Des choix de gauche en Bretagne et de droite en Pays de la Loire
Loïg Chesnais-Girard est président de la Région Bretagne depuis 2017, ayant succédé à Jean-Yves Le Drian, dont il était très proche. Il résume ses orientations pour la Région à trois piliers : bien vivre, empreinte carbone, pouvoir des collectivités locales. Des coupes sont possibles dans le budget, à condition d'épargner la culture, les sports et les langues de Bretagne.
Voir cet article, 22 novembre 2024 : Régions Pays de la Loire et Bretagne : le Printemps PL et le Président
Le quotidien Ouest-France, dans son édition papier des Pays de la Loire le 17 décembre (le 16 décembre version numérique), et sous la double signature de Claire DUBOIS et Christel MARTINEAU-MARTEEL, a titré :
"Des régions voisines, des choix opposés"
Une semaine pile après que les 83 élus du conseil régional de Bretagne ont voté le budget primitif 2025, ceux des Pays de la Loire feront de même, jeudi 19 décembre 2024. Pour les deux collectivités voisines, le vote final est ou sera acquis à la faveur d’une majorité absolue. En Bretagne, cette dernière a été fraîchement obtenue pour le président socialiste Loïg Chesnais-Girard. En effet, il vient d’intégrer cinq nouveaux élus dans sa majorité, dont trois issus des rangs du groupe macroniste et deux des écologistes.
Mais alors que les 3 000 milliards d’euros de déficit de l’État impactent les collectivités priées de participer à l’effort de renflouement, la méthode et les choix politiques de Christelle Morançais (Horizons) et du socio-démocrate Loïg Chesnais-Girard, pour participer au renflouement des caisses, sont parfaitement opposés.
Le premier vient de passer son budget à 1,9 milliard d’euros – sensiblement identique à celui de 2024 – avec une enveloppe dite de « provision pour risques » de 56,5 millions d’euros. C'est le montant maximum que prévoyait feu le projet de loi de finances du gouvernement Barnier pour la contribution bretonne. Pour l'instant, Loïg Chesnais-Girard ne dit rien des coupes qu'il opérera.
Rendez-vous en mars
Il reporte ses choix à mars, le temps qu'un nouveau gouvernement soit formé et le budget de l'Etat adopté. Mais il a fait une promesse : sanctuariser le budget culture, sport et langues régionales. C'est 50 millions, et, pour la majorité de gauche, "un socle fondamental mais fragile. Nous les assurons de notre soutien indéfectible", ont exprimé Loïg Chesnais-Girard et son vice-président aux finances, Stéphane Perin-Sarzier.
Sur quoi la Région tapera-t-elle ? Reporter des travaux dans les lycées, tailler dans la formation ou le fonctionnement de la collectivité, ne pas abonder quand l'Etat se désengagera d'opérations cofinancées... Quelques pistes sont avancées mais le flou persiste. La droite qualifie le budget "d'insincère". Une critique que balaie la majorité. "Notre sérieux budgétaire nous permet d'avancer avec discernement", assure le vice-président aux finances. Il est vrai qu'avec une capacité de désendettement à 4 ans et demi, la situation du conseil régional de Bretagne peut faire des envieux.
La Région Pays de la Loire affiche, elle, 9,1 années de désendettement. Et l'annonce de 100 millions d'euros d'économies en 2025 (finalement d'ici 2028) a fait l'effet d'un coup de tonnerre. La présidente, Christelle Morançais, réduit drastiquement les dépenses de fonctionnement. Soit 100 postes en moins (sans licenciement) au conseil régional et d'innombrables subventions coupées.
Pour Christelle Morançais, le pays est "shooté à la dépense publique". Face à cette rhétorique libérale, la Bretagne voisine s'affiche plus sociale. Derrière les comptes des Régions, ce sont bien des convictions politiques de gauche et de droite qui s'affirment.
Cet article est le 3406 ème sur le blog MRC 53 - 67ème dans la catégorie Collectivités territoriales
Article paru le 21 décembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/