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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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Articles RÉCents

4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 22:03

Les discussions avec le PS n’ont pas avancé

Hier, j’ai présenté l’article du Monde, signé Sylvia Zappi, concernant le MRC et le choix qu’aurait fait Jean-Pierre Chevènement de faire son retour au PS. L’information ne semble pas correspondre à la réalité, selon les échos que j’ai recueillis auprès de proches de Georges Sarre et de Jean-Pierre Chevènement. Les deux responsables du MRC ont très mal pris cet article et une mise au point sera demandée, sous la forme d’une tribune de Jean-Pierre Chevènement dans Le Monde.

Claude Nicolet, responsable du MRC dans le Nord et secrétaire national aux questions internationales, m’a transmis le message qu’il a adressé à ses correspondants locaux, apportant les précisions suivantes.

« Il n'a jamais été question d'organiser un congrès du MRC en juin de cette année, encore moins de fusionner avec le PS lors du sien en novembre. Le secrétariat national, qui a eu lieu la veille de la parution de cet article, en présence de Georges Sarre et de Jean-Pierre Chevènement, n'a à aucun moment évoqué de pareilles perspectives.
Georges a évoqué l'organisation d'une convention en juin il y a déjà de nombreuses semaines.

L'idée de la refondation de la gauche et d'un "nouvel Epinay" n'est pas une idée neuve chez nous et nous utilisons depuis longtemps déjà cette formule qui a le mérite d'être claire.
Les divergences politiques de fond avec le PS sont nombreuses (Traité de Lisbonne par exemple) et n'ont fait l'objet d'aucune discussion digne de ce nom.
Des "contacts existent", dit le journal : c'est la moindre des choses entre formations politiques de la même famille et il n'y a là rien de nouveau ni de scandaleux.
Le Monde a encore une fois privilégié la forme à l'analyse de fond. Le débat sur la refondation de la gauche est un débat honorable, que nous devons avoir et que nous devons piloter.

J'ai, dès hier après midi, téléphoné à Jean-Pierre Chevènement avec lequel j'ai eu une longue conversation sur cet article.
Il m'a fait part de sa colère quant à la parution de cet article, qui est fondé sur des rumeurs, des bruits de couloirs, indigne d'un journaliste.
Il m'a affirmé qu'il n'était pas question de fusionner avec le PS au regard notamment des raisons citées plus haut, mais bien de se placer dans une perspective générale de refondation et pas autre chose
.
Il convient donc de conserver son calme et sa sérénité devant cette petite tentative de déstabilisation ».

Selon les messages que j’ai reçus après la diffusion, hier, de l’article du Monde, l’idée de rejoindre le PS fait l’unanimité contre elle. Leurs auteurs se reconnaîtront.

Du sud-ouest : « Moi, j'avoue que ce n'est pas ma stratégie préférée ; rester à l'écart pour préparer les élections européennes me parait pour le moment le plus utile avec tous ceux qui ont voté non au référendum de 2005... Le PS me parait trop hétérogène et sans leader pour que s'y rallier maintenant ait un sens, nous nous y diluerions complètement.

Le 9 Mars c'est l'union à gauche qui a gagné, bien sûr le plus souvent avec des têtes de listes PS mais il n' y a pas que nous qui ayons obtenu des places d'élus le PC, les Verts....aussi ont été chaque fois concernés, ils ne proposeront pas pour autant de disparaître... ».

 

Du sud-est : « Depuis plusieurs années on se trompe de cap, nous devrions aujourd'hui tenir bon au moins jusqu'aux européennes où nous pourrions participer à un front antilibéral ».

 

Du nord-ouest : « Je suis évidemment favorable à un nouvel Epinay mais je n'y crois pas trop surtout au moment où la dérive du PS se poursuit ».

 

De l’ouest : « Hors de question de rentrer au PS : trop de choses nous séparent. Le PS est un parti quasi-centriste, européiste et démagogue. Il n'a cessé, depuis 2002, de vouloir écraser les républicains, les gaullistes de gauche, les jacobins, bref le MRC. Il mène la même politique vis à vis d'autres formations de gauche, comme le PRG. La campagne récente l'a bien montré. Et nous irions nous fondre dans ce parti là ? Ce sera sans moi, désolé.

Nous ne pourrons nous développer - et défendre les options républicaines - que si nous sommes sûrs d'agir dans le long terme. Impossible d'agir si, tous les deux ans, la question d'une fusion avec le PS est posée sur la table !

Bien au contraire, puisqu'il n'y a plus d'échéances électorales majeures, nous avons le temps pour nous ! Le temps d'agir. Le temps de convaincre. Le temps aussi de faire constater aux citoyens que les options actuelles que nous dénonçons vont avoir les conséquences néfastes que nous prédisons.  

En outre, au lieu de penser à entrer dans le PS, nous ferions mieux de convaincre ceux qui veulent sortir du PS qu'ils peuvent venir avec nous

LES REPUBLICAINS DE GAUCHE NE SONT PAS MORTS ! IL EN RESTE ! ILS DEMANDENT SEULEMENT QU'ON LEUR LAISSE LE TEMPS ET LA POSSIBILITE D'AGIR !

 Pour ma part, j'ai 35 ans, et il y a des camarades encore plus jeunes au MRC : qu'on nous laisse oeuvrer. Si, à nos âges, nous sommes au MRC et pas dans des grands partis, c'est parce que nous nous sommes engagés non pas par carriérisme, mais bien par conviction ».

Pour terminer cette revue de commentaires, le mien sur ce blog, après l’article d’hier et les commentaires de Christine Tasin et de Serge Maupouet, et avant de recevoir le message de Claude Nicolet.

 

« Une précision : il s'agit d'un article du Monde, qui arrange la situation du MRC à sa sauce, laquelle n'est pas bonne pour nous.

Nous verrons ce que Jean-Pierre Chevènement dira dimanche. Il semble effectivement las de voir se dégrader la situation de la France, sans que la gauche amorce une alternative républicaine. Il constate que les positions du MRC ne sont pas à la hauteur de ce qu'il souhaitait, c'est le moins qu'on puisse dire.

Alors, il va proposer de lancer un appel à un nouvel Epinay, tout en étant conscient que la situation actuelle est bien différente de 1971. Mais il doit avoir des relations avec des dirigeants du PS, qui laissent espérer qu'il y aura un déclic dans ce parti avant son congrès de novembre.

A mon avis, il faut laisser ouvertes toutes les possibilités d'avenir du MRC, selon l'évolution du PS. Pour nous, rejoindre le PS n'est envisageable que si le PS fait des choix stratégiques de refondation de la gauche sur des bases républicaines.

Ce qui sortit du congrès d'Epinay, en 1971, était une véritable surprise.
La tendance droitière (Mauroy-Defferre) de la SFIO s'alliant avec la tendance qui apparaissait révolutionnaire au sein de la SFIO (le CERES de Chevènement et Sarre), pour faire appel à François Mitterrand, le républicain de gauche, rassembleur de la gauche en 1965 (face à de Gaulle), ce n'était pas évident et cela n'a pas été compris sur le moment.
C'est pourtant ce qui a permis, dix ans plus tard, de gagner l'élection présidentielle.

Le PS actuel est profondément divisé et travaillé par Ségolène Royal, qui veut faire bouger les lignes et, même, casser les clivages qui datent de vingt ans (le congrès de Rennes, en 1990, j'y étais).
Elle suscite des rapprochements entre les proches de Fabius, Strauss-Kahn, Montebourg, qui veulent éviter un duel Royal-Delanoë, ce qui les obligerait à choisir entre les deux. Ils sont plus près de Delanoë, mais derrière celui-ci, il y a Jospin, l'éternel rival de Fabius.

On ne peut savoir ce qui va en sortir. Mais, c'est une situation qui peut nous permettre d'exercer une influence sur la stratégie de la gauche pour gagner l'élection présidentielle de 2012. Je suis persuadé que Jean-Pierre Chevènement a sa petite idée sur la question
 ».

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3 avril 2008 4 03 /04 /avril /2008 18:17

Le MRC ne doit pas s’éteindre mais éclairer la gauche

 

Le Mouvement Républicain et Citoyen va réunir son Conseil national dimanche 6 avril. Ses dirigeants vont proposer la tenue d’un congrès, à la mi-juin, et appeler la gauche à organiser sa refondation dans un nouveau parti, comme le demandent également, par ailleurs, Paul Quilès et Marie-Noëlle Lienemann (www.gaucheavenir.org).

 

De mon point de vue, cet éventuel retour au sein du PS ne peut pas se faire en dehors d’une réelle refondation républicaine de la gauche.

 

Jean-Pierre Chevènement, en dépit de la faiblesse évidente du MRC, peut jouer un rôle primordial dans le rassemblement de la gauche (et, au-delà, des gaullistes sociaux refusant l’atlantisme et le néo-libéralisme du président de la République).

Bien sûr, le passé est unique et les conditions sont bien différentes de celles du début des années 1970. Toutefois, il faut se souvenir qu’après les évènements de mai-juin 1968, le parti socialiste de l’époque (la SFIO, puis le Nouveau Parti socialiste, à partir de 1969) était en crise, avec de nombreux clubs et organisations politiques, autour de lui.

Le mouvement social, issu de mai 1968, poussait à la refondation d’un vrai parti de la gauche socialiste, à côté du PCF, qui était alors le principal parti de gauche, mais en décalage avec les aspirations populaires exprimées en 1968.

 

François Mitterrand, qui avait su rassembler la gauche lors de l’élection présidentielle de 1965, était à la tête d’un petit parti « La Convention des Institutions Républicaines » (CIR) quand le nouveau parti socialiste  organisait le congrès du rassemblement à Epinay-sur-Seine, en 1971.

Il trouva, à l’intérieur, des alliés qui lui permirent de devenir majoritaire et de prendre la tête du PS, sur la base de la stratégie d’union de la gauche et avec la volonté de proposer un programme commun de gouvernement.

 

Parmi les alliés, il y avait Jean-Pierre Chevènement et son mouvement, le Centre d’Etude, de Recherche et d’Education Socialistes (CERES), et, aussi, Objectif 72 de l’ancien ministre et nouveau maire de Laval, Robert Buron, qui eut l’honneur d’être l’auteur du discours de clôture du congrès.

L’histoire ne se répète pas, mais il peut être utile d’en retenir les leçons.

 

Voici le texte de l’article paru ce 3 avril sur www.lemonde.fr sous la signature de Sylvia Zappi (qui a la manière, subtile, d’abaisser notre mouvement, lequel n’a pas besoin de cela).

 

« M. Chevènement prépare son retour dans le giron du PS »

 

« Faut-il continuer en solo ou rejoindre le PS ? Après un nouvel épisode électoral qui a vu sa présence minorée, la question est posée au Mouvement républicain et citoyen (MRC). Son mentor, Jean-Pierre Chevènement, s'est donné jusqu'à la mi-juin pour trancher, lors d'un congrès.

M. Chevènement espère "peser" sur celui du PS, début novembre. "Si le PS retrouve en lui la force de redéfinir une stratégie, si je peux aider, je le ferai", déclare-t-il. L'ancien ministre estime qu'il a "tout tenté" : "l'intérieur" du PS durant trente ans et "l'extérieur" à partir de 1992. "Nous voyons comment c'est difficile", lâche-t-il. Il sait que le MRC a été une base de repli et qu'il ne peut la maintenir. Or le "Che" ne veut pas renoncer à jouer un rôle à gauche.

Les élections législatives de 2007 ont mis à terre ses amis. L'ancien ministre a été battu à Belfort et la présence des républicains de gauche à l'Assemblée se résume à un siège. Les municipales n'ont guère pansé les plaies : si, symboliquement, la mairie de Belfort a été conservée, le nombre d'élus MRC a baissé et la plupart doivent leur siège à une alliance avec le PS. Quant aux 4 000 adhérents revendiqués, ils commencent à lorgner vers le PS.

"L'isolement commence à leur peser", constate Marie-Noëlle Lienemann, députée socialiste européenne. "Le mouvement ne peut plus continuer comme ça", plaide Sami Naïr, proche de l'ancien ministre de l'intérieur. Si M. Chevènement continue à défendre sa "spécificité républicaine", il multiplie les signes. Le 12 février, il a encensé le congrès d'Epinay, "moment fondateur du PS". Il fait référence à l'initiative de Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès, qui ont lancé un appel pour la création d'un grand parti de la gauche. "Sa famille politique est demeurée le Parti socialiste", glisse un proche de François Hollande.

"NOUVEL EPINAY"

Depuis la campagne présidentielle passée auprès de Ségolène Royal, les contacts avec la direction du PS n'ont jamais cessé. "Dans nos discussions, on sent qu'il a passé un cap, celui de l'éventualité d'un retour. Nous attendons que le MRC prenne la décision. Pour nous, ce sera forcément oui", assure Bruno Leroux, responsable des élections au PS.

M. Chevènement doit encore ménager ses troupes. Pour le moment, donc, pas question de fusion : "Nous n'allons pas rentrer au PS en pénitents mais participer à une refondation nécessaire à gauche", martèle-t-il. Lors du conseil national, dimanche 6 avril, il veut que son petit parti lance un appel pour un "nouvel Epinay". En écho à la proposition de François Hollande pour une "fédération de la gauche". "Le PS, ce n'est plus la pensée unique. Pour sortir de la nasse, des décisions vont être prises rapidement", assure M. Naïr ».

Un second article, dans cette édition du Monde, concerne tous les partis français. Michel Noblecourt passe en revue les difficultés des uns et des autres. Voici de brefs extraits de ce texte, ayant trait au PS et à l’UMP.

 

« Parfum de crise dans les partis français »

 

« Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, le 6 mai 2007, le monde politique est unanime dans son diagnostic : avec sa troisième défaite consécutive à une élection présidentielle, le Parti socialiste a vu s'accentuer une sévère crise d'identité. Sa nette victoire aux élections municipales et cantonales des 9 et 16 mars n'a pas chassé son mal-être. Une embellie électorale ne fait pas le printemps, et il est toujours en panne de leader, de projet et de stratégie. Avec une convention nationale, le 14 juin, et un congrès, du 7 au 9 novembre, le PS espère réussir un minimum de rénovation, suffisant pour le remettre en selle. Mais il est loin d'être le seul dans la tourmente. A des degrés divers, un parfum de crise flotte sur tous les partis politiques français.

 

Parti du président, l'UMP est confrontée à une vraie crise de fonctionnement et même de gouvernance. Tout se passe comme si la force tranquille qui avait permis à Nicolas Sarkozy de conquérir le pouvoir s'était brisée au soir de son élection. Assommée par l'absence de vague bleue au second tour des législatives, prise à revers par l'ouverture à gauche, l'UMP, qui se veut le premier parti de France - avec 370 000 adhérents - fonctionne au ralenti et peine à afficher son unité entre ses différentes chapelles. Sa cinglante défaite aux municipales, où elle a perdu 36 villes de plus de 30 000 habitants, n'a pas incité Patrick Devedjian, son secrétaire général, à la moindre autocritique. Vite rassuré par la conservation de Marseille, M. Devedjian s'est senti conforté par M. Sarkozy, qui lui a "renouvelé sa confiance" avant de lui imposer un nouvel organigramme, avec Xavier Bertrand, le rival de François Fillon, comme secrétaire général adjoint (…) ».

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29 mars 2008 6 29 /03 /mars /2008 21:55

La gauche va-t-elle se ressourcer dans la République ?

 

L’année 2008 sera celle des choix stratégiques pour la gauche, après les élections nationales et locales, et avant les élections européennes en juin 2009. Les partis seraient bien inspirés de faire une large place au débat, en incitant le plus grand nombre de citoyens à y participer.

 

Je salue l’initiative de Christine Tasin qui, en tant que citoyenne, s’est exprimée sur le site de Riposte laïque (voir Christine Tasin) le 19 mars, puis a lancé le débat, le 25 mars, sur son blog http://christinetasin.over-blog.fr, en posant la question « Peut-on être républicain si on n’est pas de gauche ? ».

 

Son texte a été retenu par Marianne, qui a commencé de le présenter ce matin en « point de vue » (voir http://www.marianne2.fr). C’est une bonne initiative. On a besoin de se confronter aux autres. Les commentaires apportent des éclairages différents.

 

Voici mon commentaire, que j’ai fait paraître hier sur son blog.

 

« Merci, Christine, de contribuer au débat politique par cette réflexion sur la République et la gauche.
Le commentaire de Serge est pertinent. Dans le système électoral à deux tours de scrutin, les petits partis sont laminés s'ils ne s'inscrivent pas dans une coalition. Il me paraît sain pour la démocratie que des majorités claires puissent apparaître et que les électeurs aient le choix entre la droite et la gauche.
Sans changement du mode de scrutin, il n'est pas possible que les centristes du Mouvement démocrate, ou les républicains de Debout la République, ou encore le Mouvement républicain et citoyen, aient la moindre chance de trouver une place dans cette Vème République sans se ranger dans l'une des deux coalitions possibles, à droite ou à gauche.
Ce qui sépare fondamentalement la droite et la gauche, c'est la question sociale. La difficulté, c'est qu'à gauche et à droite, la question européenne crée de profondes divergences, de même, à un degré moindre, que la question de l'énergie nucléaire et la question institutionnelle.
Il n'y a pas d'autre solution, dans le système électoral actuel, que de choisir son camp, à droite ou à gauche, puis de peser à l'intérieur de son camp afin de faire prévaloir nos positions sur l'Europe, le nucléaire ou les institutions.
C'est ce que fait le MRC, après avoir constaté l'échec du Pôle républicain en 2002.
S'il est clair que Nicolas Dupont-Aignan se rapproche de Jean-Pierre Chevènement, à titre personnel, sur de nombreux points, les différences d'approche entre Debout la République et le MRC sont bien réelles.
Par ailleurs, une personnalité ne fait pas un parti. On le voit bien au MRC.
Je n'ai pas de conseil à donner aux militants de Debout la République. Dans la mesure où ils ont des affinités à droite, ils ont à faire vivre leur sensibilité gaullienne et républicaine au sein de la coalition de droite.
Quant à nous, au MRC, nous devons peser, autant que possible, sur le PS et les autres partis de gauche pour qu'il y ait une refondation républicaine de la gauche, lui permettant de proposer un projet alternatif à celui de la droite néolibérale en place ».

 

 

De leur côté, les Amis de ReSPUBLICA ont lancé la réflexion dans la lettre 582 (20 mars) sur le thème « À quand un rassemblement des forces de la gauche sociale, laïque et républicaine ? ». (Lien permanent vers cet article). Pascal Basse, délégué national MRC outre-mer, a réagi dans la lettre 583 (Lien permanent vers cet article).

 

Je pense que le Mouvement Républicain et Citoyen s’exprime trop peu dans ce débat. Je comprends la lassitude des uns et des autres. Elle affleure dans l’écriture de Jean-Pierre Chevènement, quand il évoquait hier la mémoire de Nicole Touquoy-Morichaud (à lire sur www.chevenement.fr et voir l’article paru hier sur ce blog).

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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 21:23

 

La gauche du PS confortée par les élections

 

Que dire après la réunion, le 25 mars, du conseil national du PS ?

 

Je renvoie au compte rendu qu’en a fait Xavier Dumoulin le lendemain sur son blog http://sr07.unblog.fr et au site Rue89 qui présente des entretiens vidéo avec Pierre Moscovici, Martine Aubry et Benoît Hamon, réalisés par Julien Martin, sous le titre « Le PS se recentre sur sa gauche » (voir http://www.rue89.com/2008/03/25/le-ps-se-recentre-sur-sa-gauche).

 

Ainsi, la trêve municipale continue. Le calendrier proposé a été adopté (Jean-Luc Mélenchon et ses amis se sont abstenus et Marc Dolez a voté contre).

Le congrès aura lieu du 7 au 9 novembre 2008. Il sera précédé d’une convention, le 14 juin, qui traitera des points suivants : nouvelle déclaration de principes ; réforme des statuts, incluant la création d’un conseil des territoires (pour les élus) et l’adoption d’un nouveau rythme d’organisation des congrès ; mise en place éventuelle de « primaires » pour désigner le candidat à l’élection présidentielle.

Trois groupes de travail seront constitués prochainement, portant sur la réforme des retraites, la réforme de l’Etat et la présidence française de l’Union européenne.

 

Dans la rubrique Opinions du quotidien Le Monde (http://www.lemonde.fr/web/sequence/0,2-3232,1-0,0.html, 25 mars), Henri Emmanuelli, député PS des Landes, et Benoît Hamon, député socialiste européen, exprimaient leur point de vue sur les enseignements à tirer des récentes élections locales.

 

« Municipales : les électeurs veulent une gauche de gauche »

 

« Tirer les leçons d'une consultation électorale est un devoir primordial pour une formation politique, a fortiori pour le Parti socialiste qui a été l'acteur majeur de la victoire de la gauche dimanche 16 mars.

La première leçon est simple. Elle se lit dans la sécheresse des résultats : la droite a subi une déroute lors de ces élections municipales. Les 58 villes de plus de 20 000 habitants conquises par la gauche traduisent l'ampleur de cette défaite. Il peut sembler banal de l'affirmer mais cela est nécessaire tant l'impudence, voire l'autisme des ministres et des dirigeants de l'UMP sur les plateaux de télévision confinait au déni de réalité. Le nombre de villes conquises donne une dimension incontestablement nationale à cette défaite.

La seconde leçon concerne le "rôle central" que prétendait exercer le MoDem au centre de notre échiquier politique. A force de vouloir être partout à la fois, le MoDem n'a fini nulle part. La plupart du temps il est resté dans le giron de ses alliés traditionnels de droite, sans lesquels il n'aurait pas conservé le peu de municipalités dont les électrices et les électeurs lui concèdent encore la gestion. En entendant François Bayrou, au soir du premier tour, appeler en vain les électeurs palois à faire barrage aux "socialo-communistes", il nous revenait en mémoire cette définition que François Mitterrand donnait du centre dont il affirmait, non sans humour, qu'il n'était "ni de gauche ni de gauche".

A CONTRESENS DE L'HISTOIRE

Nous serions donc bien avisés de stopper rapidement une inutile et grotesque "danse du centre" et de laisser François Bayrou à sa stratégie électorale narcissique. Le scrutin municipal a eu cette vertu de démontrer l'absence d'efficacité électorale de l'alliance avec le MoDem, ce qui ne signifie pas qu'il faille renoncer à parler à ses électeurs. Si le MoDem décide de rejoindre le camp de la gauche et ses valeurs progressistes, il sera le bienvenu. Cette décision lui appartient, mais n'appartient qu'à lui. En attendant, nous avons mieux à faire.

Ce que nous avons à faire, et cela sera notre troisième et dernière leçon provisoire, est de constater le glissement à gauche de notre électorat. Partout où la gauche était rassemblée, elle réalise de très bons scores. Quand elle était divisée de notre fait, alors communistes, écologistes ou extrême gauche réalisaient des scores qu'il serait absurde d'ignorer. Finalement nous sommes dans une figure classique de notre vie politique accompagnée d'une donnée nouvelle.

La figure classique est celle de la bipolarisation entre la gauche et la droite. Une bipolarisation dont nous n'hésitons pas à affirmer qu'elle est saine pour notre démocratie, qui a besoin d'options différenciées et de confrontations d'idées et de projets.

La nouveauté est celle d'une radicalisation d'une partie de notre électorat qui s'explique aisément par l'inquiétude croissante devant la dégradation des conditions de vie des classes populaires et, phénomène nouveau, des classes moyennes. Les socialistes risqueraient de passer à côté de l'essentiel s'ils ne tiraient pas rapidement les conséquences qui s'imposent de ce message adressé par les Françaises et les Français. Un message qui risque de s'amplifier tant les perspectives économiques mondiales sont inquiétantes. La crise de très grande ampleur que traverse le système financier international, et qui menace désormais d'entraîner l'économie mondiale dans la spirale de la récession, marque assurément la fin des illusions de la globalisation financière et de la libéralisation effrénée du commerce international.

Alors qu'aux Etats-Unis, en Angleterre et, demain, en France et en Europe les dirigeants seront soumis à la nécessité de prendre des mesures radicales de sauvetage du système bancaire et de se tourner vers des formes nouvelles de régulation publique de l'économie, il serait paradoxal que la gauche française, en quête d'une illusoire modernité, "mue" à contresens de l'histoire.

Nous assistons à la fin de la domination culturelle du libéralisme et du capitalisme financier. Cela constitue une opportunité sans précédent de faire avancer nos idées progressistes. C'est ce à quoi nous invitons le Parti socialiste et ce à quoi nous consacrerons notre énergie dans les semaines et les mois à venir, avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent ».

 

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21 mars 2008 5 21 /03 /mars /2008 18:29

Rassembler la gauche pour gagner en 2012

 

Les élections municipales ont montré un regain de forme de la gauche, qui lui permet de compenser les pertes de villes en 1995 (Laval, par exemple) et surtout en 2001 (à côté des gains de Paris, Lyon et Dijon, pertes nombreuses de villes de plus de 30 000 habitants) d’une part et de gagner des grandes villes (Toulouse, Caen, Metz, Amiens…) qui étaient gérées par la droite depuis longtemps, d’autre part.

 

Soyons lucides : ces bons résultats sont dus, pour une bonne part, à la démobilisation de l’électorat populaire qui avait fait élire Sarkozy en 2007. Le faible niveau de participation électorale, notamment dans les grandes villes, montre que les milieux populaires n’ont pas soutenu activement nos listes. La gauche devient de plus en plus le parti des couches moyennes, inquiètes de l’évolution de leur pouvoir d’achat et en désaccord avec les choix et les comportements du président élu il y a moins d’un an.

 

Les plus beaux succès de la gauche ont été obtenus dans les villes où elle a pu rassembler toutes ses composantes, sur des bases républicaines et sociales bien affirmées, facilitant l’adhésion de l’électorat antilibéral qui s’était exprimé dans le NON du 29 mai 2005.

 

Chacun a pu constater aussi que, le plus souvent, les listes de gauche ont trouvé, face à elles, les dirigeants du Mouvement démocrate. Le pari de François Bayrou est de prendre la place de la gauche, pas de s’allier avec elle. C’était vrai lors de l’élection présidentielle (il n’a pas répondu à Ségolène Royal qui chantait sous ses fenêtres). Cela s’est vérifié à Pau (où Sarkozy a eu sa peau…) et ailleurs.

 

La gauche doit d’abord compter sur ses forces et les rassembler. Ce doit être possible dans un contexte de difficultés économiques et sociales, aggravées par la politique néolibérale des pouvoirs aux niveaux national et européen.

 

La prochaine échéance électorale (au suffrage universel direct) est en juin 2009, avec les élections européennes. L’année 2008, qui va voir la France présider l’Union européenne au second semestre, doit être valorisée au mieux pour créer les conditions du rassemblement organisationnel de la gauche.

 

On peut attendre du PS qu’il propose, sans tarder, une démarche d’en haut (au niveau national) et d’en bas (au niveau départemental) afin de réfléchir à une analyse commune de la situation politique, débouchant sur les grandes lignes d’un projet global qu’il conviendra, ensuite, et ensemble, de préciser.

 

Cette invitation ne doit exclure personne, s’agissant de préparer l’alternative aux politiques néolibérales mises en œuvre par le pouvoir en place. Evoquer a priori une alliance est un non sens. Il faut définir ce que nous voulons faire pour le pays et pour l’Europe. Le PS ne semble pas avoir de position bien arrêtée sur le sujet. Aidons-le en lui recommandant cette démarche d’ouverture sur l’ensemble de la gauche.

 

Paul Quilès, ancien ministre, a fondé Gauche Avenir

 

Parmi les prises de position récentes des dirigeants socialistes, celle de Paul Quilès est la plus proche de cette perspective. On peut la trouver sur son blog le 17 mars http://paul.quiles.over-blog.com et aussi dans le journal en ligne des Amis de ReSPUBLICA le 19 mars Lien permanent vers cet article.

 

« Les 3 dangers qui menacent la rénovation de la gauche »

 

« Les résultats des municipales et des cantonales constituent indiscutablement une belle revanche pour la gauche après son échec aux précédentes élections de 2001. Il ne faut pas bouder notre plaisir, car les occasions de se féliciter des succès de la gauche ne sont pas si fréquentes depuis quelque temps. 

Il est vrai pourtant que les élections locales lui avaient bien réussi en 2004, avec le triomphe des régionales. Mais justement, il ne faut pas se tromper dans l’analyse de ce qui s’est passé les 9 et 16 mars 2008. S’il n’est pas question de sous- estimer les mérites des candidats et des équipes qui ont remporté de beaux succès en faisant valoir la pertinence de leurs réponses aux problèmes locaux, force est de constater que le rejet du pouvoir a pesé lourdement dans le résultat. Ce qui a été désavoué, c’est autant la politique de la droite et ses dérives que la façon de gouverner de N. Sarkozy, avec ce mélange de fanfaronnades, de mensonges, de contradictions et de cynisme qui le caractérise. 
 

Comment ne pas s’inquiéter aussi du niveau très élevé de l’abstention, qui est le signe de la mauvaise santé de notre démocratie et une nouvelle preuve de la désespérance des Français devant la politique !

 

Et maintenant, que va-t-il se passer ? La présence majoritaire de la gauche dans la gestion des collectivités territoriales (régions, départements, communes) constituera certainement un contre-poids appréciable au niveau local à la dureté de certaines décisions de la droite au niveau central….mais elle ne pourra naturellement pas inverser le cours de la politique actuelle. On voit bien que cela ne suffira pas notamment pour répondre aux enjeux nationaux : le pouvoir d’achat, les retraites, la protection sociale, le fonctionnement des institutions, l’Europe, le rôle de la France dans le monde….. Quant à croire que de grands succès lors des scrutins locaux entraînent automatiquement la victoire lors des échéances nationales, l’histoire récente (régionales de 2004 et présidentielle de 2007) nous enseigne que c’est une dangereuse illusion.

 

Alors, il est grand temps de se préoccuper de la suite, c'est-à-dire de la conquête du pouvoir central, seule façon de mettre fin à la politique actuelle de régression sociale, culturelle et politique, qui risque de se poursuivre pendant 4 ans encore. Les dirigeants de la gauche et du Parti socialiste en particulier vont avoir une lourde responsabilité dans la préparation de l’échéance cruciale de 2012.

 

Chacun voit bien que la réponse passe par une rénovation profonde de la gauche, que tous les leaders appellent d’ailleurs de leurs vœux. Seulement, voilà, il ne suffit pas de faire de grandes proclamations sur le mode incantatoire, parce que, trop souvent, celles-ci masquent d’autres préoccupations. En effet, il faut être conscient que 3 dangers menacent l’objectif de rénovation :

- « l’ivresse du succès », qui conduirait le PS à considérer qu’il peut mener seul la rénovation de la gauche et qu’il a vocation à englober l’ensemble des forces de gauche ;

- la réduction de la rénovation à des arrangements techniques (pour le PS, modifications des statuts), sous prétexte d’améliorer l’efficacité, mais dont le but réel serait de « présidentialiser » le fonctionnement du parti et de brider le débat de fond ;

- l’obsession de la recherche du leader- candidat qui fera gagner en 2012 -ce que certains appellent déjà le « syndrome du sauveur »-, qui déclencherait une « lutte des chefs » et ferait de cette recherche un préalable à toute réflexion, étouffant ainsi toute volonté d’engager l’indispensable débat de fond.

 

Pour éviter ce qui pourrait ressembler à la « chronique d’un échec annoncé », il faut inverser les priorités, en engageant d’abord et rapidement une réflexion fondamentale avec toutes les forces de gauche et au sein de ces organisations, pour analyser les vraies raisons de l’état actuel de la gauche. Celles-ci se nomment : émiettement, confusion dans les analyses politiques, sous-estimation de l’enjeu idéologique et culturel, assèchement du débat, incapacité d’arriver à des synthèses, manque de stratégie crédible, ambitions nombreuses et contradictoires des leaders, décalage grandissant entre les appareils et la base, recherche prioritaire de la légitimité médiatique.

  

Une fois ce travail salutaire effectué, il doit être possible de définir la base commune du projet de la gauche et d’étudier ensemble ce que pourrait être un grand « parti de la gauche », capable de la conduire à la victoire. J'aurai l'occasion d'y revenir prochainement ». 
 

  Gauche Avenir
 

« La gauche est aujourd'hui désorientée, écartelée et sans véritable repère unifiant. Elle a le devoir de redéfinir des valeurs claires et mobilisatrices ainsi que des objectifs simples.

C'est pourquoi, avec des intellectuels et des responsables politiques, syndicaux, associatifs, issus de différentes sensibilités de la gauche, nous avons lancé l'appel de "Gauche Avenir". 
Face à une droite décomplexée, il s'agit  de redonner espoir à celles et à ceux qui se reconnaissent dans la gauche, dans une
démarche qui s'appuie sur une volonté de dialogue, d'écoute et d'ouverture ».
www.gaucheavenir.org

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22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 23:03

 

« L’économie doit être au service de la politique »

 

C’était prévu. C’est fait. Xavier Dumoulin a réalisé un entretien exceptionnel avec Danielle Mitterrand, présidente de la Fondation France Libertés. C’est à lire depuis le 19 janvier sur http://sr07.unblog.fr , « le blog citoyen, socialiste et républicain ».

Le prétexte de la rencontre, ce fut « Le livre de ma mémoire » que Danielle Mitterrand vient de publier (Editions Jean-Claude Gawsewitch, novembre 2007, droits d’auteur cédés à la Fondation France Libertés).

Cet entretien exclusif a été accordé au “blog citoyen, socialiste et républicain” à Mont de Marsan à l'occasion des rencontres dédicaces du samedi 5 janvier 2008.

Xavier commence par présenter ainsi l’ouvrage.

« Plus qu'un témoignage, « Le livre de ma mémoire » interpelle et ouvre des horizons, loin des conformismes et du prêt à penser… Danielle Mitterrand propose une alternative complète au néolibéralisme et appelle les citoyens à s’engager dans les combats majeurs. Elle puise dans la force de ses convictions sa capacité d’agir pour affirmer ses valeurs humanistes et œuvrer aux côtés des plus humbles pour l’avenir de l’Humanité ».

Voici la dernière partie de l’entretien, dans laquelle est évoquée la question de l’Europe.

« Mais, en tout cas, l’Europe telle qu’on nous la propose actuellement, elle est inacceptable ! C’est vraiment l’Europe de l’argent »

Xavier Dumoulin - Une question - et je conçois bien qu’elle est peut être délicate-. Vous avez beaucoup parlé de l’Europe dans votre livre, vous avez parlé de votre position lors du référendum de mai 2005. Aujourd’hui, analysez-vous comme un déni de démocratie le fait qu’il n’y ait pas de référendum pour l’adoption de ce prétendu nouveau traité ?

Danielle Mitterrand - Je crois que les premiers intéressés sont quand même les populations ! Et si on ne leur demande pas leur avis, ça n’a plus rien de démocratique. C’est un point de vue à débattre. On peut dire aussi que les assemblées sont des représentations du peuple. Bon, ça c’est un autre débat. Mais, en tout cas, l’Europe telle qu’on nous la propose actuellement, elle est inacceptable ! C’est vraiment l’Europe de l’argent essentiellement, l’Europe économique. Moi l’Europe dont j’ai rêvé pendant la guerre et dont rêvaient ceux qui l’ont inspirée – les Schuman, les Monnet, François, c’était une Europe des peuples, ce n’était pas une Europe de l’argent, ce n’était pas une Europe des banques, ce n’était pas une Europe des entreprises, ce n’était pas une europe économique.

L’économie vient au service de la politique. Elle ne peut pas diriger la politique. Aujourd’hui c’est ce qui se passe. On est dans une telle aberration que ça ne peut pas durer, ça ne peut pas durer ! On peut se leurrer encore pendant quelque temps…

Le même discours est tenu depuis des années et des années et on s’aperçoit que ça donne les mêmes effets négatifs.

L’Homme est intelligent – il est réputé comme tel-. Il va bien se dire à un moment ce n’est pas cette politique, ce n’est pas ce système qui peut nous amener à une organisation de la société possible. Je crois en l’instinct de conservation de la vie.  C’est ça qui va permettre de relever le défi. Quand on va voir que tout ce qu’on organise c’est pour la mort, il arrivera bien un moment où on se dira mais on veut vivre !

Xavier Dumoulin - En vous lisant, on s’en convainc et ça nous donne de la force pour continuer. Alors, c’est ma dernière question : qu’est-ce qu’on peut faire aux côtés de votre fondation très concrètement pour ceux qui voudraient agir. ?

Danielle Mitterrand - Il faut tenir un discours qui entraîne les gens à résister au système actuel et puis pas seulement en mots mais en actions. Et aujourd’hui tous les jours il y a une possibilité de réagir contre ce système. Moi je ne spécule pas. Je n’ai pas une action. Eh bien, que beaucoup de gens fassent comme moi et ils verront que ça finira par changer !

Lire l’ensemble de l’entretien sur http://sr07.unblog.fr

 

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20 janvier 2008 7 20 /01 /janvier /2008 16:19

Blair : la voie libérale pour l’Europe et la France

 

Depuis longtemps, je reçois le journal en ligne des Amis de ReSPUBLICA, www.gaucherepublicaine.org, qui exprime les opinions d’une gauche républicaine et laïque, engagée dans une démarche de refondation, porteuse des valeurs de la gauche et de la République. L’enjeu stratégique est très présent dans les écrits de Bernard Teper, président de l’Union des Familles Laïques (UFAL) et principal signataire des éditoriaux de ReSPUBLICA sous le pseudonyme d’Evariste.

 

L’édition n° 575, parue le 18 janvier, comprend de nombreux articles fort intéressants. Voici quelques-uns des titres qui ont retenu mon attention.

- Nicolas Sarkozy ou l'esprit de 1905 en danger, par Caroline Fourest,
- Le 24 janvier, manifestez-vous, par Sauvons La Recherche,
- Heureuse naissance ! par Gaston Pellet,
- Tony Blair : le dessein de l'Europe requiert la faillite de la France, par Evariste.


Je vais m’attarder sur ce dernier article, qui est l’édito d’Evariste, en citant un large extrait, tout en recommandant de se reporter au texte entier afin d’en saisir la portée.

« Tony Blair : le dessein de l’Europe requiert la faillite de la France »

(…) La présence de cet homme dit « de gauche » au congrès de l'UMP ne fait donc plus la surprise. En effet, Blair y révèle bien plus que sa politique, il y révèle la destinée tracée pour l'Europe et la France.

D'un côté, les dirigeants du PS tendent vers sa ligne politique sans oser vraiment le dire. On peut d'ailleurs reconnaître à Ségolène Royal son honnêteté lorsqu'elle avait approuvé la politique de Blair pendant la campagne présidentielle, et notons aussi que la Fondation Jean-Jaurès, proche du PS, entretient des relations avec certains « think tanks » – dont le John Smith Institute, proche de Gordon Brown – et envisage de constituer un groupe de travail mixte.

De l'autre côté, la droite applaudit l'exemple d'un « homme de gauche réaliste » et approuve ouvertement sa vision. Le résultat est saisissant : la photographie du paysage politique de notre pays sous l'objectif Blair révèle avec clarté l'homogénéisation des leaders politiques des grands partis.

Car l'objectif est bien là : annihiler toutes différences et instaurer une seule et même pensée dans les cercles du pouvoir. Blair n'est ni « europhile », ni « europhobe ». Il n'est favorable qu'à une Europe servile des Etats-Unis, à la semblance de l'Angleterre qu'il a bâtie. A ce projet pour l'Europe, il trouve nombre d'alliés qui savent pertinemment que l'obstacle, en France, à la réalisation de leur rêve européen, réside dans la tradition du Pacte Républicain.

La venue de Blair au congrès de l'UMP est un travail d'homogénéisation des lignes politiques de trois des partis de France que sont l'UMP, le PS et le Modem. Si cette homogénéisation est un succès, alors la France embrassera l'éthique libérale anglo-saxonne, et deviendra un clone de l'Angleterre.

L'objectif de Blair est donc clair : faire de l'Angleterre le centre idéologique de l'Europe, le noyau cérébral. Pour cela, il doit faire sauter le dernier rempart que constitue en Europe la culture et l'éthique républicaine, ennemi quasi héréditaire de la culture et de l'éthique anglo-saxonne. Blair le sait parfaitement : La France pèse en Europe. Si elle cède et se met au service de cette ligne idéologique, elle fera basculer la construction l'union et scellera le destin de l'Europe.

Sur le terrain emblématique des relations internationales, on connaît le suivisme de Blair sur la politique de Bush (celui de Sarkozy n'est qu'une affaire de temps et d'occasion). De fait, Blair et Sarkozy ne visent ni plus ni moins que la vassalité humble et servile envers la puissance américaine.

Or, si le traité de Lisbonne est ratifié, il prévoit la création du poste de président du Conseil (le président de l'Union Européenne). Ce poste aura pour charge non seulement d'assurer la direction du Conseil, mais aussi de représenter l'Europe sur les « matières relevant de la politique étrangère et de la sécurité commune ». Or c'est bien à ce poste que Blair se projette, lui, avec toutes les conséquences que cela supposerait pour nous... Et en Sarkozy, il a trouvé un collabo français détestant viscéralement tout ce qu'incarne le Pacte Républicain.

Cette vision d'une Europe servile s'oppose radicalement à la construction d'une entité européenne, non seulement autonome, mais aussi respectueuse des individus qui y vivent, et capable de devenir un axe de propositions pour un autre modèle.

Pour cette raison, et à juste titre, De Gaulle ne voulait pas de l'Angleterre dans la construction de l'Europe. Mais aujourd'hui, ceux qui ont embrassé la ligne libérale anglo-saxonne tentent de détruire de l’intérieur ce qu’ils n’ont pas réussi à endiguer de l’extérieur. Et c'est en regard de cet échiquier (sur lequel Nicolas Sarkozy joue le rôle du fou en espérant lui aussi devenir un jour roitelet d'Europe) que la venue de Blair au congrès de l'UMP doit être entendue. Elle était tout sauf un simple coup de publicité médiatique ; tout sauf l'attraction pour le lancement de la campagne des municipales à l'UMP ; tout sauf une pique de plus à l'adresse des dirigeants socialistes.

L'union de Blair et de Sarkozy relève d'une stratégie de déstabilisation qui montre le poids symbolique de la France dans la construction d'une entité bien plus importante, à savoir l'Europe.

Concernant la construction de la gauche, l'autre point essentiel mis en évidence par Blair est l'homogénéisation d'une large partie de la classe dirigeante de notre pays. Entendons bien qu'elle se fait suivant un changement global de mentalité, une réorientation radicale des fondements de l'existence.

Négligence de la politique, vision consumériste, culture des médias, éthique de vie vécue sur des principes sécuritaires, importance du religieux, culte de la peur (de « l'extérieur » comme de « l'intérieur »), reconsidération de la science (croyance dans le créationnisme mise sur le même plan que le savoir), conception ethnique des individualités avec pour conséquence la fragmentation sociale et le communautarisme... la liste est longue, et mieux vaudrait décrire la vision éthique et culturelle génératrice de telles idées que tenter de les énumérer. D'ailleurs l'entreprise serait absurde, elle ne mettrait jamais l'ennemi à découvert, se contentant tout juste d'en découvrir perpétuellement les corollaires.

De fait, nous devons concevoir et expliciter – car elle existe ! – la ligne de démarcation qui nous sépare radicalement de ces personnes. Car cette ligne de démarcation va bien au delà de la simple vision politico-économique structurant les anciens schèmes de la gauche du XXème siècle. Il y a là une véritable fracture sur la conception que l'individu a de l'existence. Et c'est précisément à partir de la reconnaissance de cette fracture que l'élaboration d'un contre modèle de société est possible. Il est d'ailleurs pertinent, en ces temps de déstructuration et d'ère de tuilage, que l'analyse d'un Alain Badiou (« De quoi Sarkozy est-il le nom ?») pose justement que le courage de l'individu, sur des points précis vécus dans son existence personnelle, soit le préalable à toute refondation d'un projet global.

       Vous pouvez lire ReSPUBLICA en ligne à l'adresse www.gaucherepublicaine.org

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21 décembre 2007 5 21 /12 /décembre /2007 23:06

Ni refondation, ni opposition, c’est une régression

 

Je viens de lire sur www.lemonde.fr que « trois dirigeants du PS briguent des conseils généraux pour conforter leur légitimité propre ». Il s’agit de François Hollande en Corrèze, Arnaud Montebourg en Saône-et-Loire et Claude Bartolone en Seine-St-Denis.

 

Par ailleurs, selon un article paru le 19 décembre sur www.marianne2.fr, « Fabius et Emmanuelli ont choisi le PS contre le référendum », avec cette explication : « Pour ne pas diviser le PS à quelques semaines des municipales, les deux leaders socialistes du non de 2005 font profil bas sur le traité de Lisbonne ».

 

Le choix d’accélérer la procédure de ratification du traité de Lisbonne répond à deux objectifs du président de la République :

- éviter tout débat sur la question européenne,

- obliger le PS et la gauche à serrer les rangs, en raison des élections municipales et cantonales.

 

Les partisans du traité, très majoritaires au sein du PS, ont les mêmes objectifs. Ils ont décidé d’imposer leur ligne social-démocrate, libérale, et d’en finir avec les hésitations et prudences tactiques.

 

Au moment où la droite, avec Sarkozy, s’aligne sur l’idéologie du capitalisme financier, ils pensent sincèrement que la gauche, en France, comme dans les autres pays européens, ne peut que se rallier au capitalisme en espérant que sa coloration sera plus européenne et régulatrice qu’anglo-saxonne et néolibérale.

 

Cela signifie que la droite gaullienne et républicaine n’a plus d’existence réelle et que la gauche socialiste et républicaine se retrouve marginalisée, au côté de la gauche communiste.

 

On le voit avec la préparation des élections municipales, le PS fait son choix et écarte ceux qui ne sont pas dans sa ligne. C’est une erreur, car il aura besoin de toutes les sensibilités de gauche, y compris celles qui l’agacent, car trop critiques sur l’Europe, notamment.

 

Nous pensons qu’il faut rassembler toute la gauche aux élections municipales et se battre pour que la gauche refuse au président de la République ce qui n’est rien d’autre qu’un passe-droit inadmissible !

 

Demander aux parlementaires de se substituer à la volonté exprimée par le peuple il y a trente mois par référendum n’est pas conforme à l’esprit républicain. Car il ne faut accorder aucune crédibilité à ceux qui prétendent qu’il s’agit d’un traité simplifié (il est en réalité plus complexe) et différent.

 

Le Conseil constitutionnel a indiqué hier qu’il s’agit d’un texte presque identique. C’est ce que confirme Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit constitutionnel, dans un entretien accordé ce jour à Sylvain Lapoix (voir www.marianne2.fr).

 

« Quand on met côte à côte les conclusions de décembre 2007 sur le traité de Lisbonne et celles de novembre 2004 sur le traité constitutionnel (TCE), on est bien en peine de voir les différences !

Il s'agit pratiquement de la même décision, et le texte publié le 20 décembre fait clairement référence à celui que le Conseil constitutionnel avait rendu sur le TCE. Dans le 12è point, qui porte sur les droits fondamentaux, le conseil note même que « hormis les changements de numérotation » la Charte est la même ! Il y a quelques modifications, comme sur le droit de la famille, qui connaît de nouvelles restrictions pour l'intervention des parlements nationaux. Mais dans l'analyse qui est celle des clauses affectant l'exercice de la souveraineté, il n'y a rien de neuf. Le Conseil n'a pas vocation à statuer sur la procédure de validation par voie parlementaire ».

Le président Sarkozy est très pressé. Il a promis à ses amis du MEDEF et aux dirigeants européens de mettre la France dans le moule capitaliste, néolibéral et européen. Il sait qu’il faut aller vite, en profitant de la bonne volonté du PS.

                     

Ce sont les parlementaires qui en décideront le 4 février prochain, en acceptant ou en refusant la révision de la Constitution de la Vème République, sachant que cette révision est nécessaire pour que la ratification du traité de Lisbonne se fasse par la voie parlementaire.

 

Si le seuil de 3/5 d’approbation des parlementaires (députés et sénateurs) n’était pas atteint, la ratification devrait se faire par référendum. Ce qui obligerait le président à organiser un vrai débat dans le pays sur ce qu’est le traité de Lisbonne et en quoi son adoption est indispensable au fonctionnement de l’Europe.

 

La France donnerait l’exemple d’un pays démocratique dans lequel les citoyens sont amenés à exercer le pouvoir que lui donnent les textes officiels mais que ses représentants élus veulent lui refuser actuellement.

 

Le président Sarkozy se comporte comme s’il exerçait lui-même la souveraineté au nom du peuple. Il devrait relire la Constitution et faire preuve de sagesse. C’est le peuple français qui l’a placé là où il est depuis sept mois. Sur une question aussi importante que la délégation de pouvoir à l’Union européenne, il a tout intérêt à ce que la décision soit prise par l’ensemble des citoyens. Dans ce cas, quel que soit le résultat du référendum, il ne sera pas contesté.

 

Son rôle est de présenter le texte adopté par les 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union et, bien sûr, de le défendre dans le cadre du débat qui permettra aux citoyens de prendre position collectivement. C’est ce mot, « collectivement », que n’aime pas le chef de l’Etat. Il n’imagine pas ce qu’est le sentiment national. Peut-être, un jour, l’apprendra-t-il à ses dépens ?

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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 21:50

L’union de toute la gauche pour les banlieues

 

Gaël Brustier anime le site www.montreuil.net. Montreuil, une grande ville de la région parisienne que Dominique Voynet veut conquérir, ayant constaté qu’elle est de plus en plus, à l’image de Paris, une ville fort prisée par les « bobos » (bourgeois bohêmes). On emploie aussi un mot savant, la « gentrification », pour désigner ce type d’évolution urbaine.

En allant sur le site de Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Gentrification, nous trouvons cette définition :

 

« La gentrification (de gentry, petite noblesse en anglais) est le processus par lequel le profil sociologique et social d'un quartier se transforme au profit d'une couche sociale supérieure. On l'appelle aussi embourgeoisement.

Le quartier de Harlem à New York, traditionnellement un "ghetto noir mal famé", aujourd'hui en reconquête par les classes aisées qui le rénovent et se le réapproprient.

L'embourgeoisement se traduit par la rénovation des bâtiments et l'accroissement des valeurs immobilières, elle exerce donc une pression sur les pauvres pour qu'ils se déplacent vers des secteurs moins en demande. Elle aboutit dès lors à une forme de ségrégation analysée notamment par Éric Maurin dans Le Ghetto français ».

Avec Michèle Dessenne, militante féministe, Gaël Brustier signe un article, ce 13 décembre, sur www.marianne2.fr. Ils appellent la gauche à bâtir un véritable projet pour les banlieues, fondé sur la solidarité entre les générations.

Gauche et banlieues : l'union est un combat

Quelques récents événements ont laissé transparaître le profond mépris que le Président de la République vouait aux banlieues. « C'est n'est pas un problème social » a-t-il asséné, c'est « un problème de voyoucratie ». Vu comme cela les choses sont simples. On connaît les opinions du Chef de l'Etat relatives à la propension génétique à transgresser les lois, se suicider ou commettre des crimes…

 

Mais, n'en déplaise à l'hôte élyséen, la violence, économique, physique ou symbolique, des « quartiers » est bien un « fait social » au sens où l'entendaient Durkheim et les pères fondateurs de la sociologie.

Sont un fait et un problème social, les violences de 2005 ou les événements de Villiers-le-Bel comme le processus de relégation sociale qui en est à l'origine.

Sont un fait et un problème social, la construction sociale d'une réalité, l'émergence d'un imaginaire collectif relatif aux banlieues qui leur nuit autant qu'il nuit au pays dans son ensemble.

 

L'image du « 9-3 » ne correspond en rien à sa réalité ! Ce malaise social des banlieues, reconnaissons-le, quinze années de pouvoir de gauche depuis 1981 ne sont pas parvenues à l'enrayer.

Pis, le virage « social-libéral » d'une certaine Gauche l'a faite rompre avec l'héritage encore présent du mouvement ouvrier dans les communes de ce qui fut, jadis, la « ceinture rouge ».

Cette mémoire défaillante est consubstantielle à l'étonnante rupture opérée à partir de 1983 avec les classes populaires.

N'en doutons pas, de la façon dont la Gauche gèrera 2008 dépendra 2012 car de sa capacité à s'unir localement dépendra sa capacité à élaborer un projet politique alternatif à celui de Nicolas Sarkozy.

Faire de l'enjeu municipal un lieu de résistance pour la gauche

 
Pour ce faire, l'impératif immédiat c'est en effet l'union ! Le moyen politique le plus efficace face à Sarkozy, c'est de se saisir de l'enjeu municipal non comme d'une base de repli pour quelques personnalités médiatiques en déroute mais comme un lieu de résistance, d'imagination collective et un outil au service d'une volonté. Malheureusement, il faut constater que l'on en est encore loin à Gauche…

 

Montreuil, troisième ville d'Ile-de-France, est victime de l'amnésie collective d'une partie de la Gauche et de la désunion qui lui est consubstantielle.

A Montreuil, c'est l'ancienne candidate verte Dominique Voynet qui mène l'assaut contre les autres forces de gauche, au nom d'un « renouvellement » dont on saisit mal le sens... L'anathème, teinté d'un très anachronique anticommunisme, lui sert de machine de guerre.

La « Ceinture Rouge », n'en déplaise à l'ancienne députée du Jura, ce n'était pas la « Roumanie de Ceaucescu », puisque c'est la comparaison que cette habitante récente du 9-3 (en fait depuis qu'elle a opté pour un poste de sénatrice de ce département) n'hésite pas à employer à l'encontre de Jean-Pierre Brard.

On comprend la tactique : elle vise à flétrir une action présente en la réduisant à un passé, volontairement dévalué et largement surfait.

En réalité, la « Ceinture Rouge », très tôt, ce furent des écoles communales ultramodernes comme à Villejuif sous l'impulsion de Paul Vaillant-Couturier, ce furent des politiques culturelles exemplaires…

 

L'incompréhension de Dominique Voynet est donc manifeste. Elle émane finalement d'une candidate de la gentrification, indifférente à l'histoire de la banlieue et presque aussi curieusement à celle de la Gauche. Dominique Voynet ne dénonçait-elle pas, il n'y a pas si longtemps, le fait qu'en banlieue on ne se préoccupait que « de faire plaisir aux vieux communistes » (sic), vision fantasmée et naturellement erronée, reprenant une vulgate droitière qui laisse penser, de la part de son auteur, qu'il ne s'agirait désormais que de lancer une OPA électorale, d'accaparer des postes et de se relancer médiatiquement après un fiasco présidentiel patent.

Eviter un projet néolibéral pour l'Ile-de-France

 
Le PS, lui-même, a une responsabilité importante. Longtemps tenté par l'alliance exclusive avec les Verts (qui se sont avérés d'une loyauté à géométrie variable à Paris…), le PS doit dorénavant comprendre qu'on ne gagne durablement que quand on devient, en tant que parti, « l'intellectuel collectif » comme le disait Gramsci, d'un bloc sociologique majoritaire.

 

Les banlieues ne doivent donc pas faire l'objet d'équations électorales hasardeuses.

 

Les banlieues ne sont pas des parts de marché à conquérir ! Mais pour aller de l'avant, il faut savoir d'où l'on vient. Alors que le Président Sarkozy relance, avec quelque arrière-pensée, son projet de « Grand Paris », il semblerait effarant que les forces progressistes se divisent et laissent le champ libre à un projet néolibéral pour l'Ile-de-France.

 

Transports, environnement, emploi, urbanisme, logement, éducation, politique culturelle : la Gauche doit s'unir et tracer collectivement un projet d'avenir fondé sur des principes de solidarité entre générations. Cela passe aujourd'hui par l'unité aux municipales…Faute de quoi les électeurs se détourneront de la gauche là aussi, notamment par l'abstention.

 

Parce qu'il y a urgence sociale, il appartient aux forces qui se réclament encore de gauche de faire primer l'intérêt des habitants sur les calculs électoraux et les enjeux de carrière. Et de montrer que le politique est encore capable de prendre la main sur la dictature financière qui engendre paupérisation, exclusion, isolement de la majorité des salariés et des privés d'emploi.


La balle est dans le camp des partis politiques de gauche existants aujourd'hui.

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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 21:07

Les petits partis contribuent à clarifier le texte

 

Selon www.liberation.fr, ce 12 décembre, la réunion du groupe de liaison de la gauche et des écologistes, qui a eu lieu hier au siège du PS, s’est déroulée dans un climat constructif et avec le souci de travailler ensemble en profondeur, ce qui prouverait que l’horizon dépasse les seules élections municipales et cantonales des 9 et 16 mars 2008.

 

François Hollande (PS) a dû lâcher du lest par rapport au texte initial. Des amendements ont été acceptés. Cécile Duflot (Les Verts), Marie-George Buffet (PCF), Jean-Michel Baylet (PRG) et Jean-Pierre Chevènement (MRC) ont demandé et obtenu des clarifications.

 

Plus facile de se mettre d’accord sur des mesures d’urgence en faveur du pouvoir d’achat des Français que sur une position commune concernant la ratification du traité de Lisbonne.

Même sur ce dernier point, le PS semble avoir fait un pas en demandant que le traité soit ratifié par référendum. Seul le PRG est favorable à la ratification par la voie parlementaire.

Mais cela ne signifie pas que les parlementaires socialistes voteront contre la révision constitutionnelle le 4 février à Versailles (voir, sur ce blog, l’article d’hier).

 

Voici le texte adopté par les représentants des cinq partis.

 

DÉCLARATION COMMUNE

Le « groupe de liaison de la gauche et des écologistes » créé lors de la réunion du 13 novembre dernier et comprenant le Mouvement Républicain et Citoyen, le Parti Communiste Français, le Parti Radical de Gauche, le Parti Socialiste et Les Verts s’est réuni comme prévu le 11 décembre pour aborder les sujets d’actualité.

Les partis présents ont fait le constat commun d’un échec du président de la république et de sa majorité, dont la politique se caractérise sur la forme par une grande brutalité et une absence de concertation, par exemple sur la carte judiciaire, et sur le fond par la mise en cause de notre modèle social, par exemple sur la fiscalité ou les retraites, et la remise en cause du temps et du droit du travail.

Nicolas Sarkozy s’était autoproclamé « président du pouvoir d’achat. » Il en avait fait un axe de sa campagne électorale. Aujourd’hui, plus de six mois après son élection, cette promesse n’a été tenue que pour une poignée de Français : les plus favorisés, au travers du « bouclier fiscal » et de la suppression de la quasi-totalité des droits de succession qui bénéficie surtout au 5% des plus riches.

Pour tous les autres, tout a augmenté, sauf les revenus. La grande majorité des salariés a été privée de toute progression de pouvoir d’achat, le SMIC n’a pas été relevé pour la première fois depuis de nombreuses années. Les retraites n’augmenteront que de 1,1% en 2008, soit deux fois moins que l’inflation. Les précaires, les chômeurs, les allocataires des minima sociaux et les handicapés ont vu leur situation se dégrader depuis sept mois.

Le MEDEF continue à faire pression sur les rémunérations et à précariser toujours plus les contrats de travail. La détaxation des heures supplémentaires ne règle en rien la question du niveau des salaires et ne concernera qu’une petite minorité. La politique de Nicolas Sarkozy, c’est gagner moins pour payer plus.

Dans le même temps, la qualité de la vie est dégradée par la hausse du poids des dépenses fixes (logement, assurance, remboursements de crédit), qui grève le pouvoir d’achat et détériore la qualité de la vie.

Pour la majorité des Français, le pire reste à venir : le gouvernement ne prévoit rien pour les salaires, rien pour les pensions de retraite, rien contre la flambée des prix. Par contre, il prépare une nouvelle aggravation de la précarité, la suppression des 35 heures et la remise en cause de la réduction du temps de travail et une série de hausse de taxes : franchises médicales et redevance télévisuelle pour les personnes pour l’heure exonérées. Le Chef de l’État a fait des annonces pourtant sur des mesures dont les effets seront lointains et aléatoires, donc incertains.

Face à cette situation, les partis de gauche et écologistes demandent la mise en œuvre de mesures d’urgences et structurelles destinées à améliorer rapidement le pouvoir d’achat.

Pour augmenter les revenus, ils proposent l’augmentation immédiate de la prime pour l’emploi de 50 %, une augmentation immédiate du SMIC, l’ouverture d’une conférence nationale sur les salaires visant une augmentation générale des rémunérations, à une lutte contre le temps partiel subi et un progrès significatif de l’égalité salariale hommes/femmes, la sécurisation des parcours professionnels la mise en œuvre d’un plan de rattrapage des traitements dans la fonction publique, la revalorisation immédiate des petites retraites et l’amélioration des conditions de travail et contractuelles des salariés précaires.

Pour faire baisser les prix des produits alimentaires, ils proposent de répercuter les marges obtenues par la grande distribution sur les producteurs en faveur des consommateurs te l’adoption d’une incitation fiscale pour faire baisser les prix des produits alimentaires de première nécessité et rapprocher les lieux de production des consommateurs.

Pour diminuer le coût du logement, ils proposent un encadrement des loyers pour l’année 2008 en indexant sur le seul coût de la vie, une politique d’isolation énergétique des logements, la création d’un service public de la caution, le respect de la loi obligeant les communes à avoir 20% de logement sociaux.

Pour maîtriser le coût de l’énergie, ils proposent de maintenir l’évolution des tarifs du gaz et de l’électricité dans le cadre de l’inflation, de généraliser le « chèque transport » pour aider les salariés dans leurs déplacements, financé par une taxe sur les superprofits des compagnies pétrolières.

Les partis de gauche et écologistes demandent que des incitations fermes soient prises en faveur d’un gouvernement économique de la zone euro et d’une initiative européenne pour le financement d’investissement de long terme (rechercher, formation, ferroutage, économie d’énergie et énergie renouvelable) et d’une baisse des taux d’intérêts de la BCE comme c’est le cas aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

Avec les leviers dont la gauche dispose aujourd’hui, elle s’engage sans se substituer à l’Etat à prendre des initiatives pour le pouvoir d’achat et améliorer la qualité de vie.

S’agissant de la réforme constitutionnelle préalable à la ratification du traité de Lisbonne, ceux des partis de gauche et écologistes qui ont exigé un référendum rappellent leur position.

Les élections municipales et cantonales de mars 2008 vont être un rendez-vous essentiel pour donner plus de force à l’opposition à la politique menée par le président de la République et sa majorité et pour faire barrage à sa mise en œuvre dans les communes et départements.

Les partis présents travaillent dans le respect des positions de chacun au rassemblement le plus large des forces de gauche et écologistes, autour de projets politiques clairs pour battre la droite, faire gagner la gauche et permettre des gestions favorables aux intérêts des citoyens.

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