Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Faire des choix cohérents pour le développement du pays
Signalons deux textes importants pour la compréhension des orientations de Jean-Pierre Chevènement en ce qui concerne les énergies, l’un publié par la Fondation Res Publica, l’autre par le Mouvement Républicain et Citoyen.
Rappel : Sortie du nucléaire : controverses Allemagne-France et gauche-gauche - 6 juin 2011.
Vers une nouvelle donne énergétique (Fondation Res Publica, 15 Juin 2011)
Si la demande mondiale d’énergie continue à croître (à un rythme annuel de 2%), elle est désormais soumise à trois contraintes majeures. L’épuisement des réserves de combustibles fossiles (80% de l’énergie primaire) à moyen terme est la première (trois à quatre décennies pour le pétrole) : il faut d’ores et déjà préparer l’après-pétrole. La deuxième contrainte est climatique car, selon la grande majorité des climatologues, l’accumulation de gaz carbonique dans l’atmosphère résultant de la consommation d’énergies fossiles est la cause majeure du réchauffement du climat (il subsiste encore des controverses sur l’importance du phénomène). Enfin, la troisième contrainte est la forte croissance économique des pays émergents tels que la Chine (le premier consommateur mondial d’énergie), l’Inde et le Brésil qui contribuent à la hausse de la demande mondiale d’énergie.
Tous les scénarios énergétiques tiennent compte désormais de ces contraintes. Ainsi, en 2010, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a-t-elle proposé un scénario volontariste compatible avec les engagements pris lors de la conférence de l’ONU sur le climat à Copenhague (limiter à 2°C le réchauffement de la planète depuis le début de l’âge industriel) : - la consommation mondiale d’énergie ne croîtrait que de 21% d’ici 2035 - la part des combustibles fossiles dans l’énergie primaire passerait de 80% à 63%. Plus récemment, les experts du GIEC (groupe intergouvernemental d’experts du climat) ont proposé un scénario qui fait l’hypothèse que les énergies renouvelables assureraient 77% de la demande mondiale d’énergie primaire en 2050.
Toutes ces contraintes appellent des politiques volontaristes pour économiser l’énergie et remplacer les énergies fossiles par un mix énergétique diversifié (des énergies renouvelables au nucléaire).
(…) La responsabilité des gouvernements est de faire comprendre à l’opinion qu’il n’y a pas de voie royale pour l’énergie dont le renchérissement est inéluctable, et que la nouvelle donne énergétique impose la diversification des filières et d’investir dans la recherche et l’industrie pour préparer l’avenir.
Il est prévu 9 milliards d’habitants sur terre vers 2050 et l’aspiration de l’ensemble des habitants à souhaiter vivre comme ceux des pays développés entraînera un besoin en énergie supplémentaire que l’on peut chiffrer au double de la consommation actuelle. Les ressources énergétiques fossiles conventionnelles, principalement le pétrole et le gaz, sont en cours d’épuisement ou le seront au cours du 21ème siècle et verront leur coût augmenter dans des proportions importantes. Par ailleurs, l’humanité va devoir faire face au changement climatique : en limiter l’impact humain nécessite un plan d'action développé sans démagogie et sans catastrophisme.
C’est en ayant en tête les données de ce contexte mondial que la France doit préparer sa politique énergétique. Plus particulièrement, la gauche soucieuse du développement humain doit s’orienter vers des systèmes de productions d’énergies décarbonées, sécurisés et cela sans exclusive, en prenant toutefois en compte l’ensemble des facteurs économiques. La France devrait développer un pôle énergétique public, ou au minimum très majoritairement contrôlé par le public, si notre pays souhaite, comme il se doit, avoir la maîtrise de son destin (…).
En définitive, le développement des renouvelables, les économies d’énergie et la poursuite et le développement du nucléaire sont les piliers d’une politique de développement de notre pays.
En conclusion, au moins trois choix énergétiques sont possibles, ayant des conséquences différentes:
Le premier est de continuer à consommer les énergies fossiles, c’est un choix de développement non durable.
Le deuxième consiste à n’utiliser que des énergies renouvelables, c’est un choix de « non développement », mais durable.
Le troisième est le choix de ne rien négliger : ni les énergies renouvelables, ni la gestion raisonnable de l’énergie afin d’en réduire la consommation, ni l’indispensable développement de l’énergie nucléaire.
Des choix cohérents en matière d’énergie doivent être faits afin que la France ne devienne pas un pays en voie de sous développement.
Cet article est le 65ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat énergies environnement
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