Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Vers le défaut de paiement grec et la crise de l’euro
Qui croyait que l’accord des 17 pays de la zone euro, le 21 juillet à Bruxelles, permettrait à la Grèce d’éviter le défaut de paiement (voir Dette de la Grèce : les pays de la zone euro trouvent un accord minimal - 21 juillet 2011) ? "La Grèce remboursera sa dette", dit Nicolas Sarkozy (Le monde, 21 juillet). Il l’a dit, mais qu’en sera-t-il réellement ?
Lors du sommet de Bruxelles, les 17 se sont entendus sur le fait que ce sont les contribuables allemands et français qui devront payer. Les banques ont réussi à échapper à la taxation. Une boîte à outil leur est offerte dans laquelle elles devront puiser pour s’acquitter d’ici 2020 d’une modeste contribution de 135 milliards d’euros. C’est très peu, eu égard aux montagnes de dette qu’il faudra résorber et, de surcroît, c’est aléatoire.
Les missions du Fonds européen de stabilité financière ont été considérablement étendues par le sommet de Bruxelles, mais à ce jour ses moyens restent inchangés. Les fonds mobilisables ne sont pas à la hauteur.
Au total, le cap de l’austérité budgétaire est maintenu pour toutes les économies européennes. Les 17 se sont bien gardés de toucher aux prérogatives de la BCE. Celles-ci auraient pu être étendues au rachat partiel de la dette.
Les 17 ont préféré ne pas évoquer la réforme de la Banque centrale, ils ont choisi la voie d’une récession généralisée. Celle-ci ne résoudra pas le problème de l’euro, les décisions du 21 juillet ne permettront que de reculer un peu les échéances inévitables : soit une extension des missions de la Banque centrale, soit l’éclatement de la zone euro.
L’esprit critique d’un analyste financier (Philippe Béchade, La Chronique Agora, 26 juillet) : La Grèce a gagné un répit
(…) Comment les banques grecques - à court de fonds propres - vont-elles faire face à la récession et à la fuite des capitaux qui se poursuit (hausse de la fiscalité oblige) ? Athènes se voit offrir un ballon d’oxygène de 109 milliards d’euros (on apprendra bientôt que c’est 150 milliards, mais passons)… Pas un mot toutefois au sujet des banques locales qui ont elles aussi un besoin urgent d’injection de cash, de 50 à 80 milliards d’euros au bas mot.
La BCE serait la seule à les refinancer, ce qui évite certainement une catastrophe, mais peut-elle continuer longtemps à ce rythme ? Il lui faut par ailleurs voler au secours du système bancaire espagnol : 12 caisses d’épargne sur les 17 qui subsistent dans le pays après fusion ne peuvent trouver d’argent frais sur le marché ; elles doivent se tourner vers Madrid qui se tourne à son tour… devinez vers qui ?
Le leitmotiv martelé par les plus hauts responsables européens demeure invariablement : “tout va bien se passer, l’incendie est éteint, le risque de contagion est circonscrit. Les liquidités qui viennent de pleuvoir ont effectivement fait disparaître les flammes les plus visibles, mais qu’en est-il des braises ? Que va-t-il se passer lorsque le vent des dégradations de notation se remettra à souffler ? Moody’s vient de réduire ce lundi la note de la Grèce à “Ca”, dernier cran avant le défaut… Le prochain coup, ce sera celui de grâce ! (…)
Les agences de notation sans pitié pour la Grèce : Dette : pourquoi la Grèce est encore sanctionnée (Le Figaro, Guillaume Guichard, 25 juillet). Le couperet des agences de notation tombe une nouvelle fois sur la Grèce. Après la présentation d'un second plan d'aide international pour la Grèce et une décision de Fitch allant dans le même sens, Moody's a abaissé lundi de trois crans la note souveraine de la Grèce, de «Caa1» à «Ca», en se réservant la possibilité d'agir une nouvelle fois dans les semaines à venir. Athènes ne se retrouve plus qu'à un cran du défaut de paiement, symbolisée par la lettre «C» chez Moody's. «Cette dégradation reflète les pertes attendues qu'induit l'échange de dettes» négocié entre les banques et l'Union européenne, explique Moody's.
Un plan de sauvetage des banques (Marianne, Emmanuel Lévy, 25 juillet) : Pérol est-il redevenu conseiller à l'Elysée ? (…) Au final, une chose est sûre dans cet accord de sauvetage à la clarté plus qu’incertaine : les banques françaises, comme leur consœurs européennes, s’en tirent plutôt bien. Ce sont avant tout les solutions avancées par l’Institut de la finance internationale, le lobby bancaire de la zone, qui ont été suivis : « Nous avons fait un certains nombre de propositions qui ont été en partie reprises », a ainsi expliqué François Pérol (…).
L’avenir de l’euro, incertain si rien ne change dans les attributions de la BCE
A la recherche d’une impossible solution pour l’euro (Cécile Chevré, MoneyWeek, 25 juillet)
(…) Si les marchés ne se sont pas laissés berner, c'est pour deux principales raisons :
- La solution proposée n'en était pas vraiment une, mais seulement un cataplasme supplémentaire sur une jambe gangrenée.
- Ce que la zone euro a proposé n'est en fait qu'un défaut de paiement déguisé. Un défaut de paiement partiel ou organisé. L'influence de Christine Lagarde sûrement. Au fond, les choses sont simples : soit la Grèce peut payer ses dettes, soit elle ne le peut pas - c'est binaire. Or elle ne le peut pas : la Grèce est donc effectivement en défaut de paiement.
Que peut-il se passer maintenant que l'échec du nouveau plan de sauvetage saute aux yeux de presque tout le monde ? Il y a de grandes chances que cela continue comme avant – c'est-à-dire que la situation se dégrade encore. La révision de la note souveraine grecque par Moody's en est la preuve (…).
Sarkozy demande le soutien des parlementaires sur l'euro (Le Monde, le blog d’Arnaud Leparmentier, 25 juillet). (…) A la rentrée, M. Sarkozy devra décider s'il convoque le congrès pour ratifier la règle d'or, qui contraint dans un calendrier la réduction des déficits publics. La droite, a priori, ne dispose pas de la majorité nécessaire des trois cinquièmes. Elle pourrait par là mettre le PS face à ses contradictions, qui réclame la réduction de la dette. C'est prendre un risque pour M. Sarkozy, qui a vu les déficits s'envoler sous son quinquennat, en raison de la crise financière mais pas seulement.
Sarkozy veut capitaliser politiquement sur le déficit (Le Monde, Samuel Laurent, 26 juillet). La lettre que Nicolas Sarkozy a adressée aux parlementaires participe d'une offensive visant à le camper en gestionnaire avisé.
Cet article est le 77ème paru sur ce blog dans la catégorie France et Europe.