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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 16:39

Une alliance citoyenne belge bloquera le Sommet européen

 

AG Apli 120911 001 TPaul de Montvalon, président de l’Office du lait national, lance un appel à l’organisation des producteurs face aux autres membres de la filière laitière française, notamment ceux qu’il appelle les « requins » exploiteurs. Voici ce qu’il écrit (communiqué de presse du 12 décembre 2013) :

 

SCANDALEUX !

 

La filière laitière se porte bien. Les déclarations positives fleurissent. La routine syndicale se met en place. Les industriels (FNIL) soulignent que le prix du lait payé aux producteurs n’a jamais été aussi élevé en France (34 cts en moyenne pour 2013).

Le syndicat majoritaire acquiesce en entamant une esquisse de mobilisation contestataire conventionnelle d’un autre temps selon sa trilogie inefficace fumier-stickage-blocage. Les syndicats minoritaires, aux portes de l’interprofession, boite vide par excellence, attendent sans broncher leurs strapontins pour enfin se donner une contenance et de nouvelles sources de financement.

La majorité ministérielle se réjouit de sa future loi d’avenir comme leurs prédécesseurs se réjouirent d’avoir occupé le temps. Mais la réalité est toute autre. Partout en Europe le prix du lait dépasse les 40 cts. Les pays du nord, aux coopératives efficaces, frôleront les 40 cts de moyenne pour 2013. Le lait spot se négocie à 485 €. Pourtant seul pays d’Europe à s’enorgueillir d’une interprofession (CNIEL) et d’une contractualisation, les éleveurs français restent les dindons de l’embellie générale.

La loi d’avenir ne résoudra rien tellement la production laitière y est absente avec pour seule avancée le pouvoir du médiateur, non dans le sens de l’équité mais comme futur bouc émissaire, chargé d’absorber l’échec du manque de courage politique. Les Organisations de Producteurs verticales sont un échec criant et attendu. Pour preuve, la position du géant Lactalis sur le non respect des accords à minima, pour un prix au producteur dérisoire, et qui  va rapidement faire tâche d’huile, entraînant d’autres industriels dans son sillage.

En 2014, une nouvelle embellie du prix est promise. Elle soulagera les trésoreries des exploitations et c’est un bien. Mais notre rôle d’élus responsables est de ne pas verser dans l’euphorie et d’anticiper, en tant que représentants de chefs d’entreprises, l’avenir.

2014, peut être à la fois année d’espoir et année noire. Année noire si, comme tous nos représentants actuels, nous nions les réalités et ne tirons pas les leçons des échecs récents. Année d’espoir, si dans le laps de temps qui nous reste mais qui s’amenuise chaque jour avant 2015, nous arrivons à nous structurer pour faire face aux requins qui nous exploitent.

L’Office du lait National appelle toutes les organisations responsables et soucieuses de l’avenir des éleveurs, au mieux à rejoindre les France MilkBoard reconnus, au moins à se regrouper en AOP de bassins pluri-représentatives, indépendantes et horizontales pour la mise en place d’un contrat cadre élaboré par les producteurs, pour l’ensemble de la filière.

L’Office du lait National appelle également tous les producteurs, quelle que soit leur appartenance, à faire pression sur leurs représentants pour s’orienter vers cette seule alternative porteuse, évitant ainsi l’absurdité irréversible du modèle Suisse vers lequel nous sommes propulsés. Il est déjà tard. Evitons qu’il ne soit trop tard.

La production européenne dans son ensemble subit les effets de l'ouverture au marché européen de tous les produits à bas prix provenant de pays où les travailleurs sont exploités au mépris de toute justice sociale et où on produit sans se soucier des impacts sur l'environnement. Ce n’est pas nouveau mais cela devient insupportable. C’est ce qui a conduit le MIG, groupe de défense des producteurs de lait en Belgique, présidé par Erwin Schöpges, à participer les 18 et 19 décembre 2013 à Bruxelles à l’action de blocage du Sommet européen (voir Alliance D19-20).  

L’Europe dérive de plus en plus vers l’ultra libéralisme. Nous sommes fiers d’habiter dans des pays où AG Office du lait Avranches 221111 006 Tla solidarité sociale, le respect de la nature et de notre environnement sont des valeurs prioritaires. Or, à l'heure actuelle, ces valeurs sont mises à mal par une logique financière qui anéantit tout.

Dernièrement, nous nous sommes donnés les moyens de rencontrer Mr Barroso à Liège pour lui expliquer les difficultés des jeunes agriculteurs pour s’installer dans le contexte complètement incertain de la nouvelle PAC. Il nous a expliqué les priorités de la politique européenne:

1.        Créer un filet de sécurité ; c'est-à-dire faire en sorte que les producteurs survivent, à défaut de vivre, pour que l’agro-industrie soit alimentée quoi qu’il arrive. Cela peut sembler suffisant pour les agriculteurs en fin de carrière, certainement pas pour des jeunes qui s’installent.

2.        Ouvrir les marchés ; avec comme exemple concret l’exportation de fromages vers le Canada en échange d’importation de bœuf canadien. Qu’on importe ou exporte des choses qui ne peuvent être produites ici ou là, d’accord, mais mettre en concurrence les producteurs de chaque côté de l'Atlantique avec des armes et des normes inégales, au seul profit des multinationales ou pire, opposer producteurs de lait et producteurs de viande, sans oublier, cerise sur le gâteau, le dommage collatéral de la pollution qui découle de tous ces transports, n’est, en aucun cas, justifiable, ni acceptable.

Nous avons également été à la rencontre de Mr le Premier Ministre Di Rupo et de Mr le Ministre Président de la Région Germanophone Lamberts pour qu’ils justifient la signature du traité d’austérité (TSCG) demandée par l’Europe. Celui-ci nous inscrit dans une crise permanente pour longtemps : les restructurations exigées au niveau des administrations et des communes vont entraîner beaucoup de licenciements, une dégradation des services au public et un effet boule de neige sur de nombreux secteurs comme la construction, la santé, ou l'enseignement. Il nous ont expliqué tous deux qu’il n’avaient pas le choix s'ils voulaient qu’une prochaine catastrophe bancaire soit assumée par l’Europe. Autrement dit, ces banques qui nous pressent, nous agriculteurs, au lieu de soutenir nos investissements et ont déjà coûté 3000 milliards d’euros au contribuable, vont à nouveau pouvoir réaliser des opérations à haut risque pour le contribuable, et à haut profit pour leurs dirigeants ! Et c'est pour garantir ces risques, à leur profit, que nous devons encore nous serrer la ceinture ! Impensable ? Et pourtant c'est ça le traité d'austérité ! C'EST INACCEPTABLE !

Mais cette logique destructrice ne touche pas que nous, c’est tout le secteur de la production européenne qui est mis à mal par l'ouverture au marché européen de tous ces produits à bas prix provenant de pays où les travailleurs sont exploités au mépris de toute justice sociale et où on produit sans se soucier des impacts sur l'environnement ! Il faut cesser de dire que nous ne sommes pas concernés : si l'employé et l’ouvrier sont sous-payés ou perdent leur emploi demain, comment voulez vous qu’ils se procurent nos produits de qualité et nous fassent vivre ? Si les chômeurs sont privés de leurs allocations, comment vont-ils se nourrir ?

Le rapport récent des Nations Unies montre que le changement climatique s’accélère et par leurs décisions, les politiques se rendent complices de ce désastre pour enrichir quelques-uns. Nous ne pouvons pas rester passifs, NOUS DEVONS REAGIR. A notre appel, et avec le soutien d’un grand nombre d’ONG et de syndicats, un groupement de citoyens de tous bords a décidé de se constituer en alliance (www.d19-20.be) contre le traité d’austérité et les accords de libre échange avec l’Amérique du Nord. Étant donné que notre gouvernement, comme la Commission européenne, se laisse conduire par les lobbies de l’argent, nous devons faire un LOBBY CITOYEN pour renverser la vapeur.

 

Cet article est le 417ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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