Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
La nouvelle droite est en marche, le PS en déni de réalité
Les résultats du premier tour de l’élection cantonale partielle de Brignoles (Var) attestent du retrait d’une partie de l’électorat de gauche, affecté par les effets dans la vie quotidienne des politiques néolibérales qui se poursuivent sous le gouvernement de gauche. Voir Cantonale à Brignoles : le FN en tête, premiers appels au "barrage" (Le Monde, 7 octobre 2013).
Le PS ne voit pas ce qui se prépare : l’hégémonie culturelle de la nouvelle droite, qui est le produit de la crise multiple (voir Gaël Brustier : poussée des droites en Europe, peur du déclassement - 18 avril 2011) et du rejet de la gauche par les classes populaires et moyennes.
La campagne PS contre l’extrême droite, la veille de l’élection de Brignoles, est l’objet de raillerie de la part de Laurent Bouvet, notamment. Voir Le FN est un parti d'extrême droite... qui élimine la gauche au premier tour des élections (Slate, Laurent Bouvet, 7 octobre 2013).
Bernard Tepper, éditorialiste sous le nom d’Évariste du journal en ligne ReSPUBLICA (n° 730, 7 octobre 2013) - voir Présidentielle 2002-Brignoles 2013 : la méthode Coué mène à l'horreur ! - est, à la fois, critique du PS et du Front de Gauche (il souligne les manques de celui-ci).
(…) Reprenons l’analyse d’Antonio Gramsci, car la nouvelle droite est en marche comme dans les années 30. Les manifestations contre le mariage pour tous ont montré son nouveau resourcement. C’est la droite qui est en avance dans la bataille pour l’hégémonie culturelle. Une large majorité des électeurs de l’UMP sont pour une alliance UMP-FN. Le cache-sexe du « Front républicain » ne fonctionne plus. Il n’est plus là que pour justifier le maintien de la politique d’austérité anti-sociale du gouvernement solférinien.
Si les électeurs comprennent bien que dans une élection à deux tours, on puisse voter au deuxième tour pour le meilleur candidat ou le moins pire, ils ne peuvent comprendre toute alliance au premier tour entre des candidats néo-libéraux solfériniens et des candidats qui par ailleurs sont au Front de gauche. L’élection du 6 octobre à Brignoles préfigure donc le désastre qui pourrait avoir lieu dans les couches populaires ouvriers et employés (53 % des électeurs) en cas d’alliance au premier tour entre des candidats du Front de gauche et des candidats solfériniens aux municipales.
Mais de plus en plus d’électeurs se rendent aussi compte que le « mal » ne provient pas seulement des néolibéraux de droite et de gauche. Il provient aussi de « manques » dans le développement du Front de gauche.
Nous appelons donc à refuser la politique de l’autruche et à promouvoir l’intensification des débats politiques ouverts (…).
Bernard Tepper fait référence aux années 1930 et rappelle que « si l’histoire ne se répète pas à l’identique, les mêmes causes produisent les mêmes effets, certes sous des formes différentes ». Car les causes de ce désastre, ce sont les politiques néolibérales suivies par l’UMP, le pseudo centre, le PS et EELV. Donc faire élire un candidat du parti qui est la cause du désastre ne résout rien. Au mieux, ce serait « moins pire ». Mais comme dans les années 30, le cancer continuerait à progresser jusqu’à l’ultime scène.
Un examen lucide de la réalité est nécessaire pour ne pas s'enfermer dans la pédagogie du "chaos"... Il nous faut unir et non spéculer sur des ruptures sectaires et sur l'échec. En France, en 1936, en 1944, les partisans de l'union ont su gagner face aux tenants du "Classe contre classe"...
Cet article est le 45ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France.