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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

JP Chevènement explique en quoi consiste le vice constitutif de l'euro

La crise de la monnaie unique est due à un vice de conception

 

La France s’est mise dans une redoutable impasse* dans les années 1980-1990 en faisant des choix politiques erronés (dérégulation, monnaie unique). Comment en sortir ? C’était la question posée par Jean-Pierre Chevènement. Voir son livre (Fayard, 2011) : Sortir la France de l'impasse.

Les choix politiques (dérégulation, monnaie unique) effectués dans les années 1980-1990 ont mis la France dans une redoutable impasse. Peut-on faire confiance, pour nous en sortir, aux idéologues qui nous ont fourvoyés ?

La crise de l’euro résulte de son vice initial de conception. Elle est devant nous. L’Allemagne détient la clé, mais sait-elle ce qu’elle veut ? Et la France, là-dedans, que veut-elle ?

Jean-Pierre Chevènement montre comment remettre le peuple français debout. Il propose ensuite à la France deux scénarios de sortie de crise pour construire une « Europe européenne », maîtresse de son destin dans le siècle qui vient.

Jean-Pierre Chevènement a été l’un des refondateurs du Parti socialiste d’Epinay (1971) et un artisan de l’union de la gauche. Plusieurs fois ministre de 1981 à 2000, il est aujourd’hui sénateur du Territoire de Belfort et président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC). 

 

Conseil national MRC 240313 013 TExtraits de la première partie du livre « L’Europe à refaire »

 

III La crise de la monnaie unique

La crise de la monnaie unique met en pleine lumière son vice constitutif.

 

Le vice constitutif

 

Le traité de Maastricht a conduit à réunir dans une même zone monétaire des pays profondément différents par leurs structures économiques, leurs orientations politiques, leurs langues et leurs repères culturels. Il en a résulté une zone monétaire qui est loin d’être optimale, selon les critères de l’économiste canadien Robert Mundell :

-          Pas de gouvernance économique en dehors des critères du pacte de stabilité, à la fois insuffisants (on l’a vu en Espagne, pays qui respectait ces critères et où la crise résulte de l’endettement privé) ou inapplicables (on s’est aperçu en 2008-2009 face à la crise des banques et à la récession, et, en 2010, face à la crise de l’euro).

-          Pas de solidarité entre Etats en matière de transferts financiers, comme il en existe à l’intérieur d’un pays qui compense par le biais des politiques publiques et des transferts sociaux l’insuffisante productivité de telle ou telle région. Au contraire, le traité de Maastricht prohibe les transferts financiers interétatiques, de même qu’il interdit à la Banque centrale européenne de les financer par la voie monétaire. Soumise à la règle de l’unanimité, l’harmonisation fiscale, enfin, n’a jamais pu voir le jour. Un pays comme l’Irlande peut ainsi s’autoriser un dumping fiscal profondément contraire à l’esprit d’une concurrence loyale.

-          Une zone monétaire optimale, selon Mundell, implique enfin une parfaite mobilité des facteurs de production. C’est relativement le cas aux Etats-Unis, mais pas en Europe du fait d’une diversité linguistique et culturelle qui est sa marque de fabrique.

 

Les créateurs de la monnaie unique pariaient que celle-ci allait renforcer les convergences entre les pays membres. C’est le contraire qui s’est produit : les divergences se sont accrues. La monnaie unique a renforcé les forts – l’Allemagne et les pays de sa zone d’influence (Autriche, Pays-Bas) – et affaibli les faibles (tous les autres). Les écarts de salaires, d’inflation et donc de compétitivité, se sont creusés sans qu’il soit désormais possible d’opérer les corrections monétaires (dévaluations) auxquelles on avait l’habitude de procéder.

 

C’est de ces divergences - encore accentuées par les politiques suivies en Allemagne ou en Grèce - que « les marchés » se sont emparés. Je ne crois pas à la théorie d’un complot (anglo-saxon) des marchés financiers contre l’euro. C’est le vice constitutif de celui-ci qui est en cause : la monnaie unique a été bâtie non seulement dans l’ignorance des nations, mais, plus encore, avec la volonté de les conduire à faire le « grand saut fédéral ».

 

* Rappel : Sortir la France de l'impasse dans laquelle elle s'est mise il y a 20 ans - 26 mars 2013 

 

Cet article est le 164ème paru sur ce blog dans la catégorie CHEVENEMENT

 

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