Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
La gauche doit gérer le changement avec les citoyens
Qui ne perçoit les risques d’affrontements politiques et syndicaux entre la gauche gestionnaire, qui serait libérale, et la gauche d’opposition, qui serait radicale ?
La première a le pouvoir mais elle est pétrifiée devant la finance mondialisée et l’Europe néolibérale. La seconde a raison sur le fond mais elle n’a pas le pouvoir.
La conséquence est facile à prévoir. Ce sera l’échec, une fois de plus, de la gauche au pouvoir. Car la gauche ne peut gérer le changement sans le peuple.
Comment éviter l’échec ? En ramenant le débat au niveau des citoyens afin de contraindre la gauche à se rassembler autour d’une politique républicaine de redressement national.
C’est le sens de la réflexion menée en Mayenne par trois militants de la gauche républicaine, qui sont amis depuis longtemps, sans partager le même avis sur beaucoup de points, notamment au niveau de l’action syndicale, mais ils ont en commun de vouloir un vrai changement de politique économique et sociale.
Voici le texte que Gérard Beillard*, Georges Minzière** et Michel Sorin***, soumettent à la réflexion de qui voudra, dans le but d’avancer sur le chemin du changement réel qu’attend avec une grande impatience le monde du travail.
Réfléchir à une initiative citoyenne et républicaine
La France a voté en 2012 pour le changement de président et de politique. Dans le cadre d’une Europe qui n’a pas changé et ne veut pas du changement. Les grands principes néolibéraux (dérégulation et affaiblissement des Etats, libre-échange dogmatique, primat des oligarchies financières, bureaucratie institutionnelle) continuent d’imprégner les élites politiques européennes. Le fossé s’est creusé entre ces élites et les peuples, ceux-ci ayant constaté que les grandes décisions leur échappent, y compris au niveau national.
Dans ces conditions, comment le changement en France pourrait-il s’effectuer ? Ici, nous parlons du changement de politique économique et sociale qu’attendent les classes populaires (ouvriers et employés, notamment). Ce sont les emplois, la formation, l’innovation, l’investissement productif, qui permettent le développement économique et le maintien d’un haut niveau de protection sociale et la réduction des inégalités.
Nous sommes, en Mayenne, membres depuis longtemps d’un parti politique (le Parti socialiste depuis les années 1970 ou 1980, puis le Mouvement Républicain et Citoyen depuis 2004).
- En décembre 2001, le PS délaissant les milieux populaires (l’orientation du gouvernement Jospin était clairement libérale - voir le livre « La flamme et la cendre » de Strauss-Kahn en 2002), nous l’avons quitté, à regret, car il ne portait plus l’espoir du changement.
- En décembre 2012, lors du congrès du MRC, nous avons approuvé la motion d’orientation mais regretté le manque de propositions concrètes en direction des citoyens. Voir Congrès MRC 2012 : intervention de Michel Sorin, délégué du MRC 53 - 22 décembre 2012. Extrait.
« Nous voulons le rassemblement des républicains progressistes mobilisés pour le redressement du pays, ce que nous appelons « l’alliance des productifs ». Mais comment nous faire entendre de celles et ceux qui partagent cet objectif ? Notre Mouvement doit se mobiliser pour y parvenir.
Le MRC, c’est trois mots qui ont chacun leur importance et aucun ne doit faire défaut : Mouvement, Républicain, Citoyen. Pour que notre parti soit en mouvement, il faut qu’il marche sur ses deux jambes : la République et les citoyens.
Républicains, nous le sommes.
Il manque les groupes de citoyens, les réflexions politiques décentralisées qui inciteront des citoyens à se mobiliser avec nous pour la République et le redressement national. Il manque les troupes de citoyens républicains ».
Ce que nous avons constaté au MRC est le problème de tous les partis politiques. L’influence des citoyens dans la vie politique française est trop faible. C’est encore plus vrai au niveau européen.
Cela nous conduit à réfléchir à une initiative citoyenne de grande ampleur. Nous avions anticipé, en décembre 2002, en créant l’association CIVIQ (Citoyenneté et Vie Quotidienne), née de l’aspiration profonde à rénover la vie politique par la volonté et la participation des citoyens.
Le premier invité de l’association fut Anicet Le Pors, ancien ministre, conseiller d’Etat, auteur du « Que sais-je ? » sur la citoyenneté (voir La citoyenneté selon Anicet Le Pors - 15 mai 2003 à St-Berthevin).
Le moment est venu de proposer une initiative innovante de réseau citoyen associatif, indépendant des organisations politiques et syndicales, doté d’un nouveau site Internet. De nombreux articles, publiés depuis 2006 sur le Blog MRC 53 - CiViQ, seront une base d’information et de réflexion pour les membres du réseau.
Le nom de ce réseau sera choisi par l’équipe qui en assurera le lancement. D’ores et déjà, les noms de CiViQ et de RéCiF (Réseau citoyen français) sont mis sur la table des propositions.
Le réseau sera ancré sur le territoire, les adhérents étant membres de groupes locaux, s’intéressant à la vie publique territoriale dans une démarche autogérée, sous la responsabilité de citoyens délégués (animation, compte rendu, remontée des conclusions). Les réformes en cours et les échéances électorales (municipales et européennes en 2014, départementales et régionales en 2015) constituent autant d’opportunités pour créer ces groupes de réflexion politique. Avec la participation, notamment, de jeunes et de femmes, de citoyennes et de citoyens qui veulent prendre en mains leur destin collectif.
L’objectif est de peser sur le renouvellement et la dynamisation de la vie publique, en renforçant le rôle des citoyens et la place des milieux populaires dans l’engagement politique.
Dans tous les pays qui composent l’Union européenne - ceux qui formaient le noyau initial à l’ouest, comme ceux qui les ont rejoints plus récemment à l’est - les difficultés des citoyens pour travailler et vivre décemment sont de plus en plus grandes. Le chômage et la précarité sévissent, ce qui incite au repliement sur soi et au rejet des responsabilités liées à la citoyenneté. C’est une réaction humaine qu’on peut comprendre mais qui est fort préjudiciable sur le plan de la démocratie.
Nous voulons contribuer à rassembler les citoyennes et citoyens qui, refusant les politiques néolibérales, veulent le redressement national sur la base d’une politique européenne réellement réorientée autour de projets répondant à l’intérêt général des peuples européens.
Nous voulons servir la République (voir Constitution de la République française, notamment, les trois premiers articles). La République a été mise à mal par des années de laisser-faire politique devant les intérêts dominants du capitalisme financier. Les membres du réseau, en participant activement à la vie publique locale, apporteront leur contribution à la reconquête républicaine de la démocratie.
* Accord interprofessionnel Wagram : le point de vue de Gérard Beillard - 21 janvier 2013
** Salmson à Laval (suite) : Georges Minzière fait part de ses souvenirs - 1er janvier 2013
*** Articles parus en janvier 2013 sur le blog du MRC 53 (Michel Sorin) -1er février 2013
Cet article est le 1er paru sur ce blog dans la catégorie Réseau CiViQ