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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

La Grèce, premier pays de la zone euro à en sortir, ce n'est plus tabou


En toile de fond, les contradictions européennes

 

L’impact de la crise sur la situation financière des pays de la zone euro commence à inquiéter. A Bruxelles, on appelle les PIGS (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne - Spain) les pays les plus concernés par les déficits et la dette, aggravés par la crise financière.

 

La Grèce est handicapée par la faiblesse de son économie, à tel point que les marchés financiers mettent en doute sa capacité à faire face à ses engagements financiers.

 

Dans cette Union européenne, il n’est pas sûr que la solidarité joue (voir l’article, ce 11 décembre, sur le site du Monde Les Européens peu pressés de voler au secours de la Grèce).

 

Pourtant George Papandréou a surpris favorablement depuis sa victoire électorale du 4 octobre. Voir l’article paru le 20 octobre dans Ouest-France Papandréou bouleverse le climat grec.

 

Sur son Blog gaulliste libre, Laurent Pinsolle pose la question de son éventuelle sortie de l’euro (voir plus loin cet article paru ce 11 décembre sur le site de Debout La République Grèce : l’euro au bord du gouffre).

 

Le tabou de la sortie de l’euro levé par la Grèce

 

Depuis quelques mois, même si les médias continuent d’entretenir la fable selon laquelle l’euro aurait protégé l’Europe pendant la crise, d’autres discours voient le jour, et notamment la possibilité d’un éclatement de l’euro, avec notamment la situation difficile de la Grèce.

 

Pourquoi la Grèce pourrait sortir de l’euro

La situation grecque est en effet très instable. Le pays vient de faire une opération vérité sur les chiffres du déficit budgétaire qui s’est soldée par une augmentation de la prévision de déficit de 6 à 12% du PIB pour 2009 !!! La Grèce a sans doute la pire situation financière de la zone euro, avec une dette également très importante. Résultat, elle paie aujourd’hui des taux à 10 ans de 5,77%, une prime de plus de 2 points par rapport à l’Allemagne, ce qui alourdit le fardeau de la dette.

Bref, le bénéfice de la convergence des taux du début de l’euro est un lointain souvenir. En revanche, la Grèce est aujourd’hui handicapée par l’inflation plus importante que la moyenne de la zone euro qu’elle a connu pendant les années 2000 et qui fait que les prix grecs ne sont aujourd’hui plus compétitifs, ce qui pénalise les exportations. Le pays se retrouve donc dans une situation très difficile entre sa perte de compétitivité et sa situation financière dégradée.

Comme il est clair que les autres pays ne viendront pas au secours de la Grèce, la seule solution serait une dévaluation, qui permettrait de rendre le pays plus compétitif et de dynamiser ses exportations, mais le corset qu’est la monnaie unique ne rend pas possible cette solution. La seule voie possible serait de pratiquer une politique de déflation compétitive, à la manière des pays baltes, mais une telle politique serait extrêmement brutale et aurait sans doute des conséquences sociales violentes.

Les vices de la monnaie unique

En fait, le cas grec montre malheureusement tous les travers de la monnaie unique. Les ayatollahs de l’intégration européenne essaient de soutenir que la monnaie unique nous a protégés, mais on se demande bien de quoi. Après tout, le PIB de la zone euro aura reculé de 3,8% en 2009, contre seulement 2,4% aux Etats-Unis, alors que la crise venait des Etats-Unis, et que l’effondrement du marché immobilier y a été particulièrement violent, de même que la hausse du chômage.

Alors, bien sûr, la monnaie unique a évité des dévaluations entre pays membres de la zone euro. Mais cela aurait-il été un mal ? En effet, les Etats-Unis (et la Grande Bretagne) ont amorti la crise par la dépréciation de leur monnaie, ce qui rend leurs exportations plus compétitives et les importations moins intéressantes. L’absence de monnaie unique aurait sans doute permis à la France, l’Italie ou l’Espagne d’éviter de voir leur monnaie s’apprécier autant face au dollar ou à la livre…

Plus globalement, cet épisode montre une nouvelle fois que la zone euro n’est absolument pas une zone adaptée au partage d’une même monnaie. Les pays sont beaucoup trop différents, ce qui conduit à des effets pervers importants. La politique monétaire des années 2000 trouvait le moyen d’être à la fois trop restrictive et d’handicaper la croissance de la France et l’Allemagne tout en étant trop laxiste pour l’Espagne et l’Irlande, ce qui a fortement contribué à leur bulle immobilière.

La situation difficile de la Grèce, avec celles de l’Espagne et de l’Irlande montre les limites de cette construction artificielle qu’est la monnaie unique. Il y a donc fort à parier que la zone euro se délitera au fur et à mesure que ses effets pervers pousseront certains pays vers la sortie pour retrouver de l’air…

Pour mieux comprendre l'impact de la crise sur la zone euro, et les conséquences des difficultés grecques à financer la dette publique, je propose la lecture du Cahier de la Fondation Res Publica - présidée par Jean-Pierre Chevènement - qui rend compte du séminaire tenu le 4 mai 2009.

 

Voir L'impact de la crise sur la stabilité de l'Euro. C’est très intéressant. 

 

Cet article est le 26ème sur ce blog dans la catégorie Etats Union européenne.
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