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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Université d'été 2013 MRC : République et citoyenneté, la voie à suivre

Redresser la France suppose de réorienter l’Europe

 

Après avoir pris note de l’essentiel des interventions lors des trois tables rondes de la première journée (14 septembre) de l’université d’été 2013 du Mouvement Républicain et Citoyen (voir Université d'été 2013 MRC : 1ère journée résumée par Julien Landfried - 18 septembre 2013), l’intervention de Manuel Valls  (voir Université d'été 2013 MRC : grand discours républicain de Manuel Valls - 19 septembre 2013) a clos la première journée du Programme de l'université d'été 2013 du MRC à Coudekerque-Branche.

La seconde journée, le 15 septembre, a débuté avec la 4ème table ronde. Table ronde avec: Jean-Pierre Chevènement, sénateur, président d’honneur du MRC, Marc Dolez, député du Nord, membre du Front de gauche, Jérôme Guedj, député (PS) de l'Essonne, animateur de Maintenant La Gauche et Marie-Françoise Bechtel, députée, vice-présidente du MRC (modératrice). Voir la vidéo : UE MRC 2013: Table ronde n°4 "Relever la France par la voie républicaine" 

Université d'été MRC 2010 021 TFin de l’université d’été avec le Discours de clôture de Jean-Luc Laurent (extrait).

Photo : Jean-Luc Laurent, à l'université d'été 2010.

(…) Nous, nous avons tracé notre voie pour lutter efficacement et contribuer à faire sortir la France de l'impasse comme l'a si bien analysé Jean-Pierre Chevènement. C’est par la République que nous pourrons redresser la France et réorienter l’Europe.

Non, il n’est pas présomptueux pour le MRC de se vouloir la boussole républicaine pour la gauche et pour la France. Bien au contraire, nous entendons faire entendre au peuple et à la gauche nos analyses, qui sont confirmées par trente années de dérégulation capitaliste. Non, il n’est pas archaïque de dire que l’Union Européenne ne peut plus fonctionner comme elle le fait. La Commission Européenne ne peut continuer à condamner les peuples d’Europe à l’austérité perpétuelle. Redresser la France suppose de réorienter la construction européenne : c’est donc à nous, armés de nos convictions solides, d’être actif dans le débat public.

I. Redresser la France

Le
redressement de la France a été notre fil conducteur pendant un an dans la majorité car il en va de l’avenir de la France.

Derrière les mots de « plans sociaux », ce sont des emplois qu’on sacrifie, des familles touchées par le chômage et la peur du lendemain. Les pouvoirs publics ont le devoir d’agir. Là réside notre ambition : affirmer l’impératif de sauvegarde de nos emplois et de nos bassins industriels là où la finance égoïste ne voit pas plus loin que son chiffre d’affaires trimestriel.

Nous avons soutenu la démarche de Louis Gallois, son rapport, l’action qu’il mène comme Commissaire général à l’investissement. Son rapport a jeté les bases du Pacte National pour la Croissance, la Compétitivité et l’Emploi.

C’est un moment-clef, inaugural, du quinquennat : le moment où la gauche au pouvoir dit que le redressement productif ne sera pas qu’un slogan. Jeudi dernier, vous avez tous vu le président de la République avec le robot Nao dans ses bras. Je vais exceptionnellement vous parler de moi. Et bien, il y a trois ans lors de l’Exposition Universelle de Shanghai, j’ai dansé avec le robot fabriqué par la société Aldebaran. Je suis content que le président de la République m’ait rejoint. Dans ces moments-là, malgré les avanies, malgré les difficultés, on se dit qu’Hollande était le bon choix.

Nous croyons en ce redressement productif qui prend forme à travers des propositions concrètes, comme les 34 plans d'action, auxquelles les républicains que nous sommes, sont fortement attachés. C’est avec ambition, et lucidité sur ses défauts, que nous avons voté, par exemple, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Il permettra, à court terme, une relance non négligeable pour les entreprises.

Le Gouvernement a fait le choix du redressement industriel de la France, il sait qu’il peut compter sur le MRC dans cette voie : banque publique d’investissement, création de filières d’avenir, relocalisations d’activités, les avancées sont nombreuses et doivent être saluées.

Ces choix tranchent avec la doctrine passée du PS qui fondait son projet sur le développement des aides à la personne et le tourisme. C'était court, c'était oublier l'industrie.

Voilà pourquoi nous soutiendrons une politique industrielle concrète : notre ambition est de mettre en actes le terme de redressement. La France doit être gouvernée par l’exigence républicaine et le service de l’intérêt national. Là-dessus, nous sommes intransigeants.

L’emploi est la question prioritaire. Le redressement de la France ne pourra se faire sans la pleine participation des salariés. Nous avons participé aux discussions parlementaires sur le projet de loi de sécurisation de l’emploi qui marque une avancée non négligeable : c’est le dialogue qui prime. Les salariés des entreprises de plus de 5000 personnes seront enfin représentés dans les conseils d’administration. L’homologation par l’État des plans de sauvegarde de l’emploi participe de l’indispensable triptyque État/industrie/emploi. Celui-ci constitue un fondement solide sur lequel on peut s’appuyer pour construire une politique industrielle volontariste où l’État doit jouer un rôle essentiel.

D’autres sujets sont encore à aborder : la formation professionnelle, notamment celle des chômeurs ; l’amélioration des conditions de travail ; la réforme des retraites qui doit être améliorée sur la pénibilité, la situation des femmes et les petites retraites. Nous nous exprimerons en ce sens au parlement pour assurer la justice et la confiance dans notre système de retraite.

II. Réorienter la construction européenne pour mettre fin à l’austérité généralisée

On ne peut penser le redressement de la France sans l’inscrire à une échelle plus large qui est celle de l’Union européenne. L’Europe, un sujet que nous connaissons bien au MRC et sur lequel nous comptons faire entendre nos propositions, plus que jamais en 2014.

Au parlement, nous nous sommes battus contre le TSCG avec vigueur ; notre non est une opposition positive car alimentée par la réflexion que nous avons menée ces vingt dernières années. Nous ne sommes pas des Prométhée en puissance qui prétendent détenir la lumière et l’apporter à des partis politiques aveugles. Nous sommes un parti politique qui réfléchit et construit sa doctrine en l’appuyant sur des faits tangibles. Et les faits donnent aujourd’hui raison à notre diagnostic et à nos analyses que nous voulons faire partager par
la gauche.

L’Europe du Sud est en crise profonde, la récession frappe de plus en plus de pays ; l’Allemagne ne peut rester sourde aux dégâts des politiques d'austérité que Bruxelles impose aux nations et qui rejaillissent sur tous. L'Allemagne ne s'en sortira pas seule.

L’Europe s’effrite et la crise de l'euro n'est pas réglée. Certains se demandant s’ils ne faudrait pas construire deux zones distinctes et ainsi larguer les pays du Sud sans bouée de sauvetage ; les plans de relance se multiplient ; la Grèce est au bord du gouffre, si elle n’y a pas déjà plongé tête
la première.

Et la France ? La France doit résister aux politiques libérales. La France peine à sauver son « exception culturelle » d’un projet de globalisation atlantique. Et la France est taxée de « réactionnaire » par le président de la Commission européenne parce qu’elle entend défendre ses intérêts nationaux. Comme si l’Allemagne ne défendait pas ses intérêts nationaux…mais avant d’incriminer Bruxelles ou Berlin, regardons Paris et la difficulté que nous avons à définir nos intérêts nationaux, à penser et à agir comme nation dans un ensemble coopératif. Regardons les ravages de l’esprit de « Bercy ». La construction européenne est un projet français mais la créature nous est hors de contrôle depuis trop longtemps.

La mondialisation qu'on nous vantait comme eldorado s’est muée en oppression, silencieuse mais réelle. François Hollande voulait lutter contre la finance qui n’a pas de visage. Elle en a aujourd’hui plusieurs, et ils font peur : austérité ; fédéralisme ; libéralisme sans limites sont autant de facettes d’une Union européenne hors de contrôle. Le Président Sarkozy était omnubilé par la défense du Triple A. Maintenant qu'il est perdu, il ne faut pas le remplacer par un triple B, Bercy, Bruxelles, Berlin. Au triple B, il convient d’opposer un ferme triple non. La gauche ne peut se satisfaire d’un politique libre-échangiste qui oublie le peuple au profit, c’est le cas de le dire, d’un accroissement des inégalités. L’entêtement de nos dirigeants est farouche : quand l’Europe ne fonctionne pas, il nous faut plus d’Europe. Nous sommes dans un cercle vicieux que seule une réorientation profonde pourra inverser.

2014 est l’année des élections européennes, ce sera l’occasion pour nous de mettre en avant notre projet pour l’Europe et d'abord :

- le passage de la monnaie unique à une monnaie commune qui préserve la souveraineté des États.
- renforcer les coopérations entre nations dans des domaines  comme l’indépendance énergétique, l’e-économie, les transports ;
- refuser le libre-échange qui ne conduit qu’à la précarité et à la mise en cause de notre pacte social et républicain ;

Je suis convaincu que les Français qui constatent chaque jours les dégâts de l’Union européenne et de la monnaie unique y sont d’ores et déjà prêts et favorables malgré le terrorisme intellectuel et moral. La table ronde d’hier matin a esquissé des pistes intéressantes, à nous de savoir les porter politiquement.

Au MRC, nous savons bien que la République est une exigence. C'est aussi une protection. C’est l’injustice qui a conduit à la Révolution française ; c’est l'exigence républicaine qui a guidé notre construction politique ; c’est notre souveraineté nationale qui nous a dicté des choix historiques. Ne l’oublions pas et soyons à la hauteur des débats de demain.

Ne cédons cependant pas au repli farouche. Les nations d’Europe ont intérêt à bâtir une Europe des peuples qui coopèrent et non des marchés. Je ne me lancerai pas dans un Éloge des frontières, que Régis Debray a très bien fait, mais je dirai que se protéger, c’est pouvoir également, et surtout, s’ouvrir. Pour cela, la France doit faire entendre sa voix de puissance mondiale et veiller à faire respecter le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est notre responsabilité de membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU. On ne peut donc accepter que notre politique diplomatique se règle sur le bon vouloir des Etats-Unis.
Le MRC a été clair quant à la question de l’intervention en Syrie : il est hors de question de sortir du cadre légal international. Sur la Syrie, je suis triste de voir l'isolement de
la France.
Ce n'est pas l'ingérence qui doit guider la politique de la France, c'est le droit international
(…). 

 

Cet article est le 136ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.

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