant la réunion publique à Cossé-le-Vivien où il avait présenté son programme agricole). Guillaume accompagnait son père, Georges Garot, qui fut par la suite responsable agricole du PS puis député au Parlement européen.
Rappel : le 30 novembre 2011, le candidat Jean-Pierre Chevènement a, lui aussi, visiter une ferme en Mayenne, à mon initiative (voir Agriculture : les propos de Chevènement le 30 nov. 2011 en Mayenne - 22 février 2012.
A Parné-sur-Roc, François Hollande était accueilli par Michel Foucher, président du conseil d’administration de la Coopérative des agriculteurs de la Mayenne (CAM 53) et Germain Sauvage, membres d’un GAEC (Groupement agricole d’exploitation en commun, 4 associés) qui produit du lait (75 vaches, 600 000 litres de quota) et des céréales.
L’hebdomadaire « Le Courrier de la Mayenne » avait réalisé un entretien avec François Hollande avant son déplacement (article paru dans l’édition du 23 février). Voici le texte de cet entretien.
François Hollande est en visite en Mayenne ce jeudi
« Apporter l’espoir d’un changement »
Pourquoi avoir choisi de vous arrêter en Mayenne ?
La Mayenne est un département rural qui mérite toute mon attention. Il comporte une agriculture de qualité, un véritable développement industriel. J’ai des liens d’amitié avec Guillaume Garot et d’autres élus socialistes. Je viens pour visiter une exploitation agricole, pour être à l’écoute de cette profession.
L’agriculture sera le thème de cette visite. Pouvez-vous nous parler de votre programme sur ce sujet ?
La France a besoin de l’agriculture pour se nourrir, pour alimenter la planète. Elle doit s’appuyer sur une production forte. Je souhaite une agriculture diversifiée avec des exploitations de différentes tailles, avec différentes productions. Je souhaite une agriculture respectueuse de l’environnement, et des territoires. Sur ce domaine, il nous faudra être plus exigeants, pour être plus compétitifs à l’égard des pays extérieurs.
L’exploitation de Parné-sur-Roc que vous visitez répond donc à vos attentes ?
Elle fait partie d’un bon équilibre. L’agriculture doit vivre de sa production, tirer le plus de revenus qui lui est possible. Avec les aléas sur les prix, ce n’est pas toujours facile. Elle doit être de qualité, intégrer l’écologie et la préservation de l’environnement.
Un dossier environnemental fait parler beaucoup de lui en Mayenne, c’est Aprochim. Qu’en pensez-vous ?
Pour l’ensemble du territoire, l’histoire d’Aprochim a été un choc. Une dizaine de fermes ont été mises sous séquestre. Une information judiciaire est lancée. L’Etat doit continuer à faire son travail. Maintenant, il s’agit d’indemniser les agriculteurs et d’avoir une production industrielle respectueuse des normes. On doit aussi garantir la santé des personnes. Les tests actuels donneront une première idée. On doit garantir les activités agricoles du secteur, préserver l’emploi de l’entreprise bien sûr, mais aussi des exploitations agricoles.
Depuis quelques semaines, la carte scolaire provoque l’émoi en Mayenne. Quelles seront vos priorités en termes d’éducation ?
On n’accepte pas plus en Mayenne qu’en Corrèze les suppressions de postes, telles qu’elles sont annoncées. C’est la double peine pour les territoires ruraux. Avec la suppression des Rased, les élèves les plus en difficultés se voient les moins soutenus. J’ai pris l’engagement d’arrêter les suppressions de postes et de créer 12 000 emplois à l’année. Ils concerneront les enseignants mais aussi les encadrants. Il nous faut retrouver une école de la réussite. 150 000 jeunes sortent du système éducatif chaque année. Je veux réduire de moitié l’échec scolaire durant le quinquennat.
Dans le contexte économique actuel, ces créations sont-elles réalistes ?
Elles coûteront 500 millions d’euros par an. C’est l’équivalent du bouclier fiscal. Moi, je préfère protéger les enfants plutôt que les grosses fortunes.
La Mayenne est une terre centriste. En cas de victoire, ouvrirez-vous les portes à cette famille politique ?
Une élection se gagne avec les Français, pas avec des arrangements politiques. Je veux rassembler la gauche, mais sans tractations. Pour autant, je ne ferme pas la porte. Je ne considère pas que ceux qui ne pensent pas comme moi n’aiment pas la France. Un président est élu pour réunir et rassembler tous les Français.
Que pensez-vous du climat actuel de la campagne présidentielle ?
Je vois une grande inquiétude du candidat sortant. Je trouve des formules et des discours violents. Il ne m’entraînera pas sur ce terrain. Je préfère débattre, de son bilan par exemple. Je veux apporter des réponses concrètes aux Français, pas des réformes fracassantes, et des référendums qui sortent du chapeau. Je veux apporter du respect et l’espoir d’un changement.
Cet article est le 34ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012