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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Le système de retraite par répartition ne cesse de perdre des points

 

Le système par capitalisation : un désastre pour les retraités  

 

Selon l’agence Reuters (site du Monde, 12 avril), la concertation sur la réforme des retraites en France a montré dès son coup d'envoi lundi 12 avril les divergences entre gouvernement, syndicats et patronat sur la question de savoir qui subira les mesures visant à juguler les déficits.

 

Après des rencontres bilatérales avec le ministre du Travail, les syndicats ont rejeté toute réforme qui pèserait uniquement sur les salariés et les fonctionnaires, à travers un relèvement de l'âge légal de la retraite ou de la durée de cotisation nécessaire pour toucher une pension complète. Ils ont demandé à Eric Woerth de jouer plutôt sur les sources de financement des retraites, en évoquant, entre autres, des hausses générales ou ciblées des cotisations, contre lesquelles se sont élevées les organisations patronales.

 

Eric Woerth a refusé toute hausse générale des impôts ou des cotisations, sans toutefois écarter des ajustements "ici ou là". "Il y a un sujet sur lequel le gouvernement n'est pas ouvert, c'est l'augmentation des prélèvements", a-t-il dit à des journalistes. "Nous ne sommes pas favorable à l'augmentation des impôts, nous ne sommes pas favorables à l'augmentation des cotisations d'une manière générale."

 

Les syndicats ont déploré l'insistance du gouvernement sur l'âge légal, aujourd'hui de 60 ans, et la durée de cotisation pour une retraite complète, qui atteindra 41 ans en 2012.

"On n'a rien sur la question des financements, rien sur l'élargissement de l'assiette", a dit le président de la CFTC, Jacques Voisin. "On a le sentiment que le ministre reste sur ces deux paramètres: l'âge et la durée des cotisations." (...)

 

Voici ce qu’écrivait, ce 13 avril, sur son blog, une spécialiste du droit du travail : La véritable réforme des retraites : Actualités droit du travail, par Artemis/Velourine

 

La véritable réforme des retraites

 

Avec la crise financière, la retraite par capitalisation est un désastre pour de nombreux seniors. Dans la plupart des pays de l'OCDE  on a enregistré  une  baisse des actifs des fonds de pension.  Les rendements ont chuté de 35 % dans la zone OCDE. Ce sont les systèmes où le montant de la retraite qui est  versée n'est pas garanti (à cotisations définies mais pas à prestations définies) qui vont ainsi  ruiner l'avenir  de leurs retraités.

Aux Etats-Unis les fonds de pension à prestations définies  se sont développés dans les entreprises dès 1940 pour compléter la retraite par répartition publique (the Social security créée en 1935).

 

Ces  fonds de pensions ont été supplantés par des plans d'épargne salariale (dits plans « 401 k ») dont le montant à la sortie n'est pas défini. Employeurs et salariés ont trouvé leur intérêt à se tourner vers ce type de placement. A ce jour  31% des salariés américains ont un plan d'épargne salariale et  8% un régime de retraite professionnelle à prestations définies (12% ont les deux).
La crise  financière  a réduit de façon brutale les avoirs des salariés épargnants. Ceux qui étaient proches de la retraite ont bien souvent été dans l'obligation de  différer  leur départ ou de rechercher du travail. 
Au Royaume-Uni  70% des fonds sont en déficit a déclaré Catherine Mathieu, chercheur à l'OFCE. Une tendance qui devrait se confirmer puisqu'à partir de 2012 va se mettre en place un plan national de retraite à cotisations définies dans les entreprises baptisé NEST (National Employment Savings Trust).N'oublions pas  qu'au Royaume-Uni  le taux de pauvreté des plus de 65 ans est le plus élevé de l'Union européenne. Avec la réduction des avoirs des  salariés épargnants la pauvreté chez les personnes âgées risque d'exploser. Ce sont surtout les personnes proches de la retraite qui ont beaucoup perdu. Pour ceux qui sont encore éloignés de l'âge de la retraite  les effets de la crise financière  seront certainement réduits  en cas de reprise  des marchés financiers.

 

Malgré cette situation qui est loin d'être satisfaisante  les régimes par capitalisation à prestations non définies progressent. La France n'échappe pas à cet engouement ! (…)

 

Force est de constater que tous se focalisent sur l'age de départ à la retraite, la hausse de la durée des cotisations etc... Mais  personne  n'évoque le réel changement  celui qui commence  à bouleverser notre paysage social, celui  qui va exposer les retraités et futurs retraités aux aléas de la finance internationale .... à savoir  le remplacement progressif mais inexorable de notre système de retraite par répartition par celui de la capitalisation.

 

Depuis  plus d'une vingtaine d'années   les entreprises ont développé des systèmes  dans lesquels chacun peut se constituer sa retraite en épargnant.(Patrick Aubert, chef du bureau « retraites » de la DREES a publié une étude sur la « retraite supplémentaire facultative en France). Les   réformes Balladur (1993) et Fillon (2003) ont  facilité ce changement.

 

Selon Pascale Coton, secrétaire générale adjointe de la CFTC, en charge de la protection sociale.« Il y a un désengagement de la solidarité avec ces deux réformes et une montée de la capitalisation rampante, notamment depuis la loi Fillon de 2003 qui a créé des systèmes d’épargne collective en entreprise, comme le PERCO, permettant aux salariés de compléter leur retraite de base »


12 milliards d’euros de cotisations en capitalisation pour 230 milliards d’euros en répartition ; et 6 milliards en prestations contre 245 milliards, selon l’étude DREES.  A ces chiffres il faut ajouter  les assurances vie qui ne sont pas considérées  comme des produits  retraite (selon cette étude, 25 % des ménages déclarent détenir des produits d’assurance-vie « pour préparer la retraite »)

 

Aujourd’hui, la capitalisation reste un complément de retraite  mais demain ? Selon un chercheur à l’IDHE-Nanterre : « On est dans une époque où les mérites du système par répartition ne sont pas évoqués. On peut s’interroger sur le comportement patronal qui veut bien mettre de l’argent dans le PERCO mais pas dans l’AGIRC-ARCCO. C’est d’autant plus étonnant que la crise financière a montré la fragilité de la capitalisation. Et l’on sait aussi que la capitalisation mène à une inégalité devant la retraite, notamment entre salariés des grandes entreprises bien équipées en produits retraites et ceux des PME-TPE ».

Le régime par répartition se meurt vive le régime par capitalisation ! La solidarité  entre les générations se meurt vive  l'individualisme !

Le véritable changement de notre système de retraite et  au delà de notre paysage social est bien là.

 

Voir aussi sur ce blog : Gérard Beillard (MRC 53) : nouvelles réflexions portant sur les retraites - 19 février 2010.  

 

Cet article est le 14ème sur ce blog dans la catégorie Les retraites

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