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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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Articles RÉCents

8 février 2025 6 08 /02 /février /2025 17:35

Un projet de loi du gouvernement Attal arrive en débat au Sénat

 

Les élections professionnelles agricoles 2025 ont confirmé la poussée électorale de la Coordination Rurale. Voir (Terre-net) tous les résultats des élections dans les chambres d'agriculture et la réponse de Public Sénat (7 février) à la question comment expliquer le net recul de la FNSEA, bousculée par la Coordination rurale ?

Voir aussi (Public Sénat, 7 février 2025) : À quoi servent les chambres d’agriculture, qui viennent d’élire leurs nouveaux représentants ?

 

Le Parlement va modifier les règles de fonctionnement des chambres d'agriculture (composition des bureaux, simplification des démarches administratives concernant l'installation et la transmission des exploitations agricoles).

 

Dans ce contexte d’élections, les parlementaires débattent également de plusieurs mesures qui pourraient modifier le fonctionnement des chambres d’agriculture. La loi d’orientation agricole, actuellement examinée au Sénat après son adoption à l’Assemblée nationale en mai dernier, entend par exemple renforcer le rôle des chambres sur les questions d’installation et de transmission des exploitations.

Les chambres départementales d’agriculture seraient ainsi chargées de la mise en place d’un « guichet unique », pour centraliser les démarches d’installation et de transmission : mise en relation des cédants et des repreneurs, diagnostic des exploitations, accompagnement pendant la période de transmission. Une mesure qui vise à simplifier les démarches administratives, pour inciter davantage de personnes à s’installer en agriculture, dans un contexte où la moitié des agriculteurs actifs atteindront l’âge de la retraite d’ici à 2030.

Enfin, le Sénat a adopté ce 6 février une proposition de loi qui touche à la composition des bureaux des chambres d’agriculture, en autorisant les responsables de coopératives agricoles à participer aux instances dirigeantes des chambres. Cette responsabilité leur avait été retirée par la loi Egalim en 2018, qui a institué la séparation des activités de vente et de conseil sur les pesticides, pour prévenir les conflits d’intérêts. Alors que les chambres d’agriculture exercent des activités de conseil, les coopératives sont souvent agréées pour vendre ces produits. Déjà adopté à l’Assemblée nationale, le texte devrait être promulgué au courant du mois de février après une commission mixte paritaire prévue ce lundi. Les responsables de coopérative pourront alors toujours siéger au sein des bureaux dont l’élection est prévue au début du mois de mars.

 

Voir loi d’orientation agricole. Ce qu’il faut savoir sur le projet de loi qui arrive au Sénat.


 

Cet article est le 3450 ème sur le blog MRC 53 - le 504ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Article paru le 08 février 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Photo Public Sénat : campagne des élections chambres d'agriculture janvier 2025 (FNSEA-JA - Arnaud Rousseau)

Photo Public Sénat : campagne des élections chambres d'agriculture janvier 2025 (FNSEA-JA - Arnaud Rousseau)

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7 février 2025 5 07 /02 /février /2025 17:53

Les listes FNSEA-JA conservent la majorité dans 80 départements

 

Lors de ces élections 2025 aux Chambres d'agriculture, il y avait d'un côté la liste forteresse ultra-majoritaire de l'union des syndicats d'exploitants agricoles FNSEA et des Jeunes Agriculteurs JA en défense de ses acquis depuis 50 ans et, en face d'elle, les listes des syndicats contestataires en attaque, la Coordination Rurale CR et la Confédération paysanne CP, implantés dans tous les départements. Le MODEF est représentatif dans quelques départements seulement.

Voir (16 janvier 2025) : Débat Agriculture : les différences majeures entre les listes syndicales


 

Les résultats, non complets, montrent que la défense a tenu mais a encaissé des buts dans quelques régions, principalement Nouvelle Aquitaine (majorité des départements), mais aussi dans le Centre-Val-de-Loire et en Occitanie.

En 2019, les listes FNSEA-JA dirigeaient 97 départements, la CR trois (Lot-et-Garonne, le fief, Vienne et Haute-Vienne) et la CP un (Mayotte).

En 2025, la CP sera à la tête de l'Ardèche et de la Guyane (aussi de Mayotte mais les élections n'ont pas eu lieu). Le MODEF est majoritaire en Guadeloupe.

La CR passe de 3 (Lot-et-Garonne, Vienne et Haute-Vienne) à 16, sachant qu'en Haute-Garonne et en Ariège, ce sont des listes indépendantes mais majoritairement animées par la CR. En Gironde, le résultat est si serré qu'un recours est possible.

Nouveaux départements CR : Ardennes, Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Gironde, Gers, Tarn, Lozère et les 3 du Centre-Val-de-Loire : Indre-et-Loire, Cher et Loir-et-Cher.


 

Voir (Terre-net) : Elections 2025 des chambres d'agriculture : tous les résultats


 

Commentaires de la Confédération paysanne

A la tête de trois chambres – Ardèche, Guyane et Mayotte (où le scrutin est reporté à l’année prochaine), la Confédération paysanne salue sa progression particulièrement forte dans une douzaine de départements, notamment dans les territoires d’Outre-Mer, les Pyrénées, la Bretagne, les zones intermédiaires (Allier, Maine-et-Loire...), et un score national autour de 20,5 %.

« 1 agriculteur sur 5 s’est exprimé pour ce projet syndical de l’agriculture familiale, seul projet alternatif au rouleau compresseur du modèle industriel porté par les autres syndicats », résume Laurence Marandola, porte-parole du syndicat. « Aujourd’hui, la Confédération paysanne fait plus de 30 % dans 14 départements, et est le premier syndicat dans 15 départements » (une fois divisées en deux les voix de l’union FNSEA-JA), contre 9 en 2019, indique-t-elle.

Le syndicat a également atteint le seuil de représentativité (plus de 10 %) dans des départements clés, comme en Ile-de-France, « bastion FNSEA », et dans le Lot-et-Garonne, « le bastion historique de la Coordination rurale », ajoute la porte-parole du syndicat.

« On acte le recul très net du duo FNSEA-JA, seul qui baisse », souligne Laurence Marandola, qui juge « extrêmement scandaleux » le mode de scrutin actuel qui permet à la FNSEA-JA de conserver 80 chambres avec un score inférieur à 50 %. La Confédération paysanne regrette également un taux de participation relativement faible, autour de 45 %.


 

Cet article est le 3449 ème sur le blog MRC 53 - le 503ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Article paru le 07 février 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Les responsables des syndicats d'agriculteurs lors du débat télévisé organisé le 13 janvier 2025 par la chaîne parlementaire

Les responsables des syndicats d'agriculteurs lors du débat télévisé organisé le 13 janvier 2025 par la chaîne parlementaire

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26 janvier 2025 7 26 /01 /janvier /2025 18:47

Pourquoi les sénateurs LR veulent supprimer l'Agence Bio ?

 

La majorité sénatoriale (LR) a adopté un amendement visant à supprimer l'Agence Bio, afin de contribuer à la réduction du déficit budgétaire. Il est probable que cette proposition ne sera pas retenue par la Commission Mixte Paritaire (CMP, 7 députés et 7 sénateurs), qui se réunira jeudi 30 janvier. Mais elle montre bien l'état d'esprit de la droite LR.

Voir (Ouest-France, 19 janvier, Brice Dupont) : Pour faire des économies, l'agence qui promeut l'agriculture biologique menacée de disparition

 

La décision de supprimer l'Agence bio constitue une attaque directe contre l'agriculture biologique et ses acteurs dans un contexte de crise où l'absence d'organisme dédié risque encore d'affaiblir la structuration, la promotion et la valorisation des produits biologiques en France..

Voir (Radio France, 24 janvier) :

Pourquoi le Sénat et le gouvernement veulent-ils supprimer l'Agence Bio ?

Après les attaques contre l'ADEME, l'agence de la transition écologique, l'Office français de la biodiversité, depuis le week-end dernier, c'est l'Agence Bio qui est dans la tourmente. Sur la sellette même. La droite sénatoriale veut supprimer cette agence publique de promotion de l'agriculture bio.

Avec Célia Quilleret Journaliste Environnement à France Inter

Cette attaque en règle contre l’Agence bio vient de la droite du Sénat. Une dizaine de parlementaires ont fait voter tout simplement, sans ménagement, la suppression de cette agence de promotion du bio. C'était dans la nuit de vendredi à samedi.

Le bio est un totem, un symbole, on peut comprendre à la limite que certains sénateurs, peu sensibles aux questions environnementales, s’y attaquent. Mais pour moi la surprise, l’incohérence, viennent du gouvernement.

La ministre de l’agriculture Annie Genevard ne s’y est pas opposée. Pire, elle soutient, dans un avis dit "de sagesse", cette suppression ! Pour elle il ne serait donc pas nécessaire de promouvoir le bio. Quant à Agnès Pannier-Runnacher, ministre de la transition, elle ne s'exprime pas sur le sujet. Elle est trop occupée pour défendre l'Office français de la biodiversité, lui aussi attaqué. Mais si elle est réduite au silence, on ne sait pas ce qu’elle en pense.

Et pourtant, le bio n'est pas une cible habituelle ?

Non, d’où l’incohérence. En principe, l’objectif du gouvernement est de doubler les surfaces agricoles en bio. Passer de 10 à 20% des terres d’ici 2030. En Europe, l'objectif est même d'atteindre 25% de surfaces agricoles utiles issues de la bio. Or cette agence aide les agriculteurs, finance la transition; si on la supprime c'est mal parti !

Et puis autre incohérence, lundi la ministre a reçu les agriculteurs bio. Argument d’Annie Genevard : "la France est au bord du gouffre", "à l’aube d’une crise financière majeure". Mais cette agence ne coûte que 2,9 millions d’euros
"
C’est une poussière devant l’Himalaya de la dette" s’étrangle le patron de la fédération nationale de l'agriculture biologique, Philippe Camburet. "Ce n’est même pas un millionième de la dette et on s’en prend à nous", ajoute-t-il.

Dette de 3300 milliards en effet. L’argument ne tient pas une seconde. Le sujet est donc politique. Pour Philippe Camburet, la ministre LR donne ainsi des gages à certains sénateurs de son camp et notamment à Laurent Duplomb, sénateur de Haute-Loire. "C'est le moment Duplomb et la ministre le soutient", déplore l'agriculteur bio.

En conséquence, une petite économie de court terme et un alourdissement de la dette écologique

Or les agriculteurs bio ont besoin de ce pilier pour vivre, trouver des débouchés. Dans les cantines, les restos. Plus de 200.000 emplois en dépendent. 
Or "
le bio ne reçoit que 0,35% des aides pour 9% des surfaces" s'agace une directrice de recherche au CNRS. Eve Fouilleux est consternée, pour elle, "si on supprime cette agence, on assume qu'on ne veut pas de transition agroécologique".

L'entreprise FEVE, "fermes en vie", qui aide les agriculteurs à se convertir au bio dénonce aussi une "aberration", un écart vertigineux entre ces petites économies de court terme et les milliards de coûts à venir liés à la pollution du sol, de l’eau ou aux effets des pesticides sur la santé. En d'autres termes, s'en prendre au bio, c'est alourdir la dette écologique.
 

Agir pour l'environnement est une association de mobilisation citoyenne ouvrant pour une planète vivable. Elle a mis une pétition en ligne afin de soutenir l'Agence Bio.

Voir la version en ligne.
 

Cet article est le 3437 ème sur le blog MRC 53 - le 502ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Article paru le 26 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

L'Agence qui promeut l'agriculture biologique, menacée de disparition
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24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 23:14

Débattre des angles morts des réponses politiques à la crise agricole

 

Le collectif d'animation de MARS - voir Qui sommes-nous et le site du Mouvement Agricole Rural et Solidaire - a invité Dominique Potier (Wikipédia), Député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle, à débattre avec les adhérents de MARS.

CRISE AGRICOLE : LES ANGLES MORTS DES RÉPONSES POLITIQUES* 

Avec Dominique Potier
Député de Meurthe-et-Moselle, ancien agriculteur

Le mardi 4 février 2025de 18h00 à 19h30

 

Juste après la mobilisation des agriculteurs de janvier et février 2024, le gouvernement Attal avait apporté des réponses aux revendications des organisations agricoles, notamment de la FNSEA qui avait établi son propre catalogue.

 

Dominique Potier, député socialiste (ancien agriculteur, spécialiste du domaine) a livré son analyse dans un texte de la fondation Jean Jaurès, dont il est le directeur de l’observatoire de l’agriculture et du monde rural. Ce texte, intitulé « Agriculture : les angles morts des réponses politiques à la crise », portait sur sept points principaux :

 

    • La question foncière 

    • Le partage de la valeur 

    • Les coûts de production amonts (agrofourniture) 

    • La répartition des aides publiques

    • La régulation des marchés

    • Le commerce avec les pays tiers

    • La question de l’énergie.

Nous lui avons demandé de venir en débattre avec les adhérents de MARS. Il complètera sa première analyse à la lumière de ce qui s’est passé depuis. 

    • L’examen du projet de loi d’orientation agricole au Parlement avant l’été, et interrompu par la dissolution, avait-il permis d’éclairer totalement ou en partie ces angles morts ?

    • Les perspectives dans le contexte politique et syndicale actuel : annonces du gouvernement Bayrou, positions parlementaires, élections aux chambres d’agriculture…

Nous pourrons ainsi débattre du choix des thèmes qu’il priorise et des voies à emprunter pour répondre à ces enjeux.

 

Réunion en visioconférence – Participation sur inscription

 

 

* Voir (28 février 2024) : Agriculture : les angles morts des réponses politiques à la crise

Le cinquième angle mort concerne les mécanismes de régulation des marchés

Après un mouvement de libéralisation symbolisé par la fin des quotas laitiers en 2015, l’Union européenne (UE) a timidement renoué avec la création de mécanismes de stabilité. Étonnamment, ils sont peu mobilisés par la France. C’est le cas des avancées européennes en matière d’associations d’organisation de producteurs (AOP) qui permettent de rééquilibrer les rapports commerciaux avec l’aval. Ces AOP, constituées par produits et sur de grands bassins de production, ont vocation à être les instruments de fixation d’un prix minimum garanti, documenté par les interprofessions et correspondant à un contexte pédoclimatique donné. Ce rééquilibrage des forces devra être finement articulé à celui traditionnellement opéré par les coopératives qui par essence mutualisent entre leurs adhérents les atouts et contraintes du territoire et des filières qu’elles ont investies.

Même remarque quant au trop lent déploiement des « programmes opérationnels » qui permettent d’accompagner l’évolution de l’offre en vue de sa meilleure adéquation tant aux attentes sociétales qu’à celles du marché. Et il en va de même pour la faible utilisation des instruments de gestion de crise de marché tels que les clauses de sauvegarde et le financement du stockage public et privé.

L’exemple du sucre illustre comment la fin des quotas betteraviers a provoqué un effondrement des cours en exposant les producteurs français à la concurrence de la canne à sucre brésilienne au seul bénéfice de l’industrie agro-alimentaire. Cette fragilisation économique est le grand non-dit des débats sur les dérogations pour l’usage des insecticides néonicotinoïdes. Pour mettre en œuvre une prophylaxie sanitaire sur trois années, la mise en œuvre de la combinaison de sept innovations agronomiques et génétiques supposait des mécanismes de régulation qui protègent le revenu des opérateurs agricoles et industriels. Le cas de la betterave est l’archétype du lien entre justice économique et transition écologique.

Cet article est le 3435 ème sur le blog MRC 53 - le 501ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Article paru le 24 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Dominique Potier, député PS de la 5ème circonscription de Meurthe-et-Moselle

Dominique Potier, député PS de la 5ème circonscription de Meurthe-et-Moselle

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18 janvier 2025 6 18 /01 /janvier /2025 21:28

Le bloc gestionnaire (FNSEA-JA) face à deux contestataires (CP et CR)

 

Dans la Région des Pays de la Loire (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée), les élections des agriculteurs dans les Chambres d'agriculture ont lieu tous les six ans, comme partout en France. Voir (Wikipédia) Chambre d'agriculture en France.

En 2019, les listes FNSEA-JA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles et Jeunes agriculteurs) étaient majoritaires dans les cinq départements. La 2ème place était occupée par les listes de la Coordination Rurale dans trois départements (Maine-et-Loire, Sarthe et Vendée) et par les listes de la Confédération paysanne dans deux départements (Loire-Atlantique et Mayenne). C'était l'inverse pour la 3ème place, entre la Confédération paysanne (trois départements) et la Coordination Rurale (deux départements).

Voir (Terre-net, 8 mars 2019) : Tous les résultats des élections chambres d'agriculture 2019.

En 2013, voir (France 3 Régions, 7 février 2013) : Pays de la Loire: résultats des élections aux Chambres d'agriculture.

 

En 2025, le quotidien Ouest-France (Claire Robin et Nathalie Tiers, 10 janvier) a présenté les enjeux de ces élections de janvier en Pays de la Loire. Voir Les agriculteurs appelés à désigner leurs représentants.

 

Le monde agricole est appelé aux urnes. Jusqu’au 31 janvier, les 32 000 chefs d’exploitations des Pays de la Loire désignent en effet leurs représentants dans les Chambres d’agricultures des départements, qui éliront à leur tour les membres de la Chambre régionale.

Pour les candidats, gagner la Chambre, cette mégastructure aux 800 salariés, régionalisée en cours de mandat, c’est aussi accéder aux principaux lieux de décision (notamment au sein des services de l’État) sur les questions de foncier, d’installation, d’irrigation… Lourd d’enjeux. Localement, déjà, dans une région où l’agriculture occupe 67 % de la surface, générant un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros, plus du double de celui des Chantiers de Saint-Nazaire ! Mais aussi au niveau national, ces scrutins déterminant, au bout du compte, l’assemblée de Chambres d’agriculture France. Lors de ce dernier mandat, les Pays de la Loire avaient occupé une place stratégique dans cette instance puissante, le Sarthois Claude Cochonneau l’ayant présidée jusqu’à son décès, en 2019.

 

Quels sont les rapports de force ?

Si on retrouve cette année les mêmes candidats qu’en 2019 : la FNSEA alliée aux JA (Jeunes agriculteurs), la Coordination rurale et la Confédération paysanne, le monde agricole a changé. Les crises successives, du Covid à l’inflation, en passant par les mobilisations de l’hiver dernier et la tentative d’« acte II », rebattront-elles les cartes ?

Les syndicats n’ont pas communiqué l’évolution du nombre d’adhésions, mais la FNSEA et les JA, majoritaires au sein des chambres sortantes présidées au niveau régional par François Beaupère (qui ne se représente pas), restent très ancrées dans le paysage. Il y a un an, ils ont confirmé leur capacité à mobiliser leurs troupes et à peser dans les décisions prises en réponse à la crise.

Jusqu’à quel point conserveront-ils leur leadership ? En Sarthe comme en Vendée, où ils avaient fait leurs meilleurs scores, les syndicats majoritaires avaient quand même perdu du terrain en 2019. Et la possibilité d’une faible participation aux élections ne leur est pas forcément favorable. « Notre pire ennemi, c’est l’abstention, qui fausse la représentativité », souligne d’ailleurs Dominique Rousseau, président de la FRSEA.

S’y ajoute la crainte d’une montée du vote contestataire. Proche de la Nouvelle-Aquitaine, région où la Coordination rurale pilote aujourd’hui deux chambres, la Vendée fait l’objet d’une attention particulière du syndicat des bonnets jaunes. Comme le Maine-et-Loire, où elle avait fait sa meilleure performance voilà six ans.

Le résultat de la Confédération paysanne en Loire-Atlantique, où le syndicat fonde son principal espoir de victoire, pourrait aussi bousculer l’ordre établi. Il avait vu la victoire lui passer sous le nez en 2019 : arrivé en tête avec deux voix d’avance, le syndicat avait finalement perdu l’élection après le recours de la FNSEA. Mais l’arrivée de nouveaux agriculteurs dans ce département où « la Conf’» avait mené ses principales actions l’hiver dernier, pèsera aussi dans la balance.

Du vigneron au céréalier irriguant, du maraîcher bio à l’éleveur de volailles, les visages de l’agriculture des Pays de la Loire changent, avec des façons d’appréhender le métier parfois contradictoires. Qu’il s’agisse d’une richesse ou d’un frein, le futur bras armé de l’agriculture dans cette région qualifiée à raison de « petite France », devra composer avec cette hétérogénéité.
 

Les défis qui attendent l’agriculture régionale, du renouvellement des générations…

D’autres défis attendent l’agriculture régionale ces prochaines années. Car les Pays de la Loire ont aujourd’hui atteint le pic des départs à la retraite. Le nombre de cessations d’activité en agriculture va maintenant décroître. Si, en face, les installations demeurent stables, elles ne compensent pas les 1 500 départs annuels : pour dix agriculteurs qui arrêtent, seulement six nouveaux prennent le relais. Alors, les fermes s’agrandissent (+ 18 hectares en moyenne entre 2010 et 2020) et la figure du fermier entrepreneur individuel s’efface, au profit de formes sociétaires, de plus en plus habituées à faire appel à de la sous-traitance ou du salariat. La « ferme Pays de la Loire » compte ainsi 24 559 salariés en CDI, un effectif qui croît d’année en année, croisant la courbe parfaitement inverse du nombre de chefs d’exploitation.

Cette tendance de fond bouscule les rapports de force, avec parfois des crispations sur les questions de partage des terres. On l’a vu à Denée, près d’Angers, où la reprise d’hectares a fait s’affronter plusieurs projets de repreneurs, la Safer – le gendarme du foncier rural – donnant finalement son feu vert au scénario où la majorité des hectares était donnée pour des agrandissements plutôt que de nouvelles installations.

au dérèglement climatique…

Risque du gel printanier sur la vigne et l’arboriculture, apparition de nouveaux ravageurs, semis compromis par les intempéries… Les agriculteurs ont coutume de dire qu’ils sont les premières victimes du réchauffement climatique et l’année 2024 leur a une nouvelle fois donné raison, avec des récoltes parmi les pires vues en Pays de la Loire.

À l’avenir, avec des sécheresses aussi intenses que celle de 1976 qui pourraient survenir une année sur deux, la capacité à irriguer restera capitale et elle est déjà sources de tensions, des « mégabassines » de Sainte-Soline au sud Vendée où 600 irriguants mènent une bataille juridique, car ils contestent les trop faibles autorisations de prélèvements d’eau.

Responsable du tiers des émissions de gaz à effet de serre (surtout à cause du méthane émis par les ruminants), l’agriculture régionale porte aussi une part de la réponse à la crise climatique, avec la production d’énergies renouvelables, du solaire à la méthanisation. Mais là aussi, les porteurs de projets déchantent parfois, face notamment à une société de plus en plus regardante sur la dimension des projets (abandon du projet méthaniseur à Corcoué-sur-Lorgne, en Loire-Atlantique) comme au risque de voir s’effacer la vocation nourricière des terres (affaire de la ferme solaire de Mauges-sur-Loire, dans le Maine-et-Loire).

en passant par l’avenir de l’élevage

Sur 6,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisés en 2021 par l’agriculture régionale (5e rang national), plus de 60 % venaient de l’élevage. La région est championne nationale de la production de viande bovine ; numéro deux en porc, volaille, œufs, alimentant ainsi le premier secteur industriel régional : l’agroalimentaire (773 entreprises, parmi lesquelles trois des dix plus gros groupes français : Lactalis, LDC et Terrena). Mais le prix à payer de ces débouchés de proximité est parfois lourd, lors des crises sanitaires comme l’influenza aviaire, ou lorsque l’aval veut réduire la voilure, à l’image de Lactalis, qui a décidé de cesser de collecter chez 120 éleveurs dans l’Ouest. Ce n’est pas tout : de Sablé-sur-Sarthe (Bigard) aux Herbiers (Elivia), « l’avenir des outils d’abattage interpelle aussi de nombreux agriculteurs », souligne Eudes Gourdon, porte-parole régional de la Confédération paysanne. Plus de 20 000 chefs d’exploitation, aujourd’hui, sont des éleveurs. Leur activité façonne les paysages avec la moitié de la surface agricole faite de prairies, du pâturage et du bocage. Autant d’éléments favorables au stockage de carbone, à la qualité de l’eau et à la biodiversité, la Stratégie nationale bas carbone faisant dans ce cadre la promotion des pratiques agroécologiques et de la hausse de la production de légumineuses. « Il faut faire perdurer l’élevage car c’est le moteur de la fertilité des sols », estime aussi Loïc Crespin, de la Coordination rurale.

 

Rappel : - (30 déc. 2024) Elections des agriculteurs aux Chambres d'agriculture en janvier 2025

- (10 janvier 2025) Elections Chambres d'agriculture : la Confédération paysanne confiante

- (13 janvier) La Coordination Rurale veut des mesures de protection des agriculteurs

- (16 janvier) Débat Agriculture : les différences majeures entre les listes syndicales
 

Cet article est le 3429 ème sur le blog MRC 53 - le 500ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Article paru le 18 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Le 16 janvier 2025, à Martigné-sur-Mayenne, Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination rurale, intervenait dans le cadre de la campagne des élections aux Chambres d'agriculture.

Le 16 janvier 2025, à Martigné-sur-Mayenne, Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination rurale, intervenait dans le cadre de la campagne des élections aux Chambres d'agriculture.

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 23:02

Terre-net a résumé 1h30 de débat entre les quatre syndicats agricoles

 

Delphine Jeanne (Terre-net, 14 janvier) a rédigé ce compte rendu du débat organisé le 13 janvier 2025 sur la chaîne parlementaire.

 

Elections chambres : les différences majeures entre les syndicats agricoles

 

Les mobilisations de ces derniers mois ont pu mettre en avant des points d’accord, comme la nécessité d’augmenter le revenu des agriculteurs, ou l’opposition au traité avec le Mercosur, mais de nombreuses divergences voire oppositions existent entre les syndicats agricoles représentatifs. Ces derniers ont mis en avant leurs positions sur des sujets clés comme la Pac, les produits phytosanitaires, ou encore les accords de libre-échange, à l’occasion d’un débat organisé par LCP, Ebra et Ouest France le 13 janvier dans le cadre des élections des chambres d'agriculture.

 

Ainsi, bien que l’opposition au traité UE/Mercosur semble mettre tout le monde d’accord, les visions s’opposent sur la question du libre-échange. Pour le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, dire non au Mercosur se justifie par l’absence de traçabilité, sur des denrées produites avec des matières actives interdites en Europe. « On a besoin de commercer avec le monde, car c’est un vecteur de valeur ajoutée », abonde Pierrick Horel, président de Jeunes agriculteurs (JA). « Mais on doit discuter production alimentaire contre production alimentaire, on ne peut pas être la variable d’ajustement contre des portières de voitures par exemple », ajoute-t-il.

 

Il s’agit là d’un point de désaccord important avec la Confédération paysanne, pour qui les clauses miroirs restent un « miroir aux alouettes ». Il sera impossible de s’aligner sur les normes sociales, par exemple le salaire minimum en vigueur au Brésil, explique Laurence Marandola, dont le syndicat s’oppose à tous les accords de libre-échange, sans pour autant diaboliser le commerce international en général. La Coordination rurale (CR) semble partager ce point, militant notamment pour sortir l’agriculture de l’OMC et mettre en place des barrières douanières.

Prix minimums garantis : portés par la Conf’, rejetés par la FNSEA et JA

Mais ce qui figure au cœur des problématiques agricoles actuelles, c’est bien la question du revenu trop faible des agriculteurs. Pour Véronique le Floc’h, présidente de la CR, il faut agir sur deux leviers : les charges (bouclier énergétique permanent, exonération totale de taxe sur le foncier non bâti, allègement du coût du travail notamment), et les prix. Il faudra « en tous les cas atteindre deux Smic net », explique-t-elle.

Cela revient, d’une certaine façon, à la mise en place de prix garantis, comme promis par Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture en 2023, soulevant des réticences de la part de la FNSEA et de JA. Le syndicat majoritaire entend plutôt poursuivre le travail engagé sur la loi Egalim, qui « n’est pas parfaite », mais a permis des évolutions du côté de la distribution et « a fait cesser la déflation », estime Arnaud Rousseau. Ces lois permettent également de structurer des filières, pour Pierrick Horel qui, en tant que jeune agriculteur, veut « gagner la valeur réelle de son travail ».

Cependant, Egalim s’avère insuffisant pour Laurence Marandola, puisque la loi ne s’applique « que sur le volontariat ». La Conf’ défend de son côté les prix minimums garantis, qui « ne sont pas des prix planchers », et doivent être assortis d’une répartition des volumes. Le revenu agricole doit, en outre, être complété par une meilleure distribution des aides de la Pac, explique-t-elle.

La Pac : quid des aides à l’actif ?

La Confédération paysanne défend en effet, de longue date, une répartition des aides Pac à l’actif agricole, et non à l’hectare. « On a besoin d’une politique de soutien, 30 % des agriculteurs de ce pays ne touchent pas d’aides, et 25 % des bénéficiaires reçoivent moins de 5000 € », indique Laurence Marandola.

La FNSEA est plus réticente sur les aides à l’actif, notamment « pour ne pas perdre le volet économique ». « Continuer à produire, c’est l’ambition », estime Arnaud Rousseau, qui soutient néanmoins la poursuite de la convergence. « Il faut qu’on soit vigilant car les pays à l’est de l’Europe ont beaucoup plus d’actifs que nous », alerte-t-il. De même, pour Pierrick Horel, « l’aide à l’hectare doit être corrélée à une production ».

Du côté de la Coordination rurale, le sujet est plutôt « d’inscrire la Pac dans une durée plus longue, au moins 10 ans », et de se pencher sur les modèles contracycliques.

Stopper la réduction de l’utilisation des phytosanitaires ?

Si aucun syndicat ne se prononce évidemment pour une réintroduction massive des pesticides, soucieux de protéger la santé des agriculteurs qu’ils défendent, Arnaud Rousseau rappelle « qu’il faut des solutions » avant d’interdire des produits, au risque de « mettre les gens dans l’impasse » et de les paupériser, à l’image de la filière noisette en 2024. « Les agriculteurs sont ceux qui servent l’écologie, on a réduit de 95 % les CMR1 en 20 ans », rappelle-t-il. Mais « il faut une vision de planification », ajoute de son côté Pierrick Horel. « Mais si on ne produit pas avec des moyens de lutte, on sera en concurrence déloyale avec d’autres pays », ajoute-t-il.

Un discours que dénonce Laurence Marandola : « ce qu’on est en train d’entendre, c’est qu’on utilise les néonicotinoïdes pour lutter sur les marchés », résume-t-elle. Pour la Confédération paysanne, « c’est pour ça que la rémunération des agriculteurs est indispensable », car elle est nécessaire pour accompagner les agriculteurs dans la sortie des pesticides, notamment les plus dangereux.

Véronique Le Floc’h demande de son côté un objectif de réduction plus juste, notamment au niveau européen puisque le Green Deal s’applique avec le même pourcentage (-50 %) quel que soit le pays. « Nous allons finir par tuer le potentiel de production », déplore-t-elle.

Vers davantage de proportionnelle ?

Sans surprise, la FNSEA et JA ne souhaitent pas revenir sur un mode de scrutin qui leur est aujourd’hui très favorable. Pour mémoire, la liste arrivée en tête obtient la moitié des sièges, l’autre moitié étant répartie proportionnellement aux voix obtenues. Pour la Conf’, ce scrutin « n’est pas démocratique ». « Dans mon département, on a frôlé les 40 % il y a six ans, et on n’a que 3 membres sur 18. Et les bureaux sont entièrement fermés aux minoritaires », déplore Laurence Marandola. Mais pour la FNSEA, qui détient 97 chambres d’agriculture sur 101, ce n’est pas le mode de scrutin qui explique ces résultats, mais bien un travail de longue haleine, « représentatif d’une histoire ». « La réalité, c’est qu’il faut travailler, il faut des projets », estime Arnaud Rousseau.

Il faudra attendre le 6 février pour savoir ces projets continuent d’emporter une grande majorité des agriculteurs, ou si cette histoire arrive aujourd'hui à un tournant.  


 

Cet article est le 3427 ème sur le blog MRC 53 - le 499ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Article paru le 16 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

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13 janvier 2025 1 13 /01 /janvier /2025 22:35

Exception "agriculturelle", TVA sociale, "bouclier" énergétique, coût du travail

 

Rappel : articles publiés dans la perspective des élections aux Chambres d'agriculture :

- 30 décembre 2024 : Elections des agriculteurs aux Chambres d'agriculture en janvier 2025

- 4 janvier 2025 : Impatience des agriculteurs et concurrence électorale entre syndicats

- 10 janvier 2025 : Elections Chambres d'agriculture : la Confédération paysanne confiante

 

Ouest-France a publié le 9 janvier un entretien du journaliste Guillaume Le Du avec la présidente de la Coordination Rurale (CR), la finistérienne Véronique Le Floc'h.

 

"C'est un référendum offert aux agriculteurs"

 

Comment abordez-vous ces élections ?

Nous avons la solide conviction qu'on peut changer les choses afin de mettre fin à "l'agricide". Cette élection, dans chaque chambre d'agriculture, est un "référendum" offert aux agriculteurs. On espère faire tomber l'alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs sous les 50 % et devenir la première organisation syndicale agricole (devant la FNSEA). On espère reprendre les chambres perdues en 2019 (Calvados, Charente) et, évidemment, en gagner d'autres (la CR dirige les chambres de Vienne, Haute-Vienne et Lot-et-Garonne).

Ce sont les élections de la dernière chance si on veut sauver notre agriculture. Parce qu'on connaît la finalité du modèle proposé actuellement : à terme 150 000 fermes (390 000 en 2020) financiarisées, des agriculteurs asservis, un cheptel divisé par deux, la hausse des importations.
 

Quelles priorités voulez-vous porter ?

Notre projet est celui de tous les agriculteurs. On doit les mettre dans les conditions de gagner au moins deux Smic nets par mois et que les retraites atteignent rapidement le Smic net pour viser, à terme, les 2 000 € par mois.

Comment ? Avec l'exception agriculturelle (la souveraineté agricole face à la mondialisation des échanges), la TVA sociale (sur les produits importés), la mise en place d'un "bouclier" énergétique (pour juguler la flambée des prix de l'énergie), etc.

Il faut qu'un travail parlementaire s'engage afin de revoir nos bases sociales et fiscales. Le coût du travail, dans nos fermes, est 58 % plus élevé qu'en Allemagne. Dans le secteur des fruits et légumes, le coût horaire est de 12 € en France contre 4 € en Pologne, 8,70 € en Belgique et aux Pays-Bas et moins de 1 € au Maroc.

 

Le fonctionnement des Chambres est-il à revoir selon vous ?

Nous militons pour des élections à la proportionnelle, qui assure une meilleure représentativité syndicale. Les Chambres d'agriculture devraient répondre aux demandes de tous les agriculteurs, et pas qu'aux adhérents de la FNSEA. Des sujets importants, comme les conséquences des ondes électromagnétiques sur les élevages, ne sont pas pris en compte. On souhaite une plus grande réactivité et mobilisation en cas d'aléa climaique ou sanitaire. Les Chambres d'agriculture doivent se gérer comme des entreprises agricoles, avec efficacité économique.

 

Comment jugez-vous vos concurrents ?

La FNSEA essaie de faire croire qu'ils pensent comme nous... Mais en fait, ce syndicat soutient l'agro-industrie, l'internationalisation des coopératives. Ils ne sont pas opposés aux importations déloyales parce qu'ils défendent leurs exportations à partir d'entreprises délocalisées.

Quant à la Confédération paysanne, elle ne défend jamais les projets pourtant indispensables de retenue d'eau. Ils sont aussi favorables à des reprises de ferme avec Terres de liens ou Fève, ce qui revient à financiariser l'agriculture et à transformer les agriculteurs en métayers. Ils défendent également le RSA agricole. C'est peut-être défendable pour les premiers mois d'activité, mais ça ne peut être durable quand on travaille soixante heures par semaine.


 

Sur la chaîne parlementaire (canal 13 de la TNT) grand débat

entre les présidents des 4 principaux syndicats agricoles


 

LCP-Assemblée nationale reçoit les leaders des candidats aux élections 2025 des chambres d'agriculture lundi 13 janvier, pour un débat inédit, présenté par Myriam Encaoua, en partenariat avec les groupes de presse quotidienne régionale EBRA et Ouest-France.


Les élections générales des membres des chambres d'agriculture sont organisées du 15 janvier au 31 janvier 2025. Les élus assurent pour un mandat de six ans la représentation des intérêts agricoles, le développement des territoires ruraux et l'animation des dynamiques locales.

Quatre représentants des syndicats agricoles débattront en plateau et répondront pendant 1h30 aux questions de Myriam Encaoua, avec la collaboration de Charlotte Murat, journaliste EBRA infos et Patrice Moyon, journaliste Ouest-France à la rédaction de Paris, en charge de l'économie :


 

- Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination Rurale
- Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne
- Arnaud Rousseau, président de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles
- Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs


 

Diffusions sur LCP TNT (canal 13) du débat (environ 1 heure) :

13 janvier 2025 à 23:31 - 14 janvier 2025 à 09:01


 

Cet article est le 3425 ème sur le blog MRC 53 - le 498ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Article paru le 13 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Véronique Le Floc'h, le 1er mars 2016, lors du débat sur le lait au stand de la Confédération paysanne, Salon de l'agriculture à Paris

Véronique Le Floc'h, le 1er mars 2016, lors du débat sur le lait au stand de la Confédération paysanne, Salon de l'agriculture à Paris

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12 janvier 2025 7 12 /01 /janvier /2025 22:47

Les travailleurs "informels" sont la majorité de la main-d'oeuvre agricole

 

Le 14 décembre 2024, le cyclone tropical Chido a dévasté Mayotte. Voir (CiViQ, 28 décembre)Mayotte, île française des Comores, département où la vie s'est arrêtée.

 

Le 30 décembre, le gouvernement français était sur place, avec une importante délégation interministérielle. Voir Le Premier ministre François Bayrou présente le plan "Mayotte debout".

 

Le projet de loi "d'urgence pour Mayotte" a été présenté le 8 janvier en conseil des ministres. Voir (LCP Assemblée nationale, Maxence Kagni, 8 janvier) : Mayotte : ce que contient le projet de loi d'urgence pour la reconstruction après le cyclone Chido

 

La spécificité de l'agriculture

 

Concernant la production agricole et alimentaire, c'est la Confédération paysanne qui représente les producteurs mahorais. Elle appelle à la Solidarité pour faire face à l'urgence et relancer la production agricole et demande davantage d'aides pour les agriculteurs.

Voir les nombreux défis à relever pour l'agriculture mahoraise (Outre-mer la 1ère, 4 mars 2024).

 

Un universitaire, Victor Bianchini, relate la particularité de l'agriculture mahoraise (The Conversation, 9 janvier 2025).

Face au cataclysme provoqué par le cyclone Chido, l’économie informelle agricole joue un rôle compensatoire. L’île peut compter sur son système agroforestier traditionnel, le jardin mahorais, ainsi que sur des travailleurs informels représentant la grande majorité de la main-d’œuvre agricole. Avec quel avenir ?

Avant le passage de Chido, l’objectif d’atteindre la souveraineté alimentaire à Mayotte d’ici 2030 pouvait déjà sembler trop ambitieux. Après le cyclone, cet objectif paraît désormais utopique. L’attention portée sur le nombre de pertes en vies humaines occulte la situation dramatique de nombreux travailleurs précaires, français ou étrangers, avec ou sans papiers, pourtant essentiels à l’économie informelle de l’île.

Leur sort, incertain, laisse présager un choc considérable pour l’économie de l’île et surtout, pour sa sécurité alimentaire. En effet, la quasi-totalité des productions agricoles est dévastée. La perte des récoltes et la transformation des paysages laissent présager des accaparements opportunistes de terres arables. Elles exacerbent les tensions entre ayant droits et occupants précaires, désorganisant les circuits informels de production, ceci au détriment de la sécurité alimentaire des plus vulnérables.

Mayotte produit plus d’un tiers de sa consommation alimentaire

Comme d’autres économies insulaires isolées et difficiles d’accès, l’économie de Mayotte est particulièrement sensible aux aléas climatiques, notamment en ce qui concerne son agriculture. Lors de son discours de 2017 sur les Assises des outre-mer, le président de la République a insisté sur l’importance de réduire la dépendance alimentaire. À Mayotte, celle-ci s’élevait à 27 % en 2012 et aurait grimpé à 50 % en 2016.

En mai 2022, l’Agence de la transition écologique a néanmoins confirmé que Mayotte suivrait la tendance générale des départements et régions d’outre-mer (DROM) à une hausse de la dépendance alimentaire aux importations. Pourtant, l’île semble parvenir à limiter cette dynamique. Mayotte produit entre 30 % et 40 % de sa consommation alimentaire. Contrairement aux autres DROM : entre 76 % et 87 % de leurs besoins sont couverts par les importations, voire 98 % à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Préférence des agriculteurs pour l’informel

La relative résilience de l’agriculture locale est significative, bien que 80 % de sa production ne soit pas déclarée. Le nombre de ménages agricoles déclarés a été divisé par deux entre 2017 et 2020 – passant de 9 108 à 4 315. Ce phénomène s’expliquerait par la préférence des producteurs pour le maintien dans l’informalité.

Les personnes en situation irrégulière ont principalement recours à l’agriculture comme moyen de subsistance. Elles privilégient des productions de banane ou de manioc qui ont des cycles courts. Ces travailleurs informels constituent la grande majorité de la main-d’œuvre agricole. Ainsi, rares sont les Mahorais qui cultivent aujourd’hui eux-mêmes leurs terres.

Si l’agriculture ne contribue qu’à une faible part de l’économie formelle de Mayotte, sa fonction sociale et nourricière reste cruciale. Elle garantit une certaine autonomie alimentaire pour une grande partie de sa population. Ce modèle repose principalement sur une agriculture vivrière non mécanisée, largement soutenue par une main-d’œuvre immigrée. Cette dernière est le plus souvent rémunérée à la tâche ou selon des accords oraux de métayage.

Jardins mahorais et petites exploitations agricoles

Cette relative autonomie alimentaire s’explique en partie par l’existence d’un système agroforestier traditionnel particulièrement productif et résilient : le « jardin mahorais ». Il mêle production vivrière, maraîchère, arbres fruitiers et couvrent 90 % des surfaces cultivées. Ces jardins sont fondés sur la complémentarité des espèces végétales et des coutumes mahoraises. Les manguiers et les cocotiers servent par exemple à délimiter les parcelles.
 

Ce modèle agricole a permis d’éviter des pénuries alimentaires majeures lors des blocus de l’île en 2011, 2016 et 2018. Ces exploitations agricoles sont à 79 % des micro exploitations en 2020. Elles produisent principalement des fruits, des tubercules et des fleurs : bananes, manioc, tomates, noix de coco, mangues, vanille ou ylang-ylang.

Rareté du foncier

Malgré son rôle essentiel, le secteur agricole fait néanmoins face à des défis structurels. La rareté du foncier et d’infrastructures, ainsi que la concurrence croissante entre espaces agricoles, urbains et protégés, créent des tensions. Mayotte reste le département français le plus densément peuplé après l’Île-de-France. Et seuls 23 % des agriculteurs déclarent disposer d’un titre de propriété ou d’un bail écrit. Ce désordre foncier freine l’installation des jeunes et compromet l’accès aux financements publics et bancaires.

Pourtant, le potentiel de l’agriculture mahoraise est réel. Le plan de souveraineté témoigne de l’ambition de Mayotte d’atteindre la souveraineté alimentaire d’ici 2030. De l’avis de tous, la reconstruction de Mayotte sera longue et difficile. Si l’idée de concevoir un modèle alternatif d’action publique pour relever Mayotte semble évidente, la définition de ses contours et sa mise en œuvre restent aujourd’hui un défi colossal.


 

Cet article est le 3423 ème sur le blog MRC 53 - le 497ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Article paru le 12 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

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10 janvier 2025 5 10 /01 /janvier /2025 17:27

La Conf' espère améliorer sa représentativité aux élections professionnelles


 

C'est en janvier que les agriculteurs français votent pour élire leurs représentants dans les Chambres d'agriculture. Voir Elections des agriculteurs aux Chambres d'agriculture en janvier 2025. Chacun a pu noter Impatience des agriculteurs et concurrence électorale entre syndicats.

L'un des syndicats agricoles, la Confédération paysanne, s'est exprimé le 8 janvier.

Forte d’un nombre d’adhérents en augmentation, et d’un contexte qui met en avant les thématiques qu’elle porte depuis des années, la Conf’entend bien gagner du terrain lors des élections professionnelles agricoles et asseoir sa représentativité.

Voici le récit de Terre-net (Delphine Jeanne, 8 janvier 2025) :

Pour le troisième syndicat agricole français, le duel annoncé entre la Coordination rurale et le duo FNSEA/JA n’aura pas lieu. « On va créer la surprise, tout l’indique », explique Laurence Marandola, porte-parole du syndicat, ce 8 janvier. Car entre le syndicat majoritaire responsable « d’un bilan catastrophique » à la tête des chambres d’agriculture, dans un contexte de crise agricole qui perdure, et son rival « qui s’agite beaucoup mais présente très peu de propositions derrière », le modèle défendu reste « fondamentalement très proche », explique Laurence Marandola.

« La seule vraie alternative, c’est la Confédération paysanne », insiste la porte-parole. Avec un nombre d’adhérents en progression de près de 20 % ces deux dernières années, le syndicat présente des listes partout dans le collège 1, celui des exploitants agricoles. Et surtout, « les sujets et les propositions historiques de la Confédération paysanne correspondent aux défis et aux enjeux d’aujourd’hui », souligne Laurence Marandola, rappelant l’engagement sur les questions de souveraineté alimentaire, la dénonciation des accords de libre-échange, ou encore sur la problématique du revenu.

Un projet qui répond « à l’intérêt général des agriculteurs »

« Les revenus, les droits sociaux, ces sujets parlent à 95 % des agriculteurs », poursuit Laurence Marandola. « Croire que l’on va gagner en abaissant les normes environnementales et sociales, c’est se mettre le doigt dans l’œil, et c’est mortifère car qui applique les pesticides dans les champs ? Qui sont les premiers touchés par les aléas climatiques ? Les paysans et les paysannes », ajoute Thomas Gibert, maraîcher en Haute-Vienne et secrétaire national du syndicat.

Si la Confédération paysanne porte depuis toujours un projet de transition du modèle agricole, le rapport du Shift Project montre que 83 % des agriculteurs sont prêts à réaliser cette transition, explique-t-il. Mais cette transition doit être soutenue, notamment face au réchauffement climatique. Le syndicat défend ainsi un fonds mutuel social et solidaire, auquel tous les agriculteurs pourraient avoir accès, à la place d’une assurance récolte réformée qui ne bénéficie aujourd’hui qu’à 18 % d’entre eux.

Parmi les combats du syndicat figure le prix minimum garanti rémunérateur, c’est-à-dire incluant les charges de production, le revenu, et les cotisations sociales. Un prix minimum qu’il faut imposer « à la grande distribution et à l’agro-industrie », mais qui ne fait pas tout. « Il faut aussi sortir des accords de libre-échange », ajoute Thomas Gibert.

Retrouvez ci-dessous l'interview de Thomas Gibert sur les propositions de la Confédération paysanne :

Gagner une dizaine de chambres

L’ambition de la Conf’ pour ce scrutin est donc clairement affiché. Il s’agit d’être représentatif dans tous les départements (c’est-à-dire dépasser les 10 %, ce qui permet de siéger dans les instances agricoles), ce qui n’est aujourd’hui pas le cas dans 8 départements. Le syndicat veut également multiplier par deux le nombre de départements où il est arrivé premier en nombre de voix (une fois divisées entre FNSEA et JA les voix recueillies par leur liste d’union), ce qui est actuellement le cas en Loire-Atlantique, Ardèche, Ariège, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le Rhône, l’Orne, la Réunion et Mayotte. Enfin, « on a l’ambition de gagner une dizaine de chambres », indique Laurence Marandola, qui cite Mayotte, la Réunion, la Guyane, la Loire-Atlantique, l’Ariège ou encore l’Ardèche. « En 2019, on avait 10 000 adhérents, on a eu 40 000 voix », ajoute-t-elle.

La Conf’ s’inquiète cependant du processus électoral en lui-même, notamment de l’opacité du choix du prestataire pour le vote électronique, dont les tests étaient défaillants ces derniers jours, explique le syndicat, et craint également que le matériel de vote ne soit pas reçu partout à temps. Elle continue également à se battre pour un scrutin à la proportionnelle intégrale, comme pour les autres élections professionnelles en France. Si aujourd’hui, la proportionnelle partielle peut contribuer à l’abstention, la Conf’ incite tous les agriculteurs à aller voter. « Nous, on parle d’élections professionnelles, car les enjeux vont bien au-delà des chambres d’agriculture, il s’agit d’avoir du poids dans les institutions d’une manière générale, et d’être représentés face aux pouvoirs publics », rappelle Thomas Gibert.

Voir aussi :

Transition agroécologique : quels freins identifiés par les agriculteurs ?
Les agriculteurs favorables à des pratiques plus durables sur leur ferme

La Conf' demande davantage d’aides pour les agriculteurs à Mayotte
 

Cet article est le 3421 ème sur le blog MRC 53 - le 496ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Article paru le 10 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Photo Terre-net. Lors de la conférence de presse de la Confédération paysanne, le 8 janvier 2025, Thomas Gibert, secrétaire national, et Laurence Marandola, porte-parole

Photo Terre-net. Lors de la conférence de presse de la Confédération paysanne, le 8 janvier 2025, Thomas Gibert, secrétaire national, et Laurence Marandola, porte-parole

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4 janvier 2025 6 04 /01 /janvier /2025 23:46

Le gouvernement doit faire face à un monde agricole en colère

 

La crise politique nationale s'ajoute à la crise agricole, au moment où se présentent les élections aux chambres d'agriculture. Voir Elections des agriculteurs aux Chambres d'agriculture en janvier 2025.

 

La Confédération paysanne, qui rassemble les paysans qui ont des sympathies politiques pour le Nouveau Front Populaire, se montre "confiante et déterminée". Mais elle était, jusqu'à présent, en 3ème position dans la compétition entre les syndicats représentatifs des agriculteurs.

 

La Coordination rurale est en embuscade, en deuxième position électorale. Elle est en pointe dans les revendications auprès du gouvernement et dans les annonces de blocage des routes. Voir (Ouest-France, 4 janvier) : Colère des agriculteurs, blocages, élections… À quoi faut-il s'attendre, dès ce dimanche 5 janvier ?

La date proposée pour un rendez-vous avec le Premier ministre est jugée trop tardive par le syndicat agricole Coordination rurale. En réaction, le syndicat appelle à des manifestations dès ce dimanche 5 janvier 2025.

Le scénario d’il y a un an pourrait bien se reproduire. La coordination rurale se disait prête à « monter sur Paris » et en bloquer les accès à partir de dimanche 5 janvier 2025, si elle n’a pas obtenu de rendez-vous avec le Premier ministre, François Bayrou.

 

Voir aussi (Ouest-France, 3 janvier) : Mises en suspens par la censure, ces réponses politiques attendues par le monde agricole

Des promesses à (enfin) tenir

Des mesures en faveur des agriculteurs étaient inscrites dans le projet de budget 2025 et dans celui de la sécurité sociale (PLFSS). Elles portaient sur l’abandon par l’exécutif du relèvement de la fiscalité sur le gazole agricole (le gel de cette hausse a néanmoins été reconduit dans l’attente de vote du budget), les retraites agricoles (prise en compte des 25 meilleures années), l’embauche de travailleurs saisonniers agricoles, l’exonération applicable aux jeunes agriculteurs, des allégements fiscaux pour la transmission des exploitations ou encore pour les éleveurs bovins…

Dans un communiqué le 31 décembre 2024, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de « faire aboutir » l’ensemble de ces mesures. Et qu’elles soient effectives dès l’adoption du budget.

Une loi d’orientation sans cesse repoussée

Promise depuis 2022, la loi d’orientation agricole, censée faciliter notamment le renouvellement des générations, devait être examinée au Sénat à partir du 14 janvier 2025. Une date fixée avant la censure du gouvernement, alors que la dissolution du mois de juin avait déjà entraîné plusieurs mois de retard.


 

Cet article est le 3415 ème sur le blog MRC 53 - le 495ème, catégorie AGRICULTURE et PAC

Article paru le 04 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Champ de maïs en juillet 2023 dans le Valenciennois

Champ de maïs en juillet 2023 dans le Valenciennois

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