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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 22:49

L’Europe exige toujours plus de concurrence

Dans son intervention en séance du Conseil national du MRC, ce 28 mars, Jean-Pierre Lettron (MRC 92) s’est référé au communiqué publié sur le site du MRC, concernant le projet de loi sur la Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité (NOME). Voici ce texte de Gérard Pierre, mon collègue chargé de l’environnement et de l’énergie. Energies Nantes G Pierre 290110 004

Non à la spéculation sur l’électricité

Le gouvernement présentera après les régionales un projet de loi sur la Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité (NOME). Ce projet de loi vise à répondre favorablement aux injonctions de la Commission Européenne pour établir en France un marché de l’électricité plus concurrentiel qu’il ne l’est actuellement.

Pour satisfaire l’Union Européenne, le gouvernement veut contraindre légalement l’opérateur historique à rétrocéder à des entreprises concurrentes une partie très importante de sa production à prix coûtant. Ainsi « Electricité De France est tenu de conclure des contrats de vente d’électricité, à des conditions représentatives des conditions économiques de production de l’électricité par ses centrales nucléaires situées sur le territoire national avec les fournisseurs d’électricité qui en font la demande. » Le volume global maximum pourra être de 120 térawattheures soit environ le quart de la production totale d’EDF.

Les prévisions faites par les services de l’Etat dans les études sur les coûts de référence montrent que la production de base dont le MWh est le moins cher est celle du nucléaire, dont la valeur varie de 30 à 55 € le MWh, suivant que l’on prend comme référence les centrales existantes ou le nouvel EPR. Cette proposition si elle était votée, donnerait aux bénéficiaires des contrats une manne financière considérable. Le MWh étant vendu au consommateur d’électricité en France de l’ordre de 78 €, c’est un cadeau de plus de 2 milliard d’€ par an que l’Etat s’apprête à faire aux compagnies privées concurrentes alors qu’elles n’auront fait aucun investissement. C’est également un marché concurrentiel purement artificiel qui attirera des traders français mais également étrangers qui seront séduits par des bénéfices qu’ils n’auront nullement l’intention d’investir dans des unités de production, et qui feront leur profit en revendant l’électricité achetée à bas coût en France pour la revendre principalement à l’étranger avec un bénéfice maximum. C’est surtout, pour EDF, une diminution de sa capacité financière à un moment où il doit faire de nombreux investissements pour assurer la transition énergétique imposée par la raréfaction des ressources pétrolières et gazières, l’augmentation de la consommation d’électrique, ainsi qu’à terme le renouvellement de ses centrales.

Ce projet, s’il était adopté dans sa forme actuelle ("Avant projet de loi de réforme du marché de l’électricité"), est très dangereux, car il remet en cause la capacité à satisfaire dans l’avenir les besoins énergétiques de notre pays et les conséquences sur les prix ne se feront pas attendre.

Voir aussi, ce 28 mars, sur le site du Figaro : Concurrence : EDF impose ses conditions


Depuis plusieurs semaines, toute la filière énergétique en France vit au rythme de l’avancée du projet de loi dédié à la nouvelle organisation du marché de l’électricité, dite loi Nome. Son objectif ? Encourager la concurrence, à travers la cession par EDF d’une quantité importante, et surtout à des prix attractifs, de son énergie d’origine nucléaire. La trajectoire vient brutalement de s’accélérer, puisque le texte vient d’être transmis au Conseil d’État.

Le dossier est crucial et cristallise bien des tensions. À peine arrivé à la tête d’EDF, son nouveau président, Henri Proglio, a d’ailleurs fait part de sa très vive opposition au projet de loi. Pas question pour lui que l’entreprise publique «subventionne» les autres opérateurs. Mais François Fillon, qui s’était engagé par écrit auprès de Bruxelles en faveur d’une concurrence accrue sur le marché français, a tenu bon.

Après l’examen par le Conseil d’État, le texte devrait être présenté en Conseil des ministres en avril, puis arriver devant le Parlement pour un vote avant l’été. Toutefois, la loi ne sera pas appliquée avant le 1erjanvier 2011: dans l’intervalle, des arrêtés viendront étayer le dispositif. EDF devra mettre à disposition de ses concurrents environ un quart de sa production d’origine nucléaire soit 20% de l’électricité produite en France. À quel prix? Toute la question est là.

Pour les fournisseurs alternatifs, ce prix doit absolument être compétitif, sous peine de rendre caduque la réforme. Autrement dit, cet «accès régulé à la base» que va permettre EDF doit, selon eux, correspondre à la part de la production nucléaire dans les prix réglementés de l’électricité. Celle-ci s’élève aujourd’hui à environ à 34euros le mégawattheure.

En revanche, d’après EDF, le prix retenu doit aussi intégrer les investissements nécessaires à l’entretien et au développement de son parc de centrales. Et par conséquent être fixé à un niveau plus élevé.

Après ses tout derniers échanges avec les pouvoirs publics, l’opérateur historique semble avoir été entendu. Le prix de cession pourrait être supérieur à 40euros le mégawattheure. Même si les discussions vont se poursuivre et si la loi n’établit que les grands principes de la réforme sans fixer précisément les prix, EDF s’en tire plutôt bien. Des experts ont déjà fait les calculs: à partir de 38euros le mégawattheure, la nouvelle organisation du marché de l’électricité s’avère profitable pour l’entreprise publique.

Cet article est le 51ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat énergies environnement

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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 23:29

Entre l’homme et la nature, à qui le dernier mot ?

 

Dans la nuit du 27 au 28 février, il s’est produit un phénomène météorologique extraordinaire, combinaison d’une forte tempête dénommée Xynthia, d’une marée et d’une dépression à l’ampleur exceptionnelle. Au-delà des prévisions de la météo nationale.

Marie Piquemal, le 2 mars dans Libération - voir «On ne va pas fuir à chaque tempête !» - rappelait les indications de Météo France :

«Tempête d'une ampleur et d'une intensité peu communes qui nécessite une vigilance particulière, même si cette tempête devrait être moins forte que celles de décembre 1999». Samedi, 16 heures, Météo France émettait un bulletin d'alerte, plaçant quatre départements en vigilance rouge: la Charente-Maritime, la Vendée, les Deux-Sèvres et la Vienne (…).

«Rester chez vous dans la mesure du possible»

En diffusant son alerte rouge samedi, l'institut météorologique rappelait les conseils de prudence et conséquences possibles, préétablis par le ministère de l'Intérieur. En l'occurrence : «Rangez les objets exposés au vent», «Restez chez vous dans la mesure du possible» «évitez toute activité extérieure», «des dégâts importants sont à attendre»...

Sauf que, souligne Béatrice Lagarde, sous-préfète des Sables-d'Olonne, interrogée par le Figaro, «le bulletin égrainait la liste habituelle des dangers sans mettre un accent particulier sur les risques d'inondations». Si l'alerte rouge portait sur les «vents violents», Météo France précisait bien un risque d'«élévation temporaire du niveau de la mer, pouvant submerger certaines parties littorales.»

«Personne ne pouvait prévoir une tempête de cette ampleur. Météo France a certes lancé l'alerte pour des vents violents et une mer agitée, mais on ne pouvait pas penser que les vagues allaient déplacer 800kg de rochers, et inonder des quartiers même pas classés en zone inondable», explique Serge Kubryk, maire de La Tranche-sur-Mer qui compte 2600 habitants l'hiver et 100 000 l'été.

«Il faut arrêter avec cette volonté de tout maîtriser»

Fallait-il évacuer les populations ? «On ne va pas fuir à chaque tempête ! Sinon, on ne vivrait pas au bord de la mer..., répond Louis Guérin, maire des Sables-d'Olonne. C'est le même raisonnement que de dire je ne prends pas la voiture parce qu'il y a 5000 morts sur les routes par an. Il faut arrêter avec cette volonté de tout maîtriser. On peut pas tout prévoir... Il n'y a que les Parisiens pour croire ça. Des vents à 120 km/h et une mer agitée comme samedi, cela arrive six fois par an !» Un brin agacé par cette controverse «qui n'a pas lieu d'être», il ajoute: «Cette tempête rappelle qu'il faut rester humble et modeste face aux éléments, face à la mer. L'heure n'est pas à la polémique, mais à la solidarité avec les familles des victimes.» (…)


La Faute-sur-Mer, assommée par la tragédie
(Ouest-France, Benoît Guérin, 2 mars)

Avec vingt-quatre morts, la petite commune vendéenne est celle qui a le plus souffert du passage de la tempête Xynthia. Piégés par les eaux, ses habitants prennent la mesure du cauchemar. « C'est comme une autre planète. » Rien à voir, en tout cas, avec les paysages habituels de La Faute-sur-Mer. Vingt-quatre heures après le passage de Xynthia, cette commune vendéenne est la principale victime de la tempête.

Coincée entre l'Atlantique, juste derrière la dune, et la capricieuse rivière du Lay, La Faute a été prise dans un étau. Piégée par la tempête d'un côté et une crue incontrôlée de l'autre. Vingt-quatre personnes y ont trouvé la mort. Vue du ciel, elle est devenue une gigantesque cuvette. À hauteur d'homme, c'est une cité meurtrie. Certains de ses quartiers ne sont accessibles qu'en bateau (…).

La Faute-sur-Mer et L’Aiguillon, victimes d'une urbanisation galopante (Le Monde, 2 mars)

Le développement des deux communes vendéennes a commencé dans les années 60 et s'est poursuivi à un rythme effréné depuis. L'urbanisation galopante de La Faute-sur-Mer et de L'Aiguillon-sur-Mer, les deux communes de Vendée les plus touchées par la tempête Xynthia, a commencé dans les années 1960 et s'est poursuivie à un rythme effréné jusque dans les années 1990 (…).

La mer, le risque (Le Monde, édito, 2 mars)  

Après la tempête qui a ravagé les côtes de Charente-Maritime et de Vendée, causé la mort d'au moins 51 personnes et provoqué des dégâts considérables, le temps est évidemment au deuil et à la solidarité. Pas aux "polémiques inutiles", comme l'a recommandé le chef de l'Etat. Restons-en donc aux questions utiles : ce drame est-il "incompréhensible", selon le mot de M. Sarkozy ? Etait-il prévisible ? Pouvait-on le prévenir ?

 

Chaque désastre naturel - de Vaison-la-Romaine, en 1992, à Sommières, en 2002, en passant par la baie de Somme en 2001 - est déclenché par une conjonction exceptionnelle de phénomènes climatiques : en l'occurrence, des pluies très abondantes, des vents violents et l'élévation extraordinaire du niveau de la mer due à de très fortes marées. Comme à chaque fois, il y a là une part d'imprévisible.

 

Mais la fatalité n'explique pas tout. Les risques pris par l'homme sont évidents. En dépit de la loi Barnier de 1995, qui instaure les "plans de prévention des risques", théoriquement obligatoires et contraignants pour les plans locaux d'urbanisme, 7 600 communes seulement les ont mis en oeuvre sur les 12 000 qui devraient y être assujetties.

 

Pour une raison simple, sinon acceptable : cédant à la pression de l'urbanisation, en particulier sur le littoral, de nombreux maires continuent de laisser construire dans des zones dangereuses. Entre 1999 et 2006, ce sont ainsi près de 10 0000 logements qui ont été bâtis en zones inondables sur l'ensemble du territoire. C'est le cas, notamment, à La Faute-sur-Mer où le conseil municipal bataille depuis des années avec le préfet de Vendée pour retarder la mise en place d'un plan de prévention du risque inondation. Avant de "durcir les règles", comme l'a évoqué la secrétaire d'Etat à l'écologie, Chantal Jouanno, il serait déjà bon de les faire appliquer.

 

De même pour les digues qui protègent des zones inondables, et dont M. Sarkozy a annoncé un plan de renforcement. Or, les 1 000 km de digues "à risques" sont parfaitement répertoriés ; en Vendée, la direction départementale de l'équipement avait alerté, à l'automne 2007, sur la fragilité de celles qui étaient censées protéger les deux communes les plus touchées par la tempête. Là encore, le risque était connu. Là encore, il a été occulté, comme si l'on voulait écarter la perspective du pire, et se persuader que les catastrophes n'arrivent qu'aux autres. Pas de polémiques inutiles, donc. Mais il faudra bien qu'après le temps de la solidarité, vienne celui des responsabilités.

Voir aussi :

- L'interview de Jean-François Fountaine, vice-président de la région Poitou-Charentes sur  lesechos.fr/interview (1er mars) ACR PCPL 231009 039


- En France, la gestion des digues est un véritable casse-tête
(Le Monde, 3 mars)


- Quand Sarkozy voulait assouplir la loi Littoral NouvelObs.com(2 mars)
 


- France Nature Environnement
 : Xynthia, le naufrage de la loi ordinaire (2 mars)

- Journal de TF1
 : Défilé funèbre APL-EMB au salon de l'agriculture le 1° Mars 2010 (spécial tempête)


Vue de l'atelier de production nautique Fountaine-Pajot
à La Rochelle, octobre 2009


Cet article est le 50ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat énergies environnement

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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 16:30

 

On ne devra pas se passer de l’énergie nucléaire

 

Quelles énergies pour demain ? Pourra-t-on se passer du nucléaire ? Invité par Bruno Chevalier et Christine Meyer (MRC 44), Gérard Pierre a répondu à ces questions le 29 janvier à Nantes (voir MRC 44 : les énergies de demain, en débat le 29 janvier 2010 à Nantes - 23 janvier 2010). 

Energies Nantes G Pierre 290110 004Gérard Pierre
est professeur émérite de physique à l’université de Bourgogne, président de l’association « Sauvons Le Climat Bourgogne » et secrétaire national du MRC, chargé de l’énergie et de l’environnement. Son exposé prenait appui sur un montage de diapositives (voir http://icb.u-bourgogne.fr/SFPBFC/Documents/Nantes.pdf).

 

Le but était de faire le tour de ce qui existe en matière d’énergies (c’était l’objet de du précédent article - voir MRC 44 Nantes : Gérard Pierre a présenté les énergies disponibles), avant de se prononcer sur celles qui répondront le mieux aux besoins et aux conditions de demain, la plus importante étant la réduction de l’émission des gaz à effet de serre.

 

Dans ces articles, je reprends l’essentiel des diapositives projetées à l’écran. L’objectif de diviser par deux en 30 ans l’utilisation d’énergies fossiles est pris en compte.

 

Quelles énergies pour demain ?

Pourra-t-on se passer du nucléaire ?

 

Evolution (%) de la consommation mondiale d’énergie

 

                                                     2006                2036

Fossile                                             80                      40

Hydraulique                                        6

Biomasse                                          6                     }160

 Nucléaire                                          6

Solaire, éolien                                    2

 

Total                                            100                      200

 

Monde 2006                France 2006

 

Fossile                                            80                              36

Hydraulique                                       6                                5

Biomasse                                          6                               4

Nucléaire                                                                        55

 

Total                                             100                            100

 

Evolution des gaz à effet de serre par habitant

 

Pays                                    Tonne de carbone        Rang

 

Qatar                                              18,5                       1er

USA                                                 6,6                       6

Allemagne                                        3,2                      27

France                                              2,3                     54

Chine                                                1,1                     97

Inde                                                  0,5                   140

 

Emission de gaz à effet de serre pour produire de l’électricité

 

Dans le monde                        46 %

En France                               Entre 10 et 20 %, suivant les rigueurs de l’hiver

 

Estimation de la durée des réserves

 

Combustible                                Type d’énergie                 Durée des Réserves

 

Pétrole, Gaz                            Combustion chimique         Des dizaines d’années

 

Charbon                                  Combustion chimique         Des centaines d’années

 

Nucléaire Classique 235U       Fission                                Des dizaines d’années

Nucléaire Surgénérateur          Fission                               Des milliers d’années

Nucléaire                                  Fusion                                Des milliards d’années

« Renouvelables »                   Solaire                                Des milliards d’années

 

Quelles énergies utiliserons-nous demain ?

 

  • Le plus simple, c’est le charbon. Faire du pétrole à partir du charbon, c’est rentable à partir de 100 ou 150 $ le baril. Si on est capable de séquestrer et de stocker le CO2 produit, c’est une solution pour 100 à 200 ans.

Le nucléaire (fission ou fusion) à condition que les citoyens l'acceptent, c’est une solution pour plusieurs centaines d’années.

La biomasse, les biocarburants de seconde génération pourront être une solution au moins partielle.

Le solaire thermique ou même électrique dans les régions non reliées à un réseau électrique.

• ….

 

Conclusions

 

• Développer les énergies renouvelables.

• Développer les économies d’énergie et l’efficacité énergétique.

• Développer l’utilisation et la recherche nucléaire : EPR, Régénération, Surgénération, Exploitation des systèmes sous critiques, ITER, Laser Méga Joules…

 

La priorité des priorités doit être la diminution des rejets des gaz à effet de serre.

 

 Cet article est le 49ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat et énergies

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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 15:00

Le charbon reste la source d’énergie la plus répandue

 

Invité par Bruno Chevalier et Christine Meyer (MRC 44), Gérard Pierre est intervenu le 29 janvier à Nantes sur la question des énergies que nous utiliserons demain (voir MRC 44 : les énergies de demain, en débat le 29 janvier 2010 à Nantes - 23 janvier 2010).

 

Energies Nantes G Pierre 290110 004


Gérard Pierre est professeur émérite de physique à l’université de Bourgogne,
président de l’association « Sauvons Le Climat Bourgogne »
et secrétaire national du MRC, chargé de l’énergie et de l’environnement.

Son exposé prenait appui sur un montage de diapositives (voir http://icb.u-bourgogne.fr/SFPBFC/Documents/Nantes.pdf).

 



Le but était de faire le tour de ce qui existe en matière d’énergies
(c’est l’objet de ce premier article), avant de se prononcer sur celles qui répondront le mieux aux besoins et aux conditions de demain (article suivant). Dans ces articles, je reprends l’essentiel des diapositives projetées à l’écran.  



Interactions fondamentales
  

INTERACTION FORTE et INTERACTION FAIBLE

INTERACTION ELECTROMAGNETIQUE

INTERACTION GRAVITATIONNELLE

 

Quelques ordres de grandeur

 

Il est d’usage d’utiliser comme unité le Tep : Tonne Equivalent Pétrole.

– 1000 m3 de gaz naturel => 1,18 Tep

– 1 tonne d’hydrogène => 2,727 Tep

– 1 tonne de charbon => 0,659 Tep

– 1 gramme d'uranium => 1,88 Tep

– 1 gramme de deutérium => 5,68 Tep

 

Pour produire 1GW pendant un an, il faut :

 

Photovoltaïque                                     100 kilomètres carrés

Eolien                                                  5600 éoliennes en mer

Charbon                                               2 600 000 tonnes

Pétrole                                                 1 800 000 tonnes

Fission nucléaire                                    25 tonnes d’uranium

Fusion thermonucléaire                          0,1 tonne de deutérium et 0,15 tonne de tritium

 

Réserves énergétiques mondiales

 

§ Energies fossiles : Charbon, Gaz, Pétrole.

 

§ Energies renouvelables : Hydraulique, Eolienne, Solaire (thermo-solaire, électro-solaire), Géothermique (pompes à chaleur, géothermie à haute température), Biomasse…

 

§ Energie nucléaire : Fission, Fusion

 

Réserves énergétiques fossiles - dont l’utilisation est responsable de l’augmentation de l’effet de serre (Interaction électromagnétique) - dans le monde :

 

Pétrole : essentiellement le Moyen-Orient, et secondairement, l’Afrique et l’Amérique du Sud.

Gaz : essentiellement la Russie et sa périphérie ex-soviétique, ainsi que le Moyen-Orient.

Charbon : essentiellement l’Amérique du Nord, l’Europe du Nord-ouest, La Russie et sa périphérie, l’Extrême-Orient et l’Océanie, l’Afrique.

Pétrole et gaz : les réserves sont concentrées dans peu de régions du monde.

Charbon : les réserves sont disséminées sur tous les continents.

 

Estimation de la durée des réserves énergétiques fossiles

 

                                                                       Pétrole      Gaz        Charbon

 

Avec la consommation actuelle                     50 ans       65 ans     260 ans

 

Avec l’augmentation de la consommation     30 ans      40 ans         ?

 

Consommation mondiale de pétrole (%) en 1973 et en 2002

 

                                              1973              2002

 

Amérique du Nord                32 2%           27,8%

Europe occidentale               26,8%           19,4%

Japon                                      9,6%               6,8%

Reste du monde                    31,4%            46,0%

 

Production (nette) de l’électricité en Allemagne (2006, 595 TWh)

 

Production d’origine thermique : 380 TWh    (64%) en augmentation entre 1996 et 2006

Production d’origine nucléaire :  159    «       (27%) stable

Production d’origine éolienne :     31    «       (5%) en augmentation

Production d’origine hydraulique :26    «       (4%) stable

 

Le plus grand parc éolien du monde

Puissance installée 22 250 MW pour un coût d’environ 33 M€, soit l’équivalent de 13,9 EPR qui eux coûteraient 45 M€, mais dont la production d’électricité serait 3 ou 4 fois plus grande que celle du parc éolien.

 

Energie nucléaire (interaction forte, interaction faible)

 

Fission : filière classique (fission de l’uranium, plutonium...)

Fusion : fusion de l’hydrogène (dans les étoiles), fusion du deutérium (naines brunes), fusion d’un noyau de deutérium et d’un noyau de tritium.

 

Historique de la fission

 

1932           Chadwick                                              Neutron

1935           Joliot-Curie                                            Radioactivité artificielle

1938           Fermi, Hahn et Strassmann                  Réalisation des premières fissions artificielles

1939          Joliot-Curie                                             Prise de brevets

1942          Fermi                                                      Premières expériences

 

Applications :

Militaires (Oppenheimer - bombe atomique en 1945)

Civiles (Fermi, Joliot-Curie, pile atomique, puis réacteur)

En France : Création du CEA - Applications civiles puis militaire…

 

Produits de la fission

 

Ce sont les déchets nucléaires :

• Résidus de la combustion de l’235U (uranium) - Période courte : 90Sr (Strontium) et 137Cs (Césium) - Période longue : 129I (Iode) et 135Cs (Césium)

• Transmutation de l’238U (uranium) en plutonium

 

Loi Bataille : stockage des déchets nucléaires

 

1. Recherche sur la séparation et la transmutation des éléments radioactifs à longue vie.

2. Conditionnement pour l’entreposage temporaire en surface.

3. Etude des procédés de conditionnement et de stockage réversible de longue durée, afin d’éviter toute dispersion de matériaux radioactifs.

 

Réserves mondiales (prouvées) d’uranium (en milliers de tonnes, début 2001, total monde 2516,1 milliers de tonnes - hors Chili et Chine) : Australie (667), Kazakhstan (432), Canada (314), Afrique du Sud (231), Brésil (162), Namibie (144), Russie (138), USA (104), Ouzbékistan (90), Mongolie (61), Niger (29), Algérie (26), France (12) …

 

Evolution de la production d’électricité en France

 

De 40 TWh en 1950 à 500 TWh en 2000.

En 1970, sur 140 TWh, 90 étaient d’origine fossile, 40 d’origine hydraulique et 10 d’origine nucléaire.

En 2000, sur 500 TWh, 40 étaient d’origine fossile, 80 d’origine hydraulique et 380 d’origine nucléaire.

 

Fusion contrôlée

 

1920 :    Aston et Eddington (Britanniques) -                    Compréhension du fonctionnement du soleil

1946 : Thomson et Blackman (Britanniques) -                  Dépôt d’un brevet. Pas de réalisation

1968 : Les soviétiques obtiennent 10 millions de degrés  TOKAMAK*

Après 1968 : France, Japon, USA, Europe, Cadarache    Développement des TOKAMAK

 

*TOKAMAK = TOroidalnaya KAmerac MAgnitinjni Katuskhani : Chambre à vide toroïdale et bobine magnétique.

 

Fusion : le projet Iter (voir Le projet de réacteur à fusion thermonucléaire ITER Cadarache).

 

Cet article est le 48ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat et énergies

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 23:35

La voie énergétique française de gauche est à construire

 

Le-Kremlin-Bicetre-CN-22-03-09-014.jpgA partir d’une idée de Christine Meyer, conseillère municipale de Nantes et candidate MRC sur la liste conduite par Jacques Auxiette aux prochaines élections régionales en Pays de la Loire, Bruno Chevalier et le MRC 44 invitent à une réunion publique et au débat qui suivra la présentation qui sera faite par mon collègue secrétaire national MRC, Gérard Pierre.

 

Le thème choisi est d’une extrême importance : les énergies pour demain.

 

Le lieu : salle Bretagne à Nantes vendredi 29 janvier à 20h30.

 

Voir Quelles Energies pour Demain ??

 

Sur le blog du MRC44 - Mouvement Républicain et Citoyen.

 

A noter, deux articles qui aideront à préparer cette réunion :

 

MRC : la 3ème voie, réaliste, pour une politique énergétique de l'UE - 5 septembre 2008

 

Exposé de Gérard Pierre sur les énergies - rencontre CIVIQ 26 10 06 St-Berthevin - 21 avril 2007

 

Cet article est le 47ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat et énergies

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 20:23

Rapprocher science et politique pour gérer la cité

 

L’échec de Copenhague était programmé, car ce sommet sur le climat n’avait pas été préparé sur des bases réalistes (voir Conférence mondiale sur le climat : nouvelle jeunesse du capitalisme - 10 décembre 2009).

 

L’enjeu de Copenhague était énorme, pour deux petites semaines de faux débats dans une enceinte inadaptée. Le réchauffement de la planète, la montée des eaux, la fonte des pôles, la disparition des espèces, autant de problèmes étudiés par les scientifiques.

 

Les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sont remarquables, mais ce n’est pas le domaine de prédilection des chefs d’Etat, habitués à évoluer sur le terrain des relations humaines.

 

Comment ces deux mondes, le scientifique et le politique, pourraient-ils mieux coopérer, à tous les niveaux de la vie publique, en commençant par la gestion locale de la cité ? C’est la voie proposée par le philosophe Michel Serres dans l’entretien qu’il a accordé sur le site du quotidien Le Monde (voir l’article paru ce 21 décembre sous le titre Michel Serres : "On a oublié d'inviter la Terre à la conférence sur le climat").

 

L’échec de Copenhague est explicable. Le site Rue89 (Laurent Mauriac) s’y est essayé le 19 décembre. Voir Cinq raisons pour l'échec du sommet de Copenhague.

 

La France a jugé l’ONU responsable de l’échec. Est-ce bien raisonnable de la part du président Sarkozy et de ses ministres, de s’en prendre à cette instance qui, au moins, contrairement au G 20 ou à tous les G du monde, est légitime, puisqu’elle intègre toutes les nations du monde ?

 

Nicolas Sarkozy a déclaré dès la fin de Copenhague que le système des Nations Unies était « à bout de souffle » ; l'UMP lui a emboîté le pas samedi en décrétant le processus de décisions de l'ONU « en bout de course ». Possible, mais avant de signer l'acte de décès, par quoi remplacer le système de gouvernance mondiale mis en place à la fin de la deuxième guerre mondiale, et qui est encore aujourd'hui la seule instance de légitimité globale ?

 

Lire la suite de l’article de Pierre Haski, dirigeant de Rue89, publié le 20 décembre sur son site : Après l'échec de Copenhague : faut-il supprimer l'ONU ?

 

Le discours du président Sarkozy à Copenhague n’a pas produit l’effet escompté. Peut-être parce qu’il se situe clairement parmi les dirigeants du monde capitaliste. Dans cette enceinte, tous les pays étaient représentés, y compris les plus pauvres, qui applaudissent le président du Venezuela, Hugo Chavez, quand il met en cause le système capitaliste et les inégalités qu’il génère.

 

C’est un plaisir de voir et entendre la vidéo insérée dans l’article publié sur le site de Contre Info, ce 21 décembre, ou de lire le texte de son discours, qui ne manque pas de sel. Voir Hugo Chavez : lutter contre le changement climatique et les inégalités.

 

« Construisons un ordre économique et social plus juste et équitable. Eradiquons la pauvreté. Stoppons immédiatement les niveaux élevés d’émission de gaz, freinons la dégradation environnementale et évitons la grande catastrophe du changement climatique. Adhérons au noble objectif d’être tous plus libres et solidaires ! »

S’exprimant devant les délégués réunis à Copenhague, Hugo Chavez a lancé un vibrant plaidoyer contre les inégalités et un modèle économique d’accumulation illimitée, citant l’ouvrage d’Hervé Kempf « Les riches détruisent la planète » et faisant sienne l’interrogation du théologien de la libération Leonardo Boff : « une Terre finie peut-elle supporter un projet infini ? »   Lire....

 

Lire aussi

Copenhague : ultime rappel des scientifiques avant le sommet

 

Les discussions préparatoires de Copenhague échouent après la révolte africaine contre les pays riches

 

Sommet de Copenhague : les USA refusent de négocier sur la base du protocole de Kyoto

Et le point de vue d’ATTAC (19 décembre) Copenhague ou le fardeau légué par les riches.

 

Cet article est le 46ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat et énergies

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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 19:05

Ne pas entraver le libre-échange et la concurrence

Des représentants de tous les pays du monde se réunissent à Copenhague (Danemark) du 7 au 18 décembre, dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, avec un objectif prioritaire : éviter que, d’ici à 2050, la température moyenne de la planète augmente de plus de deux degrés.

Lire la suite de ce texte, signé Ignacio Ramonet, sur le site de Mémoire des luttes (9 décembre) : Alerte, danger immédiat.

 

Un bon exercice pédagogique, également, sur le site Rue89 (Sophie Verney-Caillat, 7 décembre) : Cinq clés pour comprendre les enjeux de Copenhague.

 

Un appel pour la conférence de Copenhague a été lancé par les ONG. Voir Copenhague-2009.

 

Le PS n’est pas en reste (Le Monde, 2 décembre) : A Copenhague, il faut inventer la solidarité écologique du XXIe siècle, par Martine Aubry

 

Mais ce sont de belles paroles, dépourvues de tout esprit critique. Le réalisme est du côté de Aurélien Bernier, secrétaire national du Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP), auteur du livre « Le climat, otage de la finance », 2008, Mille-et-une-nuits, qui a publié cette tribune dans le n° 188 de L’Humanité Dimanche et, le 7 décembre, sur le site www.legrandsoir.info.

 

Copenhague : le sommet du "Capitalisme Vert"

 

Plus la conférence de Copenhague approche, plus il semble évident qu’il s’agira d’un échec. Rien d’étonnant à cela, puisque la communauté internationale s’est enfermée dès le protocole de Kyoto dans des mécanismes inefficaces et dangereux, et refuse obstinément d’en sortir. Mais certains mouvements contestataires portent également une part de responsabilité pour ne pas avoir posé les véritables termes des débats.

Depuis les années 1970, toutes les négociations internationales sur l’environnement obéissent à une loi fondamentale : aucune mesure adoptée ne doit entraver le commerce mondial et la concurrence. Pour cette raison, les objectifs de réduction des gaz à effet de serre adoptés en 1997 par les pays développés à Kyoto sont dérisoires : 5,2% d’ici fin 2012 par rapport à l’année de référence 1990. Or, pour contenir le changement climatique dans des limites supportables, il faudrait diviser par deux les rejets mondiaux avant 2050.

Rideau de fumée

L’effondrement des économies d’Europe de l’Est permettra peut-être d’atteindre l’objectif de Kyoto. Mais ce résultat est un véritable rideau de fumée. En effet, les émissions des pays riches sur la période ont progressé de 12,8%. Surtout, les émissions mondiales, pays émergents inclus, ont bondi d’au moins 25% entre 1997 et 2006.

Logique, puisque les pays occidentaux sont en phase de désindustrialisation, la production étant déplacée dans les pays à bas coût de main d’œuvre et sans réglementation environnementale grâce aux politiques de libre-échange de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l’Union européenne.

Pour faire semblant d’agir, les États ont décidé à Kyoto de créer un marché des droits à polluer pour contrôler les gaz à effet de serre. Ils ont donc donné aux entreprises des quotas d’émission comme on donne des quotas de pêche, et ouvert une Bourse du carbone où ces quotas peuvent s’acheter et se vendre.

Les acteurs de la finance se sont précipités sur ce nouveau marché porteur, et y spéculent honteusement. En quelques années, les fonds d’investissement spécialisés dans le commerce des droits à polluer se sont multipliés, les marchés à terme ont gonflé, et des produits dérivés sont apparus, reproduisant presque à l’identique le scénario qui a conduit à la crise de septembre 2008 sur le marché des « subprimes ».

Le bilan de Kyoto est déplorable

Le bilan de Kyoto a beau être déplorable, les négociations en cours s’inscrivent dans l’exacte continuité. Le marché du carbone sera conforté, puisqu’on y intègrera progressivement la gestion des forêts, l’agriculture, le transport... Il est tout simplement amené à devenir d’ici trois ou quatre ans le premier marché au monde ! Les prochains objectifs chiffrés de réduction font couler beaucoup d’encre, mais tout indique qu’ils seront bien en deçà du nécessaire. De toute façon, la contrainte juridique qui découle de ce type d’accords est inexistante puisqu’il n’est prévu aucune sanction pour les États qui ne tiendraient pas leurs engagements.

Les gouvernements continueront par contre à promouvoir le « capitalisme vert », c’est-à-dire à servir sur un plateau les profits des technologies faiblement émettrices de carbone aux grandes multinationales. Areva, Suez ou Veolia mettent la main sur les énergies renouvelables. Total ou General Electric testent l’enfouissement du dioxyde de carbone dans d’anciens puits de pétrole ou d’anciens gisements de gaz, largement soutenus par les aides publiques. Grâce à la crise environnementale, le capitalisme est en train de vivre une seconde jeunesse. Et rien de tel que l’argument du climat pour faire tout accepter au public, sans le moindre débat de fond.

Ambiguïtés des mouvements écologistes et altermondialistes

Malheureusement, les mouvements écologistes et altermondialistes iront à Copenhague avec des mots d’ordre vagues. Ils réclameront des engagements de réduction des gaz à effet de serre élevés et des transferts de fonds vers les pays pauvres pour l’adaptation aux modifications du climat. De bonnes intentions, mais qui oublient l’enjeu majeur : celui du libre-échange et de son corollaire, le productivisme. Que personne ne fasse le lien entre les négociations de l’OMC, qui étendent la mondialisation néolibérale, et celles sur le climat, qui préservent les acquis du libre-échange, est tout à fait regrettable.

Pourtant, dix ans après le contre-sommet altermondialiste de Seattle, l’occasion est belle de dépasser le procès de la mondialisation pour énoncer des revendications concrètes et radicales.

-          D’une part, il faut absolument fermer la Bourse du carbone, qui nous prépare le prochain krach financier et privatise de façon scandaleuse les ressources naturelles.

-          D’autre part, il faut réguler le commerce international en créant des normes, des interdictions, des taxes aux frontières basées sur des critères sociaux et environnementaux.

-          Enfin, pour ne pas pénaliser les populations des pays à bas coût de main d’œuvre, cette régulation doit s’accompagner de mesures exemplaires de solidarité internationale : annulation de la dette, reconnaissance et remboursement de la dette écologique par les pays du Nord, création d’un statut de réfugié climatique.

Voilà le premier pas à faire pour casser le chantage aux délocalisations pratiqué par les grandes firmes, amorcer une relocalisation et une mutation écologique de l’économie et, au final, imposer une sérieuse redistribution des richesses. Bien sûr, l’OMC et l’Union européenne condamneront ces initiatives. Il faudra donc passer outre.

Cet article est le 45ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat et énergies

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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 22:49

Une taxe carbone pour satisfaire les écologistes

 

 

Conférence des experts (économistes, industriels, syndicalistes et responsables associatifs), réunie début juillet, puis table ronde (une quinzaine de personnes, élus, économistes, patrons et syndicats), sous la présidence prestigieuse de l’ancien premier ministre (et pas vraiment ami…) de François Mitterrand, quoi de mieux pour préparer les Français à une décision impopulaire.

 

Michel Rocard est mis à contribution par le président de la République, ce qui le ravit. Il se rend utile, peu importe si celui qui est à la tête de l’Etat se sert de lui. Cela lui importe peu parce que, en réalité, en matière de climat et d’énergie, Sarkozy et Borloo font la politique de Hulot et de Cohn-Bendit, ce qui convient parfaitement à Rocard.

 

Taxe carbone ou Contribution Climat Energie ? Le rapport  parle de la CCE. Revue de presse.


Le Monde
, 28 juillet : Tout ce qu'il faut savoir sur le projet de taxe carbone et Editorial du "Monde" : Impôt vert.


Libération
, 28 juillet : Taxe carbone: ce que propose concrètement le rapport Rocard et Le rapport Rocard sur la contribution climat-énergie.


Rue89
, 26 et 27 juillet : Tout ce qu'il faut savoir sur la taxe carboneet Taxe carbone : Rocard calme le jeu, Cohn-Bendit s'enflamme.

 

L’humanité, 27 juillet : Un "hold up fiscal sur le mode de la vignette"et le point de vue d’Yves Dimicoli dans l’édition à paraître demain, sous le titre « Un impôt de plus sur la consommation ! ».

 

Les Echos, 28 juillet : Rocard présente sa taxe carbone, déjà critiquée.  

 

Le Monde avec l’agence Reuters, 28 juillet : après réception du rapport, les ministres Borloo et Lagarde, dans un communiqué, « rappellent que la loi programme de mise en oeuvre du "Grenelle de l'Environnement" prévoit une compensation stricte de la CCE par une baisse des prélèvements obligatoires ».

 

Jean-Louis Borloo a cependant laissé entendre que les modalités de cette compensation n'étaient pas encore arrêtées. "Sur le principe d'une contribution climat-énergie, il y a consensus sous conditions", a-t-il dit à des journalistes.

 

"Ces conditions, c'est la progressivité et la visibilité et que ce soit équitable, et que donc les compensations aux ménages soient à 100%", a ajouté le ministre de l'Ecologie. "Certains pourront avoir plus ou moins que d'autres (...) et pour les entreprises, c'est la même chose."

 

De même, Jean-Louis Borloo a laissé entendre que le montant initial de la CCE pourrait être inférieur aux 32 euros proposés par Michel Rocard. Le produit annuel de cette contribution pourrait aussi bien être deux ou quatre milliards d'euros que huit ou neuf milliards, a-t-il ainsi dit.

A noter, par ailleurs, la réflexion de Patrick Trannoy (MRC), dans sa Lettre électronique de Demain la Gauche (21 juillet) : TAxe CArbone : TA CA la subir ou peut-on en débattre ?!

 Cet article est le 44ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat et énergies

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12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 18:20

Ne pas confondre besoins et désirs solvables

 

Depuis plusieurs mois, je n’ai pas trouvé l’opportunité d’aborder les questions énergétiques. Lacune que je rattrape ce 12 mai en évoquant le livre de Jean-Marc Jancovici, qui donne un délai de trois ans pour sauver le monde.

 

Je signale un article paru sur le site du quotidien Le Monde, le 21 avril, sous le titre Les antinucléaires ont-ils perdu la bataille de l'opinion ? J’avais constaté une évolution sur ce point, qui ne peut que faire plaisir aux membres du collectif Sauvons le climat, mais je me garderai bien de conclure que l’énergie nucléaire est bien acceptée en France et dans le monde.

 

Elle est mieux acceptée parce qu’elle apparaît comme une moins mauvaise solution, dans la mesure où il faut diminuer la consommation des énergies fossiles, en raison des gaz à effet de serre, et parce que les énergies renouvelables ne  peuvent répondre à tous les besoins, même si la consommation énergétique était freinée, comme il faut le souhaiter (voir sur ce blog MRC : la 3ème voie, réaliste, pour une politique énergétique de l'UE - 5 septembre 2008).

 

Pour introduire la lecture du livre de Jean-Marc Jancovici, je conseille l’article paru le 11 mai sur le site Rue89, sous la signature de Sophie Verney-Caillat (extrait) :

 

Jean-Marc Jancovici : « On vit à crédit écologique »

Dans « C'est maintenant ! Trois ans pour sauver le monde », Jean-Marc Jancovici nous force à voir une vérité qui dérange : notre économie vit comme si l'énergie était infinie et bon marché. Continuer à l'ignorer, c'est aller au-devant d'un chaos certain. Entretien.

Jean-Marc Jancovici est le « monsieur crise énergétique » de Nicolas Hulot, dont il avait contribué au pacte écologique. C'est à ce titre qu'il a participé au Grenelle de l'Environnement dans le groupe « changement climatique ». Cet ingénieur polytechnicien partage aussi son temps entre l'enseignement, l'écriture, et sa société de conseil en réduction d'impact climatique pour les entreprises, Carbone 4 (fondée avec son co-auteur l'économiste Alain Grandjean). Il a aussi créé les outils permettant de faire son bilan carbone personnel.

Au fil de ses conférences, sur un ton jovial et spirituel, à la limite du moqueur, il répète que ce qu'il avance est « juste destiné à sauver la planète ». Pourquoi ? C'est très logique :

« Le prix de l'énergie conditionne la transformation du monde. Et si on n'a plus d'énergie abondante à un prix faible, l'économie freine. Or le prix du pétrole a été multiplié par dix entre 2000 et 2008. On l'avait tragiquement oublié. »(…)

  Cet article est le 43ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat et énergies

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6 décembre 2008 6 06 /12 /décembre /2008 17:21

Un plan climat européen montrerait le bon exemple

 

Le groupe AFLEC* de St-Berthevin, en visite à Bruxelles les 3 et 4 décembre, afin de mieux connaître le fonctionnement des institutions européennes, était admis à pénétrer dans l’hémicycle du Parlement européen jeudi 4, entre 9h30 et 10h. Les députés débattaient en séance plénière du « paquet énergie-climat » proposé par la Commission européenne, en vue d’un accord des 27 chefs d’Etat et de gouvernement, lors du Conseil européen, les 11 et 12 décembre à Bruxelles.

 

Le ministre Jean-Louis Borloo était présent, la France assurant la présidence de l’Union européenne pendant ce semestre qui s’achève à la fin 2008. J’ai trouvé un site de presse qui évoque ce débat. C’est celui de La Tribune, en lien avec EurActiv.fr. Cet article, paru le 5 décembre, décrit les différences d’approche entre les groupes de pays européens (lire aussi sur le Site d'EurActiv.fr).

 

"Paquet énergie-climat" : le parlement européen craint de ne pas être entendu

 

Plusieurs députés européens sont montés au créneau, lors de la session plénière du 4 décembre à Bruxelles, pour protester contre une prise en compte insuffisante des avis de leur assemblée dans les négociations sur le paquet énergie-climat.

 

Au cours du débat en plénière du Parlement européen sur l’état des négociations du paquet énergie-climat, le ministre français de l’Environnement, Jean-Louis Borloo, a fait face aux reproches de nombreux eurodéputés quant à la prise en compte de leur avis dans les négociations du paquet énergie-climat.

 

«Le travail fourni sur le fond est bien ici, au Parlement européen», a lancé le président du Parti socialiste européen (PSE), Martin Schulz. «La décision du Conseil n’est pas la plus intelligente», a-t-il poursuivi, fustigeant une réunion tardive des chefs d’Etat et de gouvernement, les 11 et 12 décembre à Bruxelles. «Nous ne signerons pas d’accord si vous mettez le Parlement européen devant un fait accompli. Toutes les négociations doivent se faire en trilogue», a confirmé la Britannique Avril Doyle (PPE-DE), rapporteur de la directive sur le système d'échange de quotas d'émissions (ETS).

 

«Jamais le Parlement européen n’a pu se prononcer en plénière sur le paquet», a pour sa part déploré le socialiste luxembourgeois Robert Goebbels. «C’est inacceptable!», a-t-il dénoncé. Il a réclamé un accord «dans la transparence démocratique»: «une politique climatique ambitieuse ne peut pas se décider derrière des portes closes et à l’insu des citoyens».

 

Rapporteur de la directive sur la réduction des émissions de CO2 dans l’industrie automobile, un texte bouclé quelques jours auparavant (EurActiv.fr, 03/12/08), l’Italien Guido Sacconi (PSE) s’est félicité de l’aboutissement des négociations dans ce domaine. «J’ai pensé qu’il fallait clore ce dossier avant le Conseil européen, afin que personne ne puisse y toucher.»

 

«Pas de déni démocratique»

Dans le même sens, le Britannique Martin Callanan (PPE-DE), qui participe aux trilogues entre Conseil, Parlement et Commission, s’est plaint d’avoir reçu des documents de 60 pages venant de la Présidence seulement une heure avant de commencer les négociations. «Ce n’est pas une bonne façon de procéder, a-t-il dit au ministre français. Il est important que toute cette législation, très technique, soit étudiée de près.»

 

«Il n’y a pas de déni démocratique», a répondu Jean-Louis Borloo, qui a invoqué une nécessaire accélération du calendrier pour parvenir aux objectifs fixés par les échéances de Poznan et de Copenhague (2009), et donc la nécessité d'un accord en première lecture. Il s’exprimait dans l’enceinte du PE avant de rejoindre ses homologues pour un conseil des ministres européens de l’Environnement.

 

Les parlementaires européens devaient à l'origine voter sur le texte à la session plénière de fin décembre. Sous la pression de la délégation allemande, soudée pour limiter l'impact de la législation sur le climat sur son industrie, le vote avait été avancé au 4 décembre. Le Parlement européen ayant des positions plus "vertes" que le Conseil, un vote des députés avant le Conseil européen des 11 et 12 décembre rendait un accord en première lecture difficile. La Présidence française a donc réussi à faire à nouveau modifier la date de la décision du PE. Le vote aura finalement lieu le 17 décembre (EurActiv.fr, 25/11/2008).

 

«Trois blocs de pays»

Quoiqu’il en soit, certains députés participent, depuis plusieurs semaines, aux trilogues entre Commission européenne, Parlement européen et Conseil, afin de trouver un accord sur le texte. La veille du débat, la dernière réunion de ce type s’était terminée à 2h du matin. Trois réunions devraient encore se tenir d’ici le Conseil européen des 11 et 12 décembre. Enfin, des représentants du Conseil, de la Commission et du Parlement se réuniront une dernière fois en trilogue avant la plénière.

 

Devant le Parlement, Jean-Louis Borloo a reconnu que la directive sur le système communautaire d’échange de quotas de CO2, dite «ETS», constituait le point le plus difficile des négociations. «Il y a trois grands blocs de pays, a-t-il expliqué :

 

- «Les Pays baltes, qui se sont attelés à démonter les centrales nucléaires», et qui sont sur une «île énergétique». «Eux mettent en avant des problèmes techniques matériels et spécifiques», a poursuivi le ministre.

 

- «Ensuite, il y a les pays les moins performants sur le plan énergétique, et qui dépendent d’une énergie très carbonée.» Parmi eux : la Pologne, qui dépend du charbon à 94%. «Il faut trouver des systèmes de progressivité qui ne modifient ni les objectifs globaux ni le calendrier», a estimé M. Borloo.

 

- Enfin, le troisième bloc est formé par «des pays attentifs au coût du système», parmi lesquels la France. «Ils sont très attentifs au coût de la nécessaire solidarité entre nous et au choix de la pré-affectation des crédits» dégagés dans le cadre de la directive ETS.

 

Face à cela, Jean-Louis Borloo a préconisé deux solutions, qui pourraient être adoptées ensemble ou séparément : la progressivité des enchères, et un mécanisme d’inclusion carbone (ou taxe carbone) pour limiter les délocalisations des industries européennes à cause des quotas payants.

«Il ne faut pas que le prix de l’énergie augmente», a-t-il affirmé. Egalement interrogé par plusieurs députés sur le financement des technologies de captage et de stockage de CO2, il a assuré que ce financement serait inclus dans les accords «sous une forme ou une autre, maintenant ou un peu plus tard» (EurActiv.fr, 4/11/2008).

 

Quelques heures plus tard, en marge du Conseil Environnement, le ministre français a par ailleurs estimé que les Etats membres étaient d’accord sur 90% des points à négocier, et que les 10% restants seraient résolus lors du Conseil européen. «Tout le monde est dans l’idée que c’est par la compétitivité qu’on sauvera le climat», a-t-il ajouté.


Sur ce même sujet, voici quelques articles apportant d’autres informations, complémentaires :


-
Dernière ligne droite pour le plan climat européen (Le Monde, 5 décembre) ;

- "La crise ne rend pas moins pertinente la lutte contre le changement climatique" (Le Monde, 1er décembre) ;

- Sarkozy négocie avec les pays de l'Est sur le climat (Nouvel Observateur, 6 décembre).

 

Ajoutons cet article paru le 5 décembre sur le site du Monde, qui conteste la mise à l’écart du méthane dans les efforts à réaliser pour lutter contre les gaz à effet de serre (lire Climat : alerte au méthane, par Benjamin Dessus).

 

* Ce déplacement était organisé par l’AFLEC Association Familiale Loisirs Et Culture Saint-Berthevin ... en relation avec Georges Garot, président de la Maison de l’Europe en Mayenne, ancien député au Parlement européen (1997-2004). Nous avons participé à des rencontres de grand intérêt avec des députés au Parlement européen et des fonctionnaires de la Commission européenne.

 

Cet article est le 42ème paru sur ce blog dans la catégorie Climat et énergies

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