Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
L’Apli va déposer les statuts de l’office du lait
Europe1.fr évoquait en ces termes, le 3 avril, la manifestation des femmes agricultrices à Poitiers.
Quatre cents éleveuses et femmes d'éleveurs ont manifesté avec leurs enfants ce samedi à Poitiers, à l'appel de l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli), rapporte le quotidien de la Vienne Centre Presse. Les manifestantes protestent contre la baisse importante des revenus des producteurs de lait. Le lait est payé aux producteurs autour de 26 centimes le litre. Les producteurs et industriels français ont signé un accord mardi sur les prix du lait. L'accord, signé par la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL), branche du principal syndicat agricole FNSEA, ne satisfait pas les organisations minoritaires comme l'Apli.
Voir http://www.dailymotion.com/video/xctm1f_manifestation-de-l-apli-a-poitiers_news
Ouest-France (Stéphanie Séjourné-Duroy), le 2 avril, avait présenté le témoignage de Christelle Périer, agricultrice dans l’Orne.
« Toute seule, dans la salle de traite, j'ai pleuré »
Ils ont perdu 15 000 € l'an dernier à cause de la crise du lait. Christelle Périer, agricultrice dans l'Orne, et son mari Mathieu se serrent les coudes : « On sait que ça ne va pas mais on essaie de faire avancer les choses. »
« Depuis la crise du lait, nos maris récitent des chiffres. Nous aussi, femmes d'agriculteurs, avons des choses à dire. » Christelle Périer, 30 ans, est agricultrice à La Motte-Fouquet, près de Flers (Orne). Mèches blondes autour d'un visage illuminé d'un joli regard azur, la jeune femme est bien dans son époque. Une fille décidée. Une femme de tête, à la tête d'une ferme. « Dans un monde agricole où il faut se taire pour ne pas déplaire aux voisins, moi je l'ouvre. Je veux qu'on parle du côté humain de la crise du lait, du désarroi dans les familles. »
Comme naguère les fermières regardaient partir leur homme à la guerre, les femmes d'agriculteurs ont pris l'habitude de voir les maris filer aux manifs. Samedi, les hommes resteront à la maison. Les jupons passent à l'action. Peu férue de la rue, Christelle défilera à Poitiers avec trois amies. Devant la préfecture de la Vienne, les femmes et les enfants seront en première ligne. Victimes collatérales du conflit qui oppose les maris et pères aux industries laitières, les épouses vont déballer les soucis de la maison.
Dans les fermes, le moral n'est pas bon. Dans les chambres conjugales non plus. Des copines de Christelle, qui travaillent à l'extérieur de l'exploitation, lui confient leurs problèmes de couple. Avec la pudeur qui sied dans ce monde de labeur. « Quand la femme est la seule à rapporter de l'argent à la maison, ça pose souci, forcément. » L'agriculture n'a jamais été une terre fertile pour la parité.
« Le cœur de l'exploitation »
Chez les Périer, c'est 50-50. Dans l'affaire ou dans le foyer. Ça aide à faire passer la pilule des vacances sacrifiées depuis cinq ans, faute d'argent pour payer le vacher remplaçant. Ça aide à faire une croix sur la belle maison en pierres qu'il va falloir quitter. Elle est trop petite. Ils avaient économisé 15 000 € pour aménager l'étage. Mais cette somme a servi à renflouer les comptes de la ferme l'an dernier, quand le cours du lait s'est effondré. Oublié aussi, le week-end en amoureux qu'on s'était promis d'honorer chaque mois. « Ça, on n'y pense même plus », soupire Christelle.
Une femme forte, ça aide. Mais tout a ses limites. Christelle a vu son mari craquer : il y a quinze jours, démuni devant ses vaches malades, il a eu « envie de tout lâcher ». Elle l'a épaulé. « Mais toute seule, dans la salle de traite, je me suis mise à pleurer. » Le couple n'invite pas toujours ses soucis à sa table. Il essaie de les laisser dehors. Avec les bottes en caoutchouc abandonnées sur le perron de la porte de la cuisine. En famille, « on essaie de parler d'autre chose ». Parce qu'il y a Maël, un petit bonhomme de 4 ans, que les parents veulent préserver. L'enfant pâtit déjà des absences de son papa, très occupé depuis les premières heures de la guerre du lait.
Le quotidien se passe en serrant les dents. Chacun à son niveau met de l'huile dans les rouages. Son mari n'épand pas de chaux sur les terres pour économiser 2 000 €. Christelle met en bocal la récolte de son potager. Haricots, tomates, betteraves... « L'été dernier, j'ai fait deux fois plus de conserves que d'habitude pour passer l'hiver. » Mathieu modifie la formule de ses engrais, Christelle sort le cahier de recettes pour fabriquer yaourts et pâtés. Dans la cuisine, le lait du jour bout. « Je ne vais plus qu'une fois par semaine au supermarché. Nous faisons attention à ce que nous dépensons. Tous les jours, je me demande comment je peux faire des économies. Là, on a déjà tapé partout. »
Christelle a choisi son métier « par amour de la liberté ». Elle se sent « de plus en plus serrée ». Son regard est aujourd'hui brouillé par l'incertitude. « Je suis dans la ferme à 5 h 30 tous les jours pour la traite. Je travaille sept jours sur sept. Je soigne les veaux, j'aide aux corvées, je m'occupe de la comptabilité... Quand j'ai repris la ferme de mes parents, il y a cinq ans, je me voyais agricultrice pour toute la vie. Aujourd'hui, je ne sais pas si je le serai encore à la fin de l'année. » Dans tous les cas, la décision sera prise à deux. La voix de Christelle compte. « La femme, dit son mari, c'est le coeur de l'exploitation. »
La création de l'Office du lait par l'Apli est imminente
Le site de La France agricole, le 6 avril, a publié cette information.
L'Association des producteurs de lait indépendants (Apli) devrait déposer dans les tous prochains jours les statuts de l'Office du lait, en tant qu'association loi 1901. But affiché : commercialiser dès cette année tout ou partie du lait produit par ses adhérents sous la marque « Le lait équitable », elle-même déposée par l'EMB (European milk board).
Pascal Massol, président de l'Apli, espère lancer l'opération cet été, sans doute à la rentrée de septembre. « Le lait équitable » est déjà commercialisé en Autriche et se met également en place dans d'autres pays, comme les Pays-Bas et l'Allemagne, selon un membre de l'EMB.
Le fait de se regrouper pour commercialiser une marque permet d'échapper aux restrictions imposées par le droit de la concurrence, selon les juristes avec lesquels l'Apli a travaillé.
Cet article est le 176ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.