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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Québec : l'Apli admire sa gestion du prix du lait par les producteurs

Intransigeance sur le principe et esprit de solidarité

 

L'AVENIR AGRICOLE a publié dans son édition datée du 25 mai 2012, en dernière page, un entretien de Antoine Humeau avec Régis Mainguy, éleveur laitier à Landemont (Maine-et-Loire), adhérent de l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli). Celui-ci s’est rendu au Canada en avril pour visiter plusieurs élevages, ce qui l’a conforté dans son admiration pour leur gestion du prix du lait.

« Au Québec, tous les producteurs sont solidaires. Ce n’est pas le cas ici »

Qu’avez-vous découvert durant votre séjour au Québec et en Ontario ?

Pour la première fois depuis quatorze ans, le lait a perdu presque 7 % en avril, passant de 720 dollars/ 1000 litres à 660 (510 euros). Jusque là, le Canada n’avait jamais réussi à exporter. Fin 2011, ils ont eu l’opportunité d’exporter de la poudre de lait vers l’Amérique du Sud. La principale coopérative a donc proposé une rallonge de 9 % à ses producteurs. Tout allait bien en janvier et février, mais après la légère baisse de consommation en mars, il y a eu une surproduction et donc des baisses de prix. Ils ont commencé par virer le président* des producteurs de lait qui avait fait voter cette rallonge. Ils vont diminuer la production. La caisse de péréquation, mise en place il y a une vingtaine d’années, va permettre de compenser les 60 dollars perdus en avril. Là-bas, où le prix des matières premières varie du simple au triple, le prix du lait est indexé sur les coûts de production. De plus, ils ont perçu en moyenne 62 dollars de bonus sur 2011 pour la qualité du lait. S’il y a moins de 500 000 cellules, ils six mois pour se remettre sur les rails sans pénalités.

Pourquoi cela ne fonctionne-t-il pas en France ?

On est dans un pays à tradition fromagère où il faut impérativement une très bonne qualité du lait avec peu de cellules.

Les producteurs sont-ils mieux organisés au Canada ?

Ils sont très solidaires. Quand il y a trop de cellules dans leur lait, ils n’ont pas besoin de recevoir une lettre d’avertissement pour corriger le tir, ils le font spontanément. Ils semblent plus fiers de leur métier que nous. Ils semblaient tous enthousiastes, on n’en a pas vu un seul inquiet. Si l’ensemble des producteurs, ici, avait l’envie de résoudre les problèmes, on réussirait plus facilement à enrayer le problème que l’on connaît Tant qu’il n’y aura pas de régulation ici, on ne pourra rien faire. La vraie solution, c’est de se mettre tous autour d’une table.

* Bruno Letendre est le nouveau président de la Fédération des producteurs de lait du Québec. Voir le communiqué de presse de la Fédération des producteurs de lait du Québec, intitulé « Le lait : une source durable de développement pour le Québec » (11 avril 2012). Extraits.

« Notre bilan de l’année 2011, comme celui des 40 dernières années, le démontre clairement : le secteur laitier est réellement une source durable de développement pour le Québec et pour le Canada. Et ce bilan-là, c’est beaucoup à notre détermination à travailler ensemble avec notre mise en marché collective et la gestion de l’offre qu’on le doit » (…)

« La meilleure ligne de défense contre le dépérissement des campagnes québécoises et contre l’accaparement des terres dont on entend beaucoup parler actuellement, c’est d’assurer un revenu décent aux agriculteurs, comme nous le faisons dans le secteur laitier. Un revenu stable, prévisible, qui vient du marché et non pas de subventions qu’un gouvernement en difficulté peut couper. Un revenu qui permet de planifier le développement de la ferme et son transfert. Si les revenus ne sont pas intéressants, la relève ne sera pas intéressée. S’il n’y a pas de relève, la terre devient une cible pour les spéculateurs qui paient le gros prix. À moyen terme, on deviendra locataires de nos terres ou dépendants des autres pour nous nourrir ».

 

Voir aussi Le Québec est à la pointe du combat pour la souveraineté alimentaire - 18 avril 2012 

 

Cet article est le 314ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.

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