Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Modeste mais combative, l’Apli s’organise dans la sérénité
Toute jeune (elle est née en 2008 avec la crise laitière), l’Association des producteurs de lait indépendants tenait son assemblée générale nationale 2013 le 5 septembre dans le sud du Calvados, près de Vire, à Landelles-et-Coupigny.
Après un début d’année perturbé en interne, suite aux divisions provoquées par les élections aux chambres d’agriculture, suivies de démissions de quelques membres de l’équipe nationale, l’édifice est resté debout et se retrouve avec une meilleure stabilité.
Les responsables sortants ont soumis leurs rapports à l’approbation de la centaine de membres présents, qui représentaient le millier d’adhérents au niveau national.
Photo : Isabelle Connan, Paul de Montvalon, Hubert Marin, André Lefranc, André Pflimlin (de gauche à droite)
Rapport d’activité présenté par Isabelle Connan (22), rapport financier par Hubert Marin (61), rapport moral (voir par ailleurs) par André Lefranc (50), président du conseil d’administration, qui ne se représentera pas en novembre pour un nouveau mandat.
Paul de Montvalon (Pays de la Loire, 49) a présenté le document réalisé par European Milk Board: EMB, (l’organisation confédérale européenne à laquelle adhère l’Apli) sur le coût de la production laitière en France (qui ne prend pas en compte le capital).
Sur l’année 2012, il a été constaté de grandes différences selon les 9 régions laitières (bassins laitiers définis par le ministère de l’agriculture pour l’attribution des quotas laitiers) et une moyenne de 39 centimes par kilo de lait produit (33 dans le Grand Ouest, 47 dans le Massif central). Les producteurs laitiers ont perçu sur la même période, en moyenne nationale, 31,4 centimes d’euros par kilo de lait. Cet écart (8 centimes en moyenne) est à l’origine des trop nombreuses cessations d’activité laitière.
Richard Blanc (Nord) a présenté l’opération FaireFrance, nouvelle marque qui commercialise du lait UHT dont le prix est réparti équitablement entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs. Voir La première brique de lait équitable «made in France» en magasin (Le Figaro, Eric de la Chesnais, 2 juillet 2013).
Le prix est un peu plus élevé pour les consommateurs mais la formule leur plaît car ils sont attachés à l’agriculture et cette formule leur garantit que 10 centimes par litre sont redistribués aux producteurs sociétaires (c’est la société coopérative FaireCoop qui gère le dispositif).
L’objectif est d’associer les consommateurs et, ainsi, de faire en sorte que les agriculteurs ne soient pas seulement des producteurs de lait mais des éleveurs qui contrôlent la filière laitière. Au niveau national, ils sont 800 producteurs adhérents à FaireCoop. Chaque adhérent assure quelque journées d’animation dans les grandes et moyennes surfaces de sa région : présentation du concept et dégustation de « Lait équitable ». Ils sont aidés par 8 animateurs salariés, au niveau national, qui vérifient si les produits FaireFrance sont effectivement présents dans les magasins (actuellement 500 000 bouteilles produites, distribuées dans un peu moins de la moitié des magasins).
L’objectif est d’atteindre 2 % du marché national et, à plus long terme, 4 %. L’inauguration nationale de FaireFrance aura lieu le 28 septembre 2013 au Champ de Mars à Paris.
Le président rappelle que l’objectif est de tirer l’ensemble des prix du lait vers le haut (alors que les coopératives laitières ont fait le contraire depuis des années).
André Pflimlin intervient en qualité d’expert sur les perspectives de l’économie laitière dans le monde et la situation en Europe en 2015 après les quotas (voir par ailleurs).
Au cours du débat avec la salle, Richard Blanc et Paul de Montvalon, notamment, ont répondu aux questions.
Richard Blanc, qui se situe près de la frontière belge, dans l’Avenois (il est adhérent d’une coopérative laitière belge), note que les coopératives acceptent des augmentations de volume de lait produit par les adhérents, ce qui n’est pas le cas de Lactalis. Elles laissent produire, s’occupant du reste. La référence pour l’Apli, c’est le Poulet de Loué. Les producteurs maîtrisent l’ensemble. Le plus difficile, c’est de se lancer dans la communication avec les consommateurs dans les magasins.
Nous sommes dans un monde économique dominé par la finance, laquelle confisque 40 % des bénéfices et 18 % des remises d’impôts. 170 personnes maîtrisent la richesse mondiale et les riches ne sont pas partageurs.
Lactalis paie des pénalités pour ne pas publier ses résultats. Ses actifs ont progressé de 2 milliards d’euros en peu de temps.
Ce qu’il y a de mieux dans l’Avenois, ce sont les tribunaux paritaires créés en 1946, et les SAFER pour la maîtrise du foncier.
A une question sur la faille dans le système coopératif, il est répondu par André Pflimlin que les coopératives ont échappé aux agriculteurs (sauf les fruitières). Elles sont gérées comme des financiers, pratiquent la course à la concentration.
Paul de Montvalon indique que les coopératives veulent mettre en place un comité de surveillance des coopératives, au niveau national, mais il ne sera pas composé de gens indépendants. Ils seront issus du HCCA (Haut Conseil de la Coopération Agricole), dirigé par Christiane Lambert, qui vient de succéder à Xavier Beulin.
Va-t-on manquer de lait ? Le fossé se creuse entre les régions. Ainsi, la Bretagne (+ 10 %) et le Sud-Ouest (- 18 %). Chez les industriels, il faut faire la différence entre les gros (Lactalis, Bongrain, Danone, notamment) et les petits, qui font de la valeur ajoutée et du développement, mais qui risquent de manquer d’approvisionnement, si les vivres leur sont coupées pour les faire chuter.
A une question sur la politique agricole, il répond qu’il n’y a rien. Le ministre actuel de l’agriculture fait la même politique que son prédécesseur.
Changer de laiterie ? Il faudra attendre la fin des contrats de 5 ans. Certains quitteront les coopératives s’ils trouvent une laiterie qui accepte de les collecter. Les opportunités à venir se situent au niveau des coopératives.
Cet article est le 405ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.