Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

L'Europe, victime de la spéculation financière, incapable de faire face

 Pour la finance, les marchés ont toujours raison

 

Pauvre Europe, qui découvre la malignité de la spéculation financière. Construction bancale, l’euro est en grande difficulté. On ne peut s’en réjouir, car ce sont les peuples européens qui vont payer la note. Mais il faut espérer que l’épreuve débouchera sur une construction plus saine de notre avenir européen.

Voir cet article Le capitalisme financier, un objectif de combat pour rassembler le pays - 6 janvier 2010, dans lequel Jean-Paul Fitoussi s’exprime sur le rôle des agences de notation et tire les leçons de la crise.

(…) la crise nous a enseigné trois leçons (au moins) :  

La première est qu'il convient de mettre le système financier sous surveillance, en le mieux régulant, pour qu'il ne puisse plus prendre de risques inconsidérés avec l'argent des autres, de ceux qui lui ont fait confiance, comme de ceux qui s'en sont tenus à l'écart (les contribuables).  

La deuxième est que la croissance ne fut soutenable (relativement) que dans les pays où le système de protection sociale est le plus développé, comme en France. La thèse selon laquelle si ces pays ont mieux résisté à la baisse, leur reprise sera plus lente, montre que ses tenants n'ont pas vraiment compris le concept de soutenabilité. 

La troisième est que la crise fut globale et que la recherche à tout prix de la compétitivité ne ferait que l'aggraver. Les politiques de salut par les exportations n'ont de chances de réussir que si d'autres pays acceptent d'être en déficit. Une victoire à la Pyrrhus en somme, tant on connaît la responsabilité des déficits globaux dans la genèse de la crise. Il est encore temps de mettre en oeuvre ces enseignements.

 

La spéculation, ennemi insaisissable de l'Europe (Le Monde, Hélène Bekmezian, 7 mai)

 

La guerre aux spéculateurs est déclarée. Jean-Pierre Jouyet, président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) l'a annoncé, vendredi 7 mai, en promettant de "taper sur les doigts de tous ceux qui se sont mal comportés". Et les dirigeants européens se disent tous prêts pour le "combat des politiques contre les marchés", comme l'appelle la chancelière allemande, Angela Merkel. Mais la bataille s'annonce difficile voire vaine car, pour l'instant, l'ennemi reste hors de portée.

 

Le principe de la spéculation est simple : agir en anticipant les variations du marché. Concrètement, un trader achète une marchandise non parce qu'il en a besoin mais parce qu'il pense pouvoir en tirer profit plus tard, grâce à la baisse ou la hausse du marché. A la différence de l'investissement, la spéculation permet de rapporter beaucoup et rapidement, mais elle est risquée.

 

Ce mécanisme devient dangereux quand il ne concerne plus une marchandise, mais ses produits dérivés, perdant alors pied avec la réalité de l'économie. C'est le cas avec la Grèce. Quand les agences de notation ont abaissé la note de la Grèce, les investisseurs traditionnels (Sicav, caisses de retraites, mutuelle...) qui avaient souscrit des emprunts d'Etat ont dû prendre des assurances pour se protéger en cas de défaut de paiement du pays. Ce sont les "crédit défault swap", les CDS : plus le risque de défaut de paiement est grand, plus ces assurances prennent de la valeur.

Les spéculateurs tentent alors d'anticiper l'ampleur des risques et, en fonction, achètent ou vendent massivement ces CDS, déréglant alors le marché. Les valeurs sont tirées vers le bas, sur la seule base de prévisions, voire de rumeurs. On appelle cela des "attaques spéculatives".

 

Les agences de notation alimentent la spéculation (…).

Mais les mécanismes sont tellement complexes que, au final, personne ne sait précisément qui fait quoi, qui spécule, qui active les rumeurs. Les "hedge funds", jugés coupables de la crise des "subprimes" – à l'origine de la crise financière mondiale – sont les principaux accusés. Ils existent depuis les années 1950 mais n'ont connu qu'un véritable essor dans les années 1980 et 1990 où ils sont devenus le symbole et l'exemple même de la virtualisation de la finance.

 

LES "HEDGE FUNDS" INSAISISSABLES

Ces "fonds alternatifs" ou "fonds de couverture" ne gèrent pas d'argent liquide. Ils sont basés sur l'endettement et les produits dérivés et suivent une logique de court terme, agressive ; ils ne vivent que sur la spéculation. Il en existerait environ 10 000, en général implantés dans des paradis fiscaux et il gèreraient entre 1 500 et 2 000 milliards de dollars (…).

 

Les banques sont aussi pointées du doigt, coupables de créer des mécanismes tellement complexes qu'elles en perdent le contrôle. C'est le cas de la banque Goldman Sachs, accusée de montages financiers douteux sur la dette grecque et de fraude dans le cadre de la vente de produits adossés aux "subprimes" (…).

 

Ces attaques spéculatives montrent surtout qu'aucune leçon n'a été tirée depuis le début de la crise, il y a maintenant plus de deux ans. Pire, pour cette ancienne journaliste des Echos, l'Europe n'a fait qu'aggraver la situation en réagissant trop tard. "Un engagement de prêter une centaine de milliards d'euros à la Grèce pris en janvier ou février aurait très certainement cassé la spéculation", estime-t-elle. "Si l'Europe avait paru déterminée, les marchés n'auraient pas insisté, les taux d'intérêt grecs auraient baissé et Athènes aurait pu trouver des refinancements sur les marchés", assure-t-elle.

 

L'Europe se retrouve aujourd'hui obligée d'agir a posteriori, courant après les spéculateurs et apportant son soutien aux pays attaqués les uns après les autres. Pour Guillaume Duval, rédacteur en chef d'Alternatives économiques, la solution est à chercher du côté des causes de la spéculation, et non des conséquences. "Il est légitime d'imposer l'austérité aux pays comme la Grèce, le Portugal, l'Espagne ou encore l'Irlande, dont les acteurs économiques, privés ou publics, ont profité de la période d'argent facile pour vivre au-dessus de leurs moyens et s'endetter de façon excessive", constate-t-il. Mais pour éviter que toute l'Europe ne sombre dans une récession due à un excès d'austérité économique, M. Duval pense qu'il faut, au contraire, "compenser cette austérité par une relance dans les pays qui ne présentent pas des déséquilibres aussi importants" (…).

 

Revue de presse

Confessions d'un trader français à Wall Street (Le Monde, 7 mai)

Un trader français raconte la crise grecque vue depuis Wall Street. A l'en croire, la Grèce "va droit dans le mur" et "le marché a toujours raison".  

Goldman Sachs reconnaît son rôle dans la crise des "subprimes" (Le Monde, 3 mai)

Goldman Sachs : les "conflits d'intérêts" d'Abacus (Le M, 3 mai)

L'affaire Goldman Sachs aide M. Obama dans sa réforme du système financier (Le M, 3 mai)

 

Les problèmes de la Grèce entraînent l'euro dans une spirale infernale (Philippe Béchade, 6 mai)

L'Allemagne, qui a sciemment fait traîner la mise en oeuvre de mesures de soutien à Athènes, a en quelque sorte donné carte blanche à la spéculation. Cette dernière s'est déchaînée contre la dette grecque, puis portugaise, sapant de facto la confiance dans la pérennité de l'euro (...).

 

Deux survivants : l'or. Et le dollar (L'Edito Matières Premières & Devises 7 mai, rédigé par Isabelle Mouilleseaux)

 

Cet article est le 87ème paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme.

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
<br /> tres bien<br /> <br /> <br />
Répondre