Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par Michel SORIN
Une femme d’Etat qui veut poser le problème européen correctement
Il faut faire appel à une femme pour bien poser le problème européen, une femme qui a une culture politique très vaste et une bonne connaissance du droit français et européen.
Professeur agrégé de philosophie, conseillère d’Etat, elle a été membre de cabinets ministériels avec Jean-Pierre Chevènement. Puis elle a été directrice de l’Ecole Nationale d’Administration. Vice-présidente du Mouvement Républicain et Citoyen, Marie-Françoise Bechtel est députée de l’Aisne, vice-présidente de la Commissions des lois, depuis les élections législatives 2012. Voir (Libération, 20 novembre 2012) Marie-Françoise Bechtel, l'Etat d'âme.
Pour l’avoir vue, hier, lors du Conseil national du MRC, je puis affirmer qu’elle a « la pêche ». C’est un plaisir de la voir et de l’entendre. Elle n’est pas ministre (elle n’a pas accepté la proposition au moment de la constitution du second gouvernement Ayrault), mais c’est peut-être partie remise, tant elle s’affirme en tant que députée.
A la suite de l’élection législative de l’Oise (voir cet article du quotidien Le Monde, 24 mars 2013 : l'UMP l'emporte de justesse face au FN), Marie-Françoise Bechtel, première vice-présidente du MRC, a publié ce communiqué.
Faut-il s’étonner du haut niveau du Front national dans cette élection partielle ? Au-delà des explications traditionnelles – déclassement social, craintes pour l’avenir, sentiment d’insécurité, peur de la mondialisation – il faudra bien un jour reconnaître que ce succès traduit quelque chose de plus. Les Français sont las de se voir imposer un non avenir au nom de l’Europe.
On ne pourra éternellement fuir en avant en invoquant une Europe dont les Français savent qu’elle n’est pas la solution parce qu’ils ont appris à leurs dépens qu’elle était le problème.
C’est parce que la classe politique ne veut pas poser le problème européen dans les bons termes qu’elle laisse un boulevard au Front national, lequel le pose dans les mauvais termes. Seul le diagnostic est juste : l’abandon de la Nation, renforcé par la mondialisation, est organisé par l’Europe contre les peuples au détriment de la prospérité. Mais le Front national ne fait qu’alimenter de faux espoirs. Il n’offre aucune alternative quant à ce que pourrait vraiment devenir l’Europe : une Europe démocratique, progressiste et respectueuse des souverainetés. Les solutions du Front national sont irresponsables.
Quoi qu’on puisse penser des erreurs de l’euro, analysées dès l’origine par le Mouvement Républicain et Citoyen, l’abandonner sans avoir réfléchi à un plan B reviendrait à sauter de l’avion en plein vol sans parachute, comme l’a plusieurs fois souligné Jean-Pierre Chevènement.
Redresser la barre en Europe : ce n’est pas avec des solutions démagogiques qu’on y arrivera. Ce n’est pas non plus par un excès de démission vis-à-vis de nos partenaires, notamment allemands. Il faut une vision de l’Europe des Nations, coopérant dans des politiques ambitieuses et d’avenir. Gageons que les électeurs ne s’y tromperaient pas.
Mais aujourd’hui, tout le monde est responsable de l’illusion dans laquelle on les laisse: le Front national en feignant de croire que la solution est facile, les principaux partis politiques en refusant d’admettre qu’ils se sont trompés sur la marche de l’Europe.
Cet article est le 114ème paru sur ce blog dans la catégorie France et Europe
Article paru le 25 mars 2013
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