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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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10 février 2025 1 10 /02 /février /2025 15:45

La France et la gauche vont mal, le capitalisme toujours plus inégalitaire


 

Bernard Teper ReSPUBLICA est aussi co-animateur du Réseau Education Populaire (REP). Editorialiste dans ReSPUBLICA, le journal du réseau de la gauche républicaine, laïque, écologique et sociale, il a développé ses analyses politiques dans l'édition numérique du 9 février 2025, sous le titre La France et la gauche en PLS. Extraits.


 

Face à la situation actuelle en France, la gauche se trouve en situation de PLS (PLS : position latérale de sécurité. Les jeunes ont initié le vocable « être en PLS » qui veut dire « être mal »). À la veille de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de budget de l’État du gouvernement Bayrou, le député LIOT et rapporteur du budget à l’Assemblée nationale, Charles de Courson, tire la sonnette d’alarme.

 

À ses yeux, les hypothèses de croissance, d’inflation et de recettes fiscales prises par le gouvernement sont trop favorables pour limiter le déficit à 5,4 % du PIB. Il prédit donc un déficit plus important. Il y a donc un mensonge du gouvernement Macron-Bayrou. Nous venons d’apprendre par ailleurs que la croissance française a reculé au 4e trimestre 2024 de 0,1 %, alors qu’elle a cru aux États-Unis de 2,3 % (...).

 

Et la gauche dans tout cela ?

Tout ce qui précède n’étonnera pas les lecteurs assidus de ReSPUBLICA. C’est la continuation normale du développement capitaliste. Simplement, nous vivons une accélération des tendances inégalitaires de ce dernier, le simple néolibéralisme même additionné à l’ordolibéralisme européen ne suffisant plus à contrer la baisse tendancielle du taux de profit.

Voilà pourquoi il est indispensable pour ce mode de production de réduire le plus vite possible le nombre des gagnants du système et donc de le faire d’une façon de plus en plus autoritaire. Bien sûr, une alternative existe, mais elle demande un changement de formation sociale et donc un changement du mode de production dominant.

Seul le plus grand nombre peut y parvenir s’il est conscient que seule cette alternative est possible face à la multitude des fausses bonnes idées magiques. Pour cela, il est nécessaire de ne plus croire aux miracles et de faire un effort volontaire sur soi-même afin d’analyser le vrai réel et non le phantasme de gauche du solipsisme. Donc, le point de passage obligé est d’avoir une ligne stratégique efficace pour mobiliser le plus grand nombre vers un objectif rationnel et désirable. Et comme l’histoire nous l’apprend, rien d’essentiel ne peut se faire sans la mobilisation unitaire de la classe populaire (...).

Un budget 2025 irresponsable

Le budget de l’État 2025 présente des recettes inférieures à 6,2 milliards au budget Macron-Barnier et l’abaissement des dépenses est de 6,4 milliards d’euros. Il est donc pire que le budget prévu par le gouvernement précédent. Quant au budget de la Sécurité sociale, malgré le milliard de plus pour l’hôpital, il y a 90 milliards d’exonérations de cotisations sociales et 203 milliards d’aides publiques sans contrepartie, principalement pour les grandes entreprises. C’est du ruissellement des plus pauvres vers les plus riches ! Tant pis pour l’école, la santé, l’hôpital, les services publics, la recherche, la réindustrialisation, la transition écologique et énergétique ! Le tango de la majorité des socialistes avec le gouvernement Macron-Bayrou a donc été inutile pour la classe populaire, mais très utile pour l’extrême centre macroniste.

Arrive la municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (VSG) ou la stratégie suicidaire de LFI

Villeneuve-Saint-Georges n’est pas une simple commune de 35 000 habitants ; ville la plus jeune et la plus pauvre des 47 communes du Val-de-Marne, elle constitue un symbole pour la gauche. De plus, elle fait partie des 140 communes de France visées par la stratégie LFI pour les municipales de 2026, dans lesquelles Jean-Luc Mélenchon a fait plus de 40 % en 2022 et Manon Aubry plus de 30 % en 2024. Une campagne pour un programme d’urgence sociale s’imposait donc. Et pour que cela soit crédible, il fallait une gauche unie sans faille au moins au second tour. Raté !

Il s’agit d’une vieille commune cheminote, longtemps administrée par le PCF. La dernière mandature communiste fut une horreur avec un soutien sans faille de cette ville aux indigénistes islamistes, ce qui a accéléré son écroulement. Elle fut prise par la droite au début de cette décennie. Mais le rififi n’était pas fini. En plein conseil municipal, le maire de droite fait un salut nazi. Une partie des élus de droite démissionne du conseil municipal, d’où l’élection partielle. Entre-temps, Louis Boyard (LFI) conserve, début juillet 2024, son poste de député avec un excellent score de 61 % au second tour sur la commune de VSG. Il perd, moins de 7 mois plus tard, la municipale partielle dans une triangulaire (face à la future maire LR et au maire au salut nazi sortant) en ne faisant que 38,8 % des voix au second tour, plus de 10 % de moins que la maire élue et plus de 22 % de moins que lui-même le 7 juillet 2024. Bien sûr, c’est une partielle, mais c’est une partielle pour tout le monde. Les deux événements nationaux décrits ci-dessus ont déployé leur effet négatif.

Refus de LFI de fusionner les listes de gauche

La décision de ne pas fusionner les deux listes de gauche au second tour à la proportionnelle a définitivement détruit les chances de la gauche. Rien de tangible ne justifie cette position de la direction de LFI, qui argue que sa liste a fait plus que l’union de la gauche en 2020 (dont l’écroulement s’explique par les propos ci-dessus). Elle ne tient aucun compte des élections de 2024 ! Ridicule ! François Ruffin a beau jeu de faire un brin d’humour en disant que, dans ce cas, la direction de LFI a justifié toute l’action de Louis Boyard selon l’adage stalino-orwellien « La défaite est une victoire. Le recul est une progression. La division est une force ».

 

Pour mieux comprendre, il faut revenir au résultat du premier tour où Louis Boyard vire en tête avec seulement 24,89 % (avec au moins un candidat proche de Rima Hassan dont la découverte plombe cette liste), mais avec une autre liste de gauche composée par le PCF, le PS et les écologistes, qui arrive troisième avec 20,7 %.  Cette liste, tirée par le candidat PCF Daniel Henry, ancien premier adjoint de la municipalité communiste de la décennie précédente, propose à Louis Boyard une fusion à la proportionnelle, ce qui était juste. Refus de Louis Boyard et de la direction de LFI d’appliquer la stratégie d’union NFP au second tour. Le PCF retire sa liste. La messe est dite, malgré la triangulaire avec l’ancien maire au salut nazi, qui a quand même fait plus de 15 % au premier tour et plus de 12 % au second tour. Le jeune Louis Boyard a joué comme un jeune petit bourgeois à la roulette russe et a perdu ! La classe populaire villeneuvoise méritait mieux, notamment avec un plan d’urgence sociale.

Bien sûr, ce recul de la gauche a des causes multifactorielles. Il y a des causes nationales dues aux stratégies perdantes des différentes directions des partis de la gauche, largement instruites dans les colonnes de ReSPUBLICA, et il y a des causes locales politiciennes que nous venons de présenter qui se surajoutent aux précédentes. Nous ne le dirons jamais assez, toutes les directions de gauche doivent refuser la stratégie 2011 de Terra Nova. La gauche devrait appliquer les 12 théorèmes d’une gauche de gauche sur lesquels nous reviendrons.

 

Cet article est le 3452 ème sur le blog MRC 53 - le 200ème, catégorie Gauche France

Article paru le 10 février 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Bernard Teper, le 20 mai 2022, à la Maison des associations à Orléans, lors d'une conférence sur la protection sociale

Bernard Teper, le 20 mai 2022, à la Maison des associations à Orléans, lors d'une conférence sur la protection sociale

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28 janvier 2025 2 28 /01 /janvier /2025 17:29

Les initiatives se multiplient pour éviter un affrontement interne stérile

 

La France attend et espère l'avènement d'une autre politique, à l'initiative d'une gauche réconciliée. Le président de la République n'offre plus de perspective d'avenir. La droite n'a pu saisir sa chance avec Michel Barnier. L'habileté de François Bayrou sera-t-elle suffisante pour engager le pays sur la voie d'un compromis social et de respect mutuel ?

Les échéances sont connues. D'abord, le budget d'urgence 2025 qui, s'il est voté en février, sera suivi du budget 2026 sur les bases du compromis social et politique. Les élections municipales en mars 2026. L'élection présidentielle en avril 2027.

Mais l'échec de François Bayrou est fort possible et le calendrier électoral pourrait s'agiter. Le président de la République aurait l'initiative et la responsabilité de nommer un nouveau Premier ministre, en attendant de pouvoir dissoudre l'Assemblée nationale en juillet et organiser des élections législatives en septembre 2025.

La France, en profondeur, souhaite que la gauche propose un nouveau projet, cohérent et rassembleur, qui protège le peuple français du tumulte du monde capitaliste néolibéral.


 

Notons cette Tribune, publiée ce 28 janvier sur le site du Nouvel Obs « Mélenchon-Hollande : desserrer l’étau à gauche ».

Retour de Donald Trump, crise politique, sociale, économique et bien sûr écologique, les signataires de cette tribune appellent la gauche française à se montrer à la hauteur des nouveaux défis auxquels le monde est aujourd’hui confronté.


 

Le congrès du PS, qui se prépare, pourrait déboucher sur une restructuration, comme ce parti n'en a pas connu depuis le congrès d'Epinay-sur-Seine en 1971. Voir France Info, 27 janvier : Prochain congrès du PS.


 

L'agence intellectuelle Telos, qui publie des articles intéressants, à partir des contributions d'économistes, politologues, juristes, sociologues, français et étrangers, aspire à ce que ce congrès soit le point de départ d'une affirmation de la légitimité socialiste, conduisant au pouvoir. Voir (27 janvier) : Aux directeurs de conscience de la gauche.


 

Cet article est le 3439 ème sur le blog MRC 53 - le 199ème, catégorie Gauche France

Article paru le 28 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Jean Jaurès (1859-1914)

Jean Jaurès (1859-1914)

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21 janvier 2025 2 21 /01 /janvier /2025 23:34

Porteur des intérêts des classes populaires, résolument à gauche

 

"Il était possible de réduire le déficit à 5% dès cette année en agissant sur les recettes, beaucoup plus faibles (-26md€) qu'annoncé. Mais le Gouvernement a choisi de tronçonner les dépenses avec un plan d'austérité jamais vu dans l'histoire de la 5ème République". #

C'est pourquoi Emmanuel Maurel a voté la censure du gouvernement Barnier. Voir Emmanuel Maurel - Val-d'Oise (3e circonscription). Le député, élu sous la bannière du Nouveau Front populaire en 2024, est membre de la commission des finances, co-rapporteur du budget du Travail et de l'Emploi.

Voir aussi La politique et moi - Emmanuel Maurel, député Gauche démocrate et républicaine du Val-d'Oise.

Le 26 janvier, il propose de partager la galette républicaine, à Montigny-lès-Cormeilles, dans sa circonscription. Avec cette invitation.

Madame, Monsieur, 


L'année 2024 s'est achevée sur l'une des plus graves crises humanitaires de notre histoire. Nos pensées restent auprès des victimes du cyclone de Mayotte et de leurs proches. Nous formons le vœu que l'action de l'Etat puisse au plus vite redonner l'essentiel à nos compatriotes mahorais. 

L'histoire montre que souvent, la France a progressé grâce à la mobilisation et la solidarité nationales. Nous en aurons besoin pour résoudre les problèmes politiques, économiques, sociaux et financiers qui ont marqué l'année écoulée et qui resteront brûlants en 2025.

Notre État et nos institutions tiendront-ils face à ces épreuves ? Au travers de leurs déceptions, de leur exaspérations - et de leurs votes ! - c’est pourtant ce qu’exigent nos concitoyens. Oui, les Français exigent de la lucidité face aux problèmes, de la continuité dans l’action, et aussi un peu plus de hauteur de vue et de sens de l’intérêt général. Ce n’est pas trop demander. C’est même le minimum, le  « pré requis  » pour que la République ne soit pas vide et tienne ses promesses. 

Pour l’instant, rien ne change. Le Président continue d’ignorer que sa politique est rejetée. Le Gouvernement continue de s’entêter à suivre une ligne minoritaire dans l’opinion comme à l’Assemblée. Les partis continuent de rester dans leur couloir en « préparant les échéances  ». Mais ça ne durera pas. Tôt ou tard, quelque chose ou quelqu’un viendra trancher le nœud gordien de notre crise sans fin. 

La gauche y parviendra-t-elle ? Elle a tant à apporter à notre pays. D’abord elle n’a pas à courber l’échine face aux intimidations de ceux qui détestent les fonctionnaires, le service public et la Sécurité sociale. Elle doit rappeler à leur devoir civique ceux qui méprisent la solidarité et qui s’enrichissent en dormant. Elle doit défendre ceux qui ne vivent de rien d'autre que leur travail : les classes populaires et moyennes, qui forment l'écrasante majorité de la population. 

La gauche doit construire. Mais il n’y a pas de baguette magique : elle n’y arrivera pas sans convaincre, ce qui suppose un préalable : écouter et dialoguer. En ayant ce bon sens à l’esprit, nous aurons en 2025 une France meilleure qu’en 2024. 

Je vous souhaite une très belle année, pour vous et pour la France.

 

Cet article est le 3432 ème sur le blog MRC 53 - le 198ème, catégorie Gauche France

Article paru le 21 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Emmanuel Maurel, à Valence, le 3 février 2019, lors du lancement de la Gauche républicaine et socialiste

Emmanuel Maurel, à Valence, le 3 février 2019, lors du lancement de la Gauche républicaine et socialiste

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8 décembre 2024 7 08 /12 /décembre /2024 18:22

Soutien de la demande par la relance de l'investissement public et privé

 

Le vote d'une motion de censure a fait tomber le gouvernement Barnier (voir L'Assemblée nationale vise le président Macron et fait tomber Barnier). Le président de la République a la charge de nommer un nouveau Premier ministre afin que cette personnalité lui propose les membres d'un nouveau gouvernement. Ses consultations se poursuivront demain lundi.

L'urgence est à la composition d'un gouvernement qui vote le budget 2025 de la France et évite la censure d'ici juillet (une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale n'est pas possible avant cette date).

Après l'échec de la droite, la logique serait de solliciter la gauche. Les socialistes ont demandé au chef de l'Etat de nommer un Premier ministre de gauche. Les communistes et les écologistes ont accepté d'en parler avec le président. Les insoumis n'y sont pas favorables.

L'objectif du PS est de passer un contrat de non censure avec les partis de droite et du centre qui étaient partie prenante du gouvernement Barnier. Les républicains (LR) avancent deux conditions : pas de LFI au gouvernement et pas d'application du programme du Nouveau Front populaire - voir LR ne censurera pas le prochain gouvernement, sauf...).


 

C'est dans ce contexte que l'Engagement (parti membre de la Fédération de la Gauche Républicaine, fondé par Arnaud Montebourg, dont le secrétaire général est Vincent Guibert) a publié, le 7 décembre, ses propositions de compléments au programme économique du NFP. Avec un préalable, que voici.

  • L’arrêt des politiques néolibérales est indispensable pour le progrès économique et social en France et en Europe. Il suppose l’abandon de la politique de l’offre au profit d’une politique de soutien de la demande effective, fondée sur la relance par l’investissement public et privé et un protectionnisme renforcé aux frontières de l’Union européenne (UE).

  • Cette relance n’est pas soumise à la contrainte extérieure, à la différence d’une relance par la consommation, susceptible d’accroître le déficit commercial de la France en augmentant les importations. Toute relance par l’investissement bénéficie depuis la mise en œuvre de l’union économique et monétaire d’une protection de la Banque centrale européenne (BCE) en matière de taux d’intérêt et de taux de change.

L'Engagement fait connaître ses propositions afin d'infléchir les orientations économiques du Nouveau Front populaire. Une façon de répondre aux exigences portées par LR ?


 

Cet article est le 3396 ème sur le blog MRC 53 - le 197ème, catégorie Gauche France

Article paru le 08 décembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Vincent Guibert, secrétaire général de l'Engagement, le 12 octobre 2024 à Lyon, lors des Universités de la Gauche républicaine

Vincent Guibert, secrétaire général de l'Engagement, le 12 octobre 2024 à Lyon, lors des Universités de la Gauche républicaine

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15 novembre 2024 5 15 /11 /novembre /2024 18:46

Construire une grande force de gauche, au service du bien commun

 

Les Universités de la Gauche Républicaine 2024 se sont déroulées les 12 et 13 octobre à Lyon, organisées par les membres de la Fédération de la Gauche Républicaine (Gauche Républicaine et Socialiste, Mouvement Républicain et Citoyen, L'Engagement).

 

Le 12 octobre en matinée, une première Table ronde, animée par Samia Jaber (L'Engagement), sur le thème "La France et l'Europe face aux bouleversements du monde" était proposée. Voir Universités de la Gauche Républicaine 2024 à Lyon : 1ère Table ronde.

 

En après-midi, il y a d'abord eu deux interventions. Voir l'exposé de David Cayla sur le thème "La Gauche peut-elle combattre le néolibéralisme ?" et l'intervention de Mathieu Pouydesseau concernant l'Allemagne.

 

Puis une 2ème Table ronde, animée par Marie-Noëlle Lienemann (GRS), sur le thème "Produire des richesses en France". Voir Universités de la Gauche Républicaine 2024 à Lyon : 2ème Table ronde.

 

Le 13 octobre, en matinée, la 3ème Table ronde était animée par Catherine Coutard (MRC) sur le thème "Faire reculer le RN et rassembler les Français". Voir Universités de la Gauche Républicaine 2024 à Lyon : 3ème Table ronde.

 

Les interventions - résumées - des responsables des organisations impliquées dans les Universités de la Gauche Républicaine (UGR) 2024 (L'Engagement, le Mouvement Républicain et Citoyen et la Gauche Républicaine et Socialiste).

 

Vincent Guibert (secrétaire général de L'Engagement) - 12 octobre

La Gauche est en difficulté. Quelle place pour notre Fédération de la Gauche Républicaine ? L'Engagement propose la relance industrielle (en misant sur l'énergie nucléaire), un protectionnisme ciblé et raisonné, une évolution du rôle de l'Etat. Voir les livres d'Aquilino Morelle, concernant l'industrie.


 

Thierry Cotelle (président du MRC, conseiller régional d'Occitanie) - 12 octobre

Actuellement, la gauche n'est pas capable de porter un projet clair. Il faut faire de la réindustrialisation la priorité nationale. En faire l'industrie la plus décarbonée d'Europe.

Macron, c'est la métropolisation extrême, une Europe sourde aux cris des peuples, le déficit public. Il veut des économies budgétaires, sans penser à la production de richesses.

Il faut revoir la formation professionnelle, le Zéro artificialisation nette des sols. Dans l'industrie, il y a des difficultés de recrutement, même quand les salaires sont bons et avec évolution professionnelle.

Nous ne sommes pas nombreux mais il faut tenir bon. Référence à Léon Blum (les podcasts de France Inter).


 

Emmanuel Maurel (animateur national de la GRS, député du Val-d'Oise) - discours de clôture le 13 octobre

Dans le contexte de la désoccidentalisation du monde et du conflit en Ukraine, nous devons avoir des ambitions pour le continent européen. L'Europe décroche des USA et de la Chine. Elle est sans imagination, sans volonté. Les européens s'appauvrissent. D'accord avec le diagnostic de Mario Draghi, pas avec ses préconisations. Les accords de libre-échange continuent. Ainsi avec le Mercosur.

Macron n'a pas voulu de Castets. En fait, c'est de sa politique qu'il ne voulait pas. Dans les manuels d'histoire, il sera écrit qu'il a contourné les institutions de la Vème République.

Concernant le budget d'austérité, notre devoir est de nous opposer. Il n'est pas vrai que c'est la fin du chômage de masse, que la France se réindustrialise. Nous devons déconstruire le discours budgétaire du gouvernement.

Le Nouveau Front populaire préconise une autre politique, avec de nouvelles recettes budgétaires. Mais ce n'est pas suffisant. Le NFP est une alliance électorale, qui a permis de sauver les meubles ("j'en fais partie").

Constat que la gauche a fait moins de 30 % aux élections législatives. Comment ajouter ? LFI a mobilisé un électorat qui était parti mais en affaiblissant le socle naturel de la gauche. Sophie Camard a raison : il faut parler juste en écoutant les gens et en parlant à leur raison.

Certains ont une passion pour l'excommunication, qualifiant Caroline Fourest et François Ruffin d'extrême droite. Ne pas se laisser impressionner. Assumer crânement nos idées. La Fédération de la Gauche Républicaine est suffisamment solide.

Au discours mélenchonien sur la créolisation, la nouvelle France racisée, nous préférons les mots d'ordre unificateurs, parlant à tous. Il n'y a pas de nouvelle France. Il n'y a qu'une France.

Adressons-nous au monde du travail, parlons de la production, de la vie dans les entreprises, du capital public, de l'investissement, du protectionnisme quand il le faut. Les gens s'intéressent à la politique économique. Soyons des chercheurs au service du bien commun.

Parlons des reconquêtes républicaines, des services publics, du logement, de l'Institut Pasteur qui a besoin du téléthon pour financer la recherche fondamentale. Parlons de la réalité de l'insécurité, et non du "sentiment d'insécurité". La Gauche doit affronter les problèmes liés à la police de proximité. Il n'est pas acceptable que Fabien Roussel soit traité de facho ou de nazi, suite au meurtre de Philippine.

La question est : comment on rassemble et on élargit la gauche ? Il faut opposer une fermeté absolue à tous les bigots sur la question de la laïcité. Pas de "oui, mais" sur les meurtres de Samuel Paty et de Dominique Bernard. On défend la laïcité. Point.

Comment la Gauche va se recomposer ? On ne sait pas. Il faut se mouvoir dans l'incertitude. Il faut créer une grande force, parler au plus grand nombre, sans sectarisme (c'est la plaie de la gauche). Notre option stratégique à porter : le Congrès de Tours, à l'envers.


 

Cet article est le 3381 ème sur le blog MRC 53 - le 196ème, catégorie Gauche France

Article paru le 15 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Emmanuel Maurel, le 13 octobre 2024 à Lyon, lors de son discours de clôture des Universités de la Gauche Républicaine

Emmanuel Maurel, le 13 octobre 2024 à Lyon, lors de son discours de clôture des Universités de la Gauche Républicaine

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14 novembre 2024 4 14 /11 /novembre /2024 18:40

Avec Catherine Coutard, "faire reculer le RN et rassembler les Français"

 

Les Universités de la Gauche Républicaine 2024 se sont déroulées les 12 et 13 octobre à Lyon, organisées par les membres de la Fédération de la Gauche Républicaine (Gauche Républicaine et Socialiste, Mouvement Républicain et Citoyen, L'Engagement).

Le 12 octobre en matinée, une première Table ronde, animée par Samia Jaber (L'Engagement), sur le thème "La France et l'Europe face aux bouleversements du monde" était proposée. Voir Universités de la Gauche Républicaine 2024 à Lyon : 1ère Table ronde.

En après-midi, il y a d'abord eu deux interventions. Voir l'exposé de David Cayla et celui de Mathieu Pouydesseau.

Puis une 2ème Table ronde, animée par Marie-Noëlle Lienemann (GRS), sur le thème "Produire des richesses en France". Voir Universités de la Gauche Républicaine 2024 à Lyon : 2ème Table ronde.
 

Le 13 octobre, en matinée, la 3ème Table ronde était animée par Catherine Coutard (MRC) sur le thème "Faire reculer le RN et rassembler les Français".
 

Premier intervenant, Jean-Marie Cador, français (marié à une hongroise), membre du parti des travailleurs hongrois.

Il témoigne de l'évolution ultra-nationaliste du régime hongrois. Orban magyarise tout. Ce n'est plus une république, c'est son régime. Critiquer, c'est être un ennemi du pays. Il pratique par des décrets liberticides. Le gouvernement hongrois est un parti politique. Le peuple hongrois se tourne vers le nationalisme. Pourtant, dans les années 1990, le FIDESZ était un espoir pour les jeunes. Il a évolué vers l'extrême droite, à l'initiative d'Orban.

Rappel historique sur les nouvelles frontières et le découpage de l'empire austro-hongrois par le Traité de Trianon en 1920. A partir de 1935, Hitler avait trouvé un dictateur hongrois et son parti des Croix fléchées, pour relayer sa politique antisémite.


 

Deuxième intervenant, Gilles Noël, maire de Verzy (1 255 habitants, Nièvre), vice-président de l'association des maires ruraux de France.

Il témoigne du désarroi et de la désespérance de la France des communes de moins de 3 500 habitants (le tiers de la population), dont les habitants vieillissent et voient s'éloigner les services publics. Le vote RN est devenu majoritaire, souvent à plus de 60 %. "Ce n'est pas contre toi", disent-ils au maire, qui fait l'interface avec l'Etat. La pauvreté fait que les familles s'en vont. Il nous faut relever le défi.


 

Troisième à intervenir, Sophie Camard, maire GRS du 1er secteur de Marseille.

Elle témoigne du besoin qu'ont les gens de voir les élus, physiquement. Avant d'être élue, elle avait un emploi dans le privé, au service des comités d'entreprise. Le problème est de reprendre la main sur le travail. Dans les villes, nous sommes sur les lieux de vie. Dans le cadre de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Marseille est un repoussoir. Le centre est rejeté par la périphérie. Nous craignons que le RN prenne la métropole.

Marseille est la capitale du numérique. C'est une richesse mais c'est pauvre en emplois. La retombée fiscale est faible. Marseille, ce sont les violences, le narcotrafic. Mais le centre ville, c'est la mixité sociale. Les enfants dans la diversité sont un vrai réconfort. Ainsi, une école neuve, pas encore taguée, près de la gare Saint-Charles. Il y a aussi la police de proximité, SOS Méditerranée (37 000 personnes sauvées depuis un an).


 

Quatrième intervenant, Pierre Jouvet, conseiller départemental de la Drôme, secrétaire général du PS, député au Parlement européen. Ancien maire de sa commune (4 500 habitants).

Aux législatives 2024, 70 % des 11 millions de voix du RN l'ont été dans des communes de moins de 20 000 habitants. Aux européennes 2024, dans 150 circonscriptions les plus rurales de France, le RN est passé de 1,4 à 2,7 millions de voix.

Notre réponse doit être davantage de fermeté sur les questions de sécurité. Le RN, c'est tous fachés mais pas fachos. Les classes populaires, c'est quoi ? Le 1er décile fiscal vote à gauche, le 2ème vote RN. Il faut dénoncer l'extrême droite. Au Parlement européen, Orban a eu une présence glaçante. Peut-être l'extrême droite arrivera au pouvoir en France. Il faut élargir nos propositions politiques.


 

Cinquième intervenant, Christian Picquet, membre de la direction nationale du PCF.

La fin du 20ème siècle a été une défaite historique pour la gauche. La stratégie Terra Nova a été mise en oeuvre. L'Europe a été le vecteur de la contre-révolution néolibérale. Comment en sortir ? Le rassemblement de la gauche et le rassemblement républicain ne suffisent pas. Il faut que ça change ! La présence de Mélenchon est un obstacle. D'accord avec Boris Vallaud, il faut parler avec LFI. Construire des batailles rassembleuses et se mettre d'accord sur un projet global autour de trois points : le travail, la République, la France.


 

Sixième intervenant, Dominique Charnassé, responsable national de L'Engagement, ancien cadre du secrétariat général aux Affaires européennes.

Au Parlement européen, la poussée de l'extrême droite est forte. En trois groupes, elle fait un quart de l'Hémicycle (187 eurodéputés). Au niveau des nations, l'Italie et la Hongrie sont gouvernées par l'extrême droite. En Suède, elle soutient sans participation. En Autriche, elle est en tête aux élections. Il y a une poussée au Portugal. En Pologne, elle a perdu les élections mais elle reste en embuscade. Cela se traduit par le grignotage des libertés et des politiques conservatrices au niveau sociétal.

Avec L'Engagement, le but est de créer un nouvel alliage, social et républicain.


 

La parole est redonnée aux intervenants.

 

Jean-Marie Cador complète les informations sur la Hongrie. CNews est la télévision nationale. Orban dirige avec sa famille. Le chômage n'est pas indemnisé. Macron ressemble à Orban 2000.

Christian Picquet constate qu'il y a des France qui ne se comprennent plus. Le sentiment d'impuissance et de vide politique s'est installé. Il faut réfléchir à une contre-légitimité démocratique car la République est menacée.

Pierre Jouvet le regrette mais c'est la réalité : ce qui s'est dit ici, on est très minoritaire à le penser. Il est contre la note de Terra Nova. Il faut garder l'électorat de gauche et aller chercher l'électorat populaire. En haut, il manque le bon sens. Certains, au NFP, sont hors sol. Il est optimiste pour la suite.

Gilles Noël exprime son inquiétude pour les élections municipales de 2026. Les maires, sans police municipale, peuvent être mis en garde-à-vue. Faire valoir la complémentarité rural-urbain. Pour la justice territoriale.

Sophie Camard propose de réfléchir à une agence nationale pour la rénovation sociale. Nous sommes face à une triple radicalisation, politique, religieuse et de la délinquance. C'est le moment de se référer à un historien, dans les années 1970, qui racontait comment, dans les villages du Var, se faisait la politique au bistro. C'était là que se faisait la rénovation républicaine au 19ème siècle. C'est un peu ce que fait François Ruffin aujourd'hui.


 

Cet article est le 3380 ème sur le blog MRC 53 - le 195ème, catégorie Gauche France

Article paru le 14 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

UGR à Lyon le 13 octobre 2024 (de gauche à droite) : Jean-Marie Cador, Christian Picquet, Pierre Jouvet, Catherine Coutard, Gilles Noël, Sophie Camard, Dominique Charnassé

UGR à Lyon le 13 octobre 2024 (de gauche à droite) : Jean-Marie Cador, Christian Picquet, Pierre Jouvet, Catherine Coutard, Gilles Noël, Sophie Camard, Dominique Charnassé

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13 novembre 2024 3 13 /11 /novembre /2024 18:12

Produire en France pour réindustrialiser et financer notre modèle social

 

Les Universités de la Gauche Républicaine 2024 se sont déroulées les 12 et 13 octobre à Lyon, organisées par les membres de la Fédération de la Gauche Républicaine (Gauche Républicaine et Socialiste, Mouvement Républicain et Citoyen, L'Engagement).

Le 12 octobre en matinée, une première Table ronde, animée par Samia Jaber (L'Engagement), sur le thème "La France et l'Europe face aux bouleversements du monde" était proposée. Voir Universités de la Gauche Républicaine 2024 à Lyon : 1ère Table ronde.

En après-midi, il y a d'abord eu deux interventions. Voir l'exposé de David Cayla et celui de Mathieu Pouydesseau.


 

Puis une 2ème Table ronde, animée par Marie-Noëlle Lienemann (GRS), sur le thème "Produire des richesses en France".

Produire en France et réindustrialiser. Produire des richesses et financer notre modèle social et nos services publics. Produire des richesses en France pour assurer notre souveraineté.


 

Premier intervenant, Nicolas Ravailhe, avocat. Il enseigne notamment à l'Ecole de guerre économique.

Le problème de la France, ce n'est pas qu'elle dépense trop, c'est qu'elle ne gagne plus rien. La productivité du travail est bonne, mais la France ne produit plus bien. Pourquoi ? Il y a un problème de gouvernance. Les fonds existent pour l'épargne populaire, mais on ne les mobilise pas.

L'Allemagne s'est enrichie en investissant en Ukraine (hors guerre). Elle a réimporté 180 milliards d'euros en Europe. L'UE a décidé de taxer les voitures électriques chinoises. L'Allemagne y est favorable mais elle s'abstient dans le vote. Les représailles tombent sur la France, pas sur l'Allemagne.

Les Pays-Bas récupèrent les droits de douane pour les importations dans ses ports. La France est un pays pillé. C'est la guerre économique, il faut agir, sans compter sur l'Europe. L'Allemagne mise sur les accords de libre-échange, avec l'accord des Verts.

Il y a d'autres solutions : réorienter les fonds européens, refuser le "ni nationalisation, ni privatisation", mais faire les deux. Le plus gros problème en France, c'est que la puissance publique ment. C'est le cas pour les aides aux entreprises (8 à 9 fois moins élevées). Il faut sortir de cette logique mortifère. Pour notre souveraineté, nous avons besoin de capital. L'épargne doit financer les PME. Avoir supprimé les Bourses régionales est une énorme erreur.

 

Deuxième intervenant, François Hommeril, président de la Confédération française de l'encadrement (CFE-CGC). Il commence par une citation de Pierre Gattaz (MEDEF) "Je voulais garder mes usines en France, c'est pour ça que j'ai retiré mon entreprise de la cote en Bourse".

Le mal profond est la financiarisation. Dans les années 1970, les entreprises étaient en difficulté, elles ont été sauvées par les nationalisations. Les privatisations ont contribué à la désindustrialisation. Les dirigeants ne sont pas très compétents. L'investissement physique de l'actionnaire est nécessaire.

L'Etat accorde 200 milliards € d'aides aux entreprises, mais pas d'évaluation de leur impact. Sans recherche, pas d'implantations industrielles. Les dirigeants sont faibles en connaissances scientifiques. Il y a un problème de doctrine d'intervention. Quand le coût du travail est bas, il y a souvent un problème dans la qualité des emplois. La recherche a été sous-financée, l'industrialisation a été définancée.

Il y a un problème de gouvernance des entreprises. Le problème, c'est l'actionnaire. Il faudrait le réduire à l'apport de capital financier, avec un rendement garanti, sans gouverner. Problème de représentation des salariés et de compétence des actionnaires. Le capital est la ressource la plus abondante. Il faudrait qu'elle contribue à développer les entreprises plutôt que les détruire.


 

Troisième à intervenir, Fatima Bellaredj, déléguée générale de la Confédération générale des SCOP et des SCIC. 4 500 entreprises (en moyenne, 23 salariés), près de 10 milliards € de chiffre d'affaires. Modèle vertueux (1 Homme = 1 voix).

Dans la reprise d'entreprises par les salariés, le problème est le financement, qui est le nerf de la guerre. Il faut une expertise particulière (tribunaux de commerce, mandataires judiciaires). Le tribunal de commerce pratique le mieux disant social. L'Etat intervient par la Caisse des Dépôts.

L'économie sociale et solidaire (ESS) n'est pas suffisamment prise au sérieux (14 % des emplois privés). Il y a des outils mais il faudrait reprendre les idées des collectivités territoriales.


 

Quatrième intervenant, Gautier Chapuis, adjoint écologiste au maire de Lyon, chargé de l'agriculture et de l'alimentation. La France perd sa souveraineté alimentaire en raison de la financiarisation de l'économie. La finalité, c'est de nous nourrir. La richesse ne va pas à ceux qui les produisent. On tue les agriculteurs, la planète et les consommateurs.

Que peut-on faire au niveau local ? Interdire d'écrire "produits locaux", rechercher d'autres possibilités. Mettre en place une commission de producteurs, qui veille à la juste rétribution des producteurs.

Il restait une ferme à Lyon. Elle allait disparaître. La ville a investi 150 000 € dans la reprise, pour installer des agriculteurs maraîchers. L'idée de sécurité sociale de l'alimentation est intéressante.


 

Cet article est le 3379 ème sur le blog MRC 53 - le 194ème, catégorie Gauche France

Article paru le 13 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

UGR 2024 à Lyon, le 12 octobre, 2ème Table ronde, animée par Marie-Noëlle Lienemann (ici à gauche) avec Nicolas Ravailhe et Fatima Bellaredj

UGR 2024 à Lyon, le 12 octobre, 2ème Table ronde, animée par Marie-Noëlle Lienemann (ici à gauche) avec Nicolas Ravailhe et Fatima Bellaredj

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12 novembre 2024 2 12 /11 /novembre /2024 22:24

L'Allemagne est en récession avec d'importantes réserves financières

 

Les Universités de la Gauche Républicaine 2024 se sont déroulées les 12 et 13 octobre à Lyon, organisées par les membres de la Fédération de la Gauche Républicaine (Gauche Républicaine et Socialiste, Mouvement Républicain et Citoyen, L'Engagement).

 

Le 12 octobre en matinée, une première Table ronde, animée par Samia Jaber (L'Engagement), sur le thème "La France et l'Europe face aux bouleversements du monde" était proposée. Voir Universités de la Gauche Républicaine 2024 à Lyon : 1ère Table ronde.

 

En après-midi, David Cayla, économiste, a parlé de son livre. Voir l'exposé de David Cayla.

 

Il intervenait en duo avec Mathieu Pouydesseau, chef d'entreprise en Allemagne. Voir Les revers de l'embellie allemande - dialogue avec Mathieu Pouydesseau (GRS, Les jeudis de Corbéra).

"La règle d'or plombe l'Allemagne"

 

L'Allemagne est "l'homme malade" de l'Europe. Pendant 15 ans, avec Merkel, l'Allemagne a mené une politique mercantiliste et souverainiste - pas européenne - dans le cadre d'une alliance avec la Russie.

En 2024, comme en 2023, elle est en récession économique, tout en étant en surproduction avec des comptes financiers très positifs. La "règle d'or" ne l'autorise qu'à de très légers déficits budgétaires. Ce sont les exportations qui sont à l'origine des excédents commerciaux, la consommation étant en baisse.

Un tiers des Allemands s'appauvrissent. Le pouvoir d'achat n'augmente pas. La peur de l'inflation explique ce choix de ne pas redistribuer à la population les excédents financiers.

 

La culture allemande est à l'origine de la poussée de l'extrême droite radicale. L'AfD est entrée en rébellion, allant jusqu'à 30 à 40 % des voix à l'est du pays.

 

A l'opposé, Sahra Wagenknecht - venant de l'Allemagne de l'est et du parti de gauche Die Linke - a créé un nouveau parti autour de sa personne visant à concurrencer l'AfD dans l'ex Allemagne de l'est en étant contre l'immigration, mais en voulant contrôler l'économie, rompre avec le néolibéralisme, s'appuyer sur le matérialisme. Les questions morales et sociétales ne sont pas abordées. Le féminisme est pris en compte par la question des salaires.

En un an, ce parti est passé de 0 à 10-12 % dans les sondages nationaux (6-8 % à l'ouest). Il ne peut être importé tel quel en France mais il serait bien de s'en inspirer, en mettant certains points (reprendre le contrôle, le matérialisme) au centre des débats, afin de regagner les couches populaires.


 

Cet article est le 3378 ème sur le blog MRC 53 - le 193ème, catégorie Gauche France

Article paru le 12 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Mathieu Pouydesseau (au micro), au côté de David Cayla, le 12 octobre 2024, à Lyon, aux Universités de la Gauche Républicaine

Mathieu Pouydesseau (au micro), au côté de David Cayla, le 12 octobre 2024, à Lyon, aux Universités de la Gauche Républicaine

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12 novembre 2024 2 12 /11 /novembre /2024 15:31

La gauche doit convaincre sur la question du néolibéralisme

 

Les Universités de la Gauche Républicaine 2024 se sont déroulées les 12 et 13 octobre à Lyon, organisées par les membres de la Fédération de la Gauche Républicaine (Gauche Républicaine et Socialiste, Mouvement Républicain et Citoyen, L'Engagement).

 

Le 12 octobre en matinée, une première Table ronde, animée par Samia Jaber (L'Engagement), sur le thème "La France et l'Europe face aux bouleversements du monde" était proposée. Voir Universités de la Gauche Républicaine 2024 à Lyon : 1ère Table ronde.

 

En après-midi, David Cayla était invité à parler de son livre La gauche peut-elle combattre le néolibéralisme.

 

La gauche n'a pas progressé depuis deux ans aux élections législatives (27,36 % en 2022, 27,56 % en 2024). L'extrême droite a progressé de 10 %, de 24 à 34 % sur ces mêmes élections. Pourquoi celle-ci convainc les électeurs, et pas la gauche ? Parce que la gauche n'est pas convaincante sur la question du néolibéralisme.

 

Les néolibéraux conçoivent le marché comme un mécanisme servant avant tout à établir des prix et à définir la valeur des choses. C'est cette fonction du marché qui doit être garantie par l'Etat. Son rôle est de maintenir un ordre social.

 

La gauche est embêtée parce qu'elle a créé les institutions néolibérales au niveau européen. Jacques Delors a conçu le marché unique et la mise en concurrence, ce qui a conduit au démantèlement des services publics. Michel Camdessus a initié la libre circulation du capital dans le monde, point de départ de la mondialisation et de l'émergence des paradis fiscaux.

 

Même dans un système de libre-échange, il est normal de contrôler les capitaux. C'est le moins que la gauche devrait proposer dans son programme. Elle ne le fait pas.

Une partie de la gauche est identitaire, ses électeurs se voient dans le camp du bien. C'est l'antithèse de la politique. Elle ne parle plus d'économie, seulement de taxer les riches, même pas de redistribuer les richesses. La gauche doit être matérialiste.

 

La gauche doit contrôler les mouvements de capitaux, parler de production et de redistribution des richesses, sans craindre de se diviser sur la question européenne. L'agriculture et la souveraineté alimentaire sont les points prioritaires. Il faut démarchandiser l'agriculture.


 

Cet article est le 3377 ème sur le blog MRC 53 - le 192ème, catégorie Gauche France

Article paru le 12 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

David Cayla (au centre), le 12 octobre 2024, aux UGR à Lyon.

David Cayla (au centre), le 12 octobre 2024, aux UGR à Lyon.

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11 novembre 2024 1 11 /11 /novembre /2024 19:56

"La France et l'Europe face aux bouleversements mondiaux"

 

Les Universités de la Gauche Républicaine 2024 se sont déroulées les 12 et 13 octobre à Lyon. En ouverture, Martine Souvignet (Mouvement Républicain et Citoyen), Olivier Carillo (L'Engagement) et Adrien Drioli (Gauche Républicaine et Socialiste), au nom des organisations membres de la Fédération de la Gauche Républicaine, avaient planté le décor.

Place ensuite à la première Table ronde, animée par Samia Jaber (L'Engagement), sur le thème "La France et l'Europe face aux bouleversements du monde".

Première intervenante, Anne-Cécile Robert, journaliste au Monde Diplomatique, souligne que le monde est à un tournant historique inégalé, pouvant être comparé à d'autres tournants majeurs, notamment la chute de l'URSS suivie de la domination des USA (qui s'achève), la fin de la 1ère guerre mondiale et l'érection de frontières en Europe.

C'est une époque historique de contestation de la raison (les Lumières) et de la connaissance (la Renaissance). La guerre est redevenue un outil de règlement des problèmes. Pour certains, l'histoire commence le 7 octobre 2023. Il faut remettre du temps long.

Pour la France, c'est une tragédie. Alors qu'elle devrait être le fer de lance du multipolaire, elle se rattache au monde qui finit, sous l'unité de façade européenne. Au lieu de tirer profit de sa spécificité, elle se banalise.

L'ONU fait son travail. Les Etats les plus puissants bloquent, avec la tentation de se passer des règles, de régulation. Ils veulent déréguler, se séparent de l'ONU. C'est la faillite des grandes puissances. Nous devons redevenir pacifistes, avec l'ONU. Contre la suppression du droit de véto.


 

Deuxième intervenant, Max-Erwann Gastineau a écrit un livre sur la désoccidentalisation du monde. Il ne faut plus réfléchir en terme de bloc. La guerre de la Russie en Ukraine, en 2022, signe la fin de la domination occidentale (400 ans de domination sans partage). La révolution chinoise, en 1911, était une imitation du modèle occidental. Le mode de vie occidental continue, mais les jeunes chinois prennent du recul.

On assiste à la montée en puissance des pays du Sud, à la remise en cause de la domination occidentale, politique, économique, culturelle, des droits de l'homme. Nous entrons dans une nouvelle ère géopolitique, fondée sur la diversité.


 

Troisième à intervenir, Laure Pallez, ancienne élue des Français de l'étranger (Chine et USA), souligne que les rapports entre les USA et la Chine modèleront le monde. Les Chinois reçoivent des informations différentes. Les USA sont passés de la violence verbale à la violence létale. L'espérance de vie diminue depuis 2014 (76 ans aujourd'hui). La crise de l'opium tue 76 000 personnes par an. L'Amérique est divisée. Les classes moyennes et populaire souffrent. La Chine est la rivale. Il n'y a plus d'ouvriers dans les usines.


 

Quatrième à intervenir, Danai Koltsida, politologue grecque, constate que l'Europe vit une crise existentielle. Le projet européen, tel qu'il était, est fini. Plus de place à la critique, place à la militarisation. A la suite des USA, les élites se préparent à la guerre, en commençant par la guerre commerciale avec la Chine, qui a des effets sur l'économie européenne.

Le glissement autoritaire concerne l'ensemble de l'Europe. En France, le 49-3, qui était une pratique parlementaire exceptionnelle, est devenu la règle. L'Europe, qui est en crise, devrait être plus unie en interne. Elle doit revoir ses relations avec le monde. Il faut un nouveau système de sécurité collective.


 

Cinquième intervenant, Gaëtan Gorce, ancien parlementaire, relativise la désoccidentalisation du monde. L'occident reste dominant économiquement, par les entreprises multinationales, principalement US, qui font du profit dans le Sud. Ce sont des capitalismes d'Etat.

La France n'a qu'une ou deux entreprises mondiales. L'Europe et la France ne sont pas bien placées. La France (1 % de la population mondiale) a des outils d'influence par l'Europe. Ses leviers sont affaiblis (ONU, défense, Afrique).

Il y a les gaullo-mitterrandistes (d'abord l'Etat) et les néo-conservateurs libéraux (d'abord les valeurs). Faire en sorte de préserver l'autonomie de décision de la France, qui doit être un vecteur de paix, par la coopération. Rétablir un consensus en politique étrangère.


 

Pour Anne-Cécile Robert, il n'y a pas de Sud global. Les BRICS n'ont pas de modèle de rechange. En politique étrangère, les gestes comptent, la dimension symbolique (de Gaulle). Il n'y a pas que les moyens. La culture historique manque. Le déclin de la France a commencé sous Mitterrand, qui avait fait le choix stratégique de l'ultra-atlantisme. Comme l'a rapporté Chevènement, la France ne pouvait plus que "passer entre les gouttes", vers la sortie de l'Histoire. L'Europe n'existe plus au niveau géopolitique.

Pour Max-Erwann Gastineau, il s'agit de désoccidentalisation, plutôt que de Sud global. En-dessous des BRICS, les pays ont une souplesse stratégique. L'Europe a une autonomie stratégique, qui ne va pas jusqu'au bout. Les USA dominent le lien transatlantique. Ils font valoir leurs intérêts nationaux (capitalisme d'Etat).

Pour Gaëtan Gorce, Mitterrand avait fait le choix patriotique de l'Europe. Il s'en servait pour faire passer certains messages.

Samia Jaber conclut sur le constat que l'Europe a perdu de vue l'intérêt de ses concitoyens et n'est plus pour la paix.


 

Cet article est le 3376 ème sur le blog MRC 53 - le 191ème, catégorie Gauche France

Article paru le 11 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

UGR 12 octobre 2024 à Lyon - 1ère Table ronde

UGR 12 octobre 2024 à Lyon - 1ère Table ronde

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