Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Comment pourra-t-il continuer de servir les riches ?
Il reste deux ans de mandat au président de la République. Bien sûr, il se prépare à une nouvelle candidature en 2012, mais il sait que ce sera compliqué. Il guette ce qui lui permettra de valoriser son bilan et croit l’avoir trouvé : ce sera la présidence du G20 (et du G8, celui-ci devant s’effacer devant l’autre) pendant un an, à partir de novembre 2010.
D’ailleurs, il a saisi l’opportunité de la crise de l’euro pour revenir au premier plan en Europe. Mais son habileté ne pourra masquer indéfiniment la réalité de la situation de la France, qui n’est pas si éloignée de celle de la Grèce, toutes proportions gardées. Comment sera-t-il possible de continuer à servir en priorité les riches si des mesures d’austérité sont imposées au peuple ? Car, de son point de vue, il faut aider les riches pour qu’ils créent des richesses.
Tout son savoir-faire politique consiste à nier la réalité de mesures de restriction (rigueur, austérité) des dépenses publiques. Or, autour de lui, les déclarations de plus en plus nombreuses (Fillon, Copé, Baverez) indiquent que le budget 2011 n’évitera pas les décisions du type de celles qui sont demandées à la Grèce. Le moment de vérité approche en France et en Europe. Ce ne sont pas des faux semblants qui résoudront les problèmes. C’est là qu’est la menace de l’échec pour le président.
Voici une sélection d’articles de presse qui traitent les problèmes de fond.
Dans la perspective de 2012, Sarkozy fait profil bas (Le Monde, 6 mai)
C'est son rocher de Sisyphe. Trois ans après son entrée à l'Elysée, Nicolas Sarkozy veut devenir président. Changer de style, instaurer le secret pour susciter le désir. Comme François Mitterrand. En forçant sa nature (…).
L'austérité, une « danse du ventre » devant les marchés (Rue89, 6 mai)
François Fillon vient d'annoncer un gel des dépenses publiques pendant trois ans. Histoire de rassurer les marchés.
Les marchés ont gagné : la politique se fait désormais ouvertement à la corbeille. L'annonce de François Fillon -un gel des dépenses publiques en valeur pendant trois ans- est un message directement destiné aux marchés. Le message dit : nous ne sommes pas les Grecs, nous sommes des gens plus sérieux que les autres pays qui sont dans votre viseur, nous ne nous laisserons pas entraîner dans une spirale d'endettement… (…)
Bon anniversaire, Monsieur le Président (Le Monde, éditorial, 6 mai)
C'était le 16 janvier 2007, lors du discours inaugural de sa campagne présidentielle, à la porte de Versailles. On se souvient du leitmotiv de Nicolas Sarkozy, ce jour-là : "J'ai changé." La phrase complète mérite pourtant d'être citée : "J'ai changé parce que le pouvoir m'a changé."
On ne saurait trouver meilleure clé pour comprendre - ou meilleur slogan pour résumer - la manière dont le chef de l'Etat entend mener les deux dernières années de son mandat actuel.
Après trois ans d'une présidence aussi impérieuse que brouillonne, après un automne 2009 calamiteux, après un échec cinglant aux élections régionales de mars, Nicolas Sarkozy a commencé sa mue : contraint et forcé, il a décidé de changer, parce que le pouvoir l'a changé. Evidemment, cela ressemble à un contre-emploi absolu, puisqu'il s'agit de transformer un président débridé, agitateur et réformateur à tout-va en un chef d'Etat moins exposé, plus souverain et hiérarchisant mieux ses priorités. Bref, de transformer un candidat perpétuel en président, pour pouvoir en refaire un candidat solide (…).
Guaino : « Il faut garder son sang-froid » (Le Figaro, 8 mai)
Le président avait annoncé le retour de l'autorité et la liquidation de «l'héritage 68». Y êtes-vous parvenus ? Toutes ces notions sur lesquelles l'idéologie de Mai 68 avait jeté l'opprobre - l'autorité, mais aussi le mérite, le travail, le devoir, la nation - Nicolas Sarkozy les a remises au centre du discours et de l'action politiques (…). *
* Voir, à propos de mai 68 : Pour Michel Sorin : l’héritage de mai 68 appartient aux Français
D'Athènes à Paris, par Nicolas Baverez (économiste et historien, Le Monde, 10 mai)
(…) La France est très vulnérable. Sa dette publique approchera 100 % du PIB en 2012, avec un déficit structurel (6,2 % du PIB), des dépenses (56 % du PIB) et des prélèvements (47 % du PIB) record. Son modèle repose sur le seul moteur d'une consommation alimentée par les transferts sociaux (35 % du PIB), et donc financée par la dette publique, ce qui va de pair avec la faiblesse des gains de productivité (0,7 %) et de la croissance potentielle (1 %), comme avec le niveau élevé du chômage.
Tous ces traits rapprochent la France de la Grèce et soulignent l'urgence d'une stabilisation de sa dette sauf, comme en 1983, à la voir menacée d'une intervention du Fonds monétaire international (FMI). L'inaction de la France en matière de désendettement public ne serait pas moins irresponsable et coûteuse que le retard de l'Europe pour traiter la crise financière de la Grèce.
La France peut s'inspirer des réformes du Canada (dette en baisse de 38 points de PIB de 1996 à 2007), de l'Australie (- 28 points de 1995 à 2008) ou de la Suède (- 36 points de 1996 à 2007).
Sarkozy entend faire de l'Europe un tremplin (Le Monde, 10 mai)
(…) Le parfum de rigueur distillé par François Fillon, sur fond de crise européenne ne fait pas l'affaire de l'Elysée. Jeudi, le premier ministre a annoncé le gel des dépenses publiques pendant trois ans (…). Si Nicolas Sarkozy entend faire de l'Europe un tremplin pour rebondir, il ne veut pas donner l'impression que l'Europe dicte l'austérité à la France (…).
La méthode Sarkozy dans l'impasse, par Denis Muzet (sociologue, Le Monde, 10 mai)
L'anniversaire de la présidentielle de 2007 est l'occasion de revenir sur les principales transformations de notre société, dans son rapport au politique et aux médias, sous le sarkozysme en action (…). En quête de repères face à une crise du sens, les Français dans nos enquêtes se disent perplexes. Ils sont en proie au désarroi, pris entre le désir de révolte et celui de courber l'échine. Pourtant, déçus par le politique tel qu'il s'exerce à l'échelle de la nation, ils gardent espoir. Trois voies royales de repolitisation s'ouvrent devant eux (…).
La quatrième année du mandat de Nicolas Sarkozy s'ouvre ainsi sur un paradoxe : alors que la gouvernance nationale est à la peine et que la gouvernance mondiale n'en peut mais, naît et s'affirme dans notre pays un formidable désir de politique, qu'il appartient à chacun de faire vivre et de concrétiser.
Jérôme Cahuzac : "C'est le moment de vérité en Europe et en France" (Le Monde, 7 mai)
(…) En France, une politique de rigueur est annoncée. Il va falloir maintenant que tous payent la politique fiscale, déraisonnable, financée exclusivement par la dette, menée depuis des années.
Revenir sur cette politique sera nécessaire si l'on veut être juste dans l'effort demandé. Si, de surcroît, les pays mettaient enfin en oeuvre les mesures de régulation financière souvent annoncées mais toujours attendues, ce ne pourrait qu'être une bonne chose. Au fond c'est le moment de vérité. En Europe et en France.
Cet article est le 26ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France .