Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Deux points de désaccord avec Jean-Pierre Chevènement
Le Conseil national, dimanche 28 mars, a pris acte de ma différenciation de la position de notre président, Jean-Pierre Chevènement, pour ce qui concerne le texte d’orientation qui sera débattu par les adhérents dans le cadre du congrès de juin 2010 (voir Chevènement propose au MRC une stratégie présidentielle pour 2012 - 27 mars).
Voici le texte de mon intervention, lors du Conseil national.
Concernant les élections régionales, dans l’Ouest, nous n’avons pas d’élus.
- En Bretagne, le PS n’a pas voulu discuter.
- En Pays de la Loire, l’accord national incluait deux positions éligibles, l’une en Loire-Atlantique (l’accord régional s’est fait sur une 21ème place pour Christine Meyer au premier tour), l’autre en Sarthe, sous condition que nous proposions une candidate acceptable par le PS, c’est-à-dire qui apporte des voix à la liste. Nous avons fait plusieurs propositions, sans obtenir de réponse du PS.
Après le 1er tour, la place de Christine Meyer devait être, au pire, la 25ème, selon la formulation écrite du PS. Sans nous prévenir, sous la pression des écologistes et des socialistes, elle est devenue non éligible (29ème sur 33). A notre demande de retrait de la liste, la réponse a été : c’est trop tard.
- En Poitou-Charentes, le PS n’a rien proposé, sauf au dernier moment : une femme en 6ème position (éligible) en Charente. Annie Rousseau a été candidate, mais, après le 1er tour, elle a été rétrogradée en 10ème position (sur 12) pour laisser la place aux écologistes.
Le choix du PS (sauf en Bretagne) a été de répondre au mieux aux exigences écologistes et d’écarter le MRC sans s’en expliquer. Dès les premières rencontres en Pays de la Loire, il avait mis en avant notre faible implantation (élus et militants).
Concernant le projet de motion d’orientation, c’est un texte clair, que j’approuve, mais il doit être complété.
Il est très important de faire savoir au PS que nous sommes déterminés à présenter un candidat à l’élection présidentielle s’il n’accepte pas de bouger sur la réorientation de la construction européenne et s’il n’accepte pas de revoir les règles du jeu qui ont conduit à la domination du capitalisme financier.
Il est très important aussi d’affirmer que, de notre point de vue, le peuple français devra être consulté par référendum afin d’exiger de l’Europe un changement des règles libérales.
Mais nous devons rester cohérents avec notre position qui est d’amener la gauche sur des positions républicaines et éviter de laisser penser que nous nous écarterons de notre positionnement à gauche.
Notre stratégie doit être comprise par les citoyens comme résultant de notre volonté de rééquilibrer le centre de gravité de la gauche, notre objectif étant de mieux affirmer le courant républicain face aux autres sensibilités (socialiste et écologiste, notamment). Nous pourrions adopter le nom de Gauche républicaine, qui nous identifierait mieux dans le paysage politique.
Si nous étions amenés à présenter un candidat à l’élection présidentielle (dans ce cas, ce ne peut être que Jean-Pierre Chevènement), il faudrait qu’il se détache de notre parti afin de pouvoir rassembler au-delà de la gauche républicaine, dans la clarté, sur la base de nos idées et de notre programme (par exemple, avec Debout La République).
Il y a un autre point qu’il faut préciser dans le texte d’orientation, c’est la conception du développement de notre parti. Il ne faut pas donner l’impression qu’on accepte de se passer de militants et d’une organisation proche du terrain. Cela rejoint la réforme des statuts. Nous ne pourrons peser que si nous existons partout dans les départements. Il faut donc en prendre les moyens et ne pas se résigner à ce que nous sommes actuellement. Nous devons devenir un parti de citoyens militants. Se coordonner au niveau régional, oui, mais il faut maintenir le cadre départemental pour le militantisme.
Ces deux points (stratégie de gauche et organisation politique aussi proche que possible du terrain, afin de créer un parti d’un type nouveau qui s’appuie sur un réseau de citoyens militants), pourtant importants de mon point de vue, ne se trouvent pas dans le projet de motion. Cela justifierait que je propose une motion afin de compléter le texte qui est présenté par Jean-Pierre Chevènement.
Cet article est le 53ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.
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