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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Université d'été 2013 MRC : grand discours républicain de Manuel Valls

Nous, femmes et hommes de gauche, attachés à la République

 

Après avoir pris note de l’essentiel des interventions lors des trois tables rondes de la première journée (14 septembre) de l’université d’été 2013 du Mouvement Républicain et Citoyen (voir Université d'été 2013 MRC : 1ère journée résumée par Julien Landfried - 18 septembre 2013), l’ordre chronologique conduit à présenter maintenant l’intervention de Manuel Valls - voir le Programme de l'université d'été 2013 du MRC à Coudekerque-Branche - 15 septembre 2013.

 

La participation d’un ministre à l’université d’été du MRC est un évènement. De plus, le ministre de l’intérieur avait préparé un discours d’homme d’Etat républicain. Ce qui suit en est un extrait mais, selon la formule habituelle, seul le prononcé du discours fait foi. Bien souvent, Manuel Valls s’est éloigné de son texte, notamment quand il a rendu hommage au ministre de l’intérieur Jean-Pierre Chevènement, entre 1997 et 2000. On soulignera l’importance du fait qu’il a reconnu, lui l’ancien très proche collaborateur du Premier ministre Lionel Jospin, que, dans le différend opposant Chevènement et Jospin sur la Corse, c’est l’ancien ministre de l’intérieur qui avait raison.

 

Il faut voir la vidéo - voir ce qu’il a dit de la laïcité et de la Marseillaise. On comprend mieux pourquoi Manuel Valls a la confiance des milieux populaires. Oui, sauf sur l’Europe, du moins sur la monnaie unique, il y a des convergences républicaines évidentes entre le ministre et le MRC. 

 

(…) Ma présence, ce n’est pas un paradoxe. Ma présence, c’est l’expression d’une cohérence. De femmes et d’hommes de gauche, attachés à la République.

La République, ce joli mot, somme de tant de promesses et de tant d’exigences. Ce mot, comme celui de Nation, ne sont pas, contrairement à une petite musique que l’on peut entendre, des mots désuets, des mots dépassés. C’est tout le contraire ! Je crois profondément, comme vous tous, que dans cette période de crise économique, sociale, de crise d’identité, dans cette période de doutes – de craintes, de peurs aussi – pour nombre de nos concitoyens, la République, la Nation, sont plus que jamais d’actualité, plus que jamais des réponses. Pas des réponses de repli, mais des réponses tournées vers l’avenir.
La République, ce n’est pas qu’un cadre institutionnel. C’est bien plus que cela. La République, cela a toujours été le programme, le grand projet de la gauche, le réceptacle capable d’accueillir ses espoirs et de donner corps à son idéal. Nous connaissons tous cette jolie formule de GAMBETTA : « la République, c’est la forme qui entraîne le fond ». La République est un moyen au service de grands principes qui ne sont pas négociables. La République ne transige pas sur ses principes.

 

La République que nous voulons, la République que nous aimons, c’est une République intransigeante.

 

Cette République intransigeante, c’est l’ordre tout autant que le progrès. C’est la synthèse entre JAURÈS et CLEMENCEAU. Pendant trop longtemps – et encore aujourd’hui, même si dans une moindre mesure – la gauche a alimenté cette vision qui voudrait que les deux termes soient opposés. Cette opposition n’a pas lieu d’être car sans ordre, sans ordre républicain, aucun progrès social n’est envisageable. Dans une société sans ordre, sans règles, ce sont toujours les plus faibles, les moins fortunés, les moins informés qui sont les premiers à pâtir de la situation. Et quand on est de gauche, quand on est républicain, on ne peut l’accepter.
Elu de la banlieue parisienne depuis plus de 25 ans, comme toi Jean-Luc, je sais combien l’insécurité, la délinquance, la présence de trafics, l’emprise de la drogue, sont des injustices supplémentaires quand elles viennent frapper des quartiers populaires qui ont déjà à faire face à tant d’autres difficultés économiques et sociales. C’est là, dans ces quartiers, où il faut agir prioritairement. C’est là, dans ces quartiers, qu’une réponse forte de l’Etat est attendue.
Mais, depuis un an, je n’oublie pas aussi le sentiment d’abandon dans les territoires périurbains et ruraux. La lutte contre les cambriolages nécessite une mobilisation sans précédent.
Le redressement de la France, il passe également par le rétablissement de l’autorité, de l’autorité de l’Etat, du policier, du gendarme, du juge, de l’enseignant, de l’autorité trop souvent contestée.
L’ordre, l’autorité, sont des valeurs de gauche, car elles sont par essence émancipatrices des individus. Une société traversée par la violence, les troubles, ne peut offrir des conditions propices à un développement harmonieux, à un développement qui profite à tous.

La République, c’est la sécurité !

 

La sécurité pour tous, partout, sans jamais abandonner un territoire. Et je sais tout ce que la gauche doit à Jean-Pierre CHEVENEMENT en matière de sécurité !
En mettant mes pas dans les siens, je mesure pleinement ce qui a été accompli. Dans l’antichambre du ministère, je peux voir, tous les jours, les figures qui ont marqué la Place Beauvau. Beaucoup de visiteurs s’y pressent actuellement dans le cadre des journées du patrimoine. Je mesure combien les grands ministres de l’Intérieur – ils ne sont pas si nombreux – de grands républicains, ont fait avancer notre famille politique. Dans son propos du 22 octobre 1922, ALAIN a glissé quelques paroles très justes que j’aime à me rappeler : « il n’existe point d’architecte qui puisse se dire : je vais oublier ce que les hommes ont construit ». Et je n’oublie pas que Jean-Pierre CHEVENEMENT, c’est la police de proximité. Les ZSP que nous mettons en place pour combattre une délinquance enracinée, la restauration du lien police-population, la priorité donnée au terrain au plus proche des attentes des habitants, une chaîne pénale efficace, la lutte contre la récidive, tout cela doit beaucoup à l’action menée précédemment. Elle a été source d’inspiration.
Jean-Pierre CHEVENEMENT, c’est l’expression d’une exigence quant à l’idéal républicain. Et je me souviens – j’étais alors assistant parlementaire – de son action de ministre de l’Education nationale qui a rétabli l’enseignement de l’éducation civique.

La République intransigeante, c’est la priorité donnée à l’Ecole de la République.

Une
même école pour tous les enfants de France, dans les villes, dans les quartiers, dans les villages et les campagnes. L’école est un lieu de formation, mais aussi d’élévation et d’émancipation du citoyen. Il n’y a pas de projet politique de gauche qui ne soit un projet éducatif et un projet qui ouvre également des voies d’accès vers la Culture. Il nous faut donc réinvestir l’école. Il nous faut investir dans l’école.
C’est la volonté du président de la République que porte avec tant de convictions Vincent PEILLON. Le retour de l’enseignement de la morale républicaine, la création de 60 000 postes, la priorité donnée à l’école primaire et à la lutte contre le décrochage scolaire, voilà les moyens de refaire de l’école ce lieu par excellence de l’égalité des chances. Une égalité des chances qui est régulièrement proclamée, mais qui se heurte bien trop souvent au réel. C’est donc un chemin qu’il nous faut reprendre inlassablement. C’est notre devoir de républicains, de femmes et d’hommes de gauche, car la République c’est avant tout cette promesse, au-delà des déterminismes, de bénéficier équitablement des moyens de bâtir et de choisir sa vie.
Et n’oublions jamais le rôle des enseignants qui, dans les écoles, dans les collèges, dans les lycées, préparent notre jeunesse. Il faut les respecter et donc, en premier lieu, bien les former à l’exercice de cette mission exigeante : donner à notre jeunesse les moyens de réussir. Il faut aimer les enseignants car ils sont – j’emploie l’expression, même si elle est passée de mode – les hussards de la République.
L’école de la République est laïque, car notre République est laïque.
Et la charte de la laïcité qui sera affichée dans tous les établissements scolaires de France est une très bonne chose. Elle doit être respectée. Il faut la faire respecter. Donner toute sa force à la laïcité, c’est nécessairement en faire la pédagogie auprès du plus grand nombre pour que les principes, compris par tous, soient appliqués par tous. La laïcité émancipe et rassemble, personne ne doit en avoir peur. Personne ne doit avoir peur de l’égalité, notamment entre les femmes et les hommes.

Oui, La République intransigeante, c’est la défense acharnée de l’égalité.

L’égalité notamment devant les services publics. Ce qui réclame de toujours veiller à leur bonne organisation, à leur continuité dans les territoires péri-urbains et ruraux, à leur efficacité. Réformer notre Etat est une nécessité. Une nécessité que j’assume, car ce sont les personnes avec les ressources les plus modestes qui ont le plus besoin d’un état efficace. Les plus aisées auront toujours la possibilité d’avoir accès aux soins, à l’éducation, aux transports. Et parce que nous sommes de gauche, nous refusons cette société où l’argent dicterait sa loi – il le fait déjà beaucoup trop – entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas. La République c’est donc l’expression d’une solidarité qui passe, bien évidemment, par l’impôt, qui doit être juste. La République, c’est la solidarité qui fait que les difficultés des uns deviennent la préoccupation de tous.

La République intransigeante c’est l’autorité de la loi et le refus de l’arbitraire.

C’est tout le sens de l’action que nous avons menée en matière de droit au séjour et de régularisations. Nous avons établi des règles justes, transparentes, uniformes sur l’ensemble du territoire. Ces règles doivent s’appliquer en respectant la dignité de chacun et avec fermeté, car appliquer la loi, c’est la meilleure des voies vers l’apaisement.
La République intransigeante, c’est enfin la possibilité pleine et entière pour ceux qui le souhaitent vraiment, à l’issue d’un parcours d’intégration réussi, de devenir français.
Il n’y a pas à tendre beaucoup l’oreille pour entendre les avocats d’une vision étriquée de la Nation. Ce n’est pas la mienne ; ce n’est pas celle de la gauche ! Car l’idée même de Nation nous renvoie à notre Révolution et à sa dimension progressiste. « Vive la Nation ! », c’est le cri que lancèrent, à Valmy, les soldats défendant le République. La Nation est née avec l’expression de la volonté générale issue du peuple. Et tout comme vous, je n’abandonnerai jamais notre drapeau, notre hymne, à ceux qui veulent en faire des boucliers face à je ne sais quelle menace. Je n’abandonnerai jamais l’étendard et la Marseillaise !
(…)
 

Cet article est le 135ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.

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