Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
L’Union européenne va-t-elle renoncer à son agriculture ?
Les réformes néolibérales de la Politique Agricole Commune (PAC), réalisées depuis 1992 sous la pression du commerce mondial et des USA, ont mis l’Union européenne dans une fâcheuse posture, en raison du retour de la volatilité des prix et de la crise alimentaire mondiale.
Thierry Pouch, responsable du service études économiques à l’APCA (Assemblée permanente des Chambres d’agriculture), n’écarte pas le scénario selon lequel l’Europe renoncerait à son agriculture. C’est dire que la situation est grave. Il a publié, en novembre 2010, un livre de 256 pages (20 euros) aux éditions Choisel, intitulé « La guerre des terres » et sous-titré « Stratégies agricoles et mondialisation ».
La Guerre des Terres (résumé). Dans le domaine agricole, le libre-échange est un échec, l’OMC une usine à gaz. De crises alimentaires en émeutes de la faim, d’achats agressifs de millions d’hectares de terres cultivables en manipulation concertée des prix des produits agricoles, l’agriculture provoque d’intenses débats et l’avenir s’annonce encore plus sombre. L’avènement de batailles commerciales et de conflits agraires de grande ampleur est proche. La paix par le commerce est un idéal révolu, l’agriculture entre désormais dans l’âge impitoyable de la guerre économique mondiale. Sur le front, les puissances historiques – l’Europe et les États-Unis – font face aux puissances émergentes comme le Brésil. La solution ? Un retour à la souveraineté alimentaire des États.
Guerre des Terres (sommaire) :
Introduction
Pourquoi y a-t-il des politiques agricoles ?
Agriculture et économie : virulence historique et actualité d’un débat
Naissance de la politique agricole moderne : les exemples américain et européen
Essai de définition de la politique agricole
Échanges agricoles, la montée des tensions
L’affrontement entre l’Union européenne et les États-Unis au GATT (1986- 1994)
Un choc des nations : l’amplification du conflit commercial agricole à l’OMC Géoéconomie des politiques et des échanges agricoles
L’étrange retour de la « souveraineté alimentaire »
Qu’est-ce que la « souveraineté alimentaire » ?
Les formes contemporaines de la « souveraineté alimentaire »
Vers un « État commercial fermé » en agriculture ?
L’Union européenne va-t-elle renoncer à son agriculture ?
Conclusion
La Guerre des Terres. Stratégies agricoles et mondialisation. (Analyse du livre par un « clionaute » en janvier 2011,
Derrière un titre particulièrement accrocheur, « la guerre des terres », on trouve un ouvrage parfaitement documenté sur l’un des enjeux les plus complexes qui soit du commerce mondial. Bien entendu, il sera question de cette tendance récente, qui voit certains pays disposant d’excédents commerciaux considérables comme la Chine, ou des revenus de la rente pétrolière comme l’Arabie Saoudite, louer des terres pour s’assurer de leur sécurité alimentaire dans la durée.
Mais l’objet de cette étude va beaucoup plus loin : pour l’auteur, Thierry Pouch, économiste et responsable du service d’études économiques de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture, il est question de dresser un bilan des politiques agricoles conduites par les pôles dominants que sont les États-Unis et l’union européenne, notamment depuis la signature des accords agricoles de Marrakech entre 1994 et 2001. Les États-Unis et l’union européenne, avec les multinationales de l’agroalimentaire ont très largement profité d’une situation acquise qui leur permettait de jouer un rôle dominant dans le domaine de l’alimentation mondiale. À partir de 1986, avec la création du groupe de Cairns, qui réunit des pays comme l’Australie, l’Argentine, le Brésil, le Chili, l’Afrique du Sud, l’Uruguay, cette politique a été contestée par des états qui se sont engagés dans une démarche de conquête des marchés.
L'AVENIR AGRICOLE, le journal qui met l’agriculture en relief, (siège à Laval, départements de la Mayenne, de la Sarthe, de la Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire) a publié, dans son édition du 7 janvier 2011, un article de Christian Evon, qui est repris ici dans son intégralité.
Responsable du service études économiques à l’APCA, Thierry Pouch montre dans son dernier livre que l’agriculture est entrée dans l’âge impitoyable de la guerre économique mondiale.
« On assiste à une résurgence de la question alimentaire »
« La crise agricole s’est traduite par une montée de l’instabilité des marchés, préjudiciable pour tous les acteurs économiques, qu’ils soient producteurs, transformateurs ou consommateurs », écrit l’auteur dans « La guerre des terres, stratégies agricoles et mondialisation » (Choisel éditions, 256 pages, 20 euros).
« Dans les années 1990, on parlait nouvelle économie, techniques de l’information et de la communication. On avait un peu oublié les questions agricoles, qui sont d’ailleurs liées aux questions démographiques, et qui ont resurgi ces dernières années sur le devant de la scène » explique Thierry Pouch. C’est le retour de la vieille économie, l’enjeu agricole et alimentaire « cristallisant la conflictualité qui s’exerce sur le terrain du commerce mondial ».
La crise alimentaire de 2007 et 2008 et son corollaire, les émeutes de la faim dans une cinquantaine de pays, sont nées de la hausse des prix des matières premières agricoles. « Le second semestre 2010 a été marqué par une nouvelle période de hausse de ces prix, du soja en particulier », poursuit l’économiste. « Les facteurs économiques, financiers et monétaires, montrent que ça peut durer encore quelques mois ».
C’est dans ce contexte qu’un certain nombre de pays en développement (Chine, Moyen-Orient, etc.) achètent des terres à l’étranger. « En produisant sur place et en exportant ensuite vers les pays d’origine, ils modifient les grands équilibres économiques. De 1996 à 2005, 40 millions de paysans chinois ont perdu 7 millions d’hectares de terres. Même un pays comme l’Australie est touché. Pour enrayer le phénomène, il est en passe de modifier sa législation sur le foncier ».
L’Europe est à un tournant
« L’Union européenne va-t-elle renoncer à son agriculture ? », se demande Thierry Pouch. « Au fil des réformes de la Pac (1992, 1999, 2003 et enfin le bilan de santé), les dirigeants européens ont engagé un processus tendant vers la déréglementation. Avec les exigences du commerce mondial et la pression des Etats-Unis, ils ont réalisé un certain nombre de réformes ».
Engagée dans un processus de libéralisation, la Pac s’est heurtée à la crise alimentaire mondiale, marquée par le retour de la volatilité des prix et le recul de certaines productions.
« Alors que les négociations à l’OMC peuvent toujours aboutir et que son directeur général, Pascal lamy, n’exclut pas une reprise des discussions, la Commission européenne a choisi à l’agriculture un commissaire représentant plutôt les pays du sud, ses prédécesseurs des pays du nord étant davantage attachés aux mécanismes du marché »analyse Thierry Pouch.
Si la communication faite par la Commission en novembre 2010 satisfait à peu près tout le monde, elle ne traduit en revanche aucun fil conducteur. L’auteur poursuit : « L’Union européenne peut décider de s’arc-bouter sur des secteurs considérés comme déterminants, dont fait partie l’agriculture. La Pac peut aussi refléter une plus grande stratégie de différenciation de sa production, avec une montée en gamme de nos produits alimentaires, par opposition aux produits importés de type brésilien, qui sont des produits de masse ».
Cet article est le 202ème publié sur ce blog dans la catégorie AGRICULTURE et PAC.