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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Le sénateur Bernie Sanders : la politique des USA sert les plus riches

Aux Etats-Unis, le pouvoir a perdu la raison, en France aussi

 

Le monde capitaliste américain aurait-il perdu la raison le 11 septembre 2001, quand des avions détournés ont percuté les tours jumelles de New York, ou ne devrait-on pas, plutôt, dater le début de la déréglementation de la raison dès les années 1970 lorsque des dirigeants politiques ont décidé d’engager leur pays - et, donc, le monde - sur la voie dangereuse du néolibéralisme ?

  

La Lettre du Lundi, dont les rédacteurs conservent l’anonymat, se signale chaque semaine par ses articles bien documentés. Hier, j’ai découvert L’homme de l’année qui est Bernie Sanders élu de l’Etat du Vermont, au nord-est des USA, près du Québec.

Cet homme a la singularité d’être un socialiste démocratique (voir Bernie Sanders, Corinne Lesnes, correspondante du Monde aux USA, et son article du 5 juin 2008 : Bernie, le socialiste « démocratique »).

A Burlington, son prénom suffit. Bernie. Tout le monde sait de qui il s'agit. Bernie Sanders. Un type aux lunettes de myope, toujours l'air préoccupé, le cheveu blanc, le front dégarni. Comme l'a fait remarquer son collègue Patrick Leahy, l'autre sénateur du Vermont, Bernie Sanders est l'un des rares hommes politiques qui puissent se contenter d'un prénom sur les autocollants publicitaires. Nul besoin de couleur ou de parti. « Bernie » lui suffit. A Washington, « Bernie », alias le sénateur Bernard Sanders, est tout aussi célèbre : il est l'unique « socialiste » de la classe politique.

 

Commentaires de la rédaction de La Lettre du Lundi à propos de la situation aux USA

 

Écart de fortune sans cesse grandissant entre les 1 % (ou même 0,1 %) de la population qui « aspire » l’essentiel de la richesse produite et le reste des citoyens, effondrement de la classe moyenne, montée de la pauvreté, financiarisation de l’économie, injustice fiscale, manœuvres pour privatiser la Sécurité sociale et le système de santé, transfert de la production industrielle en Chine, coupes dans les budgets sociaux et de l’éducation… nous avons abordé tous ces thèmes dans de nombreux billets (voir références en fin d’article).
  
Alors regardez bien la vidéo ci-dessous (sous-titrée en français). Elle est un peu longue (13 minutes) mais ce discours d’un sénateur américain, Bernie Sanders, prononcé fin novembre devant ses collègues du Sénat, revêt selon nous une importance historique.

http://www.dailymotion.com/video/xg6pha_senateur-bernie-sanders_news

 

Bien sûr, Bernie Sanders n’est pas « n’importe quel » sénateur américain. Il se définit lui-même comme social-démocrate, ce qui le place pratiquement à l’extrême-gauche de l’échiquier politique américain ! Bien sûr, les analyses qu’il défend et les arguments qu’il avance ne sont pas totalement nouveaux : d’autres hommes politiques - sans compter de nombreux blogs comme La Lettre du Lundi - les ont défendus avant lui.
  
Il n’empêche. À ma connaissance, c’est la première fois qu’un homme politique de ce « calibre » emploie un langage aussi direct et aussi clair pour dénoncer ce qu’il décrit comme une véritable guerre menée contre la classe moyenne et « l’Amérique profonde » par les personnes les plus influentes et les plus riches des États-Unis.
  
En voyant ces images, on ne peut s’empêcher d’effectuer un parallèle avec la présidence Sarkozy : de la « nuit au Fouquet’s » à la décision de supprimer l’impôt sur la fortune et le bouclier fiscal (privant ainsi l’État de 2,3 milliards d’euros de recettes – voir Interview with the vampire) en passant par la loi TEPA ou le triplement du salaire du Président, on retrouve la même adulation pour l’argent et la puissance, ainsi que la même volonté de favoriser systématiquement les plus fortunés dans le cadre d’une vraie « guerre » contre la classe moyenne, pour reprendre les termes du sénateur Sanders.
  
Nous évoquions la semaine dernière la nécessité de « ralentir la chute », de « retarder la dégringolade » vers un nouveau Moyen-Âge. Le terrain fiscal est assurément un champ de bataille essentiel. Faute d’arguments basés sur la raison et pour faire oublier, comme le dit Sanders, qu’« il est très clair, pour quiconque a étudié le sujet deux minutes, que les gens tout en haut s’en sortent extrêmement bien alors qu’au même moment la classe moyenne s’effondre et que la pauvreté augmente », l’objectif des lobbies et des plus fortunés est de susciter dans cette classe moyenne le « syndrome du larbin » qui aboutit à « prendre systématiquement la défense des classes les plus favorisées au détriment de celles dont (on) est issu »…
  
Quelques jours après cette intervention devant le Sénat, Sanders en a réalisé une autre, de plus de 8 heures cette fois, durant laquelle il a notamment contesté l’accord sur les réductions d’impôt passé entre les Républicains et l’administration Obama. Quant à la vidéo ci-dessus, sa version originale a été visionnée près de 800 000 fois sur YouTube ! On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas…

Rappel : USA : le président Obama face au doute sur l'efficacité de sa gestion - 10 août 2009 

 

En France, l’Assemblée nationale est stupéfaite devant l’ampleur de la crise financière

 

Voir Crise financière : "Le FMI n'a pas rempli son rôle" (Le Monde, Patrick Roger, 21 décembre).

La commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les mécanismes de spéculation affectant le fonctionnement de l'économie, constituée au lendemain de la crise grecque, a rendu son rapport mardi 21 décembre. Henri Emmanuelli, président PS de cette commission, se dit "stupéfait par l'ampleur de la bulle financière".

"Les liquidités en circulation représentent près de douze fois le produit intérieur brut (PIB) mondial, souligne-t-il. Cela représente 700 000 milliards d'euros." L'ancien président de la commission des finances reproche aux organisations financières internationales, "que ce soit le Fonds monétaire international (FMI) ou les banques centrales", de s'être tu sur ce phénomène. "Rapport après rapport, ils nous répétaient qu'il n'y avait pas de danger puisqu'ils surveillaient la masse salariale et que, par conséquent, il n'y avait pas de risque d'inflation, souligne M. Emmanuelli. En revanche, ils ont oublié de nous dire que les liquidités, depuis 2004, croissaient d'environ 15 % par an. Je considère qu'ils n'ont pas rempli leur rôle."

Pointant les dangers d'une "économie de casino", la commission d'enquête formule 34 propositions pour assurer une plus grande transparence des marchés, un meilleur encadrement des acteurs financiers et "éviter une nouvelle débâcle financière". Elle prône une interdiction de mécanismes financiers permettant aux spéculateurs de ne courir aucun risque, tels que les contrats d'échange sur défaut (CDS) ou les ventes à terme "nus", ou encore le high frequency trading (HFT), la passation d'ordres par ordinateurs – jusqu'à 2 millions d'ordres en une minute –, impossibles à contrôler.
La commission propose de responsabiliser les agences de notation et les établissements bancaires, souhaitant que la responsabilité des membres des conseils d'administration puisse être engagée "en cas de manquement à leurs obligations et de mauvaise gestion". La commission considère que les Etats européens doivent mettre en place une "surveillance multilatérale " de leurs politiques économiques respectives et de leur mise en œuvre.  

 

Cet article est le 96me paru sur ce blog dans la catégorie Capitalisme

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