Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
La République est asphyxiée par le néolibéralisme
Jean-François Kahn est un journaliste qui a 46 ans de pratique et des expériences professionnelles réussies. Chaque jour, sur son blog Tourner la page, il commente l’actualité. Ce 16 juin, il hume un parfum de 1930 et préconise de donner corps aux convergences républicaines, dont il parle depuis quelques années.
Voici ce qu’il a écrit ce 16 juin sur son blog, qui est reproduit sur le site Marianne2.
Sans convergences républicaines tout est possible
Si l’on examine les différents sondages préélectoraux (c’est-à-dire hors de toute dynamique de campagne électorale qui peut absolument tout changer comme on l’a souvent vu dans le passé), on constate :
1 - Que, certes, Nicolas Sarkozy est très faible, puisqu’il obtiendrait 27 % des suffrages au premier tour contre 31 % en 2007, alors que les ralliements dont il a bénéficié et son statut de président en titre devrait le mettre à environ 40 %. Recul spectaculaire. Autrement dit, il n’a rien récupéré à gauche ou au centre et a perdu à droite. Comme il a tout intégré à son propre camp, a priori il n’a plus de réserves.
2 - Mais que la gauche, toutes tendances confondues, malgré la crise, malgré l’annonce d’un plan de rigueur, malgré le net déficit de popularité présidentielle, n’est pas majoritaire. Son score se situe entre 40 et 44 %, moins que l’addition droite, extrême droite, centre droit. En conséquence, la ligne de repli sur les « fondamentaux » (comme ils disent à droite) et de rejet de toute alliance se heurte à cette dure réalité : sans un minimum d’élargissement, donc d’ouverture, son succès est loin d’être assuré.
3 - Si on additionne les intentions de votes, Bayrou, Villepin, Europe Ecologie, on retrouve, en gros, les 19 % d’électeurs qui cherchent à s’exprimer hors d’une structure strictement bipolaire. Ou, plus exactement, qui se placent dans l’opposition sans pour autant vouloir s’ancrer à gauche. Cet électorat, Nicolas Sarkozy en a absolument besoin. Mais la gauche aussi. Sauf que Sarkozy, lui, l’a compris.
4 - Une candidature Mélenchon triplerait au moins – je dis bien au moins – le score de Marie-George Buffet en 2007.
5 - Le plus important : avec 13 %, Marine Le Pen réalise le meilleur sondage obtenu par le Front National deux ans avant une élection présidentielle.
Cette poussée de l’extrême droite, il faut être sourd et aveugle pour ne pas la ressentir sur le terrain. La montée des insécurités (rappelons que l’on a dû truquer les dernières statistiques concernant la délinquance en y retirant les escroqueries aux Cartes Bleues par Internet) ; la permanence de forts flux migratoires qu’on a, en réalité, encouragés par « l’émigration travail », mais dont on exploite, ensuite, les conséquences sociales et sociologiques ; l’incapacité apparente de la gauche à affronter ces deux questions (par autocensure) ; les effets de ce qu’on appelle le « terrorisme de la bien-pensance » et qui revient à criminaliser toute forme d’expression incorrecte ; mais aussi la crise sociale, tout cela se conjugue pour gonfler les voiles de l’extrême droite.
C’est en ce sens que les élections récentes aux Pays-Bas, en Hongrie, en Autriche, en Italie et en Flandres, ou demain en Norvège, résonnent comme autant d’alertes.
Je le répète, puisque nous humons comme un parfum de 1930, ne commettons pas les mêmes erreurs : les convergences démocratiques et républicaines s’imposent.
Cet article est le 29ème paru sur ce blog dans la catégorie République Parlement.
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