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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Sarkozy, en voulant piéger la gauche, met en péril la droite républicaine

La gauche doit répondre République laïque et sociale

 

Le président de la République imagine que sa recette magique de 2007 est encore capable de lui faire gagner les élections en 2012. Il fait une erreur d’analyse de la situation du pays. Les Français mettent en cause le système qui associe les responsables politiques aux élites de la finance. Ils constatent que le président ne se dégage pas de l’emprise de ce système qui l’a porté au pouvoir. C’est la raison pour laquelle ils ne lui font plus confiance.

 

La tactique qui consiste à faire croire qu’il adopte la politique de l’extrême droite est dangereuse pour lui, qui perd un peu plus de crédibilité, pour la droite, qui s’éloigne ainsi des valeurs républicaines, et pour la France, qui risque de se perdre.

 

Il faut commencer par lire le message de Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l'innovation politique et professeur à Sciences Po. Il estime que la dégradation du climat politique renforce la menace qui pèse sur la droite (Le Monde, 2 août "La droite menacée d’un 'siphonnage' au profit de l'extrême droite").

(…) Conduit par Marine Le Pen, retenons cette hypothèse, le Front national jouera la carte de la "vraie droite", regardant l'UMP comme jadis le RPR regardait les centristes.

De ce point de vue, si les signaux envoyés par la droite en direction des électeurs du Front national peuvent se comprendre dès lors qu'il s'agit d'améliorer les transferts de voix dans les scrutins à deux tours, ils peuvent aussi bien précipiter, dès à présent, la fuite d'électeurs de droite au profit du FN, et faciliter des transferts plus massifs et moins temporaires de même sens si la droite venait à perdre le pouvoir en 2012.

Réduire la distance, c'est prendre le risque d'ouvrir des voies de passage. Cela peut favoriser la victoire mais, tout autant, amplifier la défaite. D'autant plus que, simultanément, le centre tirera un profit certain d'une défaite de l'UMP en 2012, reprenant une part, voire la totalité des élus, des militants et des électeurs, qui, en 2002, avaient quitté l'UDF pour fonder l'UMP.

Renaissance d'un parti centriste plus fort qu'aujourd'hui, récupérant une partie des forces passées à l'UMP en 2002, et nouvelle poussée de l'extrême droite scelleraient ainsi le sort de l'UMP dans le cadre d'une recomposition ne lui permettant plus de concevoir son avenir autrement que comme une force parmi d'autres dans une coalition à laquelle le FN finirait par prendre une part active, voire déterminante. Voilà pourquoi la défaite de la droite en 2012, si elle advient, risque d'être à nulle autre pareille.  

 

Des réponses raisonnables sont adressées au président de la République :

 

La déchéance de nationalité est «contraire à l'esprit républicain» (Libération, 2 août)

 

Le président, l'escalade et l'amalgame (Edito Le Monde, 2 août)

Déchéance de la nationalité française. Les mots sont lourds, très lourds de sens. Ce sont pourtant bien ceux que le président de la République a employés, vendredi 30 juillet à Grenoble.

L'historien et spécialiste des questions d'immigration Patrick Weil revient sur les mesures de déchéance de nationalité envisagées par Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux.

(…) Pour Patrick Weil, "Nicolas Sarkozy fait perdre à la droite républicaine ses valeurs". "Il n'est pas besoin de ce point de vue de se référer à Vichy, poursuit-il. De 1977 à 1980, Valéry Giscard d'Estaing avait voulu renvoyer la majorité des immigrés maghrébins en situation régulière. Il s'était heurté aux gaullistes et aux chrétiens démocrates de sa majorité qui ont osé l'affronter."

 Sarkozy sur la déchéance de nationalité : inconstitutionnel (Pierre Haski, Rue89, 2 août)

 

Condamnée à être retoquée par les Sages, sa proposition de déchoir certains délinquants de la nationalité française est politique.

 (…) Enoncer un projet de réforme en sachant d'avance qu'elle n'est pas constitutionnelle et ne passerait pas l'examen par les « Sages » du Conseil constitutionnel, ça s'appelle faire de la politique. Ce qui compte, c'est l'annonce, le moment T où celle-ci est faite, pas le processus législatif et juridique qui suit, et qui, s'il a effectivement lieu, aboutira dans plusieurs mois au minimum à un « retoquage » constitutionnel (…).

Le journal en ligne Riposte Laïque (voir l’édito de Cyrano du 2 août) exprime un point de vue différent, donnant une dernière chance à Sarkozy.

« A Riposte Laïque, il y a belle lurette que nous avons désigné l’adversaire : l’islamisation de la France, une idéologie gauchiste et mondialiste qui la facilitent... Le tout au service d’une caste capitaliste sans foi ni loi, qui sévit au sein même des instances de l’Union européenne comme dans nos conseils régionaux ou nos municipalités. Mais Nicolas Sarkozy n’a pas mentionné tout cela dans son discours à Grenoble. Normal : il est le pur produit et l’instrument des décideurs oligarchiques de ce « Nouvel ordre mondial » qui va de Dominique Strauss-Kahn à Claude Guéant, avec l’adoubement des ayatollahs de banlieue et de l’administration Obama, qui – quel hasard – se permet de critiquer notre interdiction du voile islamiste dans nos écoles ou de la burqa dans notre espace public (…).

Nicolas Sarkozy ne nous fera donc pas prendre des vessies pour des lanternes. Il est comme ces politiciens de la 4e République, qui niaient la guerre civile algérienne et qui nommait gouverneurs sur gouverneurs à Alger en pure perte. Les « préfets-flics » de l’actuel président de la République seront tout aussi inefficaces, tant qu’on n’osera nommer l’ennemi intérieur et surtout son idéologie islamique totalitaire et ses complices, de gauche comme de droite.

Il faut éradiquer le mal à sa racine. A Grenoble, Nicolas Sarkozy est passé de l’aspirine aux antibiotiques. Mais la gangrène est trop avancée. Il faut désormais opérer, avec ou sans anesthésie.

Si le président de la République veut donner tort à notre scepticisme, il lui faudra surtout montrer aux Français qu’au-delà des mots, quelque chose va enfin changer, dans ce pays, et que, après trente ans de reculs humiliants, un gouvernement, sous ses ordres, va enfin permettre à la République de redresser la tête, et contraindre islamistes et racailles à la baisser. Mais il a déjà perdu trois ans, 2012 approche, et il joue, sur ce dossier, son dernier joker...

Cet article est le 33ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France.

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