Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
La direction du PS, prisonnière de son passé libéral
La responsabilité de François Mitterrand est évidente dans le choix du PS « d’ouvrir la parenthèse libérale » en 1983 (selon les mots de Lionel Jospin) mais pourquoi ce parti se montre-t-il incapable de revenir sur cette période et sur ses erreurs, qui l’ont conduit à être un acteur du néolibéralisme en France ?
« C'est en lisant le dernier livre* de Jean-Pierre Chevènement « La France est-elle finie ? » qu'on prend conscience de l'importance de ce qu'il appelle « le pari pascalien » de François Mitterrand ». Ce propos est d’un ancien secrétaire national du MRC, Elie Arié, dans un article publié le 4 janvier dans la rubrique Le Monde abonnés.
* Marie-Françoise Bechtel présente le livre de Jean-Pierre Chevènement - 4 janvier 2011
Le même Elie Arié revient, dans une tribune publiée sur le site Marianne2, le 4 janvier, sur ce thème développé par Jean-Pierre Chevènement dans son livre.
« Selon Elie Arié, la libre circulation des capitaux au sein de l'Union européenne, depuis son instauration en 1986, a conduit à la multiplication des délocalisations industrielles. Mais les conséquences ne s'arrêtent pas là : fiscalité minorée des hauts revenus et des revenus du capital, privatisations. Et pour lui, le PS n'admet pas pour l'instant ses erreurs passées ».
Libre circulation des capitaux en Europe : la responsabilité socialiste
" L’euro est l'arbre qui masque la forêt, et les pays européens qui ne font pas partie de la zone euro (Grande-Bretagne, etc.) sont encore plus mal lotis que nous, parce que l' Allemagne ne peut pas «payer pour eux» (même si elle commence à en avoir assez) et qu'ils ne peuvent pas profiter de sa richesse.
Avec l'Acte unique européen (ou traité de Luxembourg), Thatcher a fait admettre en 1986 à l'Europe la liberté totale de circulation des capitaux non seulement entre États de l' Union européenne, mais avec tous les autres pays de la planète.
Il restait alors un dernier petit verrou, qui a permis de faire avaler la pilule, l'obligation de procéder préalablement à une harmonisation fiscale : préalable dont Kohl a réussi à imposer la suppression en 1989 - ce qui a entraîné la démission de son Ministre des Finances, Gerhard Stoltenberg, qui avait compris qu'à terme, ce serait la fin de l'industrie européenne.
Cerises sur le gâteau, c'est la Commission européenne de Bruxelles (organisme technocratique, et non pas politique) qui a reçu pour mission de veiller à cette libre circulation des capitaux, et la Cour de justice européenne a décrété que le droit communautaire européen primait sur les droits nationaux de chaque pays.
Dès lors, plus rien ne pouvait plus empêcher les délocalisations industrielles en masse, ni les hedge funds basés dans des paradis fiscaux de sévir en toute liberté, ni la titrisation des créances pourries américaines d’envahir les avoirs des banques européennes et d’y exporter leur crise. L’essentiel étant en place, ce dispositif n’a cessé d’être complété par la suite, par ses conséquences logiques :
- fiscalité minorée pour les revenus du capital (Bérégovoy, 1990), pour les hauts revenus (Fabius sous le gouvernement Jospin), et pour es stock-options (DSK, 1998),
- interdiction de toute défense nationale contre les OPA (directive Bolkestein, votée par les socialistes français au Parlement européen),
- poursuite des privatisations (gouvernement Jospin).
Et, pour revenir en arrière, maintenant que ces dispositions sont intégrées dans le traité de Lisbonne, il faut désormais l'accord à l'unanimité de 27 États-membres ...c'est-à-dire attendre que les poules aient des dents.
Il est pour le moins étonnant qu’aujourd’hui, au parti socialiste, nulle voix ne s’élève pour demander de procéder à un petit examen de conscience sur ses erreurs passées (même celle de Ségolène Royal, pourtant spécialiste en excuses toutes azimuts...) ; ce sera aux historiens qu’il appartiendra d’écrire que, dans l’entrée de la France dans le néolibéralisme, François Mitterrand aura joué un rôle bien plus important que Nicolas Sarkozy".
Voir aussi Michel Sorin : ni Sarkozy, ni Strauss-Kahn pour 2012, un républicain ! - 3 décembre 2010
Cet article est le 125ème paru sur ce blog dans la catégorie Gauche refondation
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