Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Est-ce la faute du capitalisme ou des gouvernants ?
Le chômage de masse est un cancer dans la République. Il concerne, en priorité, les plus jeunes et les plus vieux des travailleurs. Qui est responsable, le capitalisme ou la politique des pouvoirs publics ? Les deux.
D’abord, les jeunes.
Les chiffres du chômage des jeunes, "génération perdue" (Rue89, François Krug, 18 août 2010).
Des études terminées ou abandonnées, un marché du travail bouché : 640 000 Français de moins de 25 ans sont au chômage. Plus durement frappés par la crise que leurs aînés, ces jeunes sont le plus souvent condamnés à la précarité.
C'est une « génération perdue », s'inquiète l'Organisation internationale du travail dans un rapport publié la semaine dernière. Au niveau mondial, le taux de chômage des jeunes est passé en deux ans de 11,9% à 13%. En France, il atteint même désormais 23%. Un chiffre à manier avec prudence, mais qui traduit une réalité inquiétante.
Deux jeunes actifs sur dix au chômage
Le taux de chômage des jeunes doit être interprété avec précaution. Il correspond en effet à la proportion de chômeurs parmi les jeunes actifs, c'est-à-dire disposant d'un emploi ou en recherchant un. La jeunesse étant, elle, définie par les statisticiens comme la classe d'âge allant de 15 à 24 ans.
Selon l'Insee, le taux de chômage des jeunes en France métropolitaine s'élevait à 23% au premier trimestre 2010. Bien plus que la moyenne que les autres classes d'âge (8,6% pour les 25-49 ans et 6,6% pour les plus de 50 ans), la moyenne tous âges confondus s'établissant à 9,5%.
Ce taux ne prenant en compte que les actifs, il ne signifie pas que 23 jeunes sur cent sont au chômage. L'écrasante majorité des moins de 25 ans poursuivent encore leurs études. L'Insee fournit donc d'autres chiffres permettant d'affiner l'analyse, en prenant en compte toute la classe d'âge, étudiants compris :
o Le taux d'emploi : 28,1% au premier trimestre, contre 51,2% pour l'ensemble de la population française.
o La proportion de chômeurs : 8,4%, contre 5,4% pour toute la population.
Des chiffres moins spectaculaires, mais qui confirment la difficulté des jeunes à accéder à un emploi (…).
Ensuite, les seniors. "Les seniors sont indésirables dans les entreprises" (Le Monde, 29 juillet 2011).
Ils sont les premiers touchés par la hausse du chômage. Par rapport au mois de mai, le nombre de demandeurs d'emploi parmi les seniors a bondi de 2 % en juin, soit 544 300 personnes concernées. Pour Le Monde.fr, ils racontent leurs difficultés à retrouver un travail.
"Les seniors sont indésirables dans les entreprises." Comme Frédérique T., ils sont nombreux à constater que les entreprises rechignent à employer des personnes âgées de plus de 50 ans. "Pendant une période d'environ huit mois, j'ai envoyé une centaine de CV et obtenu environ cinq entretiens. Aucun n'a abouti", confirme Claudine B., 50 ans, ancienne assistante de direction dans le sud de la France. Bernard H., 54 ans, déplore le même phénomène : "Bien que combatif, après six mois, je doute sérieusement de l'intérêt du marché pour un cadre senior de 54 ans."
Selon Julien T., les entreprises ne veulent pas engager des cadres âgés, car ils sont "trop chers". Victor U. tente une autre explication : "Entre un junior et un senior, l'employeur a vite fait son choix, et je ne m'en m'étonne guère, écrit-il. Cela tombe sous la logique, un jeune est plus facilement manipulable, plus malléable."(…)
LE PÔLE EMPLOI, "UNE MACHINE À BRASSER DE L'AIR"
"Les agents du Pôle emploi font ce qu'ils peuvent." Au moment d'évoquer leurs rapports avec le Pôle emploi, beaucoup prennent d'abord le soin de souligner le mérite de ses employés. "Les agents, débordés, et souvent plein de bonne volonté, font ce qu'ils peuvent pour maintenir hors de l'eau ce flot incessant de seniors jetés à la rue pour cause de 'date limite'", estime Frédérique T.
Mais, rapidement, les critiques fusent. Tous s'accordent pour critiquer vertement le fonctionnement de l'organisme. "L'accompagnement est très insuffisant et mal adapté, constate Claudine B. On sent bien que leur but est de 'dégrossir' les statistiques, mais sûrement pas d'être efficaces dans les vrais retours à l'emploi." Frédérique T. dénonce un discours convenu, à "l'enthousiasme forcé" et éloigné de la réalité : "A qui peut-on faire croire que l'on peut trouver du travail au-delà de 60 ans ?" (…)
Le capitalisme vieillit mal
Paul Jorion regarde l'économie par le prisme de la philosophie (Laurent Pinsolle, Marianne2, 29 juillet).
Laurent Pinsolle a compulsé « Le capitalisme à l'agonie » de Paul Jorion, ouvrage dans lequel il analyse les rouages du capitalisme et la crise actuelle à travers l’économie. Retrouvez la troisième partie de cette analyse axée sur l'aspect philosophique de l'ouvrage.
(…) La lecture de ce nouvel ouvrage de Paul Jorion est hautement recommandable car si son foisonnement est parfois un peu désordonné, il est extrêmement riche, tant sur l’analyse pointue des dérives de la finance, que de son histoire et il présente une analyse philosophique passionnante.
Source : Paul Jorion , « Le capitalisme à l’agonie », Fayard
Lire le premier et le deuxième volet de l'analyse de Laurent Pinsolle.
Retrouvez Laurent Pinsolle sur son blog.
Rappel : Christian Hutin (MRC, député du Nord) : réfléchir à la question du travail - 18 juillet 2011
Cet article est le 84ème paru sur ce blog dans la catégorie Travail Economie
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