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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 18:12

Amalgame insensé entre Gens du voyage et Roms migrants

 

L’été politique 2010 a été chaud en France… On le doit essentiellement à la volonté du président de la République d’exploiter un fait divers en pratiquant l’amalgame et la discrimination. Voir Roms et gens du voyage : la droite au pouvoir pratique l'amalgame - 29 juillet 2010.

 

S’agissant des Roms et Gens du voyage, je ne connais pas meilleur spécialiste que Bernard Cossée, président de l’Association mayennaise d’action auprès des gens du voyage (AMAV) et trésorier de la Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du voyage (Fnasat Gens du voyage).

 

Le CEAS Mayenne (réseau Culture et promotion) ayant eu la bonne idée de lui demander d’écrire à ce sujet, je remercie Claude Guioullier de m’autoriser à reproduire son texte, ainsi que sa photo, publiés dans La Lettre du CéAS n° 263 (p4-9), septembre 2010.

Mes relations d’amitié avec Bernard Cossée ne sont pas récentes, d’abord au niveau professionnel dans le développement durable agricole, puis dans la gestion des collectivités locales (dont la question difficile des Gens du voyage, que j’ai traitée en tant que maire de Saint-Berthevin et vice-président de la communauté de communes du Pays de Laval, qui a précédé Laval Agglo).

 

Je renvoie dès maintenant à des informations générales sur la question des Roms et des Gens du voyage, sur Internet : Roms (Wikipédia) et Roms et gens du voyage : l'histoire d'une persécution transnationale (Le Monde Diplomatique, 29 juillet 2010).

 

Pour commencer, voici la partie - page 9 de La Lettre du CÉAS, septembre 2010 - dans laquelle Bernard Cossée s’exprime à titre personnel, au côté de Claude Guioullier, qui tient la plume. Cela donne envie de lire le texte complet (à suivre, prochains articles …). Bernard-Cossee-CEAS.jpg

 

Bernard Cossée, président de l’AMAV « La stigmatisation est source d’insécurité » ...

 

Pour Bernard Cossée, c’est d’abord l’émotion qui l’a envahi, face à la brutalité des déclarations officielles discriminatoires et xénophobes, « une tsiganophobie d’État telle qu’elle ne s’était jamais exprimée depuis la Libération » ; puis, l’angoisse devant l’importance des moyens répressifs mis en oeuvre à l’encontre de populations en difficulté, sans le moindre respect pour les personnes, ni compassion vis-à-vis des enfants, des malades et des femmes enceintes, sans perspective de relogement.

Depuis, une certaine perplexité politique s’est ajoutée à ses premiers sentiments. Il ne peut pas imaginer que Nicolas Sarkozy puisse faire l’amalgame entre Gens du voyage et Roms migrants, «surtout connaissant ses origines familiales présumées, même au nom d’une propagande sécuritaire ».

Bernard Cossée considère « que la situation des Roms migrants est d’abord sociale et que la délinquance qui fait peur aux Français, est ailleurs : règlements de comptes sanglants en pleine rue, caillassage de bus, incivilités, profanations de tombes »

 

La circulaire du 24 juin, dont la lecture fait froid dans le dos, apporte la preuve que cette politique anti-Roms était programmée bien avant les événements de Saint-Aignan. « Il s’agissait seulement, continue Bernard Cossée, d’instrumentaliser un fait divers au demeurant sans rapport avec le sujet, de provoquer l’émotion par une surmédiatisation, de réveiller les peurs qui permettraient d’ouvrir officiellement la chasse aux Roms. Il ne comprend pas selon quelle logique un gouvernement moderne et libéral, partisan de la déréglementation et de la mondialisation, peut ressortir les vieilles recettes d’un nationalisme traditionnellement replié à l’intérieur des frontières ».

 

Bernard Cossée doute que cette stratégie ait un quelconque effet sur la sécurité car « elle s’attaque aux conséquences au lieu de combattre les causes. La présence de Roms orientaux en France résulte des problèmes économiques, sociaux et sociétaux que rencontrent leurs pays d’origine et dont la résorption prendra du temps, même avec l’aide de l’Europe. Quel que soit le niveau de violence mis en oeuvre pour démanteler les bidonvilles et évacuer les squats, ceux-ci ne disparaîtront pas si d’autres mesures, sociales cette fois, ne sont pas mises en oeuvre, autant que possible avant le 31 décembre 2013, fin de la période transitoire ».

 

Concernant les Gens du voyage, Bernard Cossée se réjouit de la volonté exprimée d’accélérer la création d’aires d’accueil, en regrettant toutefois que Brice Hortefeux veuille réduire les normes de construction. Mais la difficulté majeure des maires n’est pas financière, « elle provient de l’attitude a priori hostile des riverains qui sont aussi… des électeurs. Or, la mise en scène d’une telle campagne officielle de stigmatisation à l’encontre des Voyageurs, conforte la population sédentaire dans ses peurs et légitime son opposition à l’implantation d’aires d’accueil, entravant ainsi les projets des municipalités. La contradiction est flagrante ! D’une façon générale, la stigmatisation est source de violence et donc d’insécurité ». La question que se pose Bernard Cossée est alors la suivante : «Le président Sarkozy n’est-il pas en train de se comporter à la manière d’un pompier pyromane ? »

 

Sous la IIIe République, déjà des « hordes errantes » et « vermines », comme un « parfum d’avant-guerre »...

Malgré sa propre indignation, Bernard Cossée pense que « certaines réactions hostiles à la politique gouvernementale ont été excessives, notamment celles qui ont fait un parallèle avec le sort fait aux Juifs par les Nazis.

Non seulement, poursuit-il, les faits ne sont pas de même violence ; bien que certains démantèlements aient pu ressembler à des rafles, un retour au pays en avion n’est pas une déportation en wagon plombé. Mais encore les griefs à l’encontre des uns et des autres n’étaient pas de même nature. Avant la guerre, on accusait les Juifs d’ourdir un complot mondial destiné à mettre la main sur la finance ; aujourd’hui on reproche à ces migrants roms de mendier ! »

Bernard Cossée pense « qu’il n’est nullement nécessaire de faire référence aux Juifs car, au cours de la IIIe République, la propagande contre les Romanichels (ancêtres des Gens du voyage) a été tout aussi féroce que celle qui accable actuellement les Roms. Après la défaite de 1870, une nouvelle migration de Roms, notamment de Roumanie (déjà !) où le servage avait été aboli en 1855, réactivait la méfiance des sédentaires. Les journaux parlaient alors de " raz de marée ", de " péril ", de " hordes errantes ", de " vermine " » … (…)

Au printemps dernier, afin de lancer l’année pour la mémoire de l’internement des Tsiganes en France, Bernard Cossée a présenté dans plusieurs cinémas de la Mayenne, le film de Tony Gatlif, Liberté. La même question lui a été posée plusieurs fois : « Pensez-vous que de tels événements pourraient se reproduire dans la France d’aujourd’hui ? » Il a répondu qu’il espérait que non, « encore que tout soit possible en période de guerre ». Désormais, si l’occasion se représente, il sait qu’il répondra : « OUI ! »

 

Cet article est le 34ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France.

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 22:10

D’ici 2012, préparer une politique à la hauteur du défi

 

Ne nous trompons pas sur la réalité de l’offensive sécuritaire du président de la République. C’est le message pertinent des rédacteurs anonymes de la Lettre du lundi publiée ce 29 août (voir «Communication sécuritaire» et évolution du rôle de l’État).

Ne parler que de « sécurité », ou plutôt tout miser sur la « communication sécuritaire » : telle est désormais la tactique de Sarkozy en cette fin du mois d’août, rythmée par les expulsions de Roms et les polémiques qu’elles suscitent, notamment à droite et jusqu’au sein de l’épiscopat. Mais telle est bien l’intention de la communication élyséenne : multiplier les outrances, les provocations, jusqu’à l’écœurement, désigner un bouc émissaire, d’une part pour « faire oublier tout le reste », d’autre part pour préparer l’opinion à une évolution structurelle du rôle de l’État.

 

(…) D’un État « multi-facettes », nous glissons de plus en plus vers un État purement policier, sécuritaire, qui n’a plus pour fonction que de maintenir l’ordre social sous couvert ou sous prétexte de sécurité des citoyens. Les véritables titulaires du pouvoir sont les différents lobbies, dont les intérêts peuvent être fort divergents, qui jouent des coudes pour faire évoluer les « règles du jeu » en fonction de leurs intérêts respectifs.
Quelle place pour les citoyens, la France et les Français, dans ce sombre tableau ? Que restera-t-il alors de la notion de nation ?

 

Jean-Pierre Chevènement ne s’y est pas trompé en répondant à Pierre Siankowski dans l’hebdomadaire Les Inrockuptibles, daté du 25 août. 4165660715 19a9c00e0f s[1]

 

Voir  La sécurité est un dérivatif pour Sarkozy

 

Comment expliquez-vous ce retour brutal du discours sécuritaire chez Nicolas Sarkozy ? Est-ce uniquement pour masquer les dégâts de l’affaire Woerth ou les conséquences de la politique de rigueur ?
Jean-Pierre Chevènement : La sécurité, pour M. Sarkozy, est un dérivatif. La question principale est la question économique. Nicolas Sarkozy a été pris à contre-pied depuis son élection par la crise du capitalisme financier mondialisé. Il est aujourd’hui face à une situation difficile du fait de la crise de l’euro et des plans de rigueur que l’Allemagne a réussi à imposer à tous les pays de la zone euro. Le rapport de forces entre la France et l’Allemagne et la pression des marchés financiers ne lui permettent guère que de raser les murs. L’irruption massive de ce discours sécuritaire a essentiellement pour but de masquer l’extrême difficulté d’une politique de rigueur qui doit, conformément aux exigences de Bruxelles et du pacte de stabilité, ramener le déficit de l’Etat de 8 à 3% du PIB, soit presque 100 milliards d’euros à économiser en trois ans. C’est impossible, même avec une croissance forte - qu’on ne voit pas à l’horizon. Et le concours de politiques de rigueur auxquels se livrent actuellement les gouvernements de la zone euro ne peut mener qu’à une récession catastrophique.

Et pour masquer cette réalité objective, le gouvernement décide donc de mettre le projecteur sur les roms et de multiplier les expulsions…

C’est le discours classique du bouc émissaire. Il y a bien sûr des noyaux durs de délinquance, je connais le dossier, mais on ne peut pas assimiler l’ensemble des roms à ces délinquants. On ne peut pas non plus assimiler les roms et les gens du voyage, ça n’a rien à voir. Le risque est grand de générer des amalgames. Personne n’est vraiment dupe dans le fond ; le gouvernement n’utilise pas de simples ficelles, il déroule un câble. Il y a un pas qu’aucun gouvernement ayant un peu de déontologie ne devrait franchir. A force de généralisations abusives, il a été franchi. C’est la raison pour laquelle la gauche , selon moi, ne doit pas tomber à pieds joints dans le piège qui lui est tendu. L’inégalité devant la sécurité est une réalité, il y a des gens qui souffrent plus que d’autres de la délinquance au quotidien. C’est un terrain très glissant pour la gauche. Elle devrait le savoir par expérience, et elle va devoir confier sa riposte à des gens qui savent de quoi ils parlent.

 

Dans quelle mesure la gauche est-elle prête ? Qui au-delà d’un Manuel Valls, spécialistes des sorties sécuritaires, peut tenir un discours crédible sur le sujet ?
La plupart des maires de gauche ont une bonne culture de ce qu’est la guerre contre la délinquance, puisqu’ils président les comités de prévention. La gauche doit comprendre que la prévention ne suffit pas. Je ne vais pas rentrer dans des considérations de personnes, j’observe simplement que le Parti Socialiste a très peu travaillé sur ces questions depuis 2002. Alors que les couches populaires, qui constituent en principe le cœur de l’électorat que doit viser la gauche, sont particulièrement victimes de la délinquance. Une politique de reconquête des couches populaires passe bien sûr d’abord par une autre politique économique, mais aussi par une politique à la fois ferme et républicaine dans le domaine de la sécurité. L’idéologie victimaire compassionnelle n’est pas la solution. Peut-être certains dirigeants du PS ne souhaitent-ils pas faire trop référence à une police de proximité dont j’ai été le concepteur.

Est-ce qu’il existe des solutions de gauche concrètes dans le domaine de la sécurité ?
La gauche doit surtout se méfier de certains réflexes conditionnés, laisser de côté sa « culture de l’excuse ». On ne peut pas se soucier que du délinquant, et laisser tomber les victimes. De 1999 à 2002, la gauche a mené sur le sujet un politique sérieuse et réfléchie : nous avions créé la politique de proximité. Peut-être l’extension, en 2002, de cette police aux petites circonscriptions n’était-elle pas opportune : la police de proximité est en effet très consommatrice d’effectifs.

Sur le plan des effectifs justement, la gauche s’est peu exprimée sur le hiatus entre le retour du discours sécuritaire et l’annonce de la baisse des effectifs de la police… Comment un gouvernement peut-il être crédible en faisant simultanément annonce de ces deux décisions en parallèle ?
C’est une très bonne question, la gauche n’a pas utilisé cet argument alors qu’il est pourtant très convaincant. On peut aussi parler du malaise de la police, qui est une réalité. J’ai gardé suffisamment de contact pour vous dire que la politique actuelle – celle du chiffre - n’est pas populaire chez les policiers.    

 

Lu dans la presse

 

Sécurité : « Ce ne sera pas tout rose avec les socialistes » (Julien Martin, Rue89, 29 août)

(De La Rochelle) Accusé d'angélisme par le gouvernement en matière de lutte contre l'insécurité, le Parti socialiste s'est refusé à répondre immédiatement à l'offensive sécuritaire estivale de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux ou encore Christian Estrosi. Dès le mois de mai, un calendrier avait été arrêté, il sera respecté : Martine Aubry a chargé François Rebsamen de rendre ses conclusions lors un forum fin janvier. Ancien second de François Hollande à la direction du PS, puis de Ségolène Royal au Congrès de Reims, d'aucuns imaginent le sénateur-maire de Dijon (Côte-d'Or) en futur ministre de l'Intérieur si le PS l'emporte en 2012. Aux accusations de laxisme, il répond par la fermeté et expose à Rue89 les axes du travail socialiste qui a déjà commencé.  

Université d'été du PS : Martine Aubry, du Parti au pays (Julien Martin, Rue89, 29 août)

 « Etre à la hauteur pour incarner le retour tant attendu »

Après le parti, place donc au pays. C'est par un très long discours, prononcé sur un ton grave, que Martine Aubry a déclamé ce dimanche ce qui ressemble fort à un discours de politique générale, afin d'« être à la hauteur pour incarner le retour tant attendu ». Pas encore un catalogue de propositions, mais déjà des axes forts, dans tous les secteurs (…)  

Cet article est le 35ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France.

 

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 22:50

La gauche doit répondre République laïque et sociale

 

Le président de la République imagine que sa recette magique de 2007 est encore capable de lui faire gagner les élections en 2012. Il fait une erreur d’analyse de la situation du pays. Les Français mettent en cause le système qui associe les responsables politiques aux élites de la finance. Ils constatent que le président ne se dégage pas de l’emprise de ce système qui l’a porté au pouvoir. C’est la raison pour laquelle ils ne lui font plus confiance.

 

La tactique qui consiste à faire croire qu’il adopte la politique de l’extrême droite est dangereuse pour lui, qui perd un peu plus de crédibilité, pour la droite, qui s’éloigne ainsi des valeurs républicaines, et pour la France, qui risque de se perdre.

 

Il faut commencer par lire le message de Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l'innovation politique et professeur à Sciences Po. Il estime que la dégradation du climat politique renforce la menace qui pèse sur la droite (Le Monde, 2 août "La droite menacée d’un 'siphonnage' au profit de l'extrême droite").

(…) Conduit par Marine Le Pen, retenons cette hypothèse, le Front national jouera la carte de la "vraie droite", regardant l'UMP comme jadis le RPR regardait les centristes.

De ce point de vue, si les signaux envoyés par la droite en direction des électeurs du Front national peuvent se comprendre dès lors qu'il s'agit d'améliorer les transferts de voix dans les scrutins à deux tours, ils peuvent aussi bien précipiter, dès à présent, la fuite d'électeurs de droite au profit du FN, et faciliter des transferts plus massifs et moins temporaires de même sens si la droite venait à perdre le pouvoir en 2012.

Réduire la distance, c'est prendre le risque d'ouvrir des voies de passage. Cela peut favoriser la victoire mais, tout autant, amplifier la défaite. D'autant plus que, simultanément, le centre tirera un profit certain d'une défaite de l'UMP en 2012, reprenant une part, voire la totalité des élus, des militants et des électeurs, qui, en 2002, avaient quitté l'UDF pour fonder l'UMP.

Renaissance d'un parti centriste plus fort qu'aujourd'hui, récupérant une partie des forces passées à l'UMP en 2002, et nouvelle poussée de l'extrême droite scelleraient ainsi le sort de l'UMP dans le cadre d'une recomposition ne lui permettant plus de concevoir son avenir autrement que comme une force parmi d'autres dans une coalition à laquelle le FN finirait par prendre une part active, voire déterminante. Voilà pourquoi la défaite de la droite en 2012, si elle advient, risque d'être à nulle autre pareille.  

 

Des réponses raisonnables sont adressées au président de la République :

 

La déchéance de nationalité est «contraire à l'esprit républicain» (Libération, 2 août)

 

Le président, l'escalade et l'amalgame (Edito Le Monde, 2 août)

Déchéance de la nationalité française. Les mots sont lourds, très lourds de sens. Ce sont pourtant bien ceux que le président de la République a employés, vendredi 30 juillet à Grenoble.

L'historien et spécialiste des questions d'immigration Patrick Weil revient sur les mesures de déchéance de nationalité envisagées par Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux.

(…) Pour Patrick Weil, "Nicolas Sarkozy fait perdre à la droite républicaine ses valeurs". "Il n'est pas besoin de ce point de vue de se référer à Vichy, poursuit-il. De 1977 à 1980, Valéry Giscard d'Estaing avait voulu renvoyer la majorité des immigrés maghrébins en situation régulière. Il s'était heurté aux gaullistes et aux chrétiens démocrates de sa majorité qui ont osé l'affronter."

 Sarkozy sur la déchéance de nationalité : inconstitutionnel (Pierre Haski, Rue89, 2 août)

 

Condamnée à être retoquée par les Sages, sa proposition de déchoir certains délinquants de la nationalité française est politique.

 (…) Enoncer un projet de réforme en sachant d'avance qu'elle n'est pas constitutionnelle et ne passerait pas l'examen par les « Sages » du Conseil constitutionnel, ça s'appelle faire de la politique. Ce qui compte, c'est l'annonce, le moment T où celle-ci est faite, pas le processus législatif et juridique qui suit, et qui, s'il a effectivement lieu, aboutira dans plusieurs mois au minimum à un « retoquage » constitutionnel (…).

Le journal en ligne Riposte Laïque (voir l’édito de Cyrano du 2 août) exprime un point de vue différent, donnant une dernière chance à Sarkozy.

« A Riposte Laïque, il y a belle lurette que nous avons désigné l’adversaire : l’islamisation de la France, une idéologie gauchiste et mondialiste qui la facilitent... Le tout au service d’une caste capitaliste sans foi ni loi, qui sévit au sein même des instances de l’Union européenne comme dans nos conseils régionaux ou nos municipalités. Mais Nicolas Sarkozy n’a pas mentionné tout cela dans son discours à Grenoble. Normal : il est le pur produit et l’instrument des décideurs oligarchiques de ce « Nouvel ordre mondial » qui va de Dominique Strauss-Kahn à Claude Guéant, avec l’adoubement des ayatollahs de banlieue et de l’administration Obama, qui – quel hasard – se permet de critiquer notre interdiction du voile islamiste dans nos écoles ou de la burqa dans notre espace public (…).

Nicolas Sarkozy ne nous fera donc pas prendre des vessies pour des lanternes. Il est comme ces politiciens de la 4e République, qui niaient la guerre civile algérienne et qui nommait gouverneurs sur gouverneurs à Alger en pure perte. Les « préfets-flics » de l’actuel président de la République seront tout aussi inefficaces, tant qu’on n’osera nommer l’ennemi intérieur et surtout son idéologie islamique totalitaire et ses complices, de gauche comme de droite.

Il faut éradiquer le mal à sa racine. A Grenoble, Nicolas Sarkozy est passé de l’aspirine aux antibiotiques. Mais la gangrène est trop avancée. Il faut désormais opérer, avec ou sans anesthésie.

Si le président de la République veut donner tort à notre scepticisme, il lui faudra surtout montrer aux Français qu’au-delà des mots, quelque chose va enfin changer, dans ce pays, et que, après trente ans de reculs humiliants, un gouvernement, sous ses ordres, va enfin permettre à la République de redresser la tête, et contraindre islamistes et racailles à la baisser. Mais il a déjà perdu trois ans, 2012 approche, et il joue, sur ce dossier, son dernier joker...

Cet article est le 33ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France.

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 22:39

La politique sécuritaire menace la sécurité publique 

 

Le pouvoir exécutif français s'éloigne des principes républicains en matière de sécurité quand il cible les roms et gens du voyage, pratiquant l'amalgame et apportant une réponse exclusivement sécuritaire à un problème complexe, malheureusement bien réel.

Je connais la situation des gens du voyage, ayant eu la responsabilité, de 1990 à 2001, en tant que maire d'une ville de plus de 5000 habitants, Saint-Berthevin, de créer un aménagement pour le stationnement d'une douzaine de caravanes, puis, dans le cadre d'une communauté de communes, de prévoir l'aménagement au niveau de l'agglomération lavalloise. Voir Loi Besson (gens du voyage) - Wikipédia.

 

Jocelyne Galy, sur Facebook, m'a rappelé quelques faits historiques : 

  

          Cercle d’Etudes de l’Union des déportés d’Auschwitz

En 1899 est créé à Munich un « office pour la lutte contre l’activité tsigane » et en 1926 est votée la loi « destinée à combattre les Tsiganes, les vagabonds et les rétifs au travail ».
Les Tsiganes ont d’abord été considérés par les nazis comme des « criminels irrécupérables », des « asociaux », des « fainéants » constituant un affront aux idées et à l’ordre social nazis.
Pour les idéologues de « l’hygiène raciale » comme le Dr Ritter, ils furent ensuite une catégorie ethnique, racialement inférieure, dont il fallait purifier le peuple allemand.
Dans le décret sur « la lutte contre le fléau tsigane » du 8 décembre 1938, Himmler ordonne le recensement intégral des Tsiganes.
Ils furent rassemblés dans des camps surtout à partir de 1936 (en particulier Dachau).
A partir de 1940, ils furent déportés par milliers dans des camps de travail et des ghettos polonais, en application de l’ordonnance du 27 avril 1940 dite de « transplantation ».
Le 16 février 1942, Himmler ordonna l’internement des Tsiganes et Tsiganes métissés dans le camp de Birkenau.
100 000 à 500 000 Tsiganes sur les 700 000 environ qui vivaient en Europe, selon les différentes estimations sont morts, victimes du nazisme et de ses alliés (à l’exception de la Bulgarie). Ce génocide porte le nom de SAMUDARIPEN. Des milliers de Tsiganes ont par ailleurs été stérilisés.

 

Lu dans la presse

 

Hortefeux entend démanteler les camps illégaux de gens du voyage (Le Monde, 28 juillet)

 

Roms : les associations dénoncent un "festival de clichés" (Nouvel Observateur, 29 juillet)

 

Gens du voyage : la tentation de l'amalgame (édito Le Monde, 29 juillet)

 

La Commission européenne "ni pour ni contre les propositions françaises" (Le Monde, 29 juillet)

 

Le "nomadisme tsigane" : une invention politique (Le Monde, 29 juillet)  

Cet article est le 32ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France.

 

 

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28 juillet 2010 3 28 /07 /juillet /2010 15:02

Un moyen d'optimisation fiscale pour les plus fortunés 

  

L'affaire Bettencourt, tentaculaire, n'a pas fini de révéler des pratiques qui, jusque-là, étaient bien dissimulées. Il en est ainsi de l'existence des micro partis (voir Débat relancé sur le financement des partis (Ouest-France, 20 juillet).

  

Pour bien comprendre, lire Les micro-partis politiques en quinze questions (Nouvel Observateur, 23 juillet).

"Révélée par l'affaire Bettencourt, la multiplication de ces partis satellites, véritables produits du détournement de la loi sur le financement, pose des questions cruciales pour la transparence de l'activité politique".

Le Monde, ce 28 juillet, publie le début de son enquête - voir Financements : la nébuleuse des partis de la majorité.

Pour sa part, Guillaume Vuilletet, conseiller régional MRC d'Ile-de-France et chargé des affaires politiques et des élections à la direction du MRC, s'est exprimé sur le site de Marianne (tribune du 25 juillet) :

  

Comment engranger un maximum d'argent pour sa campagne électorale ? En créant son micro-parti ! Et à ce jeu là, l'UMP est la grande gagnante, rappelle Guillaume Vuilletet, conseiller régional MRC d'Ile-de-France.

  

La loi sur le financement des partis politiques et des campagnes électorales poursuit plusieurs objectifs. Le premier est d’assurer la transparence du financement de la vie démocratique de notre pays après des années plus qu’approximatives à ce sujet. Un autre est de permettre de vivifier cette vie démocratique en donnant aux partis politiques les moyens de leur expression. Un autre enfin est d’éviter que la fortune des soutiens d’un parti soit déterminante dans son existence et son fonctionnement.

La République consacre plus de 71 millions d’euros d’argent public à cet effet. Elle incite les citoyens à cotiser et donner aux formations politiques par le biais d’avantage fiscaux, et elle limite la contribution de chacun à 7500 euros par partis pour éviter l’existence d’un parti des « grandes fortunes ».

La loi – élaborée et votée par les partis dominants – sert principalement ces derniers. A ce titre, elle ne permet pas vraiment une diversification de l’offre politique à un moment où nos concitoyens s’abstiennent massivement faute de se retrouver dans les partis existants. Mais, il est difficile de contester entièrement la proportionnalité de l’aide publique directe avec la représentativité électorale des partis.

Reste l’aide privée des sympathisants et adhérents. Et sur ce sujet, la création de mini partis pour organiser le financement de l'action électorale de ses élus et candidats, est un véritable détournement de l’esprit de la loi sur le financement des partis politiques, puisqu’elle permet aux plus riches des donateurs de multiplier les dons à des partis qui sont des coquilles vides. Elle leur permet aussi « d’optimiser » leur avantage fiscal. Il faut rappeler en effet que les dons et cotisations constituent en fait une aide semi-privée, puisqu’elle permet aux généreux donateurs de récupérer une partie des dons par un tel avantage.

La presse s’est largement émue de cette réalité dernièrement. Mais a-t-elle remarqué qu’à ce petit jeu des arrangements entre amis, l’UMP obtient un prix d’excellence !!! En effet, une lecture attentive du rapport de la Commission nationale des Comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) montre que les élus UMP ont une pratique courante de la chose.

Ce n'est pas un hasard.

Dès les élections municipales de 2008, l'UMP conseillait cette option sur le site  Internet dédié à ses élus.

Ce lien est directement accessible depuis le site des fédérations UMP Cliquer sur l'espace élus en haut à droite. Puis cliquer dans la colonne de droite sur le pavé « retrouvez toutes les notes juriques de la campagne »Enfin cliquez sur la note UMP relative aux associations de soutiens, aux partis politiques locaux et campagne électorale. On y lit :

 

3. La constitution d'un micro-parti politique : une solution pour maintenir  en activité votre association et pour financer votre campagne

La constitution d'un parti politique ‘'local" peut être une solution permettant le maintien de l'activité des associations préexistantes, et ce en particulier lorsque l'association est bien implantée localement et constitue un véritable outil pour le candidat. (…)

·               Le financement de l'association ne peut être assuré que par les cotisations de ses adhérents personnes physiques et les dons de personnes physiques, dans la limite de 7500 € par personne physique, ainsi que par les contributions éventuelles d'autres partis politiques.

·               Le parti ainsi constitué peut financer votre campagne électorale, sous quelque forme que ce soit (dons, avantages en nature, mise à disposition de matériel...). 

·               Le parti ainsi constitué peut financer votre campagne électorale, sous quelque forme que ce soit (dons, avantages en nature, mise à disposition de matériel...). 

 

·               Le parti ainsi constitué peut financer votre campagne électorale, sous quelque forme que ce soit (dons, avantages en nature, mise à disposition de matériel...). 

 

Pour mémoire, l’UMP a perçu en 2008 près de 35 millions d’euros d’aides publiques directes, et… 7,5 millions de dons de personnes physiques (plus que les cotisations des militants et des élus). A ce tarif là, il fallait bien se montrer subtil pour que les plus grosses fortunes de France puissent généreusement et sans contrainte venir au secours des élus UMP nécessiteux ! 

 

  Cet article est le 32ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 22:05

Défiance du peuple vis-à-vis des élites, oui, populisme, non !

 

Diriez-vous, comme le déplore la majorité, que la classe politique française a cédé au populisme à l'occasion des affaires (Woerth/Bettencourt, Christian Blanc, Alain Joyandet) qui ont agité le gouvernement ces dernières semaines ?

 

La réponse de Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, à cette question du Nouvel Observateur, le 16 juillet (voir La classe politique française cède-t-elle au populisme ?) est significative de la réaction de défense des élites, qui ne sont pas conscientes des dégâts que font dans les milieux populaires la collusion entre les puissants, qu’ils soient économiques, politiques et médiatiques (voir Affaire Woerth-Bettencourt : remise en cause du pouvoir et des élites - 17 juillet 2010).

Dominique Reynié - Il y a incontestablement un climat de populisme. Le contexte est inflammable. La crise économique et l'anxiété sociale auxquelles est confrontée la société française facilitent la production de jugements mettant en cause l'honnêteté des élites et/ou fustigeant la corruption des élites et leurs liens avec les pouvoirs financiers.
Il appartient à la classe politique dans son ensemble de lutter contre la diffusion, et donc le développement, de ces idées. A ce titre et dans un climat propice à la croyance populiste, la manière dont les médias et les politiques traitent ces affaires est susceptible d
'alimenter ce sentiment populiste, par définition, dangereux pour la démocratie.

Jean-Yves Camus, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), spécialiste de l’extrême droite (voir Jean-Yves Camus | Rue89), apporte une réponse différente.

Je suis frappé par l'usage abusif et imprécis que l'on fait de la notion de populisme.
Le populisme est scientifiquement le fait d
'utiliser un sentiment de défiance qu'ont certains citoyens vis-à-vis des élites politiques, pour distiller l'idée qu'il existe un bon sens populaire naturel affirmant que les élus sont éloignés de la réalité, voire corrompus et en touts cas incapables de se présenter comme les défenseurs du bien commun.

Est-ce nourrir le populisme que de réclamer de la transparence ?

Dominique Reynié -  En accusant la gauche de populisme, la majorité laisse apparaître son exaspération de se voir attaquer sans cesse par le Parti Socialiste sur ces sujets là alors que la gauche, elle-même, n'est pas exempte de tout reproche en la matière.
Par ailleurs, ce qui donne prise à l
'idée que le Parti Socialiste n'est pas sincère est la dimension évidement tactique de ses questions. A cet égard, la droite est, à mon sens, légitime à s'interroger sur les réelles intentions de l'opposition.
Cela dit, je ne crois pas que ces affaires soient la détermination principale d
'une montée du Front national. Cela peut jouer, mais de façon marginale. En revanche, le contexte historique explique largement la popularité grandissante de certaines thématiques propres à l'extrême droite. La globalisation, l'épuisement des finances publiques, le glissement démographique leur donnent clairement plus de poids. Le populisme auquel on assiste aujourd'hui n'est donc pas de nature conjoncturelle mais bien structurelle. Et c'est en cela qu'il est préoccupant.

Jean-Yves Camus - Il ne faut pas confondre le fait d'utiliser une stratégie politique populiste avec le fait de demander des éclaircissements sur une situation qui apparaît, à de très nombreux citoyens, comme posant des questions.
On peut en revanche parler de populisme lorsqu
'est remis en cause globalement le fonctionnement du système politique. Une telle remise en cause n'est pas justifiée au regard du statut et des conditions de travail de nos représentants politiques.
En France, il existe des milliers d
'élus locaux qui font face depuis des années à des situations extrêmement complexes d'exercice de leur mandat. Tout d'abord, par leur responsabilité juridique qui a été accrue de manière invraisemblable. D'autre part, par le désengagement progressif de l'Etat, sans que les collectivités territoriales obtiennent les compensations financières et en personnel équivalentes.
Il existe malgré tout des hommes et des femmes qui choisissent de s
'engager au service du bien commun en briguant un mandat électif. Il est primordial de rappeler que le sens de l'intérêt général guide, pour la plupart d'entre eux, leur engagement.

Que doit-on entendre aujourd'hui par populisme ?

Dominique Reynié - Le populisme est un état de la société en termes d'opinion. Il repose sur plusieurs fondements qui sont intiment liés. Une crise de confiance profonde dans les élites intellectuelles, médiatiques, sociales et politiques ainsi qu'une prise en charge de ce sentiment par certains acteurs politiques dans le but de modeler cette opinion à leur profit. Ces dits acteurs ouvrent, pour ainsi dire, boutique sur un marché déjà disponible.
Il est, par ailleurs, intéressant de voir que ce discours est généralement porté par des personnes issues des élites. C
'est d'ailleurs l'une des caractéristiques principales du populisme.
Ségolène Royal, qui a fait l
'ENA, qui a été ministre et qui est aujourd'hui Présidente de région, en est l'archétype.

Jean-Yves Camus - Le populisme est un système politique dans lequel la démocratie représentative est remplacée par la démocratie directe.
L
'exemple suisse en est le symbole par excellence, toutes les questions de société (peine de mort, retraite, immigration etc.) étant soumises à une votation populaire. Le corollaire inéluctable de ce système est l'affaiblissement du pouvoir du Parlement. Et le risque est que la loi suive les fluctuations de l’opinion et ses passions (…).

Ces réponses peuvent être complétées par cet article paru sur le site de l’Humanité, le 6 juillet (voir Entretien avec Jean-Yves Camus, politologue). "Toute exaspération populaire n'est pas le signe du populisme".

Pensez-vous qu’il y a un risque de dérive populiste dans ce climat de crise politique et de défiance vis-à-vis de la classe dirigeante?

Jean-Yves Camus. Il faut distinguer les termes "populisme" et "extrême-droite". Le populisme est mis à toutes les sauces alors qu’il cache des réalités différentes. Il y a des populismes d’extrême-droite mais aussi d’extrême-gauche. Crier au populisme est une ligne de défense-reflexe, surtout de la part de responsables politiques de la majorité, qui se plaignent des attaques de la gauche. Le terme populisme est associé historiquement au "poujadisme", une réaction anti-élites qui peut conduire à des dérives extrémistes. Son utilisation est déjà compliquée lorsque c’est un universitaire qui parle. Elle l’est encore plus dans la bouche des hommes politiques qui se défendent des attaques subies. On ne peut pas dire que toute exaspération populaire est l’expression du populisme. Ni parler de populisme à chaque fois que le peuple prend position sur une question dans l’exercice du droit démocratique. Je pense surtout que la majorité des Français éprouve un sentiment de défiance, légitime dans ce contexte. Des dizaines d’individus pensent qu’il y a un problème d’éthique dans le mélange des genres entre une partie des élites politiques et certaines élites économiques.

 

Est-ce que ce climat peut favoriser le Front National ?

Jean-Yves Camus. Une partie de la réponse se trouve dans le verdict des élections régionales : le Front National est remonté à plus de 11 % des voix. Avant l’affaire Woerth, il y a eu d’autres scandales (le double salaire d’Henri Proglio par exemple, PDG d'EDF et président du conseil d'administration de Veolia environnement, mais aussi plus récemment ceux qui ont touché les membres du gouvernement) Les électeurs UMP qui avaient voté pour Nicolas Sarkozy en 2007, ont pu être ébranlés par un certain nombre d’affaires. La prochaine consultation électorale est en 2012, dans deux ans, ce qui est long en politique. Nous en sommes donc réduits aux conjectures. Ce sont traditionnellement les partis opposés au système qui tirent les marrons du feu. Mais aujourd’hui la situation est différente par rapport aux années 1990-2000. Nous avons une gauche qui mobilise, qui est plus en position de présenter une alternative. Le "désastre" politique n’est donc pas définitivement installé. Avant de profiter au Front National, ce climat favorise principalement l’abstention, un phénomène qui n’est pas propre à la France.

 

Quelle est la situation dans d'autres pays en Europe, où ces mouvements populistes sont bien ancrés ?

Jean-Yves Camus. On ne peut pas parler d’une vague de fond des extrêmes droites en Europe. En Pologne par exemple, l’extrême-droite a été laminée. Dans certains pays, elle a été intégrée au gouvernement, ce qui l’a en quelque sorte neutralisée. Pour la Belgique, le parti flamand qui a remporté les élections est un parti démocratique, contrairement à ce que l’on entend souvent. Le mouvement nationaliste flamand a une histoire qui s'inscrit en grande partie à gauche. Entre 1830 et 1930, le mouvement national flamand puise dans ses racines ouvrières et a des revendications, notamment linguistiques (contre le français, langue véhiculaire des élites). Donc pendant longtemps, il existe un prolétariat et une paysannerie majoritairement néerlandophone. En Hongrie, la droite conservatrice au pouvoir est issue de la matrice démocrate-chrétienne, même si elle a des positions xénophobes, notamment sur la question des Roms. Mais ce n’est pas un parti d’extrême-droite. La Ligue du Nord et le succès de Berlusconi sont d’abord le fruit du vide idéologique et d’erreurs tactiques de la gauche italienne. En somme, il y a quantité d’autres facteurs à la présence de ces mouvements en Europe, qui sont notamment portés par la résistance à l’émergence d’une société multiculturelle (avec de nouvelles populations qui s’installent durablement). Il y a par ailleurs un recul de l’extrême-droite dans certains pays : en République Tchèque ou en Slovaquie par exemple où l’extrême-droite a été sortie de la coalition gouvernementale (qui allait du centre-gauche à l'extrême-droite NDLR). La situation est donc très différente pour chaque pays, avec des spécificités très fortes.

 

Sur ce même thème du risque populiste lié aux affaires politiques en cours, voir Les affaires désespèrent, piège du populisme et remède (Richard Dusud, 11 juillet). Extrait introductif.

C’est la revanche des « petites gens ». Le régime Sarkozy – parenthèse bling-bling ouverte en 2007 qui prétendait saper les contre-pouvoirs pour dépasser les pesanteurs françaises – vacille à cause d’une comptable et d’un majordome. Les tentatives systémiques de maîtrise de la justice et des médias, n’auront pas protégé l’omniprésident. Dictaphones, CD Rom et Internet auront porté l’estocade, révélé l’essence du régime : la pratique permanente du trafic d’influence pour une politique de caste. Essorer les uns (nombreux), pour mieux gaver les autres (les happy few des grandes fortunes), dans un entre-soi et jeux de cour, avec fortes pincées de manipulation. Dégât collatéral du procès familial Bettencourt, les révélations de « petites gens » ont eu l‘effet d’un missile sur la classe politique au pouvoir. Une forte déflagration qui a même réveillé les journalistes (…).

 

Cet article est le 30ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France.

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 21:56

La crise a percuté le projet libéral de Sarkozy

 

L’élection de Sarkozy en 2007 a été une rupture en ce sens qu’elle a porté au sommet de l’Etat, pour la première fois, un homme politique qui n’est pas un homme d’Etat. Il continue d’être une personne privée, solidaire de ses amis détenteurs du pouvoir économique, incapable de s’imprégner de la chose publique, de l’intérêt général et de ce que représente la France.

 

Je viens de résumer, à ma façon, la pensée de Marcel Gauchet (Le Monde, 17 juillet : Marcel Gauchet : "Cette affaire réactive le contentieux entre le peuple et les élites"). L'historien et philosophe estime que l'affaire Woerth-Bettencourt constitue une "remise en question du pouvoir sarkozien".  

Cette affaire marque-t-elle une étape dans le mandat de Nicolas Sarkozy ?

Marcel Gauchet : Elle me semble marquer l'arrivée de la facture de la crise. C'est ce qui explique son retentissement. La crise prend complètement à contre-pied le dispositif politique de Sarkozy, à savoir le projet d'une banalisation libérale de la France, pour sortir d'une exception jugée dommageable par les élites.
Cela se résumait dans l'idée chère à Sarkozy de décomplexer le rapport des Français à l'argent, sur le thème
"laissez faire les gens bien placés pour gagner beaucoup d'argent, et vous en profiterez tous" Son tour de force a été de présenter cela comme une forme de justice "si vous vous donnez du mal, vous gagnerez, seuls les paresseux perdront." Il avait trouvé un thème de campagne très efficace, en conciliant libéralisme et justice.

La crise a réduit à néant cette belle construction. Dans un premier temps, Sarkozy s'en est très bien tiré, en affichant son volontarisme. Mais les belles paroles n'ont pas eu de suite. Nous savons que la facture de la rigueur va être lourde et que nous allons tous devoir payer plus d'impôts. Cela repose le problème de la justice fiscale et sociale en de tout autres termes, et cela jette une autre lumière, rétrospectivement, sur les intentions initiales. L'affaire Woerth-Bettencourt restera peut-être sans aucune suite, mais elle révèle quelque chose de profond. Elle fait surgir au grand jour la désillusion de l'opinion à l'égard de la promesse sarkozienne.  

Au-delà de cette affaire, avez-vous le sentiment d'une remise en question des principes démocratiques ?

Non, au contraire. Ce n'est pas la démocratie en tant que telle qui est remise en question, c'est la manière dont certains en profitent. Le culte de la chose publique est plus fortement intériorisé en France que partout ailleurs. Les gens sont donc très choqués quand les individus au pouvoir se comportent en individus privés. La plus grande faille de Nicolas Sarkozy, c'est qu'il n'a pas le sens de l'institution. Le côté privé du personnage prend toujours le dessus. Il n'arrive pas à être un homme d'Etat.

 

Un autre texte, publié le 16 juillet sur le site du quotidien Le Monde, sous la signature de Philippe Corcuff, sociologue, Sandra Demarcq, syndicaliste, Caroline Mécary, avocate et Willy Pelletier, sociologue, présente un point de vue complémentaire. Voir La retraite des pouvoirs.  

L’affaire Woerth-Bettencourt fait découvrir ce qui était déjà visible : les relations intimes entre un régime économique qui concentre les richesses et un régime politique qui concentre les pouvoirs. Il y a interpénétration quotidienne entre l’Etat et le monde des affaires (les classes dominantes).

Les auteurs vont plus loin, décelant une remise en cause du capitalisme et la possibilité, après la crise financière, puis la crise politique, que s’amorce, à la rentrée de septembre, une crise sociale.

(…) Toutefois la crise politique du sarkozysme, qui appelle une répartition radicalement démocratique et libertaire des pouvoirs, ne constitue qu'une des dimensions des incapacités structurelles de nos sociétés. La récente crise financière du capitalisme a mis en évidence les dérèglements et les faiblesses constitutives de ce mode d'organisation axé sur le profit à court terme (…).

A la rentrée, dans le sillage de ces constats critiques, un mouvement social d'ampleur sur les retraites pourrait faire avancer la perspective d'une autre répartition des richesses. Au-delà même, après la parenthèse de la prétendue "fin de l'histoire" des années 1980-1990, l'horizon de l'émancipation individuelle et collective dans des conditions écologiques vivables au sein d'une société post-capitaliste est de nouveau en jeu.

 

Voir Financement frauduleux de campagnes présidentielles : Sarkozy affaibli - 7 juillet 2010

et Michel Sorin (CIVIQ) au peuple français : la République est en danger - 16 juillet 2010.

 

Lu dans la presse sur l’affaire Woerth-Bettencourt

 

Woerth & CO : Fraudes à tous les étages ! (Politique Actu). Un «Genevagate» menace Mme Bettencourt et les Woerth - par ÉLISABETH ECKERT (2 juillet).

Woerth, sorti de l’ombre et brûlé par la lumière (Libération, 14 juillet). Adepte de la discrétion et de la sobriété, le ministre du Travail découvre les projecteurs avec l’affaire Bettencourt. Retour sur un parcours ambigu.

La femme qui ne craignait pas le conflit d’intérêts (Libération, 14 juillet). Selon nos sources, Florence Woerth a proposé ses services à deux banques suisses en 2009.

Dossier : l'affaire Woerth-Bettencourt, nouvelles révélations en cascade (Marianne2, 17 juillet). De révélations choc en documents exclusifs, Marianne2 a, cette semaine encore, consacré de nombreux articles à l'affaire Woerth-Bettencourt.

Affaire Bettencourt : Maistre mouille Woerth, qui dément (Rue89, 17 juillet). Le gestionnaire de fortune de l'héritière a dit aux policiers avoir rencontré le ministre. Qui aurait suggéré d'embaucher sa femme.

 Cet article est le 29ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France.

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7 juillet 2010 3 07 /07 /juillet /2010 22:24

L’affaire Bettencourt, fort gênante pour le chef de l’Etat

 

La presse française a réagi prudemment aux récentes accusations mises en ligne sur le site Mediapart concernant l’affaire Bettencourt. Des accusations graves de financement illégal de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007.

La garde rapprochée du chef de l’Etat a réagi violemment, parlant de méthodes fascistes (voir Mediapart : les propos de Bertrand et Estrosi indignent les journalistes), alors que ce site Internet honore la profession de journalistes en apportant des témoignages qui sont, par ailleurs, transmis aux enquêteurs policiers (la justice en a reconnu le bien fondé).

Les syndicats s’en sont émus (voir Affaire Woerth: la droite attaque violemment Mediapart, Plenel réplique, Libération, 7 juillet).

 

La presse étrangère, par contre, considère que cette affaire contient les ingrédients d’un scandale politique. Voir Bettencourt : la presse étrangère se montre très sévère envers Sarkozy‎ (Nouvel Observateur, 7 juillet). La France n’a pas le beau rôle. L’autorité de nos dirigeants, au niveau international, n’était pas très bonne. Elle va baisser encore.

 

Cette affaire va accentuer les divergences, à droite, entre les fidèles du président de la République et ceux qui s’en éloignent (voir Sarkozy et Villepin, affairisme et République : la droite à deux têtes - 19 juin 2010). La position de Juppé, ancien premier ministre, est claire sur ce point (voir son site ce 7 juillet Dans la tourmente).

 

Où peut conduire cette crise politique ? Les échéances électorales de 2012 ne devront-elles pas être avancées ? Il est grand temps que la gauche se prépare en mettant toutes les chances de son côté. En adoptant, le 27 juin, notre programme de salut public (voir La France à la reconquête de son destin), nous avons anticipé cette crise politique exceptionnelle.

 

Face à cette dérive des élites - que symbolise parfaitement Sarkozy - dans la confusion entre argent et politique, entre sphère privée et sphère publique, la réponse doit être le respect des principes et des valeurs de la République, l’éducation à la citoyenneté, la laïcité, l’honnêteté, la probité, la satisfaction des attentes populaires.

Le seul service que peut rendre Sarkozy, c’est comme Domenech, de montrer à son successeur ce qu’il ne faut pas faire.

 

Cet article est le 28ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France.

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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 22:32

 

La droite, déchirée, empêtrée dans des affaires suspectes

 

Il y a deux fragilités dans la droite au pouvoir en France : Sarkozy (dont la rupture avec la République est à l’origine de la rébellion de Villepin) et Sarkozy (concerné directement dans plusieurs affaires judiciaires sensibles).

 

Une alternative à droite

L'ancien premier ministre a lancé en grandes pompes, samedi, son nouveau parti politique, "République solidaire". Et s'est violemment attaqué à la politique de Nicolas Sarkozy.

Voir L'appel aux "insoumis" de Dominique de Villepin (Le Monde, 19 juin)

Dominique de Villepin, quatre ans de rébellions (Le Monde, 18 juin)

 

Menaces judiciaires

Le président de la République est aux prises avec des affaires judiciaires qui le visent personnellement, ainsi que certains de ses proches.

Karachi : le juge confirme l'existence de rétro-commissions illicites (Le Monde, 18 juin)

Les liens troubles des époux Woerth avec Liliane Bettencourt (Le Monde, 17 juin)

 

Les sites Rue89 et Mediapart sont bien documentés.

Attentat de Karachi : le juge confirme les rétro-commissions (18 juin)

Affaire Bettencourt : Plenel et Kahn veulent la tête de Woerth (18 juin)

 

Cet article est le 27ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France .

 

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 20:03

 

Comment pourra-t-il continuer de servir les riches ?

 

Il reste deux ans de mandat au président de la République. Bien sûr, il se prépare à une nouvelle candidature en 2012, mais il sait que ce sera compliqué. Il guette ce qui lui permettra de valoriser son bilan et croit l’avoir trouvé : ce sera la présidence du G20 (et du G8, celui-ci devant s’effacer devant l’autre) pendant un an, à partir de novembre 2010.

 

D’ailleurs, il a saisi l’opportunité de la crise de l’euro pour revenir au premier plan en Europe. Mais son habileté ne pourra masquer indéfiniment la réalité de la situation de la France, qui n’est pas si éloignée de celle de la Grèce, toutes proportions gardées. Comment sera-t-il possible de continuer à servir en priorité les riches si des mesures d’austérité sont imposées au peuple ? Car, de son point de vue, il faut aider les riches pour qu’ils créent des richesses.

 

Tout son savoir-faire politique consiste à nier la réalité de mesures de restriction (rigueur, austérité) des dépenses publiques. Or, autour de lui, les déclarations de plus en plus nombreuses (Fillon, Copé, Baverez)  indiquent que le budget 2011 n’évitera pas les décisions du type de celles qui sont demandées à la Grèce. Le moment de vérité approche en France et en Europe. Ce ne sont pas des faux semblants qui résoudront les problèmes. C’est là qu’est la menace de l’échec pour le président.

 

Voici une sélection d’articles de presse qui traitent les problèmes de fond.

 

Dans la perspective de 2012, Sarkozy fait profil bas (Le Monde, 6 mai)

 

C'est son rocher de Sisyphe. Trois ans après son entrée à l'Elysée, Nicolas Sarkozy veut devenir président. Changer de style, instaurer le secret pour susciter le désir. Comme François Mitterrand. En forçant sa nature (…).

 

L'austérité, une « danse du ventre » devant les marchés (Rue89, 6 mai)

 

François Fillon vient d'annoncer un gel des dépenses publiques pendant trois ans. Histoire de rassurer les marchés.

Les marchés ont gagné : la politique se fait désormais ouvertement à la corbeille. L'annonce de François Fillon -un gel des dépenses publiques en valeur pendant trois ans- est un message directement destiné aux marchés. Le message dit : nous ne sommes pas les Grecs, nous sommes des gens plus sérieux que les autres pays qui sont dans votre viseur, nous ne nous laisserons pas entraîner dans une spirale d'endettement… (…)

 

Bon anniversaire, Monsieur le Président (Le Monde, éditorial, 6 mai)

 

C'était le 16 janvier 2007, lors du discours inaugural de sa campagne présidentielle, à la porte de Versailles. On se souvient du leitmotiv de Nicolas Sarkozy, ce jour-là : "J'ai changé." La phrase complète mérite pourtant d'être citée : "J'ai changé parce que le pouvoir m'a changé."

On ne saurait trouver meilleure clé pour comprendre - ou meilleur slogan pour résumer - la manière dont le chef de l'Etat entend mener les deux dernières années de son mandat actuel.

Après trois ans d'une présidence aussi impérieuse que brouillonne, après un automne 2009 calamiteux, après un échec cinglant aux élections régionales de mars, Nicolas Sarkozy a commencé sa mue : contraint et forcé, il a décidé de changer, parce que le pouvoir l'a changé. Evidemment, cela ressemble à un contre-emploi absolu, puisqu'il s'agit de transformer un président débridé, agitateur et réformateur à tout-va en un chef d'Etat moins exposé, plus souverain et hiérarchisant mieux ses priorités. Bref, de transformer un candidat perpétuel en président, pour pouvoir en refaire un candidat solide (…).

 

Guaino : « Il faut garder son sang-froid » (Le Figaro, 8 mai)

Le président avait annoncé le retour de l'autorité et la liquidation de «l'héritage 68». Y êtes-vous parvenus ? Toutes ces notions sur lesquelles l'idéologie de Mai 68 avait jeté l'opprobre - l'autorité, mais aussi le mérite, le travail, le devoir, la nation - Nicolas Sarkozy les a remises au centre du discours et de l'action politiques (…). *

* Voir, à propos de mai 68 : Pour Michel Sorin : l’héritage de mai 68 appartient aux Français

 

D'Athènes à Paris, par Nicolas Baverez (économiste et historien, Le Monde, 10 mai)

 

(…) La France est très vulnérable. Sa dette publique approchera 100 % du PIB en 2012, avec un déficit structurel (6,2 % du PIB), des dépenses (56 % du PIB) et des prélèvements (47 % du PIB) record. Son modèle repose sur le seul moteur d'une consommation alimentée par les transferts sociaux (35 % du PIB), et donc financée par la dette publique, ce qui va de pair avec la faiblesse des gains de productivité (0,7 %) et de la croissance potentielle (1 %), comme avec le niveau élevé du chômage.

Tous ces traits rapprochent la France de la Grèce et soulignent l'urgence d'une stabilisation de sa dette sauf, comme en 1983, à la voir menacée d'une intervention du Fonds monétaire international (FMI). L'inaction de la France en matière de désendettement public ne serait pas moins irresponsable et coûteuse que le retard de l'Europe pour traiter la crise financière de la Grèce.

La France peut s'inspirer des réformes du Canada (dette en baisse de 38 points de PIB de 1996 à 2007), de l'Australie (- 28 points de 1995 à 2008) ou de la Suède (- 36 points de 1996 à 2007).

 

Sarkozy entend faire de l'Europe un tremplin (Le Monde, 10 mai)

 

(…) Le parfum de rigueur distillé par François Fillon, sur fond de crise européenne ne fait pas l'affaire de l'Elysée. Jeudi, le premier ministre a annoncé le gel des dépenses publiques pendant trois ans (…). Si Nicolas Sarkozy entend faire de l'Europe un tremplin pour rebondir, il ne veut pas donner l'impression que l'Europe dicte l'austérité à la France (…).

 

La méthode Sarkozy dans l'impasse, par Denis Muzet (sociologue, Le Monde, 10 mai)

L'anniversaire de la présidentielle de 2007 est l'occasion de revenir sur les principales transformations de notre société, dans son rapport au politique et aux médias, sous le sarkozysme en action (…).  En quête de repères face à une crise du sens, les Français dans nos enquêtes se disent perplexes. Ils sont en proie au désarroi, pris entre le désir de révolte et celui de courber l'échine. Pourtant, déçus par le politique tel qu'il s'exerce à l'échelle de la nation, ils gardent espoir. Trois voies royales de repolitisation s'ouvrent devant eux (…).

La quatrième année du mandat de Nicolas Sarkozy s'ouvre ainsi sur un paradoxe : alors que la gouvernance nationale est à la peine et que la gouvernance mondiale n'en peut mais, naît et s'affirme dans notre pays un formidable désir de politique, qu'il appartient à chacun de faire vivre et de concrétiser.  

 

Jérôme Cahuzac : "C'est le moment de vérité en Europe et en France" (Le Monde, 7 mai) 

(…) En France, une politique de rigueur est annoncée. Il va falloir maintenant que tous payent la politique fiscale, déraisonnable, financée exclusivement par la dette, menée depuis des années.

Revenir sur cette politique sera nécessaire si l'on veut être juste dans l'effort demandé. Si, de surcroît, les pays mettaient enfin en oeuvre les mesures de régulation financière souvent annoncées mais toujours attendues, ce ne pourrait qu'être une bonne chose. Au fond c'est le moment de vérité. En Europe et en France.   

 

Cet article est le 26ème paru sur ce blog dans la catégorie La droite en France .

 

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