Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
L’Europe veut exporter du lait, produit à 280-290 €/t
Mathieu Périer, producteur de lait dans l’Orne, a accompagné le président de l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli), Pascal Massol, le 4 février, à Bruxelles. Par l’entremise du président du Conseil régional de Basse-Normandie, ils ont eu une entrevue avec le chef du secteur lait à la Commission européenne, le danois Rasmussen.
Voici le compte rendu de cette rencontre (par Mathieu Périer).
En résumé, sa façon de voir les choses :
- aucun inconvénient de mettre les pays et leurs producteurs européens en concurrence directe.
- il ne voit pas l’intérêt de rencontrer les canadiens car ce n’est pas pareil, étant donné qu’ils ont un système de « quotas ». Par ailleurs, il a rencontré les suisses, néo-zélandais, australien, USA. Mais pas de recette miracle…
- il faut une restructuration pour être compétitif…
- prix harmonisé en Europe impossible, d’après lui, car trop de différence entre les pays (c’est faux, différence de 20-30€/t d’après étude de l’EMB).
- il souhaite un prix du lait juste et régulier : 280-290€/ tonne vendue
- il n’a pas du tout contredit Pascal, quand il a dit qu’aucun pays européen ne dépassera son quota, d’ailleurs très peu arriveront à le réaliser. Une chance que nous avons retiré tout ce lait du marché avec la grève car on serait arrivé à 200-250€/Tonne. Et si la France avait fait 100% de son quota…
Bref, ces personnes-là sont à des années lumière de ce qui se passe. On ne peut pas compter sur eux pour avancer dans ce sens là. C’est à nous de leur prouver que nous sommes capables de se prendre en main et d’organiser le marché pour que tout le monde gagne sa vie. La laiterie France a fait autant de chiffre d’affaire en 2008 et 2009 avec un prix à la production complètement différent ...
Il faut bien retenir une chose, si rien n’est fait, les arrêts d’activité ou la précarité arrivent à grand pas. Car ils n’ont aucunement l’envie de faire remonter les cours, puisqu’ils veulent un prix à 280-290€/Tonne pour que nos industriels soient compétitifs sur le marché mondial, qui ne concerne que 4-6% de la production européenne. Ces 4-6% tuent le prix des 96-94% en intra-communautaire.
Notre salut viendra par la mise en place de l’office du lait national et européen d’autant plus que la LMA* pointe son nez et que celle-ci est ouverte à beaucoup de choses. On sait ce qu’il nous reste à faire.
* LMA - Loi de Modernisation Agricole (voir Projet de loi pour l'agriculture LMA : pas de gestion publique de l'offre - 15 janvier 2010).
Et, aussi : rencontre, le 5 février, de producteurs de lait Apli 50 avec le Préfet de la Manche
Au cours d’un échange d’une heure, nous exposons tour à tour nos inquiétudes sur la situation actuelle, les raisons de notre opposition à la contractualisation ainsi que notre souhait de voir émerger au niveau européen une régulation de la production laitière de type canadien.
Nos deux interlocuteurs réfutent tous nos arguments. Selon eux la France et d’autres pays européens ont une vocation exportatrice qui ne peut s’accommoder d’un tel type de régulation. De plus, ils la jugent incompatible avec les règles de l’OMC. L’idée de voir le prix du lait fixé à partir des coûts de production en intégrant la rémunération leur paraît aussi incompatible avec l’économie libérale (sic) dans laquelle nous sommes!
Le Préfet nous affirme même que le système canadien est condamné à court terme, il s’étonne d’ailleurs qu’il existe encore.
Malgré la cordialité de l’entretien, on sent bien qu’il n’y a pas d’ouverture dans le discours officiel et que la recette de la sauce avec laquelle on s’apprête à nous manger est déjà concoctée et qu’ils n’ont aucune intention d’en changer !
En conclusion, ne sautons pas dans la marmite de la contractualisation sinon nous sommes cuits ! Comme nous l’ont dit les canadiens, si vous ne vous organisez pas vous-mêmes, vous vous ferez organiser !
(Compte rendu : Antoine Demortreux)
Cet article est le 172ème paru sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.
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