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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

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Journée du Patrimoine Saint-Berthevin 2010 : le site de la Fenardière

En 1944, bombardements et représailles des occupants

 

Très beau soleil ce 19 septembre pour la Journée du Patrimoine à St-Berthevin. De nombreux participants aux six départs de visite, de 9h à 15h. Un parcours agréable à pied de 5 km et 7 étapes commentées par des guides bénévoles berthevinois et des étudiants (voir Saint Berthevin - Journée du patrimoine 2010).

Les étapes : la Bonne Fontaine, le Petit Saint-Berthevin, l’ex-voie ferrée Laval-Châteaubriant, le château de la Fenardière, le cimetière (la tombe de la famille du navigateur Alain Gerbault), l’église et l’ancien presbytère (actuelle école de musique et de danse).

 

C’est le moment de consulter le site Internet de la mairie : Histoire et Patrimoine de Saint-Berthevin

La ville de Saint-Berthevin, 5ème du département avec plus de 7 000 habitants, s’étend sur un territoire de 3 211 hectares, partagé entre ville et campagne. Elle offre aux yeux du visiteur la variété des vestiges de son histoire séculaire et le charme de ses richesses naturelles.

Son histoire commence au IXème siècle par le martyr du diacre Berthevin, victime de la jalousie des proches du seigneur Bellailé, avec qui il s’était lié d’amitié. La première citation comme « Sanctum Berthevinum », remonte à 1 075. Situé dans la forêt de Concise, qui étendait alors ses frondaisons jusqu’aux portes de Laval, le château du seigneur se dressait probablement sur le plateau où se trouve l’église aujourd’hui. En se promenant de l’église vers la forêt, on découvre la « bonne fontaine » où fut jeté le corps de Berthevin et, au bord du Vicoin, la grotte creusée à flanc de rocher où il aurait vécu ensuite. La grotte du Petit Saint-Berthevin est restée un lieu de pèlerinage jusqu’au XXème siècle.

Après la période des grands déboisements du Moyen-Âge, vient celle de l’exploitation du marbre rose, découvert par un moine en 1547, qui fera connaître Saint-Berthevin dans tout l’Ouest de la France, du XVIème au XIXème siècles, jusqu’à Paris (on trouve du marbre rose de Saint-Berthevin dans la chapelle de la Sorbonne), et même en Amérique où le marbre est exporté. On tirait le marbre principalement de deux carrières : l’une à La Perche et l’autre au Châtellier. Il servait à la construction des autels, retables, bénitiers, balustres de nombreuses églises du Maine, d’Anjou et de Bretagne. L’église de Saint-Berthevin est ornée de deux retables exécutés par Jean et Michel Langlois en 1657.

Dès le Moyen-Âge, la rivière, le Vicoin, qui traverse la commune du nord au sud, sur 12 Km, participe à la vie économique du lieu, en actionnant jusqu’à 20 moulins, moulin à grains, pillerie de trèfle, de charbon, de bois. Neuf existaient sur Saint-Berthevin dont 3 sont restés en activité jusqu’au milieu du XXème siècle. Le Moulin de Coupeau qui abrite un restaurant aujourd’hui, était une pillerie de trèfle depuis 1312. Autour du plan d’eau, la Coulée Verte du Vicoin offre un magnifique cadre champêtre, préservé et attractif, propice à la détente et aux activités sportives.

C’est en 1745 qu’est tracée la route droite qui partage Saint-Berthevin en deux, remplaçant la route royale de Paris à Rennes qui passait rue Alain Gerbault où se trouve le Relais de Poste de l’époque. Madame de Sévigné s’y arrêtait quand elle se rendait en Bretagne.

(...)

Entre 1840 et 1914, c’est l’exploitation de la chaux qui constitue l’activité principale de Saint-Berthevin, grâce à 8 fours, dont il reste quelques unités bien conservées sur le site des Brosses. Après 1846, 2 familles, les Gerbault, grands-parents d’Alain Gerbault le navigateur, et les Guichard, se partagent la production. On peut voir au cimetière la tombe du grand-père surmontée d’un petit four à chaux.

Entre 1878 et 1888, s’ouvre la voie de chemin de fer qui relie Saint-Berthevin à Nantes, passant par Laval. Le trafic voyageur s’est interrompu en 1988. La station est encore visible aujourd’hui, à 800 m du centre.

Un circuit de randonnée, jalonné de tables de lecture en lave émaillée, permet au promeneur de découvrir ce riche patrimoine historique et naturel.

Un livre, écrit par Myriam Denis et détaillant toute l’histoire de Saint-Berthevin, est en vente en Mairie.

 

Le site de la Fenardière et les obus en représailles

 

Patrimoine-St-B-19-09-10-022-T.jpgL’ouverture, pour la première fois, du site de la Fenardière, a été l’attraction de cette journée (voir Ouest-France, Le site de la Fenardière ouvert pour la fête du patrimoine).

Patrimoine-St-B-19-09-10-014-T.jpgFrancis Rondeau (photo, ci-contre), l’un des médecins de la Maison médicale de St-Berthevin, propriétaire du site, a été très heureux d’accueillir plus de 500 personnes dans le parc, en compagnie de Roland Tonnelier et de Guy Lenain.

Patrimoine-St-B-19-09-10-011-T.jpgCeux-ci ont été des témoins directs (ils avaient 13 ans) des évènements qui ont eu lieu sur ce site. Les parents de Roland (ci-contre) étaient les gardiens du château et ceux de Guy (ci-dessous) étaient les métayers de l’exploitation agricole, située juste à côté. A noter que Roland est revenu habiter à St-Berthevin après une carrière professionnelle de cadre d’entreprise en Basse-Normandie. Guy a été le continuateur en reprenant et développant l’exploitation de la Fenardière, son fils Thierry ayant fait de même. Patrimoine-St-B-19-09-10-013-T-copie-1.jpg

Comme l’écrit Auguste Doudet, dans le quotidien Ouest-France (20 septembre), « avec le souci du détail, ils ont fait revivre les grands moments » de ces évènements. Des officiers allemands occupaient une partie du château, le grand-père du docteur Rondeau, René Penot, étant resté avec sa famille. A côté, près de la route nationale et de la voie ferrée, il y avait deux dépôts de carburant, qui étaient la cible des bombardements alliés en 1943-1944 (un gardien a été tué). C’est ce qui explique pourquoi la vie a été mouvementée sur ce site. La proximité des carburants a été à l’origine de la propagation d’incendies, notamment ce qui est, aujourd’hui, une magnifique allée de platanes (photo, ci-dessous). Un marronnier, demi-décapité, garde les traces des évènements. Il a évité qu’un obus tombe sur la maison.

Patrimoine St-B 19 09 10 023Début août 1944, sachant qu’ils étaient sur le point de quitter les lieux (la Libération a eu lieu le 6 août), les officiers allemands avaient consommé le vin de la cave du château, ce qui peut expliquer leur maladresse dans les tirs (60 obus tirés depuis la route vers la ferme, dispersés un peu partout). Il semble bien que leur décision de détruire une partie du patrimoine avant de partir était motivée par l’esprit de vengeance à l’égard du propriétaire, René Pénot, qui était alors le maire de Saint-Berthevin. Ils lui reprochaient d’avoir prévenu les jeunes qui devaient être enrôlés au service de l’occupant. Selon les témoignages, le maire avait discrètement permis à de nombreux jeunes de se défiler.

René Pénot a été maire de 1935 à 1945. C’est son beau-frère, André de Chalain, marié comme lui à une demoiselle Guichard, qui lui a succédé de 1945 à 1946 (décès le 2 avril 1946).

 

 

Une information personnelle (un scoop)

Pour la petite histoire, j’ai connaissance de la liste des maires de St-Berthevin depuis la visite du patrimoine en 2008. La présence sur cette liste d’un certain Pierre Derenne, maire de 1803 à 1808, m’avait amené à compléter mes recherches généalogiques.

J’ai pu vérifier qu’il s’agit bien de l’arrière grand-père de mon arrière grand-mère, Aimée Derenne, mariée à Jean-Baptiste Métayer, cultivateur à Ahuillé (la famille Derenne vivait à Corbusson, à l’ouest du bourg de St-Berthevin).

Pierre Derenne, garde-forestier et laboureur, nommé en 1803 maire de St-Berthevin par l’administration impériale, n’avait pas été reconduit lors du renouvellement quinquennal en 1808. L’administration avait préféré nommer Claude Jean René de la Broize de Razieux (maire de 1808 à 1824). D’autres membres de la famille Derenne avaient été des maires furtifs : Michel Cordier en 1792, au début de la Révolution, Jean Métairie et Michel Cordier, à nouveau, en 1800. J’ignorais tout cela quand j’étais maire, de 1990 à 2001.

Je suis heureux de constater qu’un aïeul issu du peuple a pu exercer une importante fonction municipale dans le prolongement de la Révolution. Ce sont mes recherches généalogiques en 2004 et l’appui précieux de Gustave et Marie-Josèphe Landais - les aïeux de Marie-Josèphe Saget étaient les voisins des Derenne à Corbusson, et, même, élevés avec la famille Derenne - qui m’ont éclairé sur cette histoire.

 

Cet article est le 4ème paru sur ce blog dans la catégorie Culture langue histoire

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M
<br /> <br /> Merci de ce commentaire. J'ai relaté quelque chose que j'ai vécu. C'est intéressant de le faire connaître.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Très interessant ; de temps en temps ça fait du bien de quitter un peu le monde politique (même si on n'en reste pas loin)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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