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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Jean-Pierre Chevènement : sortir de la logique des marchés financiers

A Berlin, Sarkozy a fait, à tort, deux concessions majeures

 

Le sénateur Chevènement est intervenu en séance le 15 juin au Sénat, dans le cadre de la préparation du Conseil européen. On trouvera l’ensemble du texte sur son blog (cliquer sur le titre). En voici le début. 4166416726 fe9cdcd8f8 s[1]

 

 Pour une Europe de la croissance et de la démocratie, avec les nations !   

 

Le Monde paru ce jour prête à François Mitterrand une maxime : « On ne dit pas non au Chancelier de l’Allemagne » que je n’ai jamais entendu dans sa bouche. Ce qui doit guider les dirigeants de la France, c’est l’intérêt de la France inséparable de l’intérêt européen, avec bien sûr le souci des compromis notamment avec son grand voisin.
Or, hier à Berlin, le Président de la République a fait de Madame Merkel deux concessions majeures en acceptant :
1. que le droit de vote d’un pays au sein du Conseil européen puisse être suspendu pour laxisme, en contravention avec les traités existants ;
2. que la coordination économique et budgétaire s’opère au niveau de l’Union à vingt-sept, et pas au niveau des seize pays qui ont adopté la monnaie unique où se pose justement ce problème, les onze autres pays qui ont gardé leur monnaie pouvant procéder à des ajustements monétaires.

Certes la France est soumise à la pression des marchés financiers. Il est loin le temps où le général de Gaulle déclarait : « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille ».
Invité à une émission de télévision, en février 2009, le Président de la République déclarait : « J’observe tous les jours l’évolution de ce qu’on appelle les « spreads », les primes de risque sur un certain nombre de pays ».

Monnaie unique ou pas, la pression des marchés financiers recrée non plus entre les monnaies mais entre les Etats les tensions que reflétaient autrefois - avant 1999 – les parités monétaires affrontées à la spéculation. Quel échec !

L’erreur initiale de la monnaie unique conçue à Maastricht a été de faire comme si les nations n’existaient pas, avec leurs structures économiques différentes, leurs cultures spécifiques, et leurs politiques éventuellement divergentes. La souveraineté monétaire de chaque pays a été transférée à une instance déconnectée du suffrage universel, la Banque Centrale Européenne indépendante, sans qu’ait été mis en place un gouvernement économique de la zone euro dont le rôle eût été de ne pas laisser se creuser les écarts de compétitivité entre les différents pays et d’ouvrir un sentier de croissance partagé. Le mot « gouvernement économique » semble aujourd’hui accepté mais quel en est le contenu ?

 

Le Fonds européen de stabilisation financière, mis en place le 9 mai dernier, n’est pas un remède suffisant à la crise de l’euro. J’observe en effet que contre l’avis initial de la France, l’Allemagne a obtenu que chaque pays ne garantisse les futures levées d’argent qu’à hauteur de sa contribution au Fonds.

Le refus de la solidarité financière des Etats pour la mise en œuvre de plans de sauvetage éventuels est une grave faute. Un tel dispositif, en cas de crise grave, favorisera le creusement d’écarts de taux entre les différents pays. Comme je l’ai expliqué, le 3 juin, lors du débat sur la loi de finance rectificative, ce mécanisme sera profondément déstabilisateur.
 

A ce défaut de solidarité entre les Etats, s’ajoute le plan de rigueur mis en œuvre par le gouvernement allemand, le 7 juin dernier : 81 milliards d’euros d’économies sur quatre ans. S’il y a un pays qui, dans la zone euro, pouvait faire l’économie d’un plan de rigueur, c’était l’Allemagne, dont le faible déficit budgétaire à 5 % du PIB tient essentiellement à la conjoncture.

 

Le plan allemand, venant s’ajouter aux plans de rigueur décidés simultanément presque partout ailleurs dans la zone euro, va rendre plus difficile la sortie de crise :
• D’abord en accroissant la pression de la spéculation sur les enchères des dettes lancées par les autres pays, comme le manifeste déjà l’écart des taux entre l’Allemagne et la France.
• Ensuite en pesant sur une reprise économique que les institutions internationales ont révisée à la baisse pour ce qui concerne la zone euro : entre 0,2 % et 2,2 % en 2011. Or seule la croissance et d’importantes plus-values fiscales peuvent gommer les déficits. Les réductions de dépenses n’y suffiront pas.
• Enfin et surtout, le différentiel de croissance avec les pays émergents accélèrera les délocalisations industrielles.

C’est dans ce contexte que va se tenir le Conseil européen le 17 juin (…). 

 

 Cet article est le 16ème paru sur ce blog dans la catégorie Chevènement sénateur


 

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