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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Le contexte énergétique mondial pousse à revoir les choix de la France

Difficultés de l’éolien et du solaire, attrait du gaz de schiste

 

L’accord de gouvernement passé entre le PS et les écologistes en novembre 2011, qui s’est révélé être un succès électoral aux élections législatives de juin 2012, semble se heurter à la réalité en 2013, ce qui pourrait expliquer le départ de la ministre Delphine Batho du gouvernement, le 2 juillet, dans des conditions bien peu académiques.

 

Conseil national MRC 240313 016 TVoir, à ce sujet, le communiqué de Gérard Pierre (MRC), publié le 3 juillet dans Le Bien Public (Côte-d’Or) : Gérard Pierre (MRC) : « Mme Batho est victime de l’accord intenable entre le PS et EELV ». Rappel des faits et commentaires par Gérard Pierre (extraits).

 

Martine Aubry (PS) signe avec EELV un accord électoral qui comporte entre autres :


• La réduction de la part du nucléaire de 75 à 50 % à l’horizon de 2025, c’est au-delà de la mandature et ne peut donc pas être considéré comme un engagement.
• La fermeture progressive de 24 réacteurs sans aucun nouveau projet de construction.
• L’arrêt immédiat de Fessenheim (reporté en 2016 par le président Hollande).
• La reconversion de la filière MOX (article supprimé de l’accord ensuite par l’équipe de Hollande, cet article aurait été mortifère pour la filière nucléaire).
• Un plan de réduction de la consommation d’électricité (bizarrement pas de l’énergie, donc augmentation de la consommation des énergies fossiles) (…).

 

Cet accord n’est tenable ni écologiquement ni économiquement. Il suffit de regarder les résultats de l’Allemagne pour s’en convaincre :

• Augmentation des émissions de CO2 par le développement des centrales au charbon.
• Coût estimé de "Energiewende" allemande par Altmeier (ministre allemand de l’Environnement) 1 000 Milliards d’€. Si l’Allemagne a peut-être les moyens de dépenser cette somme, ce n’est pas le cas de la France.

Actuellement, chaque Allemand rejette 60 % de CO2 de plus que chaque Français.
Les Verts seraient beaucoup mieux inspirés d’être plus écologistes en étant moins antinucléaires…

Voir L'accord PS et EELV : volet énergétique (Gérard Pierre, MRC, 24 novembre 2011)

 

Depuis l’accord de 2011, il s’est produit, en matière d’énergie, deux éléments nouveaux : les difficultés de l’éolien et du solaire d’une part, et la poussée des gaz de schiste d’autre part.

 

Voir, d’une part, L'éolien et le solaire créent la pagaille (Challenges, Nicolas Stiel, 28 juin 2013)

Gérard Pierre explique les problèmes posés, suite aux décisions énergétiques prises par l’Allemagne, où le prix de l’électricité a été multiplié par 2. Le vent et le soleil produisent de l’électricité par intermittence. Il arrive que les deux s’arrêtent en même temps. Dans ce cas, il faut faire appel aux centrales à gaz, non rentables. L’Etat les subventionne pour les maintenir en vie et, globalement, l’Allemagne produit trop d’électricité. Les répercussions se font sentir en France, ce qui accroît les risques accrus de panne électrique européenne. L’inorganisation de l’Europe est dangereuse, mais une Europe de l’énergie qui serait sous domination allemande n’est pas, non plus, acceptable.

 

Voir, d’autre part, Le contexte énergétique mondial, étudié lors du colloque Res Publica - 27 mai 2013. Cette réunion, le 17 juin 2013, proposée par la Fondation Res Publica (voir Présentation de la Fondation), a mis en évidence les problèmes posés à la France et à l’Europe dans le nouveau contexte énergétique mondial.

 

Olivier Appert, président du Conseil français de l’énergie, a montré les bouleversements du marché de l’énergie, qui autorisent à parler de nouveau paradigme, et les défis liés à la croissance de la demande en énergie et au changement climatique. Dans le débat, il a évoqué les possibilités de recherche du pétrole en Guyane et en Méditerranée, mais les opérateurs ont été dissuadés de poursuivre leurs travaux. Il y aurait du gaz de houille (grisou) en Lorraine, couvrant 5 % environ de nos besoins en gaz (Lacq : 1 %) et, concernant le gaz de schistes (sud-est de la France) et le pétrole de schistes (bassin parisien), l’autorisation de pouvoir évaluer les réserves n’a pas été donnée.

En matière de politique énergétique, des convergences existent entre la France et la Grande-Bretagne.  L’Allemagne en est très éloignée. Elle joue sa carte solitaire, sans aucune concertation, de manière irrationnelle.

 

Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation, a noté que la France importe 69 milliards d’euros en gaz et pétrole. Il se demande comment évoluera le prix du gaz, compte tenu des gaz de schistes, produits essentiellement par les USA et la Chine. Il constate beaucoup d’inconnues et de préjugés. Les opinions publiques sont façonnées, l’esprit critique ne pouvant fonctionner que si des informations circulent. Il n’y a pas de concertation européenne. La décision allemande est souveraine. Le débat sur la transition énergétique en France est plutôt inquiétant. Il faudrait ralentir pour y voir plus clair en ce qui concerne la fermeture de Fessenheim, voir s’il est opportun de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires. Le coût des énergies renouvelables est élevé. Il faudrait un effort de recherche pour réduire le coût de revient du solaire (augmenter la durée de vie des panneaux photovoltaïques). Il n’est pas possible de laisser aller la facture d’électricité. Il a manqué une vue à long terme dans le pays de Descartes et de l’esprit critique. Il y a de quoi se poser beaucoup de questions.

A noter, concernant les gaz de schistes, que Louis Gallois, dans son rapport remis le 5 novembre 2012, préconisait de rouvrir le débat. Voir Rapport Gallois : Les gaz de schiste enterrés, de nouveau, par le gouvernement (L’Usine Nouvelle, Ludovic Dupin, 5 novembre 2012).

 

Cet article est le 74ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat énergies environnement

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