Les choix à faire pour une politique de redressement
Après avoir écrit un gros livre « La France est-elle finie ? » (prix du livre politique 2011), puis un autre, plus directement tourné vers l’élection présidentielle, « Sortir la France de l’impasse », voici 10 propositions avec lesquelles Jean-Pierre Chevènement veut lancer le débat présidentiel avec les français.
Rappel : Présidentielle 2012 : la candidature Chevènement est à double détente - 7 novembre 2011 ; "Je veux redresser la France" - Entretien de Jean-Pierre Chevènement à L'Est républicain, 14 novembre 2011; "Une France sans usines, c'est la fin de la France: il nous faut un euro moins cher!" - Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Radio France Politique, 13 octobre 2011. Il répondait aux questions de Jean-François Achilli, Marie-Eve Malouines, Hubert Huertas et Benoît Bouscarel.
10 PROPOSITIONS
POUR SORTIR LA FRANCE DE L’IMPASSE
Un plan A et un plan B pour l’euro
Plan A : Une Banque centrale européenne réformée, incluant dans ses statuts le soutien à la croissance et à l’emploi, ainsi qu’une politique de change. Gouvernement économique de la zone euro démocratiquement contrôlé. Politique de monétisation de la dette publique.
Plan B : Organiser la mutation de l’euro de monnaie unique en monnaie commune. L’euro-franc vaudrait 1 euro. Les monnaies nationales verraient leurs parités fixées dans une bande de fluctuation négociée pour tenir compte de la compétitivité relative des différents pays. Au sein de ce nouveau Système monétaire européen, l’euro constituerait un « toit commun européen ». Il serait utilisé dans les relations internationales.
Objectif : relancer la croissance en France et en Europe par une monnaie moins surévaluée et rendre possible la réindustrialisation de nos économies.
Une politique industrielle capable de sauver la protection sociale
Développer à nouveau une base industrielle, et ce, sur l’ensemble de la chaîne de valeur (recherche, conception, production, assemblage, marketing). L’Etat doit intervenir par une Banque Publique d’investissement, une politique de recherche et d’innovation, la mobilisation des élites des grandes écoles, les partenariats entre grandes entreprises et ETI/PME. Condition sine qua non d’une telle politique : un taux de change de l’euro ou de l’euro-franc compétitif.
Objectif : reconstituer une base productive à forte intensité technologique, capable de fournir des emplois nombreux et bien payés, un financement solide à la Sécurité sociale et un avenir à notre jeunesse.
Un secteur bancaire et financier remis sous contrôle
Par la nationalisation ou la mise sous tutelle des banques de dépôt, la séparation des activités commerciales et de marché, la réglementation et l’interdiction de certaines pratiques bancaires.
Objectif : garantir l’épargne des français et le crédit aux entreprises ; mettre fin à la dictature des agences de notation et des marchés financiers ; réduire le poids de la finance dans l’économie.
Une politique de reprise en main de la dette publique et du déficit
Par la souscription directe de titres de dette par les particuliers ; par la consolidation des recettes fiscales par une politique de croissance et la mise à contribution des grandes entreprises.
Objectif : « nationaliser » la dette publique à moyen terme et la soustraire à la spéculation ; éviter des politiques d’austérité qui, tuant la croissance, augmenteraient encore le déficit et la dette ; renouer avec une contribution fiscale « normale » des grands groupes.
Un système social et fiscal orienté vers la reconstruction d’une base productive
Par un « retour à la normale » de la contribution des grands groupes (taxe forfaitaire sur le CA), le basculement des cotisations familiales et maladies vers des impôts à assiette large (TVA, CSG), la mise en place de droits antidumping social ou environnemental aux frontières de l’UE, ou à défaut, de celles de la France. Les Français les plus riches doivent participer à l’effort national par une taxation accrue du patrimoine immobilier au-delà d’un certain seuil.
Objectif : accompagner la politique industrielle par une politique fiscale active favorable à l’industrie et à l’emploi, et construire un système fiscal robuste dans la mondialisation. Lutter contre les injustices par un partage plus juste de l’effort.
Une politique énergétique combinant indépendance, sécurité, technologie et réduction des gaz à effet de serre
Par la modernisation et la consolidation de la filière nucléaire, comme atout technologique de la France contrôlé par l’État et source d’élecricité bon marché, par l’investissement dans les énergies renouvelables (notamment l’énergie hydraulique et le solaire thermique), la recherche progressive d’économies d’énergie.
Objectif : assurer des prix stables et raisonnables aux Français, avec une énergie sûre et indépendante du contexte international
Un nouveau souffle pour l’école de la République
Par la priorité donnée à la lutte contre l’échec scolaire à l’école maternelle et primaire et à la formation de jeunes diplômés de niveau bac+3.
Objectif : réduire de 4 à 1 l’échec scolaire en maternelle primaire et porter à 50% le nombre de jeunes poursuivant leurs études jusqu’au niveau de la licence (bac + 3). Cette élévation du niveau d’éducation des jeunes sera par ailleurs un facteur décisif de la compétitivité de l’économie française.
Une immigration maîtrisée, une intégration républicaine solide
Par l’ouverture de la naturalisation à tous ceux qui remplissent de simples critères d’intégration, à commencer par l’acquisition de la langue française, système préférable au droit de vote des étrangers aux élections locales. Par un effort considérable de l’école pour les jeunes issus de l’immigration.
Objectif : lutter contre la tendance à la communautarisation de la société française, affirmer le socle de valeurs républicaines qui fait du peuple français un peuple de citoyens.
Une sécurité renforcée, une justice plus efficace
Par une action tenace, qui ne s’accommode pas de virages incessants et de réformes mal préparées : prévenir autant que possible en resserant les liens entre la police et la population, dissuader en tout état de cause, et réprimer autant que nécessaire. La justice devra recevoir de nouveaux moyens et travailler plus étroitement avec les forces de police et de gendarmerie.
Objectif : réduire les violences faites aux personnes dans des proportions significatives (20%), traiter avec fermeté la question de la délinquance juvénile qui est un problème central pour de nombreux quartiers.
Une France force d’équilibre entre les pôles de demain
Maintenir notre indépendance stratégique et faire de la France le principal vecteur d’une « Europe européenne », capable de maîtriser son destin et d’être elle-même un pôle dans le monde multipolaire de demain.
Par un jeu assumé des atouts de la France, des coopérations européennes à géométrie variable, avec les pays qui le souhaitent, un renforcement de la coopération de la France avec le monde euro-méditerranéen.
Objectif : Faire émerger une Confédération européenne démocratique et appuyée sur les nations. Placer la France au coeur des relations entre les pays développés, les pays émergents et les pays pauvres, notamment en Afrique.
Retrouvez la campagne en ligne de Jean-Pierre Chevènement sur : www.chevenement2012.fr
Cet article est le 22ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012