Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
L’Europe des nations, plutôt que celle des marchés
2014 est l’année des élections européennes et le peuple français est appelé à désigner ses 74 députés au parlement européen. Le Mouvement Républicain et Citoyen est d’ores et déjà sur le pont pour préparer cette échéance qui doit être l'occasion d'un grand débat pour une autre Europe.
Vous trouverez ci-dessous la liste des huit coordinateurs désignés dans chacune des circonscriptions pour préparer les élections et coordonner les réunions pour une autre Europe que nous organisons.
Le texte d'orientations adopté en conseil national, également disponible ci-dessous, est la base programmatique pour le MRC qui sera enrichie par les militants des fédérations et par les remarques de nos concitoyens en réunion publique avant la convention européenne que nous organisons le samedi 30 novembre à Paris.
Nous souhaitons faire vivre un débat riche et intéressé sur la question européenne : le MRC s’engage dans une réorientation de la construction européenne pour stopper l’austérité, le chômage, les délocalisations, les licenciements qui ruinent notre pays et notre souveraineté. Fort de nos analyses depuis 20 ans, nous pensons qu’il est urgent de donner un autre cap à l’Union européenne pour construire une Europe des Nations et non plus des marchés.
Le scrutin de 2014 doit être l’occasion pour chacun de s’exprimer sur une Europe à la dérive et nous entendons y participer pleinement.
Coordinateurs par circonscriptions : Île-de-France : Béatrice Desmartin ; Est : Bastien Faudot ; Nord-Ouest : Claude Nicolet ; Ouest : Bruno Chevalier ; Sud-Ouest : Olivier Amiel ; Sud-Est : Martine Souvignet ; Massif central-Centre : Jean-Paul Peuch ; Outre-mer : Jean-Claude Soupramanien
Le texte du Conseil national a été préparé et coordonné par Marie-Françoise Bechtel, vice-présidente. Voir ces deux articles précédents, à ce sujet :
Le MRC va débattre avec les militants de son projet d'une autre Europe - 6 août 2013
Le projet du MRC pour une autre Europe : réorienter ou tout changer - 7 août 2013
Pour compléter, voici la partie, en introduction, qui fait la critique des positions des autres, à gauche notamment, ce qui est de bonne pédagogie pour lancer les débats. Il s’agit de montrer ce qui fait l’originalité et la validité de la conception du MRC en ce qui concerne l’Europe.
Si l’UMP n’a pas changé d’un iota depuis le choix de la soumission à la volonté allemande fait par le président Sarkozy, on sent au Parti socialiste plus de déchirement devant les développements néfastes les plus récents de la construction européenne. Mais il lui reste beaucoup à clarifier : peut-on mettre sa foi dans un budget fédéral qui sanctionnerait une intégration plus poussée alors que les besoins de financement des différents pays sont structurellement différents de par leur démographie, leur système de transferts sociaux ou tout simplement leur situation économique ? Peut-on se contenter de pointer au passage les effets négatifs de l’euro cher – prise de conscience nouvelle et en elle-même positive – en évitant d’analyser les erreurs de la monnaie unique et la profondeur de la crise qui frappe la zone euro ?
Répondre à ces questions par des avancées vers «plus d’Europe», «plus d’Europe fédérale», une Europe de l’«intégration solidaire» ne conduit qu’à l’impasse. Il s’agit d’une fuite en avant : on connaît le remède avant de poser le diagnostic. On voit bien se dessiner à gauche une alternative à l’européisme du PS – tous courants confondus. C’est l’approche par «l’Europe des peuples» du PCF, de J.L. Mélenchon et d’une partie d’EELV. Mais où mène cette Europe réduite au sans frontiérisme – avatar de l’internationalisme – des travailleurs et des laissés pour compte de la crise ? Cette approche pèche par manque de perspective politique et, quoique fondée sur une juste critique de l’euro, elle ne débouche sur aucune proposition alternative crédible. De même que l’européisme socialiste nie la nation, l’« Europe sociale», et «anti-patriarcale» du Front de gauche nie l’Etat en refusant d’y voir le protecteur naturel des plus faibles et le porteur légitime de la souveraineté nationale. Pour qui veut faire une Europe des peuples, l’Etat est un passage obligé : voilà ce qui nous différencie de l’approche du Front de Gauche.
Quant au PRG, inutile d’épiloguer sur sa vision constante d’une Europe fédérale «plus intégrée, plus citoyenne » dotée d’un gouvernement et notamment d’un ministre des affaires étrangères européen qui persisterait à prolonger l’idéal des pères fondateurs. Comme les mouvements centristes du Modem et de l’UDI, il ne parvient toujours pas à tirer les conclusions pourtant évidentes des résultats réels d’une construction européenne rêvée. On remarque certes aujourd’hui un doute chez une partie des centristes, ceux qui étaient attachés à la cohérence d’une Europe faite pas à pas par l’harmonisation progressive des systèmes. Mais cette critique de l’état actuel de l’UE est le fait de cercles de pensée et rarement des partis eux-mêmes.
On voit enfin se dessiner à droite une alternative à l’européisme de l’UMP. Le Front national, dans sa Version «Bleu Marine», devenue dominante, s’alimente au constat de l’échec européen. Il y trouve toutes les denrées nécessaires au véritable détournement des valeurs patriotiques auquel il se livre de façon de plus en plus systématique : la promotion des marchés financiers par les instances de l’UE lui permet de renouer non sans gourmandise avec la détestation des élites mondialisées qui fut un des fonds de commerce de l’extrême-droite avant 1940 ; l’ouverture des frontières lui offre un boulevard pour se concentrer sur les dangers de l’immigration ; le déclin des valeurs nationales , telle la laïcité, accentué par leur dilution dans un «espace» sans identité, est l’occasion permanente de stigmatiser l’islam. En bref, si l’UE n’était pas ce qu’elle est, jamais le FN n’aurait l’audience qu’il a dans notre pays. Et cela vaut pour la montée de l’extrême-droite dans toute l’Europe.
Voir aussi, pour information :
Il y a 40 ans, le livre de M Rocard Le marché commun contre l'Europe - 5 août 2013
Résumé des propositions du MRC pour sortir la France de la crise - 15 septembre 2013
Cet article est le 138ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.