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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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9 juillet 2007 1 09 /07 /juillet /2007 10:49

 

Clarifier les positions en présence pour refonder

 Je découvre ce matin dans la rubrique Rebonds sur www.liberation.fr un bon texte, rafraîchissant, de jeunes militants du Parti socialiste qui ont des responsabilités nationales, au sein de diverses sensibilités, ce qui ne les empêche pas de vouloir privilégier ce qu’ils ont en commun, plutôt que ce qui les oppose, dans la perspective de la refondation de la gauche.

 Guillaume Bachelay, Laurent Baumel, Alexis Dalem et François Kalfon sont membres des instances nationales du PS. Leur « intuition » est que leurs désaccords peuvent être circonscrits, voire dépassés, afin de présenter un projet ensemble en vue d’exercer, le jour venu, des responsabilités publiques. Voici ce texte qui, je l’espère, aura un impact au sein du PS.

 « Socialistes, parlons de nos désaccords ! »

 « L’Europe et la question sociale constituent les deux principales querelles qu’il ne faut pas gommer mais dépasser.

 Parfois décrié, caricaturé comme un règlement de compte interne au Parti socialiste, le débat sur la défaite présidentielle de 2007 est indispensable. Comment préparer les rendez-vous futurs sans comprendre ce qui a conduit la gauche à manquer à ce point celui de 2007 ?

Dans ce travail d’interprétation, il n’y a pas, par principe, à jeter un voile sur les déficits et les erreurs de la candidate socialiste. Mais le même souci de lucidité et d’efficacité doit conduire à regarder en face les causes structurelles qui, en amont de la campagne, ont grevé la qualité de l’offre politique et programmatique des socialistes.

 Le PS a notamment été victime d’une radicalisation parfois excessive de clivages politiques surgis en son sein au cours des années précédentes. Sur fond de compétition présidentielle, les divergences, réelles, fortes et légitimes, à propos de la défaite de 2002, puis du traité constitutionnel européen, ont été exacerbées avant d’être dissoutes dans une synthèse artificielle. Au total, les socialistes français sont sortis de cette période avec des querelles intactes mais sans une ligne politique opérationnelle sur les sujets essentiels.

 L’objectif ne saurait être d’effacer ou de supprimer ces contradictions. Elles ne sont pas seulement celles du PS, mais celles de la gauche tout entière. Mais il est nécessaire d’organiser le débat indépendamment des échéances de pouvoir pour le dépassionner et permettre de clarifier ce qui nous sépare vraiment. La refondation et la reconquête de notre électorat sont à ce prix.

 Notre intuition - qui motive notre démarche - est que, pour nous socialistes, qui avons tous intériorisé l’effondrement du communisme et l’expérience du pouvoir, qui sommes tous réformistes, désireux de gouverner, soucieux des réalités, unanimement conscients des transformations du monde et de la nécessité de construire l’Europe face à la mondialisation, nos désaccords ne nous interdisent ni de nous rassembler dans le même parti, ni, le jour venu, d’exercer ensemble les responsabilités. Ils ne doivent pas être gommés, mais ils peuvent être circonscrits et, peut-être dans certains cas, dépassés.

 Considérons par exemple la question européenne qui a tant divisé les socialistes dans les années 2004-2005 et, au fond, qui «travaille» le PS depuis fort longtemps.

 De quoi était-il question en réalité ? D’un traité apportant quelques avancées institutionnelles, sans apporter toutes celles que souhaitaient les ­socialistes, et en y ajoutant une constitutionnalisation contestable de dispositions libérales, d’ailleurs combattues par tous les socialistes français. Voilà de ce dont il fallait discuter, au lieu de caricaturer les uns en archaïques et les autres en libéraux.

 Dans quelques mois, lorsque le nouveau Traité sera rédigé par la CIG, la question va se reposer. Profitons de cette période pour débattre ensemble de ce que nous attendons réellement de la construction européenne, des compromis que nous sommes prêts à faire, des limites que nous ne voulons pas franchir et des stratégies politiques que nous voulons mettre en œuvre dans l’espace public européen. Avancer de la sorte, en remettant à plat et sans anathème, l’ensemble du débat sur les voies et les moyens de notre engagement européen nous permettra, le moment venu, d’avoir des débats doctrinaux plutôt que caricaturaux.

 On pourrait dire la même chose à propos de la question sociale. Au cours des années précédentes, deux analyses se sont opposées : celle des «deux France» et celle de «la fragmentation sociale». Moins spectaculaire que le différend européen, cette querelle sur la réalité sociale française n’en est pas moins aussi profonde. Elle a empêché de penser collectivement un bon programme économique et social.

 Or tout le monde sait, en vérité, qu’il y a deux France et notamment une France des couches populaires et moyennes, composée d’exclus, de travailleurs précaires et de salariés modestes, vivant dans les citées, le périurbain et le monde rural, avec les difficultés de logement et des transports et l’angoisse de l’avenir. Tout le monde sait, en même temps, que cette grande base sociale ne se vit pas comme une classe homogène, traversée qu’elle est aussi par la diversité de ses situations. Tout le monde sait, enfin, que c’est la stratégie de la droite de diviser le salariat pour faire en sorte que chaque catégorie sociale se vive en concurrence avec les autres.

 On pourrait gagner du temps et de la pertinence politique si on se décidait à affronter ensemble deux questions essentielles : comment reconstruire par la politique, à travers des revendications réellement fédératrices, sinon une «classe sociale», en tout cas une dynamique d’alliance des couches populaires et moyennes ? Quel type de compromis redistributif interne, au sein de ces couches populaires et moyennes, faut-il imaginer pour rendre possible cette agrégation ?

 Le Parti socialiste a programmé pour l’année qui vient un processus de refondation rythmé des conventions thématiques et un Congrès. Ce processus sera utile s’il s’inspire de l’état d’esprit et de la méthode que nous proposons (voir notre site www.gagner-2012.net). Appartenant à différentes sensibilités de ce parti mais aussi à une génération qui veut retrouver le plaisir fraternel du débat (et parfois du combat) des idées, nous prendrons toute notre part, en commun et chacun de son côté, à ce travail de clarification et de reconstruction ».

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8 juillet 2007 7 08 /07 /juillet /2007 21:16

 

Le radicalisme, c’est l’alliance à gauche ou à droite

 Bientôt, la situation devrait se clarifier à gauche, lorsque seront partis ceux qui se laissent prendre dans les mailles du filet tenu grand ouvert par le président de la République.

 Après nombre de social-démocrates libéraux, membres ou non du PS, qui sont intéressés par la stratégie de Sarkozy, puis des Verts qui sont associés au Grenelle de l’environnement et sont tentés de créer un centre écologiste, c’est maintenant les radicaux qui sont tentés par le rapprochement avec leurs frères valoisiens, dans la perspective de contrecarrer la stratégie centriste de François Bayrou par la création d’un centre radical.

 Dans Le Figaro, le président Baylet précise qu’il veut redonner vigueur au radicalisme et cela passe par la réconciliation des radicaux de gauche et de droite. Voici l’article de Rodolphe Geisler le 7 juillet sur www.lefigaro.fr

 « Le président du Parti radical de gauche devrait proposer aux cadres de son parti un rapprochement avec les radicaux de droite ».

 Plus de trente ans après leur divorce, les radicaux sont-ils prêts à une réconciliation ? Président du Parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet, n'est pas loin de le penser. Devant les cadres de son parti, qui doivent se réunir aujourd'hui à la Maison de la chimie à Paris pour un comité directeur, il va proposer d'ouvrir le dialogue avec le Parti radical valoisien, aujourd'hui affilié à l'UMP et coprésidé par Jean-Louis Borloo, sur des thèmes précis comme l'Europe, la République ou encore la laïcité.

 Constatant que « Sarkozy fait son marché au PS et que le PS discute avec Bayrou », Jean-Michel Baylet- qui, comme Laurent Fabius, a été reçu hier par le président de la République - juge donc le moment venu « de redonner au radicalisme la place qui devrait être la sienne ». Les querelles internes au PS et les appels du pied de Ségolène Royal à François Bayrou au lendemain du premier tour de la présidentielle ont fini de le convaincre.

 Pour Élisabeth Boyer, secrétaire générale du PRG, l'heure est même venue « de boucler le cycle d'Épinay ». « Sans réconciliation, ni les radicaux de gauche, ni les radicaux de droite, ne pourront occuper la place centrale sur l'échiquier politique qui devrait être la leur », dit-elle. « Les radicaux ne se sont jamais laissé enfermer dans les dogmes et ont toujours milité pour l'intérêt général », assure-t-elle. Et d'ajouter, « si nous nous sommes toujours situés à gauche sous la Ve République, sous la IVe, les radicaux avaient des alliances parfois à gauche, parfois à droite. C'est ça le radicalisme, car il tient de la droite le libéralisme économique et de la gauche le social et la solidarité ».

 Cette main tendue aux valoisiens préfigure-t-elle un virage à droite du PRG ? Jean-Michel Baylet s'en défend fermement. Mais si, à l'Assemblée nationale, les neuf députés que compte le PRG sont apparentés au groupe socialiste, il entend revendiquer pour son parti l'« autonomie politique et l'indépendance de l'action ». « Ce n'est pas parce que nous avons des alliances avec le PS que nous ne pourrions pas discuter avec les valoisiens », confie-t-il.

 Pour les journées d'été du PRG, qui doivent se tenir au début septembre à Ramatuelle, des invitations pourraient être adressées aux valoisiens. Les délégués du PRG devraient en tout cas examiner la question aujourd'hui.

 Ne pas laisser le champ libre à François Bayrou

 En 1984, déjà, pour les élections européennes, Edgar Faure, figure de proue des valoisiens, alors composante de l'UDF, et Maurice Faure, ancien ministre de Mitterrand, avaient mené une liste commune - « Deux Faure pour un centre fort », disaient-ils - mais l'expérience était restée sans suite.

 Les « leçons » des scrutins de 2007 pourraient, c'est la question que pose aujourd'hui Jean-Michel Baylet, relancer le débat. « Aujourd'hui, on le voit bien, les lignes politiques bougent, il s'agit donc de ne pas nous replier sur nous-mêmes », explique le président du PRG. Les « leçons » de 2007, c'est aussi et surtout, pour les radicaux de gauche, le constat que François Bayrou a prospéré, lors de la campagne présidentielle, sur un terrain qui était le leur il y a encore vingt ou trente ans. Souvent qualifié de « parti de notables », le PRG compte quelque 8 000 adhérents pour environ 6 000 chez les valoisiens.

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7 juillet 2007 6 07 /07 /juillet /2007 19:53

 

Le problème de toute la gauche européenne

 Proche de Laurent Fabius, Henri Weber est le spécialiste idéologique du Parti Socialiste. Député européen, secrétaire national du PS, il s’exprimait hier dans Le Monde daté du 6 juillet, cherchant à recadrer la refondation de son parti.

 Sa dernière phrase rappelle, c’est un point essentiel, qu’il sera indispensable de tenir compte des autres partis socialistes européens. Pas de surprise : il n’est pas fait mention de la nécessité de réorienter la construction européenne.

 Voici ce texte que l’on trouve dans la rubrique « Toutes les opinions » en date du 5 juillet sur www.lemonde.fr .

 « Le nouvel âge du Parti Socialiste »

 La refondation n'a que des amis au Parti socialiste, tout le monde s'en réclame et chacun en redemande. Mais que faut-il précisément entendre par là ? La refondation que nous appelons de nos voeux porte à la fois sur les idées, le programme, l'organisation, les pratiques militantes.

 S'agissant des idées, le problème n'est pas de savoir si "le PS veut améliorer la société ou renverser la société", "s'il accepte le marché ou s'il le rejette", comme feint de le croire Alain Duhamel.

 Le PS s'est prononcé, il y a longtemps déjà, pour une économie sociale de marché, régulée par la puissance publique et les partenaires sociaux. Il a fait sien le credo d'Helmut Schmidt : "Le marché autant que possible, l'action de la puissance publique autant que nécessaire." La question à laquelle il se trouve confronté n'est pas "Réforme ou Révolution", mais comment maîtriser et civiliser le nouveau capitalisme.

 La question se pose à toute la gauche socialiste européenne. Elle a appris au XXe siècle à maîtriser et à humaniser un capitalisme national et industriel. Elle est confrontée désormais à un capitalisme mondialisé et dominé par la finance, à une société de plus en plus fragmentée et travaillée par un individualisme désagrégateur.

Les valeurs de la gauche réformiste - égalité, solidarité, justice sociale, liberté, laïcité, internationalisme - conservent toute leur acuité. Il en va de même pour les grands objectifs qui incarnent ces valeurs : une démocratie accomplie, une économie maîtrisée, une société plus humaine ; le socialisme, c'est d'abord et avant tout un idéal de civilisation. Mais les moyens et les politiques permettant de réaliser ces grands objectifs sont à réinventer, aux niveaux national, européen, international. Les idées ne manquent pas, mais elles sont plus faciles à énoncer qu'à réaliser. On le voit avec l'idée d'une Europe-puissance, creuset d'une nouvelle renaissance et levier d'une autre mondialisation, maîtrisée et solidaire.

 S'agissant du programme, le PS doit tenir davantage compte des nouvelles conditions historiques de son action : la nouvelle division internationale du travail, le vieillissement de la population, les mouvements migratoires, le réchauffement de la planète, les effets de l'individualisation sur nos sociétés. On ne peut se contenter de conserver les politiques des années 1980, en augmentant simplement les moyens qui leur sont allouées.

 Nous savons que pour reconquérir le plein-emploi, il vaut mieux spécialiser notre économie, la redéployer vers les industries de pointe et les services à haute valeur ajoutée ; l'orienter vers les grands marchés de l'Asie, en croissance rapide ; mieux former notre jeunesse et notre force de travail.

 Cette modernisation implique, certes, la mobilisation des entrepreneurs, des actionnaires et des managers, mais elle exige aussi celle des salariés. Ceux-ci ne doivent pas être les seuls à payer le coût des adaptations nécessaires. C'est à la collectivité nationale et européenne qu'il appartient d'en mutualiser la charge. Nous devons inventer de nouvelles formes de sécurité sociale, de redistribution des richesses, de services publics. Nous devons promouvoir un nouveau pacte social pour le progrès économique, social, culturel, démocratique de nos pays.

 S'agissant de l'organisation, le PS doit se fixer pour objectif la construction du grand parti réformiste moderne dont la gauche et la France ont besoin : un parti qui rassemblerait à lui seul au moins 35 % des électeurs, comme le font la plupart des partis socialistes européens, et qui assumerait toutes les grandes fonctions du parti leader de la gauche : la défense et la popularisation des valeurs, des représentations, des idéaux de la gauche, car c'est d'abord dans les têtes que se gagnent ou que se perdent les batailles politiques. L'association des citoyens à l'élaboration des décisions qui les concernent, ainsi qu'à leur application et à leur évaluation. La sélection démocratique des candidats à tous les mandats et leur formation. Un tel objectif implique de reconstruire le PS de fond en comble.

 Le PS doit augmenter, féminiser, rajeunir, diversifier son corps militant, resserrer ses liens avec les syndicats, les associations, les intellectuels ; impliquer ses sympathisants dans ses débats et son action au moyen notamment des conventions thématiques et de l'Internet.

 Il doit se donner les moyens d'agir sur la formation de l'opinion publique au lieu de la subir, être un "parti-acteur" et non un "parti-reflet". Dans le nouvel âge de la démocratie dans lequel nous sommes entrés, les partis ne sont pas superflus, ils sont, au contraire, plus nécessaires que jamais, comme vient de l'illustrer la dernière séquence électorale. Mais ils doivent profondément rénover leur mode de fonctionnement et leur façon de faire de la politique.

Tous les partis socialistes, en Europe, réfléchissent à ces questions. Leurs réponses diffèrent selon leurs spécificités nationales, leur culture historique, leurs tropismes idéologiques. La refondation du PS se fera aussi à la lumière de leurs expériences et de leurs innovations.

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5 juillet 2007 4 05 /07 /juillet /2007 11:17

 

Affronter ou accompagner la mondialisation libérale ?  

 

Refus du mensonge. Plutôt le divorce ! Electron libre socialiste et animateur du mouvement « Pour une République Sociale », Jean-Luc Mélenchon ne cache plus son impatience. Il veut clarifier l’orientation réelle du PS.

 Le clivage se situe dans l’attitude à adopter vis-à-vis de la mondialisation. Si le PS devenait un parti de centre gauche, à l’image des partis social-démocrates européens, il n’en ferait plus partie.

 Par contre, s’il s’agissait de construire une nouvelle force rassemblant toute la gauche, ce serait une véritable révolution à laquelle il apporterait tout son savoir-faire avec enthousiasme.

 Voici le texte publié en tribune libre par Marianne le 30 juin dernier.

 « La Gauche d’après »

 Le PS doit changer ? Soit. Mais dans quel sens ? Les uns veulent disposer d’un outil de combat pour changer la vie. Les autres sont davantage préoccupés de « s’adapter » au monde « tel qu’il est ». Ainsi, avant de rénover mieux vaudrait clarifier.

En commençant par l’essentiel : doit-on affronter ou accompagner la mondialisation libérale ? Ce n’est pas une question académique. Toute la social-démocratie internationale a répondu : elle accompagne. Elle finit par précéder. Le résultat est pitoyable. En Allemagne elle gouverne avec la droite. En Angleterre, elle la remplace. Dans toute l’Europe, les sociaux-démocrates démantèlent l’Etat social qu’ils avaient construit : retraite à 67 ans, diminution des indemnisations du chômage, privatisations en série, etc. Très vite les milieux populaires leur préfèrent n’importe quel autre remède de cheval s’il parait être une solution volontariste à la paupérisation qui les ronge.

 En Amérique latine, la social-démocratie peut même faire tirer sur la foule des mécontents de sa politique : 3000 morts au Venezuela, 100 en Argentine, 1000 en Bolivie… Sur tout ce continent, la gauche nouvelle qui se réinvente le fait en dehors des partis sociaux-démocrates et le plus souvent contre eux.

 Quelle est alors la « modernité » de cette injonction social-démocrate quand cette politique affiche une faillite d’égale ampleur à celle qu’a vécue le communisme d’Etat ?

Dans le parti socialiste d’Epinay, les courants socialiste et social-démocrate produisaient ensemble une vision et un programme. L’alliance à gauche était exclusive. Ce dispositif entraînait la société et la gauche y est devenue majoritaire. On dit ce "logiciel" dépassé. Il faut bien un bouc émissaire.

 Voici venir l’apothéose : l’objectif de faire un « grand parti du centre et de la gauche » ! Une tromperie. Si le Centre existe, comment croire que son accord s’obtiendrait sans conséquence sur le programme gouvernemental ? Ainsi sous couleur d’efficacité électorale (déjà contredite dans les urnes) s’avance sans le dire un projet de société.

Le désir d’alliance au centre vient d’une vision dépassée de l’état politique du pays. Le temps des blocs électoraux arbitrés par les petits bourgeois des centres-villes est fini. Aujourd’hui dominent les désorientés et les désemparés. Salariés ou chômeurs, ils sont aux abois, disponibles pour la prostration ou pour le combat comme le prouve le changement de pied de l’électorat entre les deux tours des législatives. La société n’a pas glissé à droite. Elle veut que ça change vraiment et ne sait de quel côté se tourner pour y parvenir.

 Quand on est de gauche, comment unifier ces catégories populaires, du haut en bas de l’échelle autour d’un projet commun efficace si l’on renonce à dire que tout commence par un nouveau et vigoureux partage de la richesse produite ? Comment le faire sans dire avec qui et contre qui ? Sans dénoncer la logique d’accumulation absurde et cruelle du capitalisme de notre temps ? Sans affronter la mondialisation libérale la mère de toutes nos souffrances ? Voilà le vrai tabou à briser. Mais si au contraire on décide de placer les enjeux sur le terrain choisi par nos adversaires et de parler leur langue, comment leur disputer l’hégémonie culturelle qu’ils s’y sont acquis ?

Rien ne sert de nier la contradiction qui sépare les socialistes sur ces sujets centraux et ceux qui s’y rattachent. Au contraire c’est en la reconnaissant qu’on peut la traiter en dynamique pour toute la gauche. C’est pourquoi j’ai dit que mieux vaut le divorce que le mensonge s’il faut encore maquiller la réalité de nos contradictions avec des synthèses de convenance. Je m’y tiens.

 Si le PS doit devenir un parti de centre gauche assumé, un parti social démocrate, la vie commune en son sein ne sera plus possible avec ceux qui veulent faire vivre l’idéal de la République sociale et de la gauche de rupture. Ceux là seraient pris en otage. Ils devront s’assumer eux aussi. C’est ce qu’a fait l’ancien président du SPD Oskar Lafontaine en Allemagne en fondant le parti de gauche Die Linke avec les communistes, des écologistes et des syndicalistes.

 Certes on peut aussi vouloir que le PS soit lui-même le lieu de la force nouvelle à construire avec toute la gauche. Pourquoi pas. Mais alors ce n’est pas une rénovation qu’il faut envisager, c’est une révolution.

Bref, l’invention de la gauche d’après le communisme d’Etat et la social-démocratie doit commencer en France aussi. Ni le social-télé-évangélisme ni la social-démocratie ne peuvent en tenir lieu !

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1 juillet 2007 7 01 /07 /juillet /2007 23:14

 

Retrouver les chemins de l'émancipation et de la fraternité

 Remercions Xavier Dumoulin qui, sur son blog http://sr07.unblog.fr, porte la réflexion sur ce qui pourrait contribuer à rassembler la gauche.

 Je vais citer des extraits de deux de ses articles récents mais, auparavant, je me glisse dans ce débat en observant que la gauche n’a pas su,  jusqu’à présent, présenter un projet alternatif au néolibéralisme.

 La cause est à rechercher au cœur du PS, dans la conviction de ses dirigeants que leur avenir, comme celui de leur pays, passe par l’Europe politique, donc par une construction communautaire qui s’imposera aux nations.

 En militant a priori en faveur de ce processus d’intégration, ils se lient les mains et s’interdisent de combattre réellement les préceptes néolibéraux portés par la plupart des institutions européennes.

 La réorientation de la politique européenne est la base sur laquelle pourra s’opérer le redressement de la gauche. 

Le pacte présidentiel de Ségolène Royal prenait en compte ce point fondamental. C’est à partir de là qu’il faut construire le projet alternatif aux politiques néolibérales et néo-conservatrices. Avec les éléphants et les jeunes lions, mais sous la conduite de la gazelle… 

Voici des extraits des textes de réflexion publiés, respectivement, le 1er juillet et le 28 juin derniers par Xavier Dumoulin sur son blog citoyen, socialiste et républicain.

 « Révolution conservatrice »

 (…) « En France, dans les années soixante dix, le PS forgeait sa stratégie de rupture avec le capitalisme. On peut dire que jusqu'à l'adoption du projet socialiste dans la foulée du congrès de Metz - qui consacre la ligne d'union de la gauche - le PS tient bon dans une posture de gauche. Mais il remporte les élections présidentielles alors même qu'il est déjà défait idéologiquement.

Commence alors une ère de véritable confusion idéologique pour la gauche française. Egarée dans la parenthèse libérale qui constitue le véritable « Bad Godesberg » du socialisme français, l'idée de construction européenne tient lieu de substitut à celle de la transformation sociale. Avec le grand marché puis le traité de Maastricht, il s'agit d'un complet renoncement à une alternative au néolibéralisme en pleine poussée. L'idéologie néolibérale règne alors sur les esprits et les dirigeants de gauche - en dépit de leur dénégation toute verbale - se rangent aux raisons d'un capitalisme financier mondialisé. La rupture est totalement consumée avec les couches populaires dont une large fraction marque son attirance pour les idées du Front national dès les élections européennes de 1984 avec son point d'orgue en 2002 » (…).

 « Agir en hommes libres »

  (…) « Y aurait-il un destin du socialisme français condamné à reproduire les mêmes tares séculaires ? La réalité actuelle pousserait  à considérer les choses sous cet angle si nous n'avions par ailleurs ces puissants modèles rédempteurs au travers  d'hommes de synthèse au génie intellectuel et politique reconnu de tous. Je veux évoquer Jean Jaurès, l'homme de la synthèse républicaine et socialiste, et Pierre Mendès-France, ce rénovateur du radicalisme, tout à la fois pragmatique et visionnaire. Tous deux savaient modérer l'appétit de pouvoir. Tous deux s'appliquaient à mettre en harmonie la parole et les actes. La vérité guidait leurs pas.

 Aujourd'hui la gauche du  vingt et unième siècle a d'autres horizons. Elle n'est pas dépourvue d'hommes et de femmes de tempérament, d'expérience et de talents et il n'y a aucune fatalité de l'échec et de la division. Pour peu que la raison l'emporte sur les passions, de grandes choses restent encore possibles.  A la base nous attendons des paroles et des actes à la hauteur des défis de cette période quand  triomphe l'esprit de lucre au détriment des valeurs républicaines. En hommes libres et égaux, nous voulions retrouver jadis les chemins de l'émancipation et de la fraternité. Beaucoup d'esprit civique et une conduite vraiment citoyenne ne nous rapprocheraient-ils pas d'un tel idéal ? Alors, serait-ce vraiment trop demander aux héritiers de l'esprit des lumières de bien vouloir écouter leur raison pour purger ce 'tout à l'ego” et promouvoir l'universel ? ».

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22 juin 2007 5 22 /06 /juin /2007 15:09

 

Au PS, jeune lion et gazelle chassent les éléphants

 Xavier Dumoulin affirme avoir pris le maquis landais depuis le 6 mai. Par bonheur, il est relié à l’Internet et communique par son « blog citoyen, socialiste et républicain » http://sr07.unblog.fr. Nous sommes nombreux à le consulter chaque jour.

 Aujourd’hui, je lui emprunte ses méditations sur la vie des animaux socialistes…

 « Vu du maquis »

 « Tous les noms d'oiseaux font l'affaire pour dénoncer les prétendues turpitudes des rivaux. Dans le bestiaire socialiste, l'écologie ne fournit pourtant aucune clé. Les jeunes lions s'acoquinent aux gazelles qui chassent les éléphants. Ces derniers moquent de leurs défenses les carnivores aux dents longues !

 Non ce n'est pas la jungle, et à tout prendre, c'est quand même plus sympa que la langue de bois ! Ces sonores rugissements pourraient bien amuser la galerie s'il n'y avait, en arrière plan, de sérieuses questions de fond et de méthode.

 Quand nos concitoyens mêlent  réserves et attentes vis à vis d'un pouvoir coriace aux appétits d'ogre,  il y aurait sans doute mieux à faire dans le camp des assiégés. De ma modeste posture de Mohican,  je propose aux tribus indiennes de changer de totem en adoptant “Bison futé” ».

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20 juin 2007 3 20 /06 /juin /2007 14:23

 

 « Pour une refondation républicaine de la gauche » 

Lu le 15 juin sur AGORA VOX (www.agoravox.fr) sous la signature de Brisefer (Paris), cette réflexion intéressante portant sur la refondation de la gauche.  En direct sur http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=25843  

 « Au lendemain de ces élections législatives, à part les régions, la majorité politique installée à tous les niveaux de représentation, de décision et de juridiction sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy sera de droite. Le temps de préparer l’avenir.

Durant la campagne présidentielle, la droite française s’est appropriée avec succès les valeurs républicaines que la gauche avait abandonnées depuis des années : Valeur-travail (nous autres gens de gauche dirions valeur du travail), patriotisme économique (nous dirions sens de l’intérêt de la nation), droit à la sécurité (nous dirions autorité de l’Etat), émancipation par l’école (nous dirions socle des connaissances véhiculées par l’Education).

 Voilà ainsi réappropriées les valeurs en lesquelles croyaient ceux qui, au XIXe siècle, ont fait la Commune et inventé la nation républicaine. L’Appel des citoyens de Paris proclamait ceci le 11 avril 1871 : «  Pas de devoirs sans efforts, pas de droits sans devoir. Nous voulons le travail mais pour en garder le produit. Plus d’exploiteurs, plus de maître. Le travail et le bien-être pour tous, le gouvernement du peuple par lui-même  ». Ce sont les valeurs de la République et de la gauche. Et si la gauche a lentement perdu la confiance d’une partie des couches populaires, celles qui se lèvent tôt, c’est d’abord parce que, du PCF au Parti radical en passant par le PS, elle a abandonné notre drapeau à Le Pen, les ouvriers à leur pouvoir achat, les valeurs de fraternité aux démagogues.

 Au terme d’une campagne difficile, Ségolène Royal, deux fois vaincue aujourd’hui, a reçu le soutien de 17 millions de Français. On le sait, les professions libérales et intermédiaires, les commerçants et artisans en majorité, ont voté pour Nicolas Sarkozy, mais il est constant que les citoyens les plus jeunes et les actifs de moins de 65 ans ont voté pour Ségolène Royal. Ça offre un espoir...

 Il n’empêche que l’entreprise de réaffirmation de ses propres valeurs par la gauche a commencé, et pas seulement en France : la critique sérieuse des bases du libéralisme financier (le fameux néolibéralisme) qui, sous couvert d’Europe, nous condamne au chômage de masse par l’euro fort, et façonne l’apologie du marché dit “libre”, où seule la concurrence est le dogme, où se prépare minutieusement la mise à mort des services publics. Il y a pour le coup une mondialisation de cette prise de conscience.

 Faut-il alors succomber à certains barrissements, et ne voir l’avenir qu’à travers une “social-démocratie” à l’anglaise ou à l’allemande ? Bonne idée, mais en fait non. Car ces pays ont des traditions, des pratiques syndicales que nous n’avons pas. Les pays qui vont bien en Europe du Nord et l’Allemagne pratiquent le consensus et la grève travaillée, car ils sont moins touchés par la crise économique et commerciale que connaît la France.

 La France est républicaine. La gauche a pour raison d’être l’accomplissement de la République. Si elle ne devenait qu’une “aile consolatrice” du néolibéralisme, elle ne répondrait plus à sa mission et laisserait à découvert un immense espace, livrant les couches populaires à l’abandon, à l’abdication, à la révolte ou aux démagogues de tout poil.

Nicolas Sarkozy s’affiche avec George Bush au moment même où les experts du Pentagone et le peuple américain lui donnent tort sur son action internationale. Et des socialistes français exaltent Tony Blair quand les Britanniques le chassent, ou la SPD allemande quand elle gouverne sous les ordres de la droite. Une gauche libérale pourrait retrouver bien vite les palais ministériels si le but de l’action politique était d’arriver à tout prix au gouvernement. Mais pourquoi faire ? La politique de Tony Blair ? Croissance inouïe des inégalités, 12 700 000 travailleurs pauvres (7 millions en France vivent avec moins de 700 euros par mois), privatisations, suivisme américain en Irak ? Pour faire comme la politique du SPD allemand qui a fait alliance avec la droite, et après le programme Agenda 2000, foule au pied les acquis sociaux et laisse exploser la pauvreté ? Non, la France n’est ni la Grande-Bretagne, ni l’Allemagne. Nos histoires sont différentes.

 Des voix de gauche, d’anciens députés et ministres, représentants parlementaires, parmi lesquels Sami Naïr , Georges Sarre, Arnaud Montebourg, ou Jean-Yves Autexier, proposent une refondation républicaine de toute la gauche. Car enfin, même le Parti communiste français qui relevait le drapeau au lendemain de la guerre a laissé Le Pen s’en emparer, et par une méprise historique, abandonné le concept de nation.

 Loin d’être un slogan ou un vain mot, “Refondation” recouvre la volonté politique radicale d’une entière réorientation des conditions de notre participation au fait européen et à la mondialisation néolibérale. Alors pourquoi "républicaine" ? Parce qu’appuyée sur les principes de la démocratie, de la pleine souveraineté des peuples.

 À l’heure des “souverainetés limitées” en Europe, il serait temps de préparer la refondation des Républiques sociales qui protègent les faibles des fauves. Qui protègent les salariés du dumping social, protègent la collectivité du dumping fiscal, protègent les industries des délocalisations, protègent les locataires du rentier, protègent le commerce des dérèglements monétaires qui surviennent loin de lui.

 La refondation est ouverte largement, au-delà des rangs de la gauche républicaine. Non pas à des centristes qui n’existent que par les contradictions de la droite et les insuffisances de la gauche, mais à des républicains qui, au-delà de l’ouverture de pacotille actuelle, verront bien que derrière le discours de Nicolas Sarkozy, il y aura la politique cynique des détenteurs de la fortune, des fabricants du marketing de la peur, des jean-foutre de l’intérêt général, fascinés par l’Amérique du Nord, c’est-à-dire par la loi du plus fort.

 Alors, le sacrifice de celles et ceux qui ont vu s’achever au pied du mur des Fédérés le cours de leur vie sous les tirs des fusils versaillais, toutes celles et ceux qui ont sué sang et eau pour que notre pays soit ce qu’il est devenu, une des plus belles démocraties du monde, tout cela n’aura pas été vain ».

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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 12:55

 

La nouvelle droite ressemble à celle de Reagan

 Sur son blog citoyen, http://sr07.unblog.fr ce jour, Xavier Dumoulin s’inspire de l’article de Serge Halimi paru dans Le Monde Diplomatique de juin pour présenter ses réflexions sur la situation politique en cours.

 « Les défis culturels républicains »

 « Dans une excellente livraison du Monde Diplomatique du mois de Juin, Serge Halimi explique “les recettes idéologiques du président Sarkozy” qui, à l'instar de Reagan jadis, a su entreprendre et réussir un travail de reconquête des esprits. C'est cette capacité à légitimer les fondements d'une politique inique - en poussant l'avantage jusqu'au retournement de sens des valeurs républicaines tout en labourant sur le terreau de l'extrême droite - qui a égaré un grand nombre d'électeurs.

  Quand nous nous interrogeons sur le phénomène de droitisation en France, c'est en référence à ce déplacement de l'axe de gravité idéologique et non pour légitimer une tentation de recentrage de la gauche.

 Le rapport de forces découle de plusieurs facteurs mais la réussite d'une politique suppose une forte adhésion aux valeurs qui sous tendent un projet pour lui donner sens et agréger des forces pour lui donner forme. N Sarkozy, converti au concept d'hégémonie culturelle, cher à Gramsci, a gagné la bataille des idées dans  une entreprise méticuleuse de l'UMP. Il a décomplexé son camp. Le fruit de ce travail lui assure une capacité d'agir à droite. Pourtant sa légitimité pourrait pâtir du conflit d'intérêt entre la portée réelle de sa politique, toute à l'avantage des possédants, et l'attente d'une base électorale sociologique plus large, égarée dans les faux-semblants du candidat.

 Cette défaite de la pensée doit interpeller la  gauche à la recherche  de nouvelles raisons d'agir. Il lui appartient de redéfinir ses valeurs  qu'elle avait partiellement  abandonnées à la droite  et d'afficher très clairement ses conceptions. L'appareil critique du citoyen, au coeur de la République, repose sur une vision ouverte et réfléchie à l'antithèse de ce que furent jadis les prétentions dogmatiques d'un  marxisme dévoyé et sclérosé.

 C'est au contraire  en puisant dans le précieux héritage de la synthèse républicaine et socialiste que la gauche saura concilier en toute liberté les principes d'égalité, de solidarité et de laïcité pour contrer les vents dominants du néolibéralisme. C'est aussi un travail de dépassement de clivages inopérants et de remise à plat des grands enjeux de notre siècle naissant, et ceci, à la lumière des recherches critiques en oeuvre aujourd'hui dans les sciences sociales.

 Mais pour cela il faut une volonté et des capacités. Ce sera le débat d'après les législatives. En attendant on doit commencer ce combat en dénonçant avec force l'usurpation des valeurs et leur retournement de sens tout en affirmant les nôtres quand la droite propose sans complexe de faire trinquer les salariés pour enrichir les dominants ! ».

  Vous pouvez suivre la campagne des candidats sur leur blog. Il suffit de cliquer sur le nom des candidats. 

Candidats aux législatives dans le cadre de l'accord MRC-PS 

Marie-Françoise Bechtel (Indre)  Jean-Pierre Chevènement (Territoire de Belfort)   Catherine Coutard (Drôme)  Gisèle Dessieux (Ardennes)  Christian Hutin (Nord)   Alain Jaubert (Var)  Jean-Luc Laurent (Val de Marne)  Sami Naïr (Seine et Marne)   Béatrice Négrier (Bouches du Rhône)  George Sarre (Creuse) 

Candidats MRC aux législatives (liste des blogs déjà existants)- Hors accord MRC-PS 

Michèle Borghi (Alpes Maritimes)  Koffi Ghyamphy (Indre et Loire)  Freddy Grzeziczak (Aisne)  Isabelle Lopez (Doubs)  Lionel Massardier (Loire)  Christine Meyer (Loire Atlantique)  Jean-Marc Miguet (Puy de Dôme)   Christine Moreau (Le Havre)  Laetitia Nicolet (Nord)  Maryse Paraire (Morbihan)   Eléonore Perrier et Roger Torgue (Isère)  Nicole Poënces (Côtes d'Armor)   Julien Ricaud (Maine et Loire)  Pascale Risbourg (Nord)  Michel Sorin (Mayenne)   Christine Tasin (Charentes Maritimes)  Yves Texier (Le Havre) 

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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 15:05

 

La crise de la gauche s’expose au grand jour

 Baylet relève de « réelles convergences avec la nouvelle vision » de Sarkozy. Le 15 mai, il avait été reçu par le président élu, qui lui avait fait part de ses idées pour gouverner le pays et aussi de l’intérêt d’un rapprochement entre les radicaux de gauche et les radicaux valoisiens de Borloo. Comment le président Baylet n’y avait-il pas pensé plus tôt ?... Mais ce n’est pas possible avant les élections législatives, puisqu’un accord lie le PRG au PS dans 32 circonscriptions.

 Je résume : le PRG veut d’abord faire élire ses députés par les électeurs de gauche, puis débattre avec les radicaux de l’autre bord qui font partie de la majorité présidentielle de droite.

 Une autre dépêche de la même source évoque la crise du PS, à la fois de leadership et de projet.

 A lire sur http://www.marianne2007.info/DEPECHES-AFP_r19.html

 Un article, paru ce jour, sur www.liberation.fr fait état d’un entretien réalisé par Alain Auffray avec Claude Allègre (toujours qualifié de fidèle de Lionel Jospin) qui critique François Hollande et Ségolène Royal  sous ce titre alléchant « Le PS a fait de l’incompétence le gage de la démocratie ». L’ancien ministre de la Recherche mise sur Bertrand Delanoë pour résister à l’offensive à venir de Ségolène Royal sur le leadership du PS…

Décidément, la gauche a besoin d’être refondée sur des bases claires !

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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 13:10

 

Pourquoi la France s’est-elle livrée à la droite ?

 Pierre Cassen est l’un des rédacteurs du journal en ligne ReSPUBLICA adressé à 25 000 internautes, dont la ligne politique est au carrefour entre la gauche laïque et républicaine d’une part, et le mouvement social et associatif d’éducation populaire d’autre part. Dans la lettre 540 Pierre Cassen fait un retour sur l’action de la gauche depuis 1977, en indiquant qu’un second article suivra la semaine prochaine, concernant la période récente depuis le référendum européen, dans lequel il expliquera comment Sarkozy a gagné en reprenant un discours républicain abandonné par la gauche.

 Voici ce premier article portant sur la période 1977-2007 Lien permanent vers cet article

 « En 30 ans, la gauche a-t-elle brûlé tous ses jokers ? »  

« A l’issue de la nette victoire de Nicolas Sarkozy, et d’une probable lourde défaite de la gauche aux prochaines législatives, il est de bon ton, chez certains, d’expliquer que cette victoire est normale, qu’il y a un virage à droite en France, et que notre pays a toujours été conservateur. 53 % des 15,5 millions de salariés du privé, souvent les plus vulnérables socialement, ont voté à droite. 75 % des retraités ont fait de même.
Pourtant, une analyse objective montre que si la France s’est livrée à la droite, c’est davantage par dépit que par passion. Depuis 1977, les électeurs ont été d’une indulgence exceptionnelle avec une gauche à qui ils ont beaucoup pardonné, et souvent redonné une nouvelle chance, malgré l’ampleur des déceptions précédentes. Résumé rapide des trente dernières années.

 1977-1981 : Le peuple veut battre la droite, et condamne la division.  

Dans l’élan du programme commun de gouvernement entre les socialistes, les communistes et les radicaux, la gauche, largement victorieuse des municipales de 1977, ne peut que remporter les législatives, un an après. C’est sans compter sur la politique de division orchestrée par la direction du Parti communiste et son secrétaire, Georges Marchais. Se livrant à une surenchère sur le smic et les nationalisations, le PCF réussit l’impensable : faire perdre la gauche aux législatives de 1978, et donner un sursis inespéré à la droite. Pendant trois ans, ce parti multipliera les attaques contre le PS, amalgamé à la bande des trois, avec le RPR et l’UDF. A six mois du premier tour, les sondages accordent 60 % à Giscard. Mais les électeurs ne veulent plus de la droite, et sont exaspérés de la division. La sanction sera rude pour le PCF, en 1981, il chute de 20 % et 15 %, et ne peut empêcher François Mitterrand, à qui il se rallie entre les deux tours, de gagner les présidentielles.

 1981-1986 : Premières déceptions, premières sanctions.  

La gauche victorieuse prend des premières mesures. Elle fait dans la symbolique, sous l’impulsion de Robert Badinter, et abolit courageusement la peine de mort. La droite, à chaque fait divers dramatique, multiplie les manifestations haineuses, aux cris de « Badinter assassin ». Economiquement, la gauche prend des mesures sociales comme la trente-neuvième heure, la cinquième semaine de congés payés, et le remboursement de l’IVG. En 1983, après plusieurs dévaluations, elle décide, sous l’impulsion de Delors, de mettre en place une politique de rigueur, que le premier secrétaire du Parti socialiste, un certain Lionel Jospin, qualifie de provisoire. On commence à mettre en place la flexibilité, sous la demande du CNPF. Les salaires sont bloqués. En 1983, c'est un raz-de-marée RPR aux municipales. La bataille de l'école publique est perdue, en 1984, après une manifestation de 1 million de personnes à Versailles, appuyée par la droite et la hiérarchie catholique. Fabius remplace Mauroy, le PCF sort du gouvernement. Ce sont les années Tapie. Yves Montand et Serge July disent « Vive la crise », le chômage de masse augmente. Le Front national commence une fulgurante progression. Le PS répond en récupérant la Marche des Beurs, et en lançant SOS Racisme. L’antifascisme, par ailleurs nécessaire, remplace le socialisme. En 1986, la droite gagne nettement les élections, et c’est une première cohabitation.

 1988-1993 : une deuxième chance, un résultat catastrophique.  

En deux ans, la droite revancharde a perdu tout crédit auprès des électeurs. L’assassinat de Malek Oussekine, lors des grandes manifestations étudiantes contre la loi Devaquet, en 1986, quelques autres bavures policières, que Pasqua a promis de couvrir, montrent à toute une jeunesse, et aux citoyens de ce pays, une image brutale et répressive du gouvernement. Mitterrand apparaît comme le seul rempart à l'Etat-RPR. A quelques jours des présidentielles, l’exécution au lance-flammes des militants indépendantistes kanaks, dans la grotte d’Ouvéa, n’a pas l’effet escompté pour Chirac. Mitterrand, qui l’a dominé lors de la cohabitation, l’écrase aux présidentielles, redonnant une nouvelle chance à la gauche.

 Trois premiers ministres, Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy, vont transformer en cauchemar ces cinq années. On créé le RMI, mais on précarise le travail, et on multiplie les temps partiels. Au nom de la volonté du franc fort, on continue d'arrimer le franc au mark, pénalisant les exportations de la France, on va perdre un million d’emplois à cause de cette politique. Lionel Jospin va autoriser les signes religieux, dont le voile islamiste, à l’école, en 1989, bafouant les principes laïques. C’est l’ouverture au centre, en appelant notamment Jean-Pierre Soissons, député-maire centriste d’Auxerre. La France va participer à la première guerre d’Irak. Les scandales éclaboussent le Parti socialiste, tandis que le PCF continue sa chute, et que le FN progresse à chaque élection. Dans ce contexte, Julien Dray et Jean-Pierre Chevènement se démarquent du discours angélique de toute la gauche, en pointant la gravité de la situation dans les quartiers populaires, et la détresse des habitants qui se sentent abandonnés. Ils ne sont pas entendus, et subissent de dures attaques de ceux qui leur reprochent de consolider le discours du FN.

 La construction européenne s’accélère, et François Mitterrand, soutenu par presque toute la droite, et les médias, gagne de justesse le référendum de Maastricht. Chevènement quitte le PS, et crée le MDC, mais il n’est pas suivi par beaucoup de militants. Les partis se réclamant de l’écologie font de bons scores aux élections locales. En 1992, sont signés les scandaleux accords Lang-Cloupet, qui voit le ministre socialiste gaver de subventions les écoles confessionnelles majoritairement catholiques. Les discours sociétaux se substituent aux antagonismes sociaux. Ayant perdu le peuple, discréditée, la gauche essuie une des plus sévères défaites de son histoire, aux législatives de 1993.

 1997-2002 : plus dure sera la chute.  

En 1993, Balladur a été nommé premier ministre, et il se hâte, en plein été, de toucher les retraites du privé, les faisant passer de 37,5 années à 40, et imposant un calcul sur les 25 meilleures années, au lieu des 10 précédemment. Grisé par les sondages, conseillé par Sarkozy, et soutenu par l’UDF, il décide d’en finir avec Chirac, et de se présenter. Ce dernier rétablira miraculeusement la situation, grâce aux discours d’un certain Henri Guaino, sur la fracture sociale. Débordant Lionel Jospin, candidat socialiste, sur la gauche, il rétablit une situation désespérée, se qualifie pour le deuxième tour, et l’emporte contre le premier secrétaire du PS, qui d'ailleurs, il l'avouera plus tard, n'a jamais cru en la victoire.

 Six mois plus tard, Chirac renie toutes ses promesses, et Juppé, son premier ministre, impose un budget d’austérité, faisant payer aux ménages une ardoise de 120 milliards de francs pour remplir les caisses que Sarkozy a vidées pendant son passage à Bercy. Ensuite, vient l’épreuve de forces de décembre 2005, qui voit le pays bloqué par la grève des cheminots pendant près d’un mois. Juppé doit reculer, et se voit, après un tel échec, paralysé dans son action.

 En 1997, Chirac, bien que possédant une assemblée très largement de droite, dissout le Parlement, et provoque de nouvelles élections. A la surprise générale, la droite perd. Lors de la campagne, Jospin parle à gauche, contrairement à 1995, s'engage sur les 35 heures et pose des conditions sur la construction européenne. Il se retrouve à Matignon, avec un gouvernement de gauche plurielle, Jospin-Hue-Chevènement-Voynet.

 D'entrée, il ratifie le pacte d’Amsterdam, reniant les quatre conditions qu’il avait exposées lors de la campagne. Il ne revient pas sur les mesures Balladur, sur les retraites du privé. Mais il impose les trente-cinq heures, que Martine Aubry doit mettre en place. Le Medef entre en résistance, sous la conduite des duettistes Seillières-Kessler. Les trois premières années, domptées par une croissance exceptionnelle, par les 35 heures et les emplois-jeunes, permettent au gouvernement de créer près de deux millions d’emplois, et de faire reculer de manière spectaculaire le chômage. Mais il privatise davantage que le précédent gouvernement Balladur.

 Jean-Pierre Chevènement refuse la régularisation de tous les sans-papiers, demandé par une partie du PS et par toute la gauche plurielle. Bruxelles essaie d'imposer la charte des langues régionales, que la gauche approuve, mais que le conseil d'Etat juge incompatible avec la constitution française.
Dans l'esprit de l'Europe des régions, les accords de Matignon, sur la Corse, mettent le feu aux poudres. Jean-Pierre Chevènement quitte le gouvernement. La situation sera plus difficile les deux dernières années, où le chômage progresse de nouveau. La droite saura jouer remarquablement d’une demande de sécurité des classes populaires que la gauche ne sait pas entendre, pour axer la fin de la campagne sur ce thème. En signant les accords de Barcelone, avec Chirac, dans le cadre de la mise en concurrence de tous les services publics, Lionel Jospin encouragera nombre d’électeurs de gauche à voter plus à gauche, notamment pour les partis trotskistes, crédités à eux deux de près de 10 % des voix. Mais l’éparpillement et la perte de confiance dans le PS feront que ce sera Le Pen qui sera au deuxième tour, et que pour la première fois, la gauche en sera éliminée.

 1997-2006 : Un mouvement social qui a toujours répondu présent.  

L’explosion de joie du 10 mai 1981 venait de loin. Elle n’était que la continuation de la révolte de mai 68 et de la grève générale qui avait marquée cette époque. Elle était la suite des grandes manifestations étudiantes et ouvrières, notamment les sidérurgistes, en 1979. Elle poursuivait le combat des femmes pour le droit à l’avortement, contre l’ordre moral de la droite et de l’extrême droite.

 Pourtant, depuis les années 1980, un matraquage idéologique explique aux citoyens et aux salariés que le libéralisme et le modèle anglo-saxon sont l’avenir, et que notre vieux modèle français, son Etat-providence, sont ringards. Mais un Madelin, qui développe ces thèses, ne fait que 4 % aux élections.

 Le mouvement social se calme quand la gauche est au pouvoir. Mais dès que la droite revient, il se montre disponible. En 1986, les manifestations étudiantes contre la réforme Devaquet éveillent une nouvelle génération à la conscience politique. Le 16 janvier 1994, les laïques font descendre dans les rues de Paris 1 million de manifestants, quand Bayrou voulait libérer le financement des écoles privées. En décembre 1995, les syndicats de la fonction publique, notamment les cheminots, sont soutenus dans leur grève par la majorité de la population. En 2003, quand il s’agit de défendre les retraites, on voit six journées de grève générale en deux mois dans la fonction publique, et onze journée dans l’Education nationale.

 En 2003, Sarkozy perd le référendum sur la Corse, qui voulait faire de la Corse une exception française quant aux institutions régissant l’île.
En 2004 et 2005, la campagne référendaire pour le traité constitutionnel européen voit tout un peuple se soulever contre l’axe UMP-UDF-PS-Verts, qui veulent convaincre les électeurs du bien-fondé du vote « oui ». La presque totalité des médias, tous les grands chroniqueurs, la grande majorité des élus, sont sur cette position. Pourtant, sous l’impulsion d’Attac, et du Parti communiste, la contre-attaque militante, sur Internet et dans les meetings, s’organisent. Sur des bases différentes, mais surtout marquées par le refus du dumping social et la préservation du modèle social, laïque et républicain de notre pays, 55 % des électeurs votent non, infligeant un camouflet à UMP et au PS.

 En 2006, lors de la campagne contre le CPE, dans l’unité, syndicats ouvriers et étudiants infligeront, suite à une mobilisation remarquablement organisée, un recul fatal pour lui à Villepin, qui devra retirer un projet qui aurait précarisé l’ensemble des jeunes salariés.

 Dans les urnes, et dans la rue, nul ne peut donc reprocher, depuis trente années, au peuple français de ne pas avoir répondu présent quand il s’agissait de lutter contre l’offensive libérale.

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