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Présentation

  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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Articles RÉCents

21 décembre 2024 6 21 /12 /décembre /2024 21:40

Des choix de gauche en Bretagne et de droite en Pays de la Loire

 

Loïg Chesnais-Girard est président de la Région Bretagne depuis 2017, ayant succédé à Jean-Yves Le Drian, dont il était très proche. Il résume ses orientations pour la Région à trois piliers : bien vivre, empreinte carbone, pouvoir des collectivités locales. Des coupes sont possibles dans le budget, à condition d'épargner la culture, les sports et les langues de Bretagne.

Voir cet article, 22 novembre 2024 : Régions Pays de la Loire et Bretagne : le Printemps PL et le Président


 

Le quotidien Ouest-France, dans son édition papier des Pays de la Loire le 17 décembre (le 16 décembre version numérique), et sous la double signature de Claire DUBOIS et Christel MARTINEAU-MARTEEL, a titré :

"Des régions voisines, des choix opposés"

Entre la Bretagne de gauche et les Pays de la Loire de droite, deux politiques budgétaires opposées. L’une est dirigée par la gauche, l’autre par la droite et le centre. Voisines, les deux Régions font des choix budgétaires radicalement différents pour 2025. Décryptage.


 

Une semaine pile après que les 83 élus du conseil régional de Bretagne ont voté le budget primitif 2025, ceux des Pays de la Loire feront de même, jeudi 19 décembre 2024. Pour les deux collectivités voisines, le vote final est ou sera acquis à la faveur d’une majorité absolue. En Bretagne, cette dernière a été fraîchement obtenue pour le président socialiste Loïg Chesnais-Girard. En effet, il vient d’intégrer cinq nouveaux élus dans sa majorité, dont trois issus des rangs du groupe macroniste et deux des écologistes.

 

Mais alors que les 3 000 milliards d’euros de déficit de l’État impactent les collectivités priées de participer à l’effort de renflouement, la méthode et les choix politiques de Christelle Morançais (Horizons) et du socio-démocrate Loïg Chesnais-Girard, pour participer au renflouement des caisses, sont parfaitement opposés.

 

Le premier vient de passer son budget à 1,9 milliard d’euros – sensiblement identique à celui de 2024 – avec une enveloppe dite de « provision pour risques » de 56,5 millions d’euros. C'est le montant maximum que prévoyait feu le projet de loi de finances du gouvernement Barnier pour la contribution bretonne. Pour l'instant, Loïg Chesnais-Girard ne dit rien des coupes qu'il opérera.

Rendez-vous en mars

 

Il reporte ses choix à mars, le temps qu'un nouveau gouvernement soit formé et le budget de l'Etat adopté. Mais il a fait une promesse : sanctuariser le budget culture, sport et langues régionales. C'est 50 millions, et, pour la majorité de gauche, "un socle fondamental mais fragile. Nous les assurons de notre soutien indéfectible", ont exprimé Loïg Chesnais-Girard et son vice-président aux finances, Stéphane Perin-Sarzier.

 

Sur quoi la Région tapera-t-elle ? Reporter des travaux dans les lycées, tailler dans la formation ou le fonctionnement de la collectivité, ne pas abonder quand l'Etat se désengagera d'opérations cofinancées... Quelques pistes sont avancées mais le flou persiste. La droite qualifie le budget "d'insincère". Une critique que balaie la majorité. "Notre sérieux budgétaire nous permet d'avancer avec discernement", assure le vice-président aux finances. Il est vrai qu'avec une capacité de désendettement à 4 ans et demi, la situation du conseil régional de Bretagne peut faire des envieux.

 

La Région Pays de la Loire affiche, elle, 9,1 années de désendettement. Et l'annonce de 100 millions d'euros d'économies en 2025 (finalement d'ici 2028) a fait l'effet d'un coup de tonnerre. La présidente, Christelle Morançais, réduit drastiquement les dépenses de fonctionnement. Soit 100 postes en moins (sans licenciement) au conseil régional et d'innombrables subventions coupées.

 

Pour Christelle Morançais, le pays est "shooté à la dépense publique". Face à cette rhétorique libérale, la Bretagne voisine s'affiche plus sociale. Derrière les comptes des Régions, ce sont bien des convictions politiques de gauche et de droite qui s'affirment.


 

Cet article est le 3406 ème sur le blog MRC 53 - 67ème dans la catégorie Collectivités territoriales

Article paru le 21 décembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Le 9 novembre 2024, à Couëron (Loire-Atlantique), Loïg Chesnais-Girard était invité par Guillaume Garot et le Printemps des Pays de la Loire

Le 9 novembre 2024, à Couëron (Loire-Atlantique), Loïg Chesnais-Girard était invité par Guillaume Garot et le Printemps des Pays de la Loire

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20 décembre 2024 5 20 /12 /décembre /2024 19:59

Coupes budgétaires sans précédent : 100 millions €, dont 82 en 2025


 

La première journée de la session budgétaire, le 19 décembre, de la Région des Pays de la Loire avait été marquée par une atmosphère d'état de siège, plus de 2000 personnes voulant manifester leur réprobation vis-à-vis des déclarations de la présidente, Christelle Morançais.

 

Voir La Région des Pays de la Loire découvre la confrontation budgétaire.

 

Ce 20 décembre, en matinée, les conseillers régionaux ont voté le budget 2025. Il y avait des manifestants, beaucoup moins car chacun connaissait la composition des groupes dans l'hémicycle et la supériorité des forces majoritaires de la droite et du centre.

 

Voir (Ouest-France, 20 décembre) : Le budget 2025 de la Région Pays de la Loire a été adopté et les manifestants promettent de poursuivre la lutte.

 

Voir aussi (actu.fr, 20 décembre) : Après des débats animés, la Région des Pays de la Loire a adopté le budget 2025.

« Ce budget est adopté », a conclu Christelle Morançais, présidente de la Région Pays de la Loire, lors de la session matinale conseil régional du vendredi 20 décembre 2024.

À l’issue d’une journée et demi de débats, parfois mouvementés, le budget 2025 présenté par la majorité régionale a été adopté :  64 voix pour, 27 contre et trois abstentions

« Un budget de trahison » pour les uns, « un défi d’avenir » pour les autres

Le budget présenté vise un plan d’économie de 100 millions d’euros, dont 82 millions euros dès 2025

Depuis plusieurs semaines, des acteurs du monde culturel et associatifs sont mobilisés pour dénoncer les coupes budgétaires qui impacteront plusieurs associations alors privées de subventions régionales

À Nantes, des barricades avaient été dressées devant l’hôtel de Région, ce jeudi 19 décembre 2024. Des manifestants se sont mobilisés à l’extérieur du bâtiment ce jeudi et vendredi. 

 

Dans l’hémicycle, l’opposition a critiqué les arbitrages de la majorité et a dénoncé un « manque de dialogue et de concertation » concernant le budget 2025. « Vous allez voter pour un budget de la trahison vis à vis de l’héritage de la Région et de son tissu associatif et économique », a déclaré l’élue écologiste Pascale Hameau. 

« Ce budget est un défi d’avenir et dont on s’en souviendra madame Hameau, comme d’un grand moment de la Région des Pays de la Loire », a répondu Laurent Dejoie, vice-président du conseil régional, en charge des finances. 

 

Voir aussi (Presse Océan- Ouest-France, 20 décembre) : VIDEO. Vote du budget des Pays de la Loire : le refus de recevoir une délégation
 

Dans Le Figaro, Nantes, 19 décembre, Laurène Trillard, on trouve le détail des secteurs touchés par les coupes budgétaires. Voir Coupes budgétaires dans les Pays de la Loire : la session du conseil régional tendue et sous haute surveillance.

 

Le détail des secteurs touchés par des coupes de subventions :

Les économies seront de 82,01 millions d’euros dès 2025, et 19,20 millions en 2026. Ces 101,21 millions représentent 10% du budget de fonctionnement de la collectivité. Dans le détail, voici les coupes par secteur: -24,7 millions pour les mobilités. -17,5 millions dans l’enseignement secondaire. -11,03 millions pour la formation et l’orientation. -10,59 millions pour la culture, le sport, la vie associative. -9,07 millions pour le fonctionnement de la collectivité. -7,56 millions pour l’économie. -6,60 millions pour l’environnement. -6,10 millions pour les fonds européens. -2,78 millions pour l’agriculture. -2,55 millions pour l’enseignement supérieur, la recherche. -1,52 million pour l’action internationale. -1,20 million pour les territoires.

 

Si la gestion de la Région a été saluée par l’agence Standard & Poor’s, lui octroyant la note maximale qu’une collectivité peut recevoir, le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) a en revanche pointé du doigt un manque de dialogue et de concertation.
 

Cet article est le 3405 ème sur le blog MRC 53 - 66ème dans la catégorie Collectivités territoriales

Article paru le 20 décembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Laurent Dejoie, vice-président du Conseil régional chargé des finances, lors de la session du 17 octobre 2024

Laurent Dejoie, vice-président du Conseil régional chargé des finances, lors de la session du 17 octobre 2024

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19 décembre 2024 4 19 /12 /décembre /2024 21:42

Mme la présidente veut marquer son temps en imitant Mme Thatcher


 

La Région des Pays de la Loire est un laboratoire budgétaire pour la France. Voir (5 décembre) Région Pays de la Loire : les coupes budgétaires font beaucoup réagir. Comme on pouvait s'y attendre, la session, ce 19 décembre, du Conseil régional à Nantes s'est déroulée dans des conditions jamais vues jusqu'à présent.

- Ouest-France : Vote du budget des Pays de la Loire : mobilisations, débats tendus, une première journée agitée

- Francebleu : vote du budget sous tension à la région Pays de la Loire


 

Que veut démontrer Christelle Morançais, qui vient d'être promue vice-présidente du parti Horizons, présidé par le premier Premier ministre de l'ère Macron, Edouard Philippe ?

Elle veut promouvoir une méthode de gouvernement fondée sur la clarté du périmètre de gestion qui est en responsabilité. Pour la Région, ce sont les compétences de base. Pour l'Etat, ce sont les compétences dites régaliennes (royales). En se concentrant sur ces compétences, le travail sera bien fait et les gens verront ce qui est fait et apprécieront.

Pour le reste, qui fait la richesse du tissu associatif, culturel et sportif, débrouillez-vous ! Voyez avec les élus qui vous soutiennent...

 

C'est ainsi que La Région des Pays de la Loire s'engage à fond dans le néolibéralisme.

 

Ce que nous voyons en avant-première dans les Pays de la Loire, c'est ce que nous vivons au niveau national, à l'initiative du président de la République, Emmanuel Macron.

L'élite financière qui l'a propulsé en 2016 l'a choisi pour garantir à la France et à l'Europe de rester sous l'emprise des grands groupes économiques et financiers. Cela signifie de calmer la politique et d'oublier la démocratie.

 

Le moment est venu d'appeler à la vigilance citoyenne. Les difficultés liées à l'absence de majorité sortie des urnes le 7 juillet 2024 - qui s'ajoutent aux problèmes liés aux déséquilibres des comptes publics, budgétaires et commerciaux - pourraient conduire, comme dans d'autres pays, à des gouvernements autoritaires visant à consolider le règne du néolibéralisme en France et en Europe.


 

Cet article est le 3404 ème sur le blog MRC 53 - 65ème dans la catégorie Collectivités territoriales

Article paru le 19 décembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Mme Constance Nebbula s'exprimait, le 17 octobre 2024, en tant que responsable du groupe de la majorité du Conseil régional

Mme Constance Nebbula s'exprimait, le 17 octobre 2024, en tant que responsable du groupe de la majorité du Conseil régional

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5 décembre 2024 4 05 /12 /décembre /2024 17:58

"Désengagement de la Région pour la culture, le sport et les solidarités"

 

Les coupes budgétaires annoncées par la présidente de la Région des Pays de la Loire - voir Coupes de 100 M€ dans le budget régional - ont provoqué des réactions en chaîne en Mayenne, pas seulement dans les débats du conseil communautaire de Laval Agglo - voir Le président de Laval Agglo fustige le désengagement de la Région.
 

"Mobilisation 53"

Ils sont animés d’une colère froide. Mis au pied du mur, ils disent avoir été « sidérés » par cette annonce qui leur est apparue comme insupportable. Acteurs et actrices de la culture ou de l’aide à la jeunesse et de l’économie sociale et solidaire se sont rassemblés et fédérés derrière une entité, « Mobilisation 53 » , voilà comment ils se présentent dans leur communication numérique aux médias. Une appellation qui pourrait préfigurer une syndication dans les actions à venir.

Voir (Leglob-Journal, 4 décembre 2024) : "Mobilisation 53" contre les coupes de la Région PDL
 

"Une banderole déployée sur la façade du théâtre de Laval"

Les réactions politiques n’ont pas tardé. À l’heure où Laval (Mayenne) allumait ses lumières, il était aussi question de la ville préfecture de la Mayenne sur les réseaux sociaux pour un tout autre sujet : la banderole déployée vendredi 29 novembre 2024 sur la façade du théâtre avec pour texte « Les artistes éclairent, Morançais nuit ». Le sous-titre : « Désengagement total de la Région pour la culture, le sport et les solidarités ». Une première action des acteurs du milieu culturel pour protester contre les coupes budgétaires annoncées bien avant le vote du budget les 19 et 20 décembre 2024 et qui vise nommément Christelle Morançais, la présidente (Horizons) de la région Pays de la Loire.

Voir (Ouest-France, 3 décembre) : La banderole du théâtre de Laval suscite de vives réactions
 

"Les Missions locales sont en colère"

« Les missions locales en colère ». C’est le nom du regroupement organisé par l’association Mission locale de la Mayenne, « en réaction à l’annonce de Christelle Morançais, la présidente du conseil régional des Pays de la Loire, de la suppression intégrale de la subvention de 3 millions d’euros, versée aux missions locales ligériennes ».

« La remise en cause du premier service public des jeunes aurait un impact direct sur les territoires », prévient-elle. « Lutter contre le chômage des jeunes et favoriser leur intégration dans le tissu économique local sont des objectifs partagés depuis plusieurs dizaines d’années par les Missions locales et le Conseil régional des Pays de la Loire. Cet engagement contribue au dynamisme des entreprises et à la vitalité des territoires ligériens. »

 

Le sport de haut niveau est concerné

La Région Pays de la Loire supprime une partie de ses aides au sport de haut niveau. Des clubs pros ne toucheront plus de subventions, certaines épreuves non plus.

Les élus réagissent diversement
 

Le maire de Saint-Berthevin (Mayenne) Yannick Borde en sa qualité de délégué départemental Horizons en Mayenne, « salue la volonté » de la présidente de la région des Pays de la Loire Christelle Morançais de lancer « un grand plan d’économie pour faire face à l’effort national » demandé aux collectivités.

« Il faut être courageux et dire que nous n’aurons plus les moyens de tout assumer. » Dans un communiqué de presse, Yannick Borde en sa qualité de délégué départemental Horizons de la Mayenne, « salue la volonté » de Christelle Morançais, la présidente de la région des Pays de la Loire, de « lancer un grand plan d’économies pour faire face à l’effort national demandé aux collectivités locales, mais également à la baisse à venir des recettes, notamment de TVA du fait de la baisse de l’activité économique. »

Voir (Ouest-France, 5 décembre) : Coupes budgétaires : « Il va falloir des élus courageux » estime le délégué Horizons en Mayenne
 

L'opposition régionale alerte la Chambre régionale des Comptes

L’écologiste Lucie Etonno et le socialiste Guillaume Garot alertent les magistrats spécialisés sur les restrictions budgétaires au conseil régional, alors que le monde de la culture craint la perte de 2 433 emplois. Voir (Ouest-France) : L’opposition en Pays de la Loire interpelle la chambre des comptes sur le budget régional.

Presse Océan est plus précis. Voir Coupes budgétaires à la Région : la gauche saisit la chambre régionale des comptes.

Guillaume Garot et Lucie Étonno se font le relais des acteurs du monde la culture qui, depuis quelques semaines,  disent leur inquiétude quant aux répercussions de ces coupes budgétaires […] et la pérennité de leurs activités, de leur structure et surtout de leurs emplois .

Tous les deux estiment que l’expertise de la CRC  contribuerait à fournir un éclairage précieux et permettrait de mesurer objectivement les effets de la suppression des subventions culturelles . Selon eux, cette évaluation pourrait également  inspirer des mesures correctives ou des recommandations en matière de gestion des finances publiques .
 

La députée au Parlement européen écrit pour le rétablissement de la subvention aux Maisons de l'Europe

La structure, en Mayenne, pourrait perdre une subvention de 25.000 euros en 2025.


 

Cet article est le 3394 ème sur le blog MRC 53 - 64ème dans la catégorie Collectivités territoriales

Article paru le 05 décembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Une banderole de protestation posée sur la façade du Théâtre de Laval pour une affirmation de la colère – ©️leglob-journal.fr

Une banderole de protestation posée sur la façade du Théâtre de Laval pour une affirmation de la colère – ©️leglob-journal.fr

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29 novembre 2024 5 29 /11 /novembre /2024 16:58

Les acteurs culturels mayennais mobilisés pour le maintien des subventions


 

Le choix budgétaire néolibéral de la présidente de la Région des Pays de la Loire, Christelle Morançais - voir Coupes de 100 M€ dans le budget régional et La Région des Pays de la Loire s'engage à fond dans le néolibéralisme - a des répercussions en Mayenne, l'un des cinq départements de la Région, avec la Sarthe, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et la Vendée.

Un collectif d’acteurs culturels mayennais a été créé à la suite de l’annonce de l’arrêt des subventions de la Région. Près de 200 professionnels de toute la Mayenne se sont réunis mardi 26 novembre 2024 au 6par4 à Laval pour mettre sur pied une stratégie commune - voir Ouest-France Coupes budgétaires de la Région : les acteurs culturels mayennais font front commun.

 

Lundi 25 novembre, le Conseil communautaire de Laval Agglo a débattu de ce problème, comme l'a rapporté le 28 novembre le rédacteur de Leglob-journal, Journal en Mayenne d'informations et d'investigations. Extraits.
 

100 millions d’€ de retrait au budget 2025 de la Région, bien au-delà des 40 millions suggérés par l’État. Cette décision dictée par un choix de Christelle Morançais, la présidente de la Région Pays de la Loire, a bien évidemment été évoquée en conseil communautaire et a fait l’objet de ce qu’on appelle couramment une « passe d’armes politiques » entre Florian Bercault (DVG) et la conseillère régionale Samia Soultani qui en raison de son mandat ne pouvait pas ne pas intervenir – Analyse

Le soldat Soultani a défendu la cheffe de corps Christelle Morançais (Horizons) en montant en première ligne pour défendre le choix de sa Présidente de Région qui, rappelons-le, a succédé à Bruno Retailleau qui avait choisi le Sénat. Monter au créneau en politique est louable, défendre ses idées et ses convictions, c’est même le cœur du métier d’élu. Ce qu’a fait Samia Soultani en répondant – même si on l’a senti gênée et peu préparée – aux arguments développés par Florian Bercault qui a parlé de « coupes massives et inédites en France sur les politiques publiques essentielles pour le vivre ensemble, pénalisant les plus fragiles, sous couvert de recentrage sur les compétences obligatoires de la Région. » Le sport, la culture, l’environnement, la solidarité et les missions locales seraient « impactés » par ces violents « coups de rabot » (...).

 

Le maire de la ville, président de l’agglomération, a-t-il inventé une nouvelle manière de faire de la politique localement comme l’accuse Samia Soultani publiquement ? Jugez plutôt…

« Malgré le discours ambiant, – on l’entend ce mot de responsabilité qui appelle à faire preuve justement de responsabilité -, il s’avère que la Région en la matière fait preuve d’irresponsabilité, sans annonce, sans dialogue et sans prise en compte des conséquences concrètes pour les territoires et les populations.  » a avancé Forian Bercault… « Irresponsabilité » , quand la parole de la Région est reniée en raison de ces « économies » alors que sa signature figure dans un contrat pluriannuel d’objectifs engageant la collectivité régionale. « Irresponsabilité‘ enfin ajoute le N°1 de Laval Agglo quand « la Région ne propose à la jeunesse et aux lycéens que des bâtiments et plus aucune activités d’épanouissement » . Quant à la création du CNAREP, le Centre national des arts de la rue et de l’espace public des Pays de la Loire qui, selon le ministère de la Culture « a pour vocation à conforter et compléter l’ensemble des propositions artistiques et culturelles déjà accompagnées sur le territoire par Laval Agglomération » comme la DRAC l’écrivait en 2022, il semble avoir du plomb dans l’aile et être « sérieusement mis à mal » selon la déclaration de Bruno Fléchard, l’adjoint à la Culture de la ville de Laval en conseil communautaire (...).

 

Dire ce que l’on pense…

Fin de la « passe d’armes« … Ou plutôt fin du débat politique, même s’il a pu paraitre tendu… à propos d’un choix éminemment politique, celui de la Région qui « impacte » semble-t-il toute une série de mesures programmatiques mises sur les rails dans les collectivités territoriales des Pays de la Loire et qui ne seront peut-être pas pour la plupart mener à bien. C’est le cas du Centre national des arts de la rue et de l’espace public (CNAREP) des Pays de la Loire dont une délibération préparative a été voté ce soir-là d’un montant de 40 000 € (mi-temps d’un personnel administratif) et dont on ne sait pas si cette argent servira finalement à quelque chose… Même chose pour la ville de Château-Gontier où la scène nationale Le Carré au Théâtre des Ursulines pourrait ne pas bénéficier d’une subvention régionale de 137 000€ rapporte la presse localement.

 

Il n’est pas simple de s’exprimer et de dire ce que l’on pense… Le maire de Laval en avait déjà fait l’amer expérience quand au début de son mandat, il avait mis en avant dans un interview parisien certaines grosses entreprises, fleurons du patrimoine mayennais, qui selon ce qu’il affirmait semblaient faire la pluie et le beau temps en Mayenne. Des hommes politiques de premier plan étaient montés au créneau, en bons petits soldats, le fustigeant et le rappelant à l’ordre en avançant qu’elles étaient pourvoyeuses d’emplois. « On ne touche pas », semblait dire la riposte.

Est-il encore possible de critiquer une politique sans apparaitre comme un opposant à la personne qui la déploie ? Localement, nationalement, internationalement, cela semble bien compromis…

Florian Bercault aurait franchi un rubicond selon Samia Soultani qui dans son intervention s’est retrouvée engoncée dans une attitude quelque peu agressive à son égard alors que le propos de ce dernier ne l’était pas du tout dans la forme. Même si le fond était difficile à entendre, il s’agissait bien d’expliciter les conséquences d’un choix politique pas du tout assumé.

 

La réaction de la 14ème vice-présidente de la Région en conseil communautaire est un cas d’école. L’un des plus beaux exemples donnés à voir en Mayenne de cette incapacité à déployer et à accepter des arguments qui dérangent. En ce sens, l’actuel élu à la ville et Laval Agglo tranche avec son prédécesseur François Zocchetto qui nous avait donné à maintes reprises des exemples où il n’avait pas osé dire politiquement ce qu’il en était. En ce sens, Bercault diffère de ses prédécesseurs dans sa façon de déployer ses arguments. La plupart du temps, l’ancien sénateur-maire de Laval ne donnait aucun sens ni direction à ses choix politiques, (exemple : la vente de Saint-Julien accordé à des mouvances tradi-catho sans explication ni débat en conseil municipal), ce qui lui permettait d’obtenir une neutralité de bon aloi dan « un département où pour vivre heureux, il faut vivre cacher » .

 

Si l’on veut que l’électeur s’y retrouve, il faut qu’un homme ou une femme qui a choisi de s’impliquer et d’entrer en responsabilité politique ose affirmer ses idées et ses convictions et qu’il ou elle nous disent clairement qu’il est réactionnaire ou progressiste… Les temps changent et la façon de faire de la politique aussi. 

 

*clash : anglicisme signifiant querelle violente, rupture
 


 

Cet article est le 3388 ème sur le blog MRC 53 - 63ème dans la catégorie Collectivités territoriales

Article paru le 29 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Lors de la session du Conseil régional des Pays de la Loire, le 17 octobre 2024, la vice-présidente Samia Soultani Vigneron

Lors de la session du Conseil régional des Pays de la Loire, le 17 octobre 2024, la vice-présidente Samia Soultani Vigneron

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28 novembre 2024 4 28 /11 /novembre /2024 17:56

Le marché doit s'étendre à toutes les sphères sociales et culturelles

 

Le principe de l'idéologie néolibérale est que l'Etat (les collectivités territoriales en faisant partie) se retire de tout ce qui est social et culturel afin de se concentrer sur ses missions royales (régaliennes). Christelle Morançais est une adepte militante du néolibéralisme. Extrait de Wikipédia.

Le 17 octobre 2024, en tant que présidente de la région Pays de la Loire, elle annonce vouloir faire 100 millions d'euros d'économies pour les finances régionales et assume une réduction drastique des subventions aux associations culturelles et sportives. Elle décide sans concertation de couper progressivement, mais à terme intégralement, les subventions accordées à la résidence d'auteur hébergée dans la maison de Julien Gracq, suscitant l'indignation d'une partie du monde de la culture. Les différents festivals de musique ou de cinéma organisés dans la région se voient également privés de subventions, en particulier celui de La Folle Journée de Nantes, un des plus grands festivals européens de musique classique. Elle annonce par ailleurs aux personnels de la collectivité la suppression de 100 postes.

 

Voir aussi (19 octobre 2024) : Région Pays de la Loire : où trouver les 100 millions € d'économies ? et (27 novembre 2024) : Coupes de 100 M€ dans le budget régional

 

Le Collectif des Associations Citoyennes (CAC), le 28 novembre, décrit la Région des Pays de la Loire comme un laboratoire néolibéral.

 

« Le néolibéralisme est une utopie en cours de réalisation d’une exploitation sans limite dont une des clés est la destruction des structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur ». Cette phrase de Pierre Bourdieu s’incarne douloureusement dans les Pays de la Loire. Les annonces des coupes drastiques de subvention par la présidente de la région ne s’inscrivent pas uniquement dans la politique d’austérité dictée par le projet de loi de finance 2025, elles incarnent l’aboutissement du processus de marchandisation, d’extension des principes du marché à toutes les sphères sociales et culturelles. 

 

Dans le social, la montée des start-up à impact et autre entrepreneuriat social ringardisent l’association et son principe de désintéressement, d’intelligence collective et d’organisation démocratique.

 

Dans la culture, depuis le rapport Hearn de 2014, les associations sont présentées comme has been face à l’entrepreneuriat culturel appelé à trouver des modèles de financements hors la subvention. L’entreprise privée lucrative apparaît finalement comme le seul modèle pour répondre à nos besoins sociaux et faire vivre la culture.

 

La présidente de la Région l’exprime clairement : pourquoi la culture serait « le monopole d’associations très politisées qui vivent d’argent public ? » Le marché peut parfaitement répondre aux besoins, qu’ils soient culturels ou sociaux, d’ailleurs « quelle est la pérennité d’un système qui, pour exister, est à ce point dépendant de l’argent public ? » poursuit-elle. Finalement, hors du marché, point de salut. Sa vice-présidente en charge de la culture abonde : « Il est temps d’encourager des initiatives autonomes, des partenariats et des formes de financement nouvelles ».

 

Nous y sommes : l’argent public, notre argent collectif, ne viendra plus soutenir l’intérêt général. Désormais les besoins sociaux et culturels seront accessibles pour celles et ceux qui peuvent payer. Ils pourront être financés par des logiques d’investissements privés ou d’intérêt particuliers des entreprises à mission et autres entreprises à impact dans une logique de consommation, rentabilisation, sans esprit critique.

 

Depuis de nombreuses années, nous observons une fragilisation constante du principe de redistribution, de soutien public à l’intérêt général, de subvention aux initiatives citoyennes pourtant moteur essentiel d’une démocratie vivante et diverse.

 

Le privé lucratif ne peut répondre à l’intérêt général, il s’inscrit par nature dans un cadre concurrentiel où le principe de la compétitivité règne. Dès lors, l’atomisation de la société en autant d’individu consommateur, seul et jamais satisfait, ne peut que nourrir la haine de l’autre, le repli identitaire et le sentiment d’insécurité, terreau de l’extrême droite.

 

Voir aussi ce communiqué de l'Union fédérale d'intervention des structures culturelles (22 novembre 2024) : « Halte à la casse des politiques publiques en Pays de la Loire ! »

 

La pétition : « Pays de la Loire : Plus de 1000 artistes et professionnels de la culture se mobilisent »

 

Et, concernant le Projet de Loi de Finance 2025 : RENOUER AVEC LA SOLIDARITÉ DÉMOCRATIQUE


 

Cet article est le 3387 ème sur le blog MRC 53 - 62ème dans la catégorie Collectivités territoriales

Article paru le 28 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

La présidente de la Région en fonction le 22 juin 2023 à Nantes

La présidente de la Région en fonction le 22 juin 2023 à Nantes

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27 novembre 2024 3 27 /11 /novembre /2024 16:30

Une vraie rupture avec l'humanisme dans la Région des Pays de la Loire

 

"Nous n'avons jamais vu cela depuis que la Région des Pays de la Loire existe". Il s'agit donc d'une situation exceptionnelle, jamais vue auparavant sous les présidences successives de Vincent Ansquer (1974-1974), Olivier Guichard (1974-1998), François Fillon (1998-2002), Jean-Luc Harousseau (2002-2004), Jacques Auxiette (2004-2015) et Bruno Retailleau (2015-2017).

Voici la Tribune de deux anciens conseillers régionaux, Philippe Serre (entré deux fois entre 1992 et 2004) et Michel Sorin (1998-2004), publiée par leglob-Journal.


 


 

Alors que trois mille personnes se sont retrouvées lundi 25 novembre 2024 devant l’hôtel de région à Nantes pour protester contre les coupes budgétaires de 100 millions d’€ décidées par la Présidente Christelle Morançais, voici la réaction sur leglob-journal.fr de deux anciens conseillers régionaux à propos de la proposition de budget régional pour 2025. « Des coupes drastiques dans la culture, l’action sociale, les sports… Nous n’avons jamais vu de tels choix dans notre Région » estiment Philippe Serre, ancien conseiller régional (RPR) des Pays de la Loire et Michel Sorin, ancien élu (PS) à la Région Pays de la Loire.


 

« La volonté de Mme Christelle Morançais, Présidente du Conseil régional des Pays de la Loire (Horizons), de procéder à des coupes budgétaires drastiques pour le budget 2025 à hauteur de 100 millions d’Euros, provoque une grande inquiétude dans les collectivités territoriales, dans les associations, et chez les acteurs professionnels et bénévoles de l’action culturelle, sociale, et sportive, notamment. 

 

L’article L1111-4 du Code Général des Collectivités territoriales précise pourtant que « … Les compétences en matière de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes, de culture, de sport, de tourisme, de promotion des langues régionales et d’éducation populaire sont partagées entre les communes, les départements, les régions et les collectivités à statut particulier… »

 

Ce repli vers les compétences obligatoires de notre Région traduit une vision bien restrictive de la politique régionale, et va porter gravement atteinte aux efforts constants des collectivités et associations pour que nos communes ne deviennent pas des déserts culturels , comme elles sont devenues des déserts médicaux ou en matière de services publics.

 

Cette décision, qui ne pourra relever que d’un vote de l’assemblée régionale, apparaît brutale, précipitée, à contre-courant de la politique régionale menée depuis la création de la Région :

  • brutale par l‘ampleur des sommes concernées. Le gouvernement a fixé un effort budgétaire à hauteur de 40 millions pour les Pays de la Loire en 2025. La Présidente Morançais établit la coupe à 100 millions : beaucoup de zèle pour satisfaire une idéologie néo-libérale…

  • précipitée, car l’annonce brusque et la surprise créée sembleraient indiquer une totale absence de concertation, ni même de la plus élémentaire courtoisie. La façon dont ont été annoncées ces coupes budgétaires est inadmissible dans une institution démocratique : les premiers témoignages recueillis auprès d’acteurs culturels, notamment, font état d’appels téléphoniques, voire de SMS…

  • à contre-courant de la politique régionale menée jusqu’à ce jour, car ces « compétences partagées » relèvent d’une action volontariste, humaniste, et sont le résultat de choix politiques consensuels voulus par Olivier Guichard (RPR) puis Jacques Auxiette (PS), réaffirmés chaque année. Ainsi, en 1994, présentant le budget 1995, le rapporteur rappelait : « Les axes de l’intervention régionale peuvent se regrouper selon trois grands thèmes : l’aide au patrimoine, afin de le restaurer et de l’animer, la participation à la réalisation d’équipements, tels les centres culturels et les musées ; le soutien à la culture vivante et à l’animation artistique »

 

Les économies budgétaires réalistes supposent la recherche des gaspillages, des abus, de l’excès de bureaucratie. Il ne suffit pas d’utiliser un tableau Excel, il faut bien mesurer, avec un minimum d’empathie, à quoi correspondent ces économies. Avoir du cœur n’est pas interdit dans le règlement intérieur du Conseil régional… » 

 

 

Philippe Serre, ancien conseiller régional (RPR) des Pays de la Loire, a été administrateur du Fond régional d’art contemporain (FRAC). Michel Sorin, ancien maire de Saint-Berthevin de 1990 à 2001, a été conseiller régional (PS) des Pays de la Loire.
 


 

Cet article est le 3386 ème sur le blog MRC 53 - 61ème dans la catégorie Collectivités territoriales

Article paru le 27 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

La présidente du Conseil régional en session à Nantes, le 17 octobre 2024

La présidente du Conseil régional en session à Nantes, le 17 octobre 2024

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22 novembre 2024 5 22 /11 /novembre /2024 19:45

Le président de Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, invité de Guillaume Garot

 

Le 9 novembre 2024, à Couëron, près de Nantes, le président de la Région Bretagne était invité par Guillaume Garot et le groupe d'opposition "Printemps des Pays de la Loire" (PS, PCF, Place publique) à témoigner de son expérience à la tête de la Bretagne.

 

Voir (Ouest-France, 7 novembre) : Le président de la Région Bretagne Loïg Chesnais-Girard invité de la gauche à Nantes

C’est peu de dire que les élus de gauche au conseil régional des Pays de la Loire ne partagent pas les orientations de la majorité actuelle, conduite par la présidente Horizons Christelle Morançais. C’est d’autant plus vrai depuis son annonce de vouloir économiser 100 millions d’euros sur son budget 2025, au-delà des attentes du gouvernement qui n’en demandait que 40.

Débat ouvert à tous

Une décision qui suscite l’incompréhension, à gauche. Pour le groupe Printemps des Pays de la Loire (PS, PCF, Place Publique), « la Région n’a jamais été aussi coupée des difficultés de la vie quotidienne et aussi éloignée de ses habitantes et de ses habitants ». 

Et le groupe de s’interroger : « Une autre politique est-elle possible ? » Il regarde chez nos voisins. « En Bretagne, la gauche a su engager des politiques publiques justes et efficaces, capables d’anticiper les défis écologiques, économiques et sociaux de demain, pour répondre aux besoins de son territoire. »

 

Loïg Chesnais-Girard est président de la Région Bretagne depuis 2017, ayant succédé à Jean-Yves Le Drian, dont il était très proche. Il résume ses orientations pour la Région à trois piliers : bien vivre, empreinte carbone, pouvoir des collectivités locales. Des coupes sont possibles dans le budget, à condition d'épargner la culture, les sports et les langues de Bretagne.

La gauche et la droite, ce n'est pas pareil. La gauche est à la tête de la Région Bretagne depuis 2004. Elle a besoin de se regénérer. Il faut des capteurs dans la population. Il y a besoin de lien entre les collectivités locales et les services de l'Etat.

Il faut animer des lieux de discussion. Les services publics sont indispensables pour la vie au quotidien des citoyens. Les citoyens ne savent pas ce que fait la Région. Il y a 2 400 agents dans les lycées. Ils ne savent pas qui est le président de la Région.

La société évolue très vite. L'individualisme s'accroît, ainsi que les risques de décrochage.


 

Intervenant ensuite en réponse aux interventions de Jean-Louis Belliard et de Dominique Deniaud, membres de la Commission Agriculture de la Région Pays de la Loire, il parle de la PAC qui doit être bientôt rediscutée. Il y a 450 millions d'européens à nourrir. Il faut un socle alimentaire. Pas de dépendance.

Le productivisme épuise les ressources mais produire moins est aussi une faute. Il faut produire pour nourrir. Ses opposants écologistes veulent seulement nourrir les bretons, 3 millions d'habitants. Il faut planifier. Installer 600 agriculteurs par an n'est pas suffisant. Il faut passer à 1000.

Il faut moins de dépendance envers les intrants de synthèse. Avec des contrats et 4000 €, on obtient des changements de pratiques. 70 % de l'eau du réseau est consommée principalement par les ménages. Elle contient beaucoup moins d'azote qu'en 1990 (30 mg/litre d'eau, 100 mg en 1990).


 

Après d'autres interventions, notamment de Jocelyne Boyer, élue socialiste de La Baule, le président de la Région Bretagne évoque une carte des mobilités locales sans passer par Google, une carte de services publics pour les citoyens. Le tourisme va fortement évoluer. La Bretagne et les Pays de la Loire sont très attractifs. Il faut avoir un discours clair vis-à-vis des campingcars polluants. Il y a besoin de se concerter entre Régions.

Dans les contrats, ne pas faire "trop intello, trop compliqué". Le Zéro artificialisation nette (ZAN) doit être présenté avec des mots simples. "Densifier les villes pour la planète", cela ne passe pas.


 

Viennent ensuite les interventions de Stéphane Fouéré (PRG 72), puis une autre concernant la pollution liée à l'aéroport Nantes Atlantique, de Patrice Beaumard (PS, Cholet), de Maud Jan (PCF 53), de Dennis Octor (PRG Saint-Nazaire), qui est un opposant au rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne, de Gérard (militant PS 44) qui demande un récit sur l'écologie.

Loïg Chesnais-Girard répond. L'aéroport Notre-Dame-Des-Landes, c'est Macron qui a décidé d'arrêter le projet. C'est un vrai problème. Il y a un projet de plafonnement des aéroports de Paris. La région Bretagne a proposé de discuter de la synergie entre les aéroports de Nantes et de Rennes.

Il faut allier usines et environnement. La Gauche est pour l'autonomie stratégique. Avoir la liberté de produire ce dont on a besoin. Les deux mots qu'il faut garder : la sécurité et la liberté. Faire des efforts dans le cadre de la France et de l'Europe.

Pour le PS et le PCF, c'est compliqué d'aller chercher des "marcheurs". Pour être dans la majorité régionale, il faut faire des additions. Avoir une ligne claire et construire des compromis. La dissonance doit être organisée. Si elle ne l'est pas, il y a un problème.

Un leader doit incarner. Il doit vouloir gagner. Si le centre se déplace vers la droite, c'est perdu. Il faut inclure la société civile. "Pour les élections, j'ai besoin du PS derrière moi". En commençant la réunion, il avait expliqué avoir quitté le PS en 2022, quand celui-ci s'était allié avec LFI.


 

Cet article est le 3382 ème sur le blog MRC 53 - 60ème dans la catégorie Collectivités territoriales

Article paru le 22 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Le 9 novembre 2024, à Couëron (44), le Printemps des Pays de la Loire et le président  de la Région Bretagne

Le 9 novembre 2024, à Couëron (44), le Printemps des Pays de la Loire et le président de la Région Bretagne

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29 mai 2018 2 29 /05 /mai /2018 21:41

 

Cette loi projette la fusion des communes dans les intercommunalités


Marcel Collet, qui vit sa retraite dans une commune rurale du Nord Mayenne (53440 Marcillé-la-ville) - après avoir travaillé et résidé dans la région parisienne (il était élu dans une ville de plus de 100 000 habitants de 1977 à 1983) - continue de militer. Voir sa lettre à Bernard Thibault, publiée sur le blog du MRC 53, le 16 mai 2009 : Marcel Collet, militant syndicaliste CGT 53, interpelle son dirigeant

Le 26 mai 2018, à Laval, Marcel Collet participait à la manifestation populaire contre la politique libérale de Macron. Et il avait la loi NOTRe en ligne de mire, car elle favorise la concentration des collectivités locales. Voir loi NOTRe, loi du 7 août 2015, nouvelle organisation territoriale de la République.

L’ancien syndicaliste et élu municipal a écrit une lettre qui concerne les habitants des 240 communes mayennaises dont la population est inférieure à 5 000 habitants. Il voudrait les sensibiliser au danger que constitue cette loi pour les petites communes et ses habitants. En appui, il cite l’exemple du Loir-et-Cher, département rural qui a des points communs avec la Mayenne.

A l’initiative de Maurice Leroy, élu de droite, et avec l’appui de l’administration départementale (Etat, Conseil général), le regroupement de 105 communes (plus du tiers du département) avait été lancé en 2014. Il avait fallu l’opposition d’élus de gauche et sans étiquette, pendant plus d’une année, pour faire échouer ce projet.


Au verso de la lettre, afin de mettre en évidence le danger qui plane sur les petites communes, Marcel Collet a reproduit un article publié par Public Sénat, sous la signature de Natacha Gorwitz, le 6 février 2015). Voir Un rapport préconise la suppression des 36.000 communes

Le commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), dans un rapport publié le 21 janvier 2015, a jeté un pavé dans la mare : il ne préconise pas moins, entre les lignes, que la dissolution à terme des 36 000 communes de France dans près d’un millier d’ ‘intercos’, qui seraient élus au suffrage universel.

Tout juste en place depuis fin mars 2014, et placé sous la tutelle du premier ministre, le CGET a été sollicité par le gouvernement en juin dernier, pour apporter son expertise sur les pistes de « rationalisation des intercommunalités », l’un des objectif du projet de loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe). Dans ce texte, le gouvernement n’a eu de cesse de défendre l’élévation de 5 000 à 20 000 habitants le seuil pour les intercommunalités. Une disposition que les sénateurs ont d’ores et déjà rejetée, à une large majorité, lors de l’examen du projet de loi adopté le 27 janvier dernier.

Or, ce rapport du CGET conforte avec force la position du gouvernement puisqu’il préconise également que ce seuil de 20 000 habitants soit « considéré comme un plancher ». Derrière cette mesure, un objectif : la « mutualisation des moyens ». Cela pourrait concerner près de 14 millions d’habitants qui vivent actuellement dans des intercommunalités de moins de 20 000 habitants.

Mais le rapport va plus loin. Il suggère que le nombre total d’intercommunalités ne devrait pas être supérieur à 1000 (2108 actuellement) et encourage, par conséquent « la fusion de communes », « et surtout les créations de communes nouvelles ».

La réaction des associations d’élus locaux ne s’est pas fait attendre. Surtout qu’à terme, le rapport suggère que la clause de compétence générale des communes soit transférée aux intercommunalités, qui seraient élues au suffrage universel. Derrière « le renforcement de l’échelon intercommunal » préconisé par le rapport, les élus locaux voient le risque de la « désintégration des communes membres ».

L’Association des Maires de France (AMF) et l’Associations des Maires Ruraux de France sont montées au créneau. La première dénonce la « vision dogmatique » de « cénacles parisiens », la seconde condamne « des évolutions hors sols » qui n’obéissent qu’à un principe - « hors concentration urbaine, point de salut ».

« Aucune écoute n’a pas été portée aux associations d’élus » ni aux « maires », précise Vanik Berberian, président de l’AMRF. Ce dernier ironise sur le vocable du rapport qui privilégie la notion de « territoire vécu » à celle, apposée dans le projet de loi de « bassin de vie » pour délimiter les nouvelles intercos. L’AMF craint qu’à terme, la suppression de « la collectivité préférée des Français » ne conduise « à l’impuissance publique, lit de toutes les démagogies ». 

Cet article est le 3072 ème sur le blog MRC 53 - 59ème dans la catégorie Collectivités territoriales

Marcel Collet, le 24 juin 2010, lors de la manifestation à Laval en faveur des retraites

Marcel Collet, le 24 juin 2010, lors de la manifestation à Laval en faveur des retraites

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11 décembre 2017 1 11 /12 /décembre /2017 21:00

 

Les autonomistes veulent obtenir de la République le statut néo-calédonien

 

Après les élections du 10 décembre 2017 à la nouvelle assemblée de Corse, les alliés autonomistes-indépendantistes ont emporté la majorité absolue des sièges, en fait près des deux tiers (41 sur 63).

- Voir (Le M) Elections territoriales en Corse : la coalition nationaliste remporte une large victoire

- Voir aussi Maire Info : Corse : les autonomistes s'imposent largement au second tour des élections locales

- En Corse : https://www.corsenetinfos.corsica/.../18789166-22839082...


 

Quelques observations :

- L’abstention est très forte (47,5%). Près d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé.

A comparer avec le référendum de 2003 (39,5 % d’abstention) qui avait vu une courte majorité (51%) en faveur du non à la réforme institutionnelle (collectivité territoriale unique, remplaçant les deux départements et la région). De nombreux électeurs ont voulu manifester leur mécontentement en refusant d’aller voter.

Comme l’a dit Jean-Pierre Chevènement à Alexandre Devecchio (Le Figaro, 9 décembre 2017, "La République n'a pas de concessions à faire à l'ethnicisme"), « l'Etat français s'est assis sur le référendum de 2003.

Les Corses avaient pourtant rejeté la fusion des deux départements. Ils voulaient garder un découpage territorial qui les rapprochait de la France continentale et n'acceptaient pas d'être transformés en territoire d'Outre-mer bis avec une collectivité unique. Le législateur, sous le précédent Président de la République, a fait fi des résultats de ce référendum ».

- Il y a eu du « dégagisme » qui s’explique par le rejet des clans.

Ce que dit Chevènement. « Il s'agit d'abord d'un rejet des clans qu'ils soient de gauche ou de droite. La gauche dominait le Nord avec la dynastie Giacobbi et Paul Giacobbi sur le destin duquel je ne vais pas épiloguer (ndlr: il a été condamné à trois ans de prison ferme pour détournement de fonds publics). Au Sud et à droite, c'est le clan Rocca Serra qui régnait depuis 1962. Ces clans ont fait l'objet d'un réflexe «dégagiste» qui s'est traduit aux présidentielles par un vote Marine Le Pen. Il faut observer que moins d'un quart des électeurs corses inscrits ont voté pour les listes nationalistes. Le taux d'abstention, qui s'élève à près de 50%, est massif.

Nous allons voir ce que nous verrons, mais moi qui connais les oiseaux, je conseille au gouvernement une grande vigilance. Je ne pense pas qu'on puisse satisfaire la revendication de la co-officialité de la langue corse. Cela voudrait dire une politique d'exclusion à l'égard de tous les continentaux. Je l'ai observé quand j'étais ministre de l'Education nationale lorsque tous les agrégés et certifiés d'origine continentale ont été renvoyés dans leur «douar» d'origine. Je pense qu'on a accordé aux nationalistes tout ce qu'ils demandaient en matière d'aménagement du territoire. Les Corses se plaignent de la spéculation, mais ce sont les élus locaux, soumis aux pressions que nous savons, qui octroient les permis de construire.

En Corse, on n'est pas libre de s'exprimer. Déroger à la doxa ou aux oukases nationalistes, c'est prendre le risque de passer un mauvais quart d'heure. Il faut maintenant tenir compte du résultat de l'élection. Je suis un démocrate, mais je n'augure rien de bon de ce qui suivra. C'est pourquoi j'attends du gouvernement de la République française qu'il reste ferme sur ses principes: la République n'a pas de concessions à faire à l'«ethnicisme». D'autant que ce type de revendication peut se révéler contagieux ».

 

- Il faudrait estimer la part de l’électorat majoritaire qui est réellement indépendantiste.

En dehors du refuge dans l’abstention, une part de l’électorat du FN et de la gauche a pu se résoudre à voter pour la liste de Gilles Simeoni, car celui-ci a démontré beaucoup d’efficacité à rassembler les indécis. Il faut se souvenir que les trois députés autonomistes élus en 2017 (sur les quatre élus corses) ont réussi à influer sur la perception de Jean-Luc Mélenchon à l’égard du mouvement autonomiste.

- Elu sur des valeurs culturelles, le groupe majoritaire va devoir gérer la collectivité.

On peut prévoir qu’il cherchera à compenser ses difficultés de gestion en pratiquant la fuite en avant dans la demande de compétences supplémentaires auprès de la République française. De plus, les élections européennes de 2019 seront l’occasion du retour des débats autour des questions politiques de fond. Bien sûr, celles-ci ont été complètement dissimulées sous le tapis pendant la période électorale qui vient de s’achever.

Le point de vue de Jean-Luc Laurent, président du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) – 4 décembre 2017 – voir Élection territoriale de Corse 2017 : Contre l’indépendance, la modernité de la citoyenneté et de la République !

Les indépendantistes ont obtenu en 2015 avec François Hollande et la loi NOTRe, la création de la collectivité unique qui avait été refusée par les corses lors d’un référendum organisé par Nicolas Sarkozy en 2003. 
J’ai combattu en 2015 au nom du MRC à l’assemblée nationale cette remise en cause du référendum par un amendement du gouvernement présenté en catimini lors d’une séance de nuit et voté par quelques députés socialistes, radicaux, écologistes et de droite qui étaient dans la confidence avec la présence de Guy Siméoni et Jean-Guy Talamoni dans La tribune du public ... 
C’est ainsi que la démocratie a été bafouée ; comme l’a été le référendum de 2005 en France sur la constitution européenne dont le NON a été piétiné ensuite par le traité de Lisbonne qui a été approuvé par la voie parlementaire. Quand le résultat d’un référendum ne convient pas, on refait le vote en évitant la voie référendaire jusqu’à ce que oui s’en suive ! 
Le caractère unitaire de la France et l’indivisibilité de la République sont maintenant mis en cause par cette élection territoriale. Derrière ce que les nationalistes nous présentent comme un projet d’émancipation et d’autonomie fiscale, législative et réglementaire, l’indépendance est en embuscade. 
Après le scrutin du premier tour, M Jean-Guy Talamoni vient de vendre la mèche en déclarant que « puisque les corses ont voté pour des nationalistes, cela veut dire que pour les corses, la Corse est une nation ». Et il demande à nouveau la reconnaissance du peuple corse qui a été censurée par le conseil constitutionnel en 1991. 
À cette logique d’indépendance qui n’est pas la solution, opposons une autre perspective, celle de la modernité de la citoyenneté. L’Egalité républicaine mérite d’être enfin mise en œuvre. Faire France, c’est le chemin du progrès pour la Corse dans la République.

 

Cet article est le 3031ème sur le blog MRC 53 - le 58ème dans la catégorie Collectivités territoriales

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