Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Les effets pervers de la logique de correction démographique
C’était prévisible. Le découpage cantonal présenté par le préfet de la Mayenne comporte ce qui peut apparaître comme des anomalies. Est-ce la conséquence des règles adoptées au niveau du ministère de l’Intérieur ou cela relève-t-il de la malice des représentants locaux du gouvernement ?
Cette question se pose au vu du découpage proposé. Le nouveau canton de Saint-Berthevin est composé de quatre communes, dont Changé. Or, les deux principaux opposants UDI à la majorité PS de Laval Agglo sont les actuels maires de Saint-Berthevin et de Changé, également conseillers généraux des cantons de Saint-Berthevin et de Laval-Nord-Est. L’un d’eux devra se déporter dans un autre canton s’il veut siéger au sein du futur Conseil départemental.
Le découpage des cantons du sud de la Mayenne défie le bon sens. Mettre Craon, là où je suis né il y a quelques années, dans le canton de Château-Gontier, alors que la logique plaide en faveur d’un rapprochement entre Craon et Cossé-le-Vivien, où j’ai passé ma jeunesse… Logique de réduction des inégalités territoriales contre logique du bon sens et de la représentation correcte des zones rurales. On dira : c’est la recommandation du Conseil constitutionnel, on doit obtempérer ! Mais, peut-être y avait-il moyen de faire mieux ?...
Le changement politique de grande envergure, c’est la représentation des femmes qui va faire un bond de géant. Par contre, il est permis de douter de la pérennité de ce nouveau mode d’élection paritaire, que l’on ne trouve nulle part ailleurs…
Rappel :
Loi Valls réformant les élections locales : aval du Conseil Constitutionnel - 19 mai 2013
Loi Valls réformant les modes de scrutin aux élections locales (Céas 53) - 19 avril 2013
Elections municipales et départementales : nouveaux modes de scrutin - 18 avril 2013
Ouest-France (Julien Boitel, 17 décembre 2013) : Redécoupage des cantons. Le projet est arrivé
23 ans après le précédent redécoupage, la nouvelle carte cantonale a été présentée hier. Le nombre de cantons passe de 32 à 17, avec un homme et une femme dans chaque canton.
Pourquoi une nouvelle carte cantonale ?
Elle vise à « corriger les inégalités territoriales entre cantons, afin de garantir un équilibre démographique et une meilleure représentation des populations », explique Philippe Vignes, préfet de la Mayenne.
Y a-t-il, à ce jour, d’importantes disparités entre les cantons ?
Oui. Le plus petit canton de la Mayenne - celui de Lassay-les-Châteaux (3 573 habitants) - est six fois moins peuplé que le plus grand, celui d’Argentré (21 421 habitants). Avec la nouvelle carte, l’écart sera beaucoup moindre. Le moins peuplé (3ème canton de Laval) comptera 14 790 habitants, le plus peuplé (Evron) 21 421 habitants.
Quels sont les enseignements de cette nouvelle carte ?
Au-delà du redécoupage, le principal changement concerne le nombre de cantons, qui est presque divisé par deux. Il passe de 32 à 17. Le nombre de conseillers, lui, ne varie guère puisqu’il y aura désormais deux élus (un homme et une femme) par canton, soit 34 conseillers départementaux au lieu de 32 conseillers généraux.
D’un mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours (comme pour les élections présidentielle et législatives) actuellement pour les élections cantonales, les élections départementales se feront désormais au scrutin binominal majoritaire paritaire à deux tours.
Quels changements pour le département ?
Ils sont importants. A l’exception de celui de Le Genest-Saint-Isle (ex-Loiron), tous les autres cantons sont modifiés. Craon se retrouve dans le canton de Château-Gontier, alors que Cossé-le-Vivien et Azé forment deux autres cantons. Les Coëvrons se retrouvent… divisés. Sainte-Suzanne rejoint Meslay-du-Maine. Dans le nord du département, le canton de Lassay-les-Châteaux s’étend… jusqu’à Martigné-sur-Mayenne. Le projet tente aussi de correspondre le plus possible aux délimitations des intercommunalités : aucune d’entre elles n’est éclatée au-delà de deux cantons. De même, les cantons des grandes villes ne s’étendent pas sur des communes extérieures. Ainsi, Laval va perdre deux cantons sur cinq, mais tous les cantons resteront sur son territoire.
Cette carte est-elle définitive ?
Pas totalement. Le préfet a remis hier ce projet à Jean Arthuis, président du Conseil général de la Mayenne. Le Département dispose désormais de six semaines pour donner son avis, « indispensable pour la validation, mais uniquement consultatif ». Le Conseil général devrait se prononcer le 23 janvier. Le préfet prendra alors un décret, au printemps prochain. La date doit, en effet, intervenir un an au moins avant la date des élections départementales en 2015, qui se dérouleront selon le nouveau mode de scrutin et en suivant ce nouveau découpage.
Voir aussi, le point de vue du député UDI du Nord Mayenne, Yannick Favennec (17 décembre 2013) : Redécoupage cantonal en Mayenne (cliquer sur la carte des cantons)
S’il constate que "dans le Nord-Mayenne ce redécoupage respecte heureusement à peu près les contours des actuelles ou futures intercommunalités", il note quand même que "le canton de Mayenne a été redessiné sur mesure aux couleurs spécifiques de l’actuel conseiller général et maire de gauche de Mayenne, au détriment du canton de Lassay-Les-Châteaux qui s’étend jusqu’à Martigné-sur-Mayenne".
En revanche, pour le reste du département, et notamment pour le Sud, Yannick FAVENNEC "estime que les ciseaux particulièrement bien aiguisés du ministre de l’Intérieur ont fonctionné à plein régime pour faire de ce territoire un puzzle cantonal incompréhensible pour les électeurs, parce qu’incohérent territorialement et orienté politiquement".
Enfin, le parlementaire dénonce "cette réforme électorale qui est un nouveau mauvais coup porté par le gouvernement aux territoires ruraux qui vont se retrouver sous-représentés dans la gestion départementale, au profit des secteurs plus urbanisés tel que Laval".
Cet article est le 45ème paru sur ce blog dans la catégorie Collectivités territoriales