Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Par SORIN Michel
Notre démocratie est en état de décomposition avancée
Jean-Pierre Chevènement, accueilli par Hervé et Sylvie Delogé sur leur exploitation
J’avais rendu compte des échanges entre Jean-Pierre Chevènement et les agriculteurs le 30 novembre en Mayenne (voir Chevènement très à l'aise avec les agriculteurs à Commer en Mayenne - 30 novembre 2011).
J’ai complété ce compte rendu par les articles de presse : Chevènement bat campagne en Mayenne(Ouest-France, Alan Le Bloa, 1er décembre); « Jean-Pierre Chevènement dans l’intimité d’une ferme » (L’avenir agricole, Frédéric Gérard, 2 décembre) - voir Les arguments agricoles de Chevènement, bien reçus par les éleveurs - 2 décembre;
Après la visite de la ferme en Mayenne, communiqué de Chevènement - 4 décembre.
A noter que France Bleu Mayenne, qui fut l’une des premières radios publiques locales en France (Radio Mayenne en 1980), en a rendu compte dans ses journaux du 30 novembre et du 1er décembre.
Il restait l’hebdomadaire Le Courrier de la Mayenne, dans son édition du 8 décembre. Voici le texte signé Françoise Nouar : Jean-Pierre Chevènement en campagne
Il faut prolonger les quotas jusqu'en 2016
« Je suis soucieux de vos problèmes et de la manière dont on va faire évoluer la PAC. La base de notre pays c'est notre agriculture qui était la première d'Europe avant d'être devancée par l'Allemagne et les Pays-Bas. Il faut mettre en garde contre l'OMC ».
Mercredi (30 novembre) à Commer, le candidat à l'élection présidentielle, Jean-Pierre Chevènement, a discuté pendant deux heures avec des agriculteurs d'horizons divers.
Olivier Chemin, le président de la Coordination rurale de la Mayenne, des représentants de l'APLI et de la Confédération paysanne, lui ont exposé en détails la crise du lait depuis 2009 et leur espoir de mettre en place l'office du lait.
Hervé Delogé, qui précise que l'Apli est un mouvement asyndical, ne peut taire son angoisse : «Vous vous rendez compte alors que nous sommes 65 000 producteurs de lait, ils ont prévu que l'on ne serait plus que 20 000 en 2020. C'est inquiétant !».
«Savez-vous que c'est la France, qui en s'abstenant (…), a mis fin aux quotas ?» leur demande l'ancien ministre qui poursuit «le jour où l'on aura perdu nos agriculteurs, on ne les retrouvera plus ! On est pris dans la mécanique bruxelloise. Quand nos ministres vont à Bruxelles, ils sont paralysés, ils n'ont aucune envie de réformer la PAC de manière sensée mais de s'adapter aux décisions de l'OMC. Tout est bureaucratique. On est dans une logique absurde et n'y a pas de conscience politique pour remettre tout cela en ordre».
Le sénateur demande alors à la vingtaine d'agriculteurs quelles sont les solutions qu'ils préconisent.
«Depuis 2009, on n'est plus représentés par la FNPL. Nous ce que l'on veut c'est que le prix du lait soit fixé par cinq collèges représentant les producteurs, l'Etat, les industriels, les distributeurs et les consommateurs. Notre lait a une qualité irréprochable, il a un prix».
Et comment fonctionnera votre office du lait, s'enquiert l'homme politique. «Il y en aura un dans chaque pays dont le rôle sera d'adapter l'offre à la demande. Il est hors de question de surproduire, cela ne mène qu'à la ruine des pays émergents. Les industriels ont des aides pour stocker et après, lorsque le marché est saturé, les prix s'effondrent. C'est le beurre poudre qui fait notre malheur. Il faut en finir avec ce système. Au Canada, la production laitière s'adapte tous les mois à la demande et cela fonctionne très bien depuis 30 ans».
« Le problème, c'est la souveraineté alimentaire de la France, expose doucement une jeune femme blonde représentante de l'Apli dans la Manche, on est peut-être les derniers producteurs de lait et après, tout notre savoir-faire sera perdu. Nos élus s'exposent à une crise encore plus grave que la crise bancaire».
«Personne ne fait l'effort de repenser la politique agricole commune. C'est à désespérer de la politique, s'exclame l'homme politique qui s'afflige de la médiocrité des politiques et des journalistes avant de poursuivre L'objectif est d'assurer la souveraineté alimentaire et de maintenir le savoir-faire. Pour la filière lait, il faut revenir à un système de quotas assurant les besoins de l'Europe. Bien évidemment les produits agricoles doivent être retirés des négociations de l'OMC. Il ne faut plus que les industriels gèrent la production» déclare d'évidence l'homme du "non" à Maastricht avant de conclure désabusé
«Je ne sais pas si les élections servent encore à quelque chose, notre démocratie est dans un état de décomposition avancée, mais à un moment les peuples vont réagir. Il faut prolonger les quotas jusqu'en 2016 et se donner le temps de repenser la PAC. C'est une question vitale pour la France, il faut préserver les agriculteurs».
Cet article est le 29ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012
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