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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 18:30

Un rayonnement exceptionnel forgé dans la détention

Nelson Mandela a su créer les voies, certes difficiles, de la réconciliation nationale, dépassant l’indignation morale pour construire une vraie alternative politique. Oui, Mandela fut une très haute figure de l’histoire du 20ème siècle parce que son combat personnel a été celui de tout un peuple à qui il a su montrer la voie juste.  

Je fais mien ces propos de Marie-Françoise Bechtel, extraits de son communiqué, publié aujourd’hui au nom du Mouvement Républicain et Citoyen, après la mort de Nelson Mandela.

Mandela, l’homme du dépassement.

Je salue Nelson Mandela, une des plus grandes figures de la libération des peuples dont rien n’a pu vaincre l’acharnement à servir cette cause. Il a permis au peuple sud-africain de secouer le joug étranger, maintenu à travers les formes les plus intolérables du racisme institutionnel.
Au-delà même de cet immense combat, Nelson Mandela a su créer les voies, certes difficiles, de la réconciliation nationale, dépassant l’indignation morale pour construire une vraie alternative politique. Oui, Mandela fut une très haute figure de l’histoire du 20ème siècle parce que son combat personnel a été celui de tout un peuple à qui il a su montrer la voie juste.
Ceux qui ont eu la chance de l’approcher ont été frappés par son rayonnement, comme si les épreuves elles-mêmes avaient forgé un homme nouveau. Le jour où il a quitté sa prison après 27 années de détention et de combats, il est sorti la tête si haute que Le Times du Cap a écrit « King Mandela walks in the sun ». Comment mieux décrire ce rayonnement exceptionnel ? Adieu donc à un libérateur, fait par l’histoire et qui a fait l’histoire. Adieu et merci.

 

Coïncidence. J’ai été saisi de l’information, hier, de la mort de Mandela pendant que j’écoutais l’audio que m’avait remis lundi, Jennifer Low-Rouskov.

Jenny expliquait, le 23 décembre 2010, à la radio Pays d’Hérault*, ce que fut son parcours de jeune sud-africaine - née de parents d’origine celte écossaise, « zoulou blanche » parce qu’élevée par les zoulous dans la brousse - qui a été confrontée ensuite à l’apartheid, totalement incompréhensible pour la fillette habituée à jouer avec ses amies noires. Ayant appris le français à l’université (les noirs n’y avaient pas accès), elle a pu obtenir une bourse du consulat de France à Johannesburg pour faire des études de français à Paris (elle a fait la meilleure dictée, c’était le moyen de sélection). Elle est devenue professeur d’anglais à l’université de Paris et aussi, entre autres, à l’ENA (le président de la République doit en avoir le souvenir...).

* Cette émission a obtenu le prix de la meilleure émission de l'année de cette radio.

Plus récemment, Madame Low-Rouskov est intervenue au cours du Débat final du colloque de la Fondation Res Publica, le 14 octobre 2013. Voir Actes du colloque de la Fondation Res Publica: "L'exception culturelle". Elle conteste l’idée fort répandue que l’anglais doit être la langue universelle. Selon elle, chacun ne peut appréhender le monde que par sa propre langue. La traduction est indispensable pour communiquer.

Voici ses propos (ils ont été suivis d’applaudissements nourris), tels qu’ils sont rapportés dans les Actes du colloque :

 Jennifer Low-Rouskov

Je m’insurge contre l’idée que l’attractivité de la France dépende de l’utilisation de l’anglais.
D’origine sud-africaine, de langue anglaise, élevée dans une ferme au milieu de la brousse sud- africaine parmi les zoulous, je suis venue en France grâce à la lecture de Victor Hugo et de Rimbaud;
Je partage l’idée que la langue universelle est
la traduction.
Celui qu’on nomme “le diable” est peut-être victime de son école de commerce.
Je tenterai d’être claire et concise. C’est ce que la France m’a appris.
J’ai enseigné pendant plus de quarante ans à l’université à Paris, dans certaines grandes écoles de commerce et à l’E.N.A.
En Afrique du Sud, c’est quand les oppresseurs de langue afrikaans ont exigé des écoliers à Soweto d’apprendre les mathématiques en afrikaans qu’une révolte importante contre le régime de l’apartheid a commencé.
Je rends hommage à la France d’avoir traduit sitôt les romans d’André Brink. Ces romans ont eu une influence décisive dans la lutte contre le régime de l’apartheid.
L’Inde a subi deux cents ans de domination anglaise et c’est grâce à un groupe de poètes bengalis, prenant appui sur les textes du Veda en sanskrit, que le mouvement de libération de l’Inde a été déclenché.
Vive la France !

 

Lu dans la presse

Dix choses que je retiens de Nelson Mandela (Rue89, Pierre Haski, 5 décembre 2013)

Marwan Barghouti sur Nelson Mandela : "Je salue le combattant de la liberté, le négociateur et faiseur de paix" (l’Humanité, 6 décembre 2013)

Cet article est le 27ème paru sur ce blog dans la catégorie Afrique.

 

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