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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Pascal Massol (Apli) en Sarthe le 10 février devant 300 producteurs

Mayenne Apli 180110 007

Seul, le système laitier canadien peut offrir un revenu

 

Pascal Massol, président de l’ASSOCIATION NATIONALE DES PRODUCTEURS DE LAITS INDEPENDANTS, était invité en Sarthe le 10 février pour rassurer les producteurs de lait sur la faisabilité de l’Office du lait*.


 Pascal Massol, ici à Mayenne le 18 janvier - voir

Apli 18 janvier Mayenne : débat avec Pascal Massol et les Québécois



Voici l’article publié par L’avenir agricole (Christophe Zapata, 19 février), sous le titre : 

 

« Avec 1700 vaches laitières, il me faut 310 €/tonne pour me payer un salaire »

 

L’Office du lait souhaité par l’Apli reste encore trop abstrait pour beaucoup d’éleveurs. Ils étaient plus de 300, le 10 février à Roezé-sur-Sarthe, pour écouter Pascal Massol, président de l’Apli, et Damien Rigault, délégué régional.

 

Le discours général de l’Apli est connu mais les éleveurs voulaient se rassurer quant à la viabilité d’un Office du lait qui déciderait du prix du lait en Europe en fonction du coût de revient des producteurs. Après les discours d’ouverture, la parole était à la salle.

 

Quelle relation avez-vous avec les éleveurs des autres Etats membres ?

 

Pascal Massol : L’Apli fait partie de l’EMB (European milk board) dans laquelle les éleveurs de seize pays sont représentés. Et entre producteurs, il y a une parfaite convergence de vue. Il faut arrêter de se considérer comme des ennemis. J’ai rencontré un éleveur d’Allemagne de l’Est, de ceux qui, soit-disant, ne sont pas favorables à un Office du lait : 400 ha et 1700 vaches laitières. Trois traites par jour, assurées par 17 salariés qui travaillent en 3/8. Le lait est à 240 €/t.

Voici ce qu’il m’a dit : « Pour mes vaches, il me faudrait 260 €/t. Pour payer les salaires, il me faudrait 290 €/t et pour me payer mon salaire, il me faudrait 310 €/t. - Alors, comment faites-vous ? - Je compense avec le digesteur qui produit 3 MW de biogaz, lesquels sont fortement subventionnés. En fait, c’est la valorisation de la bouse qui me permet d’équilibrer les comptes ».

 

Pascal Massol cite aussi un producteur de lait bio, en Allemagne encore, qui possède 350 vaches et conduit son troupeau en intensif (8200 kg/VL), mais sans aucun médicament, et qui rachète tous ses voisins, parce que lui seul a le revenu pour tenir. Ou encore cet « entrepreneur » néerlandais qui possède trois unités de production laitière de 300 VL chacune, aux USA, au Canada et en Nouvelle-Zélande. « C’est avec celle du Canada que je renfloue les deux autres », avouait-il.

Il y a une règle qu’on retrouve dans tous les pays producteurs : l’optimum de production est obtenu pour 150 000 l par UTH. Au-delà, la production baisse. A partir de là, tous les systèmes restent possibles.

 

Demain, je rentre dans l’Office du lait, qu’est-ce qu’il se passe ?

 

Pour l’éleveur, rien ne change dans la collecte, ni même dans son appartenance syndicale. Par contre, il faut créer l’Office du lait et cela commence par le collège des producteurs prêts à suivre les décisions de l’Office : baisser la production quand c’est nécessaire, l’augmenter quand c’est possible. Et le prix sera décidé au niveau de cet Office et sera européen. Il faut dans un premier temps mobiliser en France, ce sera ensuite plus facile de mobiliser en Allemagne et tout le monde suivra.

 

Comment sera négocié le prix ?

 

Damien Rigault : Il sera fixé en fonction du coût de production. Dans le système canadien, on prend chaque année 200 exploitations laitières et on calcule le coût de revient sur les 50 meilleures. C’est ensuite le gouvernement qui joue le rôle d’arbitre et qui fait appliquer ce prix comme référence pour toute la filière. Le pouvoir est concerné dans cette affaire : 60% de la production laitière sont en zone défavorisée. Si la production n’est plus organisée que par les transformateurs, est-ce que ces zones seront encore collectées ? La décision ne lui appartiendra plus.


* Voir aussi (Ouest-France, 22 février, Maine-et-Loire)
Les producteurs de lait indépendants se mobilisent - La Pommeraye


Cet article est le 173ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

 

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