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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

Université d'été MRC à Valence : l'industrie française en grave difficulté

Constats et propositions de Jean-Michel Quatrepoint

 

La troisième table ronde de l’université d’été du Mouvement Républicain et Citoyen, le 4 septembre à Valence (voir Université d'été MRC à Valence : le programme de salut public en débat - 8 septembre 2010), était animée par Patrick Quinqueton, responsable au MRC du programme et des prises de position du parti. Le thème : « Refaire de la France un grand pays industriel ».

Patrick a proposé quatre points : la réalité de la désindustrialisation, ses causes, les effets de la crise financière et économique, comment réindustrialiser la France ?

Jean-Michel Quatrepoint, journaliste, Pierre-Alain Weil, chargé des PME au PS, et Jean-Pierre Gérard, Université d'été MRC 2010 018 Tchef d’entreprise, vice-président de Debout La République (de gauche à droite sur la photo), ont exprimé leurs idées, divergentes sur certains points.

 

Jean-Michel Quatrepoint

J’ai retenu l’intervention de Jean-Michel Quatrepoint, dont je recommande les livres, d’abord « La crise globale » (Mille et une nuits, 2008) qui a reçu le prix de l’excellence économique 2009, et aussi « La dernière bulle » (même éditeur, 2009). Facile à lire, précis, pédagogique avec des exemples concrets.

 

Oui, la France a été un grand pays industriel. Mais, c’est de moins en moins vrai. Les USA, la France, se désindustrialisent, alors que l’Allemagne est réindustrialisée.

Alliance perverse entre Wall Street (la finance US), Walmart (la grande distribution US) et le parti communiste chinois. Les chinois veulent leur revanche du 19ème siècle.

 

La mondialisation est une guerre économique. Alors que la France s’est spécialisée dans les services, le tourisme et l’agroalimentaire, l’Allemagne a un autre positionnement. Elle a mis tous ses atouts dans son jeu, ce n’est pas le cas de la France.

Exemple du secteur automobile. La France a opté pour la fabrication de petits modèles, là où le coût est le moins élevé (délocalisations), afin de les vendre là où est le pouvoir d’achat (en Europe). L’Allemagne a choisi le secteur manufacturier de haute gamme, afin de conserver la valeur ajoutée. Certaines pièces, seulement, sont fabriquées à l’étranger. Conséquence : la France a perdu des emplois riches en valeur ajoutée.

Et nous avons dû faire face à trois sinistres : Alcatel, Péchiney, Arcelor. Des joyaux industriels perdus par la France. On oublie souvent que, derrière les multinationales, il y a une chaîne de compétences, des emplois à forte valeur ajoutée. Perte de savoir-faire, de compétences, d’ingénieurs.

 

La France a détruit 1,3 million d’emplois industriels durant ces vingt dernières années, alors que 180 000 ont été créés. Les emplois parapublics, dans les collectivités territoriales et les associations sont un cache-sexe. Notre pays perd de la substance, sans douleur. L’Allemagne voit la France glisser, gardant l’agroalimentaire, le tourisme et une partie des industries de défense.

La monnaie unique est favorable à l’Allemagne. Pour tenir compte des écarts de compétitivité, la France devrait avoir une monnaie dévaluée de 10% par rapport à l’Allemagne, l’Espagne de 20%, la Grèce de 40%.

 

Les solutions passent par le niveau européen et impliquent un dialogue musclé avec l’Allemagne. Il faut des usines à très forte valeur ajoutée (exemple : coutellerie). Il n’y a pas de secteurs condamnés (trouver des niches). Par l’innovation, il faut ramener la production sur le territoire, récupérer une partie des délocalisations. La vigilance s’impose au niveau des filières industrielles. Par exemple, les chinois cherchent à mettre la main sur les « terres rares » (groupe de métaux aux propriétés voisines).

 

Universite-d-ete-MRC-2010-020-T.jpgIl faut promouvoir le made in France (la grande distribution s’y oppose, car elle ne veut pas que les français sachent d’où viennent les produits). Les allemands achètent allemand. Il faut aider les multinationales à créer un réseau de PME autour d’elles.

 

Le circuit de l’épargne. Le patrimoine financier des ménages (3 800 milliards d’euros) est supérieur aux dettes publiques françaises. 1 250 milliards sont dans l’assurance vie (avantages fiscaux). Des pistes existent ; il faut avoir une vision globale.

La France doit obtenir de l’Allemagne qu’elle lui laisse une part de l’industrie. Les difficultés franco-allemandes ont commencé avec le refus par Sarkozy de la reprise d’Alstom par Siemens. Dans le même temps, une OPA de Sanofi sur Aventis, avec le soutien de Sarkozy, réussissait (3ème groupe mondial dans la pharmacie). L’Allemagne doit admettre que la France n’est pas la zone de repos du guerrier allemand…

 

USA. L’économie s’essouffle. La manière de calculer le PIB est fausse. Silicon Valley est sinistrée. Apple fait travailler 25 000 salariés aux USA, mais 250 000 salariés chinois travaillent pour Apple.

Notre problème, comme aux USA, c’est que nous ne fabriquons plus. La masse de chômeurs en découle. Il faut rebâtir des usines, taxer les importations de produits délocalisés.

Notre chance, c’est que les USA vont être obligés d’être protectionnistes pour résister aux chinois. Sinon, la droite religieuse fasciste (Sarah Palin) va balayer les démocrates.

 

Taxe carbone aux frontières. Il faut tracer tout le carbone depuis la production et expliquer aux chinois pourquoi nous devons taxer les produits.

 

Optimisation fiscale. Les multinationales ont réussi à payer moins d’impôts (taux moyen : 8%). Elles paient peu d’impôts en France ; les rentrées fiscales diminuent. Il faudrait une taxe sur le chiffre d’affaires à valoir sur l’impôt des sociétés avec déduction des investissements réalisés en France. Comme le dit Liêm Hoang-Ngoc (PS), il faut faire payer les riches.

 

Cet article est le 76ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.

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