Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
L’Europe veut tout libéraliser, le lait comme le vin
Il est cocasse de constater que la politique de la France est favorable au libéralisme européen dans le secteur du lait alors que le gouvernement se bat contre la politique libérale européenne dans le secteur du vin*.
Cette remarque émanait des responsables bretons de l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli) le 11 août 2011 : Pour l’APLI Bretagne, Marie- Hortense Guéhennec, Morbihan ; Isabelle Connan, Côtes d’Armor ; Jean-Pierre Morvan, Finistère ; Denis Jehannin, Ile et Vilaine.
A noter que, suite à l’Assemblée générale de l’APLI au Plessis-Macé (Maine-et-Loire), le 31 janvier 2012, Denis Jehannin et Isabelle Connan ont été élus au Bureau, respectivement vice-président et secrétaire adjointe.
Voir ANALYSES APLI EMB : Point de vue : Le vin et le lait
Le Président de la République continue son tour de France à la rencontre du monde rural, et cette semaine, chez des viticulteurs en Côtes du Rhône, il a pris position contre le projet de Bruxelles qui prévoit la libéralisation des droits de plantation de vignes début 2016.
"Cette libéralisation aboutirait à une explosion de la production, nuirait à la qualité des vins et aboutirait à terme à la disparition de la viticulture", souligne le Président.
Comment le Chef de l'Etat peut il prendre position sur une production agricole et laisser les autres à la merci des spéculateurs et des marchés ? Le poids électoral des viticulteurs est il plus conséquent que celui des producteurs de lait ?
Le point de vue de Mr Sarkozy sur la vigne est transposable à la production laitière.
- La consommation mondiale est stable en vin, par contre, la consommation mondiale en produits laitiers tend à augmenter…. mais libéraliser la production laitière entraînera inévitablement une explosion de celle-ci avec pour conséquence plus qu’évidente un effondrement des prix.
- Une régulation européenne de la production laitière adaptant l'offre et la demande, orientée par une agence de régulation type monitoring comme le propose l'EMB (où tous les partenaires de la filière seront bien représentés) est la seule solution durable et cohérente pour maintenir une dynamique laitière en Europe car rémunératrice et valorisante pour les producteurs de lait en place et à venir.
Nous ne sommes ni naïfs ni rétrogrades au point de vouloir figer notre production au niveau actuel pour demain. Il est certain que nous assistons à une forte croissance de la demande en produits laitiers de la part de certains pays notamment asiatiques. Mais produire pour exporter des denrées alimentaires n’a jamais été et ne sera jamais durable (coûts de production locaux, coût de séchage et de transformation, transports, négociations commerciales pour atteindre ces marchés, différentiel €uro
– dollar, etc.…).
Nous n’avons pas vocation à nourrir le monde, contrairement aux idées simplistes partout développées. Les productions alimentaires, donc vivrières, sont à relocaliser et à développer au plus près des consommateurs, il en va de la survie de la planète à tous points de vue.
Avant de vouloir développer la production laitière, interrogeons nous sérieusement sur l’urgence de créer un plan de développement Européen de protéines végétales. Arrêtons de favoriser les importations massives de soja et autres OGM non désirés de la population.
Relocalisons nos productions, arrêtons de toute urgence la spéculation qui gangrène l’économie, en un mot redécouvrons le sens de l’intérêt général et remettons l’être humain au centre des objectifs de l’économie.
Il faut avoir le courage de l’affirmer : Une économie qui ne sert que des intérêts privés au détriment du reste de l’humanité est nuisible et à repenser d’urgence.
Au niveau européen, la préférence communautaire ayant disparu du vocabulaire n'est il pas temps de la réinventer avant que ses productions ne sombrent, de créer de réels "outils " dans un projet politique sans conflits d’intérêts, mais avec de véritables objectifs positifs pour les citoyens européens ? Créer l’Europe de demain ce n’est pas opposer les uns aux autres mais harmoniser et protéger ses populations.
Tout ceci repose la question des politiques libérales actuellement défendues par nos représentants politiques et professionnels tant au niveau National qu’Européen et notre interrogation en préambule de cet article : Comment Mr Sarkozy (et la FNSEA) peuvent ils être le jeudi pour des politiques protectionnistes (à juste titre, d’ailleurs !) et le reste de la semaine des libéraux pur jus ?
Signé : Pour l’APLI Bretagne, Marie- Hortense Guéhennec, Morbihan ; Isabelle Connan, Côtes d’Armor ; Jean-Pierre Morvan, Finistère ; Denis Jehannin, Ile et Vilaine.
* Vin : la Commission fait un geste sur la libéralisation du secteur (EurActiv.fr, 24 janvier 2012)
Le commissaire Dacian Ciolos veut créer un groupe de réflexion sur le secteur du vin pour relancer le dossier de la libéralisation des droits de plantation. Une opportunité pour la France, farouchement opposée au projet.
Depuis des mois, la libéralisation de la plantation des vignes empoisonne les discussions entre Paris et Bruxelles sur l'agriculture.
Aujourd'hui, pour pouvoir mettre en terre de nouveaux pieds, les viticulteurs doivent prouver que leurs plantations rencontrent des débouchés sur le marché du vin et assurent des retombées économiques à la production.
Lobbying français
Or, en 2008, les Etats de l'UE et la Commission se sont mis d'accord pour libéraliser les droits de plantation des nouvelles vignes. Le règlement adopté prévoit la suppression, à partir de 2015, des restrictions de plantation avec une dérogation possible, sur tout ou partie du territoire, jusqu'en 2018.
Après avoir accepté ce principe, Paris n'a pas lésiné sur le lobbying pour lutter contre une décision considérée comme une menace contre un secteur qui emploie 189 000 personnes et totalise un chiffre d'affaires de 9 milliards d'euros par an. En octobre 2010, le gouvernement français a remis à la Commission un rapport de mission qui pointe les menaces des mesures communautaires pour le secteur du vin.
Ouverture
Aujourd'hui, treize Etats dont les principaux producteurs de vins (Espagne, Italie, Grèce ou encore Portugal) sont, comme la France, vent debout contre le projet de la Commission. Tous réclament que la législation soit modifiée dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune (PAC), actuellement débattue et censée entrer en application le 1er janvier 2014 (…).
Voir aussi Viticulture en crise de surproduction et Europe - le point de vue de Raoul Marc JENNAR - 26 novembre 2006.
Cet article est le 300ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.