Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Les réformes des retraites et de la Sécurité sociale sont liées
Dans le journal n° 118 (septembre 2013) de REsistance SOciale, Jean-Claude Chailley, secrétaire général, a présenté ses arguments contre les réformes Ayrault des retraites et de la Sécurité sociale.
A/ DEUX RÉFORMES LIÉES SONT EN COURS : la réforme des retraites et la réforme du financement de la Sécurité sociale
Ainsi J.-M. Ayrault a justifié ne pas retenir l’augmentation de la CSG car « la CSG n’a pas vocation à financer les retraites ». Mais il a annoncé : « une réforme de la protection sociale, de la branche famille en particulier… (pour) moins peser sur le coût du travail ».
La Sécurité sociale de 1945 n’avait pas de branches (celles-ci ont été créées par de Gaulle en 1967). On finançait la Sécurité sociale dans son ensemble. Ici il s’agit :
- d’un financement différencié selon les branches et même les risques ;
- en réalité ce ne serait même plus des branches de la Sécurité sociale, mais des branches de la protection sociale : le Haut conseil du financement de la protection sociale prépare pour la fin de cette année son rapport final sur les « …schémas de financement pérennes pour chacun des grands risques de la protection sociale prise dans son ensemble ».
Une réforme SYSTÉMIQUE de la Sécurité sociale est en cours.
Un débat national est nécessaire, d’autant plus que le contexte international est lourd de graves menaces :
- la directive Marchés publics concerne la Sécurité sociale (une pétition internationale du Réseau européen santé est en cours) ;
- les négociations USA – UE sur le Pacte transatlantique concernent particulièrement les services (un collectif national se met en place) ;
- le TISA (Trade In Services Agreement, Accord sur le commerce des services) a aussi pour objectif la dérégulation, la primauté des multinationales sur les Etats, dans le cadre du cycle de Doha de l’OMC (réunion décembre). L’UE est partie prenante. Il y a aussi une pétition internationale.
B/ LA « VRAIE » RÉFORME DES RETRAITES EST MASQUÉE (en France)
La réforme actuelle des retraites fait partie d’une longue chaîne de contre-réformes qui visent à effacer la retraite à 60 ans, à exiger de travailler plus vieux tout en ayant une retraite moindre…
Elle s’insère notamment dans une réforme d’ensemble définie par la Banque mondiale. L’axe central : réduire la part de la répartition, réduire les cotisations dites « patronales » (salaire socialisé), ouvrir le marché de la CAPITALISATION
QUELQUES REMARQUES…
F L’ordonnance de 1945 de la Sécurité sociale : « recevoir selon ses besoins », garantir un revenu de remplacement pour sa retraite, est de fait abandonnée.
F C’est la remise en cause des droits : on touche une retraite car on a cotisé. La propagande de stigmatisation des retraités « nantis » remet en cause la notion de droit.
F La Banque mondiale demande la même chose dans tous les pays. Donc l’argument « compétitivité » que la France et l’UE nous ressassent sans cesse tombe de lui-même. Il s’agit d’augmenter les profits, les dividendes, de développer les marchés financiers.
F La Banque mondiale ne demande pas le tout capitalisation car ce n’est pas possible mais un « pilier » : le moins possible de cotisation sociale « patronale » et la fiscalisation fourniront un minimum pour les plus « démunis », et la capitalisation (hautement aléatoire) pour ceux qui un peu de moyens et risquent de tout perdre. En capitalisation aussi ce sont les salariés qui produisent pour les inactifs (enfants, malades, retraités…) ; la baguette de pain est produite par le boulanger, pas stockée pendant 20 ou 30 ans !
F La Banque mondiale sait que dans certains pays « changer de paradigme » vers la capitalisation peut générer d’importantes mobilisations. Dans ce cas il suffit de le faire sans le dire : « quelques réformes bien choisies du système par répartition, comme le recul de l'âge de la retraite, suffisent après une décennie de transition progressive à libérer l'espace nécessaire à l'instauration d'un pilier de bonne taille financé par capitalisation ». Toute ressemblance…
C/ LA RÉFORME DES RETRAITES DE J.-M. AYRAULT DÉCRYPTÉE
Voir l’article complet : Réforme des retraites - Réforme de la Sécurité sociale
Un nouveau livre de Gérard Filoche et Jean-Jacques Chavigné
Voir Une vraie retraite à 60 ans, c'est possible (Démocratie et socialisme, 8 septembre 2013)
Jean-Jacques Chavigné et Gérard Filoche ont publié en 2010 « Une vraie retraite à 60 ans c’est possible » (éditions Jean Claude Gawsewitch). Ils publient courant septembre un nouveau livre intégrant la réforme des retraites de 2010, la crise économique et celle de l’Union européenne, l’arrivée au pouvoir d’un Président et d’un gouvernement de gauche.
En dix questions - dix réponses, le nouveau livre sur les retraites de nos camarades Jean-Jacques Chavigné et Gérard Filoche nous apprend, de façon simple et chiffrée, pourquoi et comment défendre son droit à une vraie retraite.
De 1993 à 2010, la droite a fortement attaqué les retraites, âge de départ, nombre d’annuités exigé, niveau des pensions. En 2012, la gauche a été élue pour défendre les retraites à 60 ans, pas pour les attaquer à son tour. Une nouvelle « dernière » réforme de nos retraites risquerait de faire perdre toute crédibilité à notre système de retraites par répartition. Quel jeune accepterait de financer les retraites de la génération précédente en sachant qu’il ne pourrait pas prendre sa propre retraite avant 67 ou 70 ans et que le montant de cette retraite n’aurait qu’un lointain rapport avec son salaire d’activité ? Un espace démesuré s’ouvrirait alors pour les fonds de pension : un rêve pour le Medef, un cauchemar pour les salariés.
Comment accepter que le nombre de trimestres augmente alors que tant de jeunes sont au chômage et que 60 % des salariés du secteur privé ne sont plus au travail mais au chômage, en maladie ou en invalidité lorsqu’ils prennent leur retraite ?
Un texte « coup de poing », richement documenté, écrit dans un style incisif, qui apporte une alternative à la réforme à venir et des solutions pour demain.
Cet article est le 62ème paru sur ce blog dans la catégorie Santé et sécu sociale.