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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 22:50

La gauche en ordre de marche en vue du 2ème tour

 

C’est un bon dimanche électoral que nous venons de vivre. Ce premier tour de l’élection présidentielle est positif pour François Hollande et Jean-Luc Mélenchon, l’ensemble de la gauche étant à un niveau prometteur en vue du second tour, le 6 mai. Voir Le Monde, ce soir :

Pari réussi pour François Hollande, en tête du premier tour avec 28,4 %

François Hollande, 28,8 % : le succès. Pour François Hollande, c'est une première victoire. Avec 28,8 %, selon les estimations de notre partenaire Ipsos à 21 h 45, le candidat PS est en tête au premier tour, avec un score quasi-record pour un candidat socialiste au premier tour : à l'exception toutefois du score record de François Mitterrand en 1988 (34,11 %), aucun autre socialiste n'a atteint un tel niveau. Alors que sa campagne était jugée comme manquant de ferveur, le candidat PS a su réunir sous son nom les électeurs de gauche, et part avec un avantage certain face à son adversaire UMP.

Mélenchon et Joly pour Hollande, Le Pen et Bayrou sans consigne de vote (Le Monde, 22 avril)

Voir aussi Ouest-France, ce soir : Présidentielle. Les résultats dans les départements de l'Ouest (Ouest-France, 22 avril).

En Mayenne, François Hollande est en 2ème position derrière Nicolas Sarkozy. Le perdant est François Bayrou, qui passe de la 2ème à la 4ème place derrière Marine Le Pen. 

A comparer avec  Présidentielle 2012 en Mayenne : Jean-Yves Delort annonce la couleur - 15 avril 2012 

 

Le point de vue de Claude Nicolet, mon collègue secrétaire national MRC, responsable de la fédération du Nord :

Rassemblons nous pour aider François Hollande à redresser la France et réorienter l'Europe

 

François Hollande a réalisé un très bon résultat au soir du premier tour. En le plaçant en tête, les Français ont clairement indiqué qu'ils lui faisaient confiance. C'est également une condamnation sans ambiguïté de la politique du président sortant. Le score du Front national doit être regardé en face et pour ce qu'il est: un rejet, une protestation, une colère. Notre pays est travaillé depuis des dizaines d'années par des vents mauvais et surtout par des politiques qui désespèrent nos concitoyens de l'action politique. Chômage de masse, précarité, pauvreté, salaires en berne, services publics démembrés, désindustrialisation, augmentation des inégalités, peur du déclassement pour les classes moyennes pendant que pour d'autres l'argent coule à flot...La liste est longue des raisons pour les Français de se sentir humiliés. 

François Hollande a raison d'appeler au rassemblement et à la volonté. Il faut mettre un terme à ces cinq années qui nous ont fait très mal. Le changement proposé par François Hollande est une nécessité. Chaque voix comptera pour rassembler le pays et le redresser. Mais aussi pour changer l'Europe qui nous condamne à l'austérité et à l'aggravation de la crise alors qu'il nous faut de la croissance. Car sur le fond rien n'est réglé. L'Espagne, l'Italie, le Portugal sont dans la tourmente. L'architecture de l'Europe est à revoir, car cela surdétermine nos politiques intérieures. Rien ne pourra se faire de sérieux si on ne revoit pas la nature de notre relation avec l'Allemagne. François Hollande l'a dit, là est le coeur de la remise en marche et en mouvement de la France et de la République donc de l'avenir des Français. Le MRC sera, comme au premier tour, totalement engagé pour faire gagner François Hollande.

 

Cet article est le 41ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

 

 

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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 21:44

La spécificité centriste mayennaise battue en brèche ?

 

Excellente initiative de Jean-Yves Delort, journaliste, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Le Courrier de la Mayenne », qui a planté le décor de l’élection présidentielle en Mayenne. Cela permettra, le 22 avril, dès connaissance des résultats, de comparer avec 2007 et avec les prévisions.

Voici ce texte, dans lequel Jean-Yves Delort commence par faire le point sur les visites en Mayenne des candidats ou leurs proches pendant cette période préélectorale.

 

L’élection présidentielle et la Mayenne : quel tiercé et dans quel ordre ?

Il est bien difficile de savoir si la campagne électorale pour l’élection présidentielle de dimanche prochain a intéressé les Mayennais. Et s'ils seront nombreux à se rendre aux urnes dimanche prochain 22 avril...

On a vu passer dans le département plusieurs candidats : François Hollande a tenu un meeting fin février à l'heure du déjeuner à la salle polyvalente de Laval et a réuni près de 2.000 personnes. Il est également venu à Rennes pour un débat de portée nationale avec Ségolène Royal. François Bayrou a aussi fait une visite en Mayenne et tenu plusieurs débats à Angers, Nantes... Le candidat Nicolas Sarkozy n'est pas venu en Mayenne mais il s'était rendu comme Président de la République à Changé pour parler environnement le 20 octobre 2011. Eva Joly est venue à Grez-en-Bouère sur le site de l'entreprise Aprochim. Marine Le Pen avait entamé sa campagne pour les présidentielles à Vaiges à la mi-septembre 2011. Le département a même vécu les visites de Jean Pierre Chevènement en novembre et de Dominique de Villepin en février dernier alors qu'ils envisageaient encore d'être candidats avant de renoncer. A cela s'ajoutent des visites ministérielles à forte connotation politique : Nora Bera, secrétaire d'état auprès du ministre du travail ou Valéry Pécresse, ministre du budget et porte-parole du gouvernement à Ernée. Un meeting pour le Front de gauche a fait salle comble au Vieux Château de Laval. Différentes réunions électorales délocalisées ont aussi été tenues par des responsables politiques et élus locaux. Et des militants, surtout à gauche, se sont retrouvés sur les marchés pour distribuer des tracts...

Difficile de savoir si cette mobilisation aboutira à une forte mobilisation dimanche prochain ; la plupart des médias nationaux laissent entendre que l'abstention pourrait être forte. L'effet "vacances scolaires" ne devrait pas jouer puisque les écoliers mayennais reprennent leur cours lundi prochain. Les jeunes seront-ils au rendez vous électoral ? On les a peu vus durant cette campagne électorale mayennaise.

Il y a cinq ans, le 22 avril 2007, la Mayenne avait voté à plus de 87%, dépassant assez largement le résultat national ; on peut craindre que la participation soit moins forte dimanche prochain. Il y a aussi de fortes chances que les résultats du premier tour de 2007 soient profondément modifiés. Nicolas Sarkozy était arrivé largement en tête avec 32% des suffrages devançant François Bayrou (23%) et Ségolène Royal (22%). Il était en tête dans 230 communes sur 261. Même si le centrisme reste toujours fortement implanté en Mayenne, François Bayrou pourra t-il conserver la seconde place ? Cela semble difficile. En avril 2007, la Mayenne était le troisième département de France pour le vote centriste.

Placé en tête de presque tous les sondages nationaux depuis six mois, François Hollande fera certainement mieux que son ex-conjointe en 2007. Il y a 5 ans, Ségolène Royal était arrivée en tête à Mayenne et Laval (31%) et dans treize autres communes. Depuis cette date, Guillaume Garot a fait passer à gauche la mairie de Laval et la première circonscription pour les législatives ; la mairie d'Evron a aussi changé d'étiquette ; cela peut avoir une influence.

On peut penser que François Hollande passera au moins à la seconde place dimanche soir dans le département.

La droite classique n’opposant aucun adversaire à Nicolas Sarkozy (à l’exception de Nicolas Dupont-Aignan), le candidat-président de la République pourrait bien se retrouver en tête des suffrages dimanche soir comme il y a cinq ans. Subira t-il un phénomène de rejet ou de lassitude ? Possible. Pendant cette campagne électorale plutôt calme à droite, les militants ont paru soudés derrière leur candidat.

Les deux autres prétendants à droite et à gauche, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, interviendront-ils de façon significative dans le vote des mayennais ? En 2007, Jean-Marie Le Pen n’avait récolté que 7% des suffrages. A l’extrême gauche, le vote Mélenchon sera certainement inférieur au score national, la Mayenne n’ayant jamais opté pour un vote protestataire de gauche ; lors de la dernière présidentielle, Olivier Besancenot avait obtenu 4% des suffrages ; José Bové 1%, Marie-George Buffet et Gérard Schivardi moins de 1%. Les électeurs mayennais ont toujours préféré le vote “utile“ au vote “protestataire“. Le résultat d'Eva Joly risque également d'être faible en dépit de son passage en Mayenne.

Dans une élection présidentielle que beaucoup d’observateurs estiment jouée à l’avance, les électeurs mayennais, dans le secret de l’isoloir, conforteront-ils des pronostics logiques ou choisiront-ils le non-conformisme ?

 

Les chiffres de 2007 en Mayenne : Nicolas Sarkozy : 32,12% ; François Bayrou : 23,59% ; Ségolène Royal : 22,63% ; Jean-Marie Le Pen : 7,56% ; Olivier Besancenot : 4,11% ; Philippe de Villiers : 3,19% ; Dominique Voynet ; 1,88% ; José Bové : 1,33% ; Arlette Laguiller : 1,27% ; Frédéric Nihous : 1,15% ; Marie George Buffet : 0,89% ; Gérard Schivardi : 0,27%.

 

Les 10 candidats en 2012 : Nathalie Arthaud, François Bayrou, Jacques Cheminade, Nicolas Dupont-Aignan, François Hollande, Eva Joly, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Nicolas Sarkozy.

 

Cet article est le 40ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 22:47

Un calendrier de la 1ère année en 3 temps… et du mouvement !

 

C’était sur RTL le 4 avril. François Hollande a notamment présenté son agenda du changement, sa feuille de route pour sa première année de présidence si les Français lui en donnent mandat.

Voir François Hollande présente l'agenda du changement

 

Presidentielle-Hollande-StB-060412-001.jpg-T.jpgCe 6 avril, Jean-Christophe Boyer intervenait à Saint-Berthevin pour relayer cette présentation, en présence d’une vingtaine de personnes.

Une autre façon de présider et de gouverner

Réduction de la rémunération du chef de l'Etat et des membres du Gouvernement de 30%  - décret signé lors du premier Conseil des Ministres
− Signature d'une charte de déontologie et publication des déclarations d'intérêt par les membres du Gouvernement et circulaire du Premier Ministre étendant ces exigences aux membres des cabinets et plafonnant leurs effectifs -  lors du premier Conseil des Ministres

Redonner du pouvoir d'achat aux Français et améliorer leur vie quotidienne

Augmentation de l'allocation de rentrée scolaire de 25% - décret sur la base de l'article D543-1 du Code de sécurité sociale après consultation du conseil d'administration de la CNAF.
Blocage des prix des carburants pour 3 mois – décret sur la base de l’article L. 410-2 du code de commerce après consultation du Conseil national de la consommation
Caution solidaire mise en place pour permettre aux jeunes d'accéder à la location - décret pris après concertation avec les partenaires sociaux
Garantie pour l’épargne défiscalisée (livret A et livret d’épargne industrie, successeur du Livret de développement durable) d’une rémunération supérieure à l’inflation et doublement du plafond de ces livrets, pour mieux financer le logement social, le développement des PME et l’innovation

Faire entendre la voix de la France dans le monde

Transmission à nos partenaires européens d’un mémorandum détaillé proposant un Pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance pour modifier et compléter le Traité de stabilité et réorienter la construction européenne vers la croissance – dès fin mai, en vue du Conseil européen des 28 et 29 juin
− Annonce à nos partenaires au sein de l’OTAN du retrait de nos troupes d'Afghanistan d'ici fin 2012 -  G8 à Camp David 18-19 mai puis Sommet de l'OTAN à Chicago, 20-21 mai
Abrogation de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers

Combattre les injustices

Droit de partir en retraite à 60 ans pour les personnes qui ont commencé à travailler à 18 ans et cotisé 41 annuités -  décret sur la base de l'article L351-1-1 du Code de la sécurité sociale après consultation du conseil d'administration de la CNAV
− Fixation d'un éventail maximal de 1 à 20 pour les rémunérations dans les entreprises publiques - décret fin mai
− Circulaire sur la lutte contre les « délits de faciès » lors des contrôles d’identité

Une gestion responsable de l’Etat

− Dans l'attente de la publication par la Cour des comptes du Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques (publication au cours de la semaine du 24 juin), gel conservatoire d'une partie des dépenses
Arrêt de la RGPP et lancement du Projet de refondation et de modernisation de l’action publique (première étape : établissement par chaque ministre avant fin septembre 2012 d'un projet pluriannuel de modernisation et de simplification des services et des opérateurs sous sa tutelle)

Redresser le pays dans la justice

− Présentation au Parlement du programme de stabilité (avant transmission à Bruxelles)  et du projet de loi de programmation pluriannuelle des finances publiques, fixant la trajectoire de retour à l'équilibre budgétaire en 2017
Réforme fiscale dans le cadre d’une loi de finances rectificative : plafonnement et suppression de niches fiscales, modulation de l’impôt sur les sociétés au bénéfice des PME et des entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices, surtaxe sur les banques et les sociétés pétrolières, retour au barème de l'ISF, suppression de l'exonération sur les grosses successions, taxation des revenus du travail comme ceux du capital, tranche d'imposition à 75% au dessus de 1 million d'euros
Suppression de la « TVA Sarkozy » dans le cadre d’une loi de financement de la sécurité sociale rectificative.

Remettre la finance au service de l'économie réelle

Loi d'assainissement des activités bancaires : séparation des activités de dépôt et des activités spéculatives, lutte contre les produits toxiques et les paradis fiscaux

S'appuyer sur les partenaires sociaux et la société civile pour retrouver le chemin de la croissance durable et de l'emploi

− Lancement des principaux chantiers sociaux du quinquennat lors de la Conférence nationale pour la croissance et l’emploi de mi-juillet : politique de l’emploi et de la formation (priorités : emploi des jeunes et des seniors,  encadrement des licenciements boursiers, sécurisation des parcours, lutte contre la précarité, égalité salariale et professionnelle), qualité de vie au travail, pouvoir d’achat et politique salariale, sécurisation des retraites.
− Lancement du Débat national sur la transition énergétique préalable à la loi de programmation : préservation des ressources naturelles et de la biodiversité, sécurisation de nos filières énergétiques et développement des filières industrielles des énergies nouvelles, plan massif de rénovation thermique des logements.

Répondre à l'urgence pour l'éducation nationale et la culture

Réexamen des conditions concrètes de la rentrée scolaire, notamment les RASED ; recrutement (dans le cadre de l'enveloppe quinquennale de 60 000 postes) d'assistants d'éducation, de personnels d'encadrement ; mesures d'urgence pour compléter la formation pratique des professeurs néo-titulaires
− Mise en place de la Commission de préparation de l’Acte II de l’exception culturelle

Après la réforme fiscale et la réforme bancaire, poursuivre les réformes de structure pour moderniser le pays

Nouvel acte de décentralisation pour donner plus de responsabilités aux Régions en matière de développement économique, d'emploi et de formation et renforcer la cohésion territoriale ; supprimer les doublons Etat/Collectivités ; supprimer le conseiller territorial et démocratiser les élections locales
Loi de développement économique et social : création de la Banque publique d'investissement pour financer les entreprises, notamment les TPE et PME dans les quartiers, et favoriser l'innovation, la production en France et l'export ; lutte contre les licenciements boursiers et les restructurations « sauvages » ; mise en place des « contrats de relocalisation » ; participation des salariés aux conseils d'administration et aux comités de rémunération des grandes entreprises ; notation sociale des entreprises

Faire de la jeunesse une priorité nationale

Loi d’orientation et de programmation pour l’éducation nationale (réforme de la formation des enseignants, réforme des rythmes scolaires, programmation du recrutement de 60 000 postes dans l'Education nationale et l'enseignement supérieur, création de l'Ecole nationale supérieure de formation pratique des maîtres…)
− Création des emplois d'avenir –150 000, dont100 000 dans l’année qui suit l’entrée en vigueur de la loi- et du contrat de génération, dans une loi pour l'emploi et la cohésion sociale,  afin de permettre aux jeunes d'accéder au marché du travail, en particulier dans les quartiers

Répondre aux préoccupations quotidiennes des Français

Création de 1000 postes (dans le cadre de l’enveloppe quinquennale de 5000 postes) pour la sécurité et pour la justice - loi de finances pour 2013
Fin de la convergence tarifaire public-privé à l'hôpital -  loi de financement de la sécurité sociale pour 2013
Lancement du Plan de lutte contre le cancer 2013-2016
− Négociation avec les partenaires sociaux sur la réforme globale des retraites : âge de départ, pénibilité, carrières fractionnées, financement durable
Loi sur l’accès au logement : encadrement des loyers à la location et à la relocation, renforcement des sanctions prévues par la loi SRU, réforme du régime de cession du foncier de l'Etat pour faciliter la construction de logements par les collectivités territoriales
− Dès l’achèvement de la préparation technique, loi sur la tarification progressive de l’eau, de l’électricité et du gaz

Garantir les droits de chacun

− Droit au mariage et à l'adoption pour tous les couples
− Droit de finir sa vie dans la dignité

Renforcer notre démocratie et défendre les principes de la République

Constitutionnalisation des principes de la loi de 1905 sur la laïcité, réforme du Conseil supérieur de la Magistrature pour garantir l'indépendance de la justice, réforme du statut pénal du Chef de l'Etat pour le rendre responsable des actes commis sans rapport avec sa fonction, suppression de la Cour de Justice de la République pour que les Ministres soient jugés comme des citoyens ordinaires, droit de vote, loi électorale, suppression du cumul des mandats, inscription dans la Constitution du respect de la démocratie sociale.

 

Rappel : Présidentielle 2012 : résumé du projet du candidat François Hollande - 5 avril 2012 

Télécharger le PDF du Projet Présidentiel de François Hollande

 

Cet article est le 39ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 22:48

France redressée, République exemplaire, Justice rétablie

 

Université d'été MRC 2010 042 T"Un grand débat va se dérouler dans le pays. Pour lui donner tout son sens, j'ai voulu formuler des propositions précises, que je vous soumets. Ce sont mes engagements. Je les tiendrai." François Hollande 

photo Université d'été MRC à Valence : le dialogue Chevènement-Hollande - 9 septembre 2010

Télécharger le PDF du Projet Présidentiel de François Hollande

Madame, Monsieur,

 

Les 22 avril et 6 mai prochains, par votre vote, vous choisirez le chemin que notre pays empruntera pendant cinq ans. Au quotidien, la crise se fait durement sentir.

Notre pays est confronté à un chômage record et s’enfonce dans la récession autant que dans l’austérité. L’industrie a été abandonnée depuis trop longtemps et nos agriculteurs n’arrivent plus à vivre de leur travail. Tout augmente : les soins et les mutuelles, le logement et les transports, le gaz et l’électricité. L’école et l’hôpital sont abîmés, les agents publics stigmatisés. Partout, l’insécurité gagne du terrain et la justice perd des moyens. Notre jeunesse est sacrifiée et devra faire face, si rien n’est fait, à un environnement dégradé, des retraites non financées, une dette considérable.

 

À cette situation, il y a des responsables. Il y a la finance, bien sûr, qui a pris le contrôle sur l’économie, la société et même nos vies. Il y a les politiques injustes et inefficaces menées depuis dix ans. Il y a les fautes économiques et morales du quinquennat finissant.

 

Mon devoir est de permettre le changement. Un vrai changement. Je suis candidat à l’élection présidentielle pour redonner confiance aux Français et faire redémarrer le progrès. Ce qui est en cause, c’est la souveraineté de la République face aux marchés. Voilà pourquoi je veux redresser la France, redresser ses finances et son économie.

 

Le redressement est indispensable, mais il ne sera possible que dans la justice. Fiscalité, éducation, logement, santé, accès à l’énergie, sécurité, services publics, nouveaux droits, culture : l’âme de la France, c’est l’égalité.

 

Je veux redonner confiance dans l’avenir et retrouver la promesse républicaine, et d’abord pour notre jeunesse. En permettant à chaque génération de vivre mieux que la précédente. En rendant l’État impartial et en faisant respecter la morale publique. En portant haut les valeurs de la France dans le monde.

 

Je me suis préparé à cette mission tout au long d’une vie dévouée au bien public. J’en connais la grandeur et la dureté. Je mesure l’ardeur qu’elle exige, autant que les sacrifices qu’elle impose. Oui, je suis prêt à conduire notre nation, à redresser la France et à rassembler les Français.

 

Ce changement, je le construirai avec vous. Les salariés et les entrepreneurs, les élus locaux et les partenaires sociaux, les associations et les citoyens doivent être mobilisés pour le bien public. Je renforcerai le Parlement. Je redonnerai à la justice les moyens d’accomplir son travail en toute indépendance. J’engagerai un nouvel acte de la décentralisation. Je ferai confiance aux forces vives du pays.

 

Un grand débat va se dérouler dans le pays. Pour lui donner tout son sens, j’ai voulu formuler des propositions précises, que je vous soumets. Ce sont mes engagements. Je les tiendrai.

 

Je veux redresser la France ..............................................................................p.6

Je veux rétablir la justice ..............................…………………………………………p.14

Je veux redonner espoir aux nouvelles générations ..........................................p.23

Je veux une République exemplaire et une France qui fasse entendre sa voix ...p.31

 

Je veux relancer la production, l’emploi et la croissance.

Je créerai une Banque publique d’investissement.

Je ferai des PME une priorité.

Je favoriserai la production et l’emploi en France.

Je soutiendrai le développement des nouvelles technologies et de l’économie numérique.

Je préserverai le statut public des entreprises détenues majoritairement par l’État.

Je défendrai un budget européen ambitieux pour l’avenir de l’agriculture.

 

Je veux mettre les banques au service de l’économie.

Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives. Je proposerai la création d’une taxe sur toutes les transactions financières ainsi que d’une agence publique européenne de notation.

Je garantirai l’épargne populaire.

Je rétablirai l’équilibre budgétaire en fin de mandat.

Un coup d’arrêt sera porté à la procédure de révision générale des politiques publiques et à l’application mécanique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux.

Je proposerai à nos partenaires un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance.

Je défendrai un budget européen (2014-2020) au service des grands projets d’avenir.

Je proposerai également une nouvelle politique commerciale pour faire obstacle à toute forme de concurrence déloyale.

 

Je veux engager une grande réforme fiscale.

La contribution de chacun sera rendue plus Equitable.

Je ferai contribuer les plus fortunés.

Je maintiendrai toutes les ressources affectées à la politique familiale. J’augmenterai de 25% l’allocation de rentrée scolaire dès la prochaine rentrée.

Je reviendrai sur les allégements de l’impôt sur la fortune.

 

Je veux négocier une nouvelle réforme des retraites.

Je ferai en sorte que tous ceux qui ont 60 ans et qui auront cotisé la totalité de leurs annuités retrouvent le droit de partir à la retraite à taux plein à cet âge-là.

 

Je veux renouer avec l’excellence de notre système de santé et renforcer l’hôpital public.

Je réformerai la tarification pour mettre fin à l’assimilation de l’hôpital avec les établissements privés.

Je sécuriserai l’accès aux soins de tous les Français bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité.

J’encadrerai par la loi les montants des loyers lors de la première location ou à la relocation.

Je mettrai gratuitement à disposition des collectivités locales les terrains de l’État.

 

Je veux faire prévaloir la justice au travail.

Je lutterai contre la précarité.

Je défendrai l’égalité des carrières professionnelles et des rémunérations entre les femmes et les hommes.

J’imposerai aux dirigeants des entreprises publiques un écart maximal de rémunérations de 1 à 20.

 

Je veux réinstaurer la justice dans tous nos territoires, en métropole comme en outre-mer.

Je lancerai une nouvelle génération d’opérations de renouvellement urbain.

Je relancerai la politique des transports pour lutter contre la fracture territoriale.

J’encouragerai un nouveau modèle de développement de l’outre-mer.

 

Je veux lutter sans concession contre toutes les discriminations et ouvrir de nouveaux droits.

Je lutterai contre le « délit de faciès ».

J’ouvrirai le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels.

Je garantirai l’existence d’un volet handicap dans chaque loi.

 

Je veux combattre le chômage, qui frappe particulièrement les jeunes et les seniors.

Je proposerai un contrat de génération.

Je créerai 150 000 emplois d’avenir.

Je mettrai en place, en concertation avec les partenaires sociaux, la sécurisation des parcours professionnels.

 

Je veux remettre l’éducation et la jeunesse au coeur de l’action publique.

Je créerai en cinq ans 60 000 postes supplémentaires dans l’éducation.

Je ferai en sorte que les enfants de moins de trois ans puissent être accueillis en maternelle.

Dans l’affectation des nouveaux personnels, ma priorité ira aux écoles maternelles et primaires.

Je réformerai les premiers cycles de l’enseignement Supérieur.

Je garantirai pour tous les jeunes, valides ou non, la possibilité de pratiquer le sport.

 

Je veux faire de la France la nation de l’excellence environnementale.

Je préserverai l’indépendance de la France tout en diversifiant nos sources d’énergie.

J’engagerai la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75% à 50% à l’horizon 2025.

Je ferai adopter une nouvelle tarification progressive de l’eau, de l’électricité et du gaz afin de garantir l’accès de tous à ces biens essentiels.

Je lancerai un vaste plan qui permettra à 1 million de logements par an de bénéficier d’une isolation thermique de qualité.

 

Je veux soutenir l’accès à la culture et la création artistique.

Je lancerai un plan national d’éducation artistique.

Je remplacerai la loi Hadopi.

 

Je veux défendre et promouvoir la laïcité.

Je proposerai d’inscrire les principes fondamentaux de la loi de 1905 sur la laïcité dans la Constitution.

 

Je veux que la prochaine présidence soit celle de l’impartialité de l’État, de l’intégrité des élus et du respect des contre-pouvoirs.

Je réformerai le statut pénal du chef de l’État.

J’augmenterai les pouvoirs d’initiative et de contrôle du Parlement.

Je porterai la durée d’inéligibilité des élus condamnés pour faits de corruption à dix ans.

J’accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers.

La désignation des responsables des chaînes publiques de télévision et de radio dépendra d’une autorité indépendante.

 

Je veux donner à la police et à la justice les moyens de nous protéger.

Je mettrai en oeuvre une nouvelle sécurité de Proximité.

Je garantirai l’indépendance de la justice.

 

Je veux donner un nouvel élan à notre démocratie.

J’engagerai une nouvelle étape de la décentralisation.

Tout texte de loi concernant les partenaires sociaux devra être précédé d’une concertation avec eux.

Je ferai ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

Je développerai la relation de la France avec les pays de la rive sud de la Méditerranée.

J’engagerai un retrait immédiat de nos troupes d’Afghanistan.

Je fixerai un cap à nos forces armées, en conservant les deux composantes de notre dissuasion nucléaire.

 

Cet article est le 38ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 18:58

La gauche doit retrouver le « sens du peuple »

Comme on pouvait s’y attendre, le choix de Jean-Pierre Chevènement (voir Jean-Pierre Chevènement soutient François Hollande : «  Je me suis décidé en fonction des intérêts de la France. Je crois que dans la grave crise qui se présente, et qui n'est pas derrière nous, il faut rassembler toutes les forces de la France. Je pense que l'homme qui est le mieux à même de rassembler est François Hollande ») n’a pas fait l’unanimité au sein du Mouvement Républicain et Citoyen.  

Pourtant, il faut rappeler que l’objectif du MRC est, depuis 2008, la refondation de la gauche sur des bases républicaines.

Ce qui va être déterminant dans cet enchaînement électoral du printemps 2012, c’est la question de l'intervention du peuple français dans le processus politique en cours. L'ampleur de la crise devrait logiquement conduire la gauche à clore les 30 années néolibérales dans lesquelles elle a baigné sans réfléchir aux conséquences. Il est temps de sortir de cette eau contaminée par le poison des inégalités sociales qui ne cesse de dégrader la République (citation de mes commentaires aux réflexions croisées de Laurent Bouvet et Emmanuel Todd - voir sur le site de Marianne, le 16 mars, L. Bouvet : le «hollandisme révolutionnaire»? On veut y croire mais...).

Professeur de sciences politiques, auteur du "Sens du peuple", un ouvrage sur les relations tumultueuses de la gauche avec les catégories populaires, Laurent Bouvet revient pour Marianne2, sur le concept d' «hollandisme révolutionnaire» inventé récemment par l'intellectuel Emmanuel Todd. Il s'avoue moins optimiste que lui sur les capacités de François Hollande à fendre l'armure idéologique et rompre avec une culture politique vieille de 30 ans.  

François Hollande sera-t-il le président de la fermeture de « la parenthèse libérale » (expression de son ami Jospin, en 1983) ? Certains commentaires vont dans ce sens.

Voir un extrait de l’article de Vingtras paru le 16 mars : La sauce hollandaise

Je marque ce 15 mars 2012 d'une pierre rouge car il vient d'effacer le tournant européiste de 1983  qui a conduit la social-démocratie à la co-gestion du capitalisme. Laquelle a, pour de longues années, arrimé notre pays à la politique économique et financière de l'Allemagne.

Ainsi François Hollande, rompant avec la tradition deloriste (dont il est pourtant issu) a-t-il fait un pas décisif vers l'inéluctable renégociation des traités européens afin de sortir de la spirale mortifère de la politique de rigueur budgétaire. C'est donc en toute connaissance de cette volonté exprimée, affichée et confirmée, que le candidat vainqueur des primaires du PS et du MRG, a été rejoint par Jean-Pierre Chevènement. Et qu'il bénéficiera, au second tour, d'un report massif des voix (dont la mienne) qui se seront portées au premier sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

Le "candidat normal" serait-il un candidat exceptionnel, le héros que la gauche espérait ? Si cet ancien chargé de mission du Président Mitterrand, apparatchik de la vieille maison socialiste incarne véritablement le changement - non seulement en France mais aussi en Europe - le printemps 2012 sera historique.

Commentaire de desertique

Je pense qu'au delà du nombre de voix, le ralliement de Jean-Pierre Chevènement est un élément capital dans la campagne et j'espère qu'il va s'exprimer  de plus en plus. Pour ceux qui, naguère, reprochaient à Hollande son social libéralisme, c'est un apport de premier ordre. Qui mieux que Chevènement incarne depuis 30 ans la République, ses valeurs fondamentales. Qui mieux que lui a prôné le rassemblement à gauche, qui mieux que lui a expliqué que l'Europe actuelle était inadaptée, obsolète et que l'on ne pouvait rester neutre devant la tendance hégémonique allemande sur le plan économique. La démission de la Droite depuis 10 ans, face à nos voisins germaniques est tellement évidente que même les aveugles ne pourraient ne pas la voir.

En affirmant haut et fort qu'il n'y aura pas de ratification du Traité signé par Sarkozy et que l'Allemagne devra accepter le rajout de la croissance, Hollande se pose d'ores et déjà comme un Chef d'Etat de Gauche, refusant par avance l'austérité pour l'austérité. Il invite tous les Français à le rejoindre pour lui donner la force nécessaire d'imposer un changement de cap de l'Europe.

Le choix de Chevènement et du MRC de soutenir Hollande n’est pas du goût de tous. Certains militants ont opté pour Mélenchon, mettant en avant des arguments valables.
Pour ma part, je constate une grande difficulté, quand on est membre du MRC, à mettre en œuvre localement l’accord avec le PS. Pour une bonne raison : le PS a des accords départementaux avec le PRG et EELV, qui excluent le MRC.
Je proposerai, au moins dans la 2ème circonscription de la Mayenne, à l’initiative de l’association  CiViQ (Citoyenneté et Vie Quotidienne), de créer un comité de soutien républicain à François Hollande, en dehors des organisations politiques, sur la base du rassemblement des citoyens qui veulent une véritable alternative républicaine et progressiste au néolibéralisme.
L’enjeu de ces élections est d’élire des représentants du peuple dont le mandat sera la reconquête du pouvoir politique républicain au niveau national, aux dépens de la finance qui trouve des relais dans certains partis politiques pour remettre en cause les acquis sociaux et républicains de la Résistance*. Il faut revenir aux notions de base de la vie démocratique et organiser la société avec la participation de toutes les composantes populaires.

 

* Voir Raymond Aubrac et Stéphane Hessel : Appel des résistants à un vote d’espoir par RAYMOND AUBRAC, STÉPHANE HESSEL ambassadeur de France, corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme (Appel publié dans Libération du mercredi 14 mars)

Il y a soixante-huit ans, le 15 mars 1944, dans la clandestinité, le Conseil national de la Résistance (CNR) adoptait son programme. A la veille de cet anniversaire, à quelques semaines d’un vote déterminant pour l’avenir de la France et de sa jeunesse, nous, anciens résistants et fils de résistants, lançons cet appel pour que soient maintenus et transmis l’héritage et les valeurs de la Résistance.

Au lendemain de la Libération de la France, ce programme a été largement appliqué par le gouvernement dirigé par le général de Gaulle. Sécurité sociale et retraites généralisées, développement du service public, en particulier dans les domaines de l’éducation de la santé, des transports, des médias, etc. demeurent les éléments indispensables au maintien d’une certaine égalité sociale et d’une nécessaire cohésion nationale.

Or, nous constatons que ce programme, qui reste si actuel, se trouve aujourd’hui remis en cause par la dictature des marchés financiers et de ceux qui s’en font les exécutants. Les résistants et les fils de résistants se souviennent de celles et ceux qui sont morts dans la lutte pour la liberté, la démocratie, la dignité. Ils refusent qu’une part croissante de la richesse produite par le travail de tous soit confisquée par des enrichissements indécents et par les dérives d’un système financier devenu fou.

Des solutions existent qui ne sont pas dans la stigmatisation de telle ou telle composante de notre société, ni dans des pratiques d’exclusion. A celles-ci nous opposons ce que fut l’unité de la Résistance dans sa diversité, sachant que le racisme et l’intolérance conduisent toujours au fascisme. L’emploi, le logement, les salaires font partie des préoccupations premières des citoyens et de la jeunesse. Celle-ci ne doit pas, ne peut pas se réfugier dans l’abstention ou le vote d’extrême droite qui n’est que démagogie. S’agissant du candidat sortant nous ne pouvons que constater que les promesses n’ont pas été tenues et que le pouvoir s’est exercé au profit principal des privilégiés. Parce que nous pensons que la reconduction du sortant signifierait le démantèlement total du programme du Conseil national de la Résistance nous appelons à un vote de sauvegarde, d’optimisme et d’espoir.

Nous voterons et appelons à voter François Hollande.

 

Cet article est le 37ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 22:00

Claude Nicolet : retour de la Nation et de la République

 

MRC national 005 TDans une tribune parue hier sur le site Mediapart, Claude Nicolet réaffirme la permanence des idées du NON à l’Europe néolibérale, qui avaient triomphé le 29 mai 2005, sans être alors prises en considération par les pouvoirs publics. Elles sont toujours là, ce qui oblige les candidats à aborder la question européenne et à mettre en avant certains acteurs du NON de 2005. C’est ce qui rend cette campagne plus mouvante. Lire l’article de Claude Nicolet, secrétaire national du Mouvement républicain et citoyen (MRC) et élu du Nord-Pas-de-Calais.

 

Avec l'Europe, la campagne s'est mise en mouvement

 

Il y a quelques mois, le 19 décembre 2011, Mediapart publiait une tribune que j'avais intitulée François Hollande ne peut pas ignorer le "NON", en référence au vote des Français lors du référendum du 29 mai 2005. On peut penser que l'analyse n'était pas totalement fausse, voire qu'elle était assez juste. Nicolas Sarkozy vient de mettre la question européenne au cœur de sa campagne, à l'occasion de son meeting de Villepinte, sans hésiter à prendre le contre-pied de ses engagements de début de mandat. Après le calamiteux bouclier fiscal, voilà qu'il veut taxer les exilés fiscaux. Réponse immédiate, Arnaud Montebourg vient d'être nommé représentant spécial du candidat socialiste.

Le résultat immédiat, c'est une vraie remontée de Sarkozy dans les sondages et le croisement des courbes d'intentions de votes au premier tour. Incontestablement, la guerre de mouvement a repris et la campagne est entrée dans une nouvelle phase. Que la France du non soit au coeur de la campagne était inévitable car j'en suis persuadé, c'est là où se situe la clef de la victoire et surtout de la perspective politique dont notre pays a besoin.
Le président-candidat devait impérativement revenir sur François Hollande, qui sur ce point avait une longueur d'avance, puisque celui-ci veut renégocier le traité européen préparé par Angela Merkel et Sarkozy lui-même. Mais quel crédit apporter au président sortant sur les questions européennes qui conditionnent beaucoup de nos choix intérieurs? Remettre en cause Schengen est un leurre, un écran de fumée qui porte une fois de plus à faire de l'immigration l'écran de fumée facile masquant la réalité des choses. L'annonce de la lutte contre l'exil fiscal est certes une bonne chose mais le fond du problème, c'est la liberté totale des mouvements de capitaux au sein de l'Union européenne et avec les pays tiers. S'attaquer à la circulation des hommes sans prendre en compte celle de l'argent qui est le déclencheur des mouvements de migrations ne relève dès lors que de l'électoralisme bon marché et démagogique. C'est refuser de porter le fer contre les mécanismes qui engendre les situations que nous connaissons. La désindustrialisation n'est pas le fruit du hasard, la fuite du vote populaire ou ouvrier et maintenant des classes moyennes vers d'autres tentations non plus. Parce que les choix fait depuis maintenant trente ans produisent tous leurs effets. L'Europe aujourd'hui inquiète plus qu'elle ne rassure, le sentiment de s'être "fait avoir" est puissant.

«La France est notre patrie, l'Europe est notre avenir», avait dit François Mitterrand pour emporter la décision à l'occasion de la campagne du référendum sur le Traité de Maastricht. Aujourd'hui la patrie revient en force, l'Europe fait peur et l'impression que la démocratie est en danger est réelle. C'est notamment l'un des paris de Jean-Luc Mélenchon. A savoir structurer le «non», lui offrir une perspective et en faire un levier pour peser sur les orientations à venir en cas de victoire de la gauche. François Hollande devra donc obligatoirement continuer à évoluer encore sur cette question essentielle. Emmanuel Todd fait le pari du «hollandisme révolutionnaire» mais aussi de la puissance et de la force des événements qui interviendront. Il a raison. Car jamais une élection n'aura été à ce point importante. Il ne faut en effet se faire aucune illusion. Rien n'est joué. Les forces conservatrices voire réactionnaires ont à leur disposition des moyens très puissants. Les intérêts qui servent la «rente» ne sont pas prêts de capituler et celles et ceux qui considèrent la République non comme un moyen d'émancipation mais comme une contrainte ou un obstacle ne renonceront à rien.

Les Français constatent chaque jour davantage que les inégalités triomphent, et la question de l'égalité est au cœur de l'identité politique française. La concurrence, la compétitivité, la baisse des salaires comme modèle social ne peut que heurter de plein fouet l'idée que nous nous faisons de la République et de la Nation. L'indécence est érigée en système: rien que pour le dernier «plan de sauvetage» de la Grèce, on annonce que la banque d'affaires Lazard à elle seule devrait toucher 25 millions d'euros de commissions. Ce qu'il faut comprendre, c'est que dans le monde tel qu'il a été forgé, c'est cela qui est normal car c'est cela qui a été fondamentalement voulu. Or les temps sont au retour de la Nation. Comme espace démocratique, social, politique mais aussi protecteur et «fabriquant» d'identité. Donc en opposition frontale avec ce modèle qui détruit la promesse républicaine. En fait, les contradictions internes au modèle, issues de 30 ans (en particulier depuis le tournant de 1983) de construction européenne, deviennent insoutenables à tous les niveaux, économiques, sociaux, budgétaires, fiscaux, démocratiques et bien sûr politiques. L'enjeu de cette campagne est donc essentiel au sens premier du terme car il concerne l'identité de notre pays, de la République et de la démocratie. Plus que jamais, François Hollande ne peut ignorer le «non».

Voir la vidéo de la conférence de presse tenue par Jean-Pierre Chevènement et François Hollande au siège de campagne du candidat socialiste, mercredi 14 mars 2012 : "François Hollande veut qu'à travers l'Europe, une Europe redressée, la France continue"

 

Cet article est le 36ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

 

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 23:53

Face à la crise, Hollande est le plus capable de rassembler

 

Université d'été MRC 2010 003 TC’est dit. Après l’accord politique et électoral (voir Accord politique et électoral PS-MRC pour un contrat de législature - 10 mars 2012), Jean-Pierre Chevènement a dit oui à François Hollande. Voir la vidéo.

"L'homme le mieux à même de rassembler est François Hollande"

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de 20h de TF1 pour annoncer son soutien à François Hollande, mardi 13 mars 2012. Il répondait aux questions de Laurence Ferrari.

  • Je me suis décidé en fonction des intérêts de la France. Je crois que dans la grave crise qui se présente, et qui n'est pas derrière nous, il faut rassembler toutes les forces de la France. Je pense que l'homme qui est le mieux à même de rassembler est François Hollande.
  • Je pense que Jean-Luc Mélenchon a un parcours qui est méritoire depuis le traité de Maastricht, qu'il avait approuvé. Depuis, il a évolué dans le bon sens. Il a encore un peu de chemin à faire. Je lui laisse l'avenir mais je pense qu'aujourd'hui, ce qui est important c'est de rassembler dès le premier tour.
  • François Hollande a quand même le mérite de vouloir renégocier le traité européen désastreux qu'a signé Nicolas Sarkozy le 2 mars. Ce traité conjugue des plans d'austérité simultanés dans toute l'Europe qui vont au delà de la réduction des déficits puisque ces plans visent également un désendettement à hauteur de 60% du PIB. Nous sommes aujourd'hui à 90%.
  • François Hollande a pris une décision sage en disant qu'il renégocierait ce traité en lui donnant notamment les moteurs de croissance qui lui manquent.
  • Schengen, c'est vieux, ça date de 1995. Le fond du problème est économique : c'est la concurrence inégale, l'absence de protection de l'Europe, c'est une monnaie surévaluée, c'est l'érosion industrielle, qui est à l'origine de tous les maux que nous connaissant.
  • Les propositions qu'a faites François Hollande pour réindustrialiser le pays, relancer la production, faire en sorte que la construction européenne soit redressée : tout cela va dans mon sens, jusqu'à un certain point.
  • Si on peut changer les règles, nous sommes d'accord avec François Hollande pour le faire.
  • Je suis pour l'industrie nucléaire et le maintien de ses activités. C'est un point de divergence avec le Parti Socialiste. Cependant, celui-ci était tout de même limité puisque François Hollande n'évoque plus que la fermeture d'une seule centrale, et encore, dans le cours du quinquennat.
  • Répondant à Laurence Ferrari qui évoque son « ralliement » à François Hollande : Mon « soutien » si vous le permettez, car je reste moi même. C'est le meilleur moyen d'aider François Hollande par les temps qui courent.

Cet article est le 35ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 23:37

Le candidat, à l’aise parmi les Mayennais, se veut rassembleur

 

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François Hollande et Guillaume Garot (photo Jean-Yves Delort)

 

Moins de deux mois avant le premier tour de l’élection présidentielle, François Hollande était attendu le 23 février à 12h30 à la salle polyvalente de Laval par plus de deux mille personnes, en majorité des retraités, disponibles et motivés par la perspective de renouveler la victoire socialiste de 1981. L’accueil de Guillaume Garot était chaleureux. Il avait bien préparé la salle et le candidat a pu rencontrer des sympathisants avant de s’adresser à tous pendant une demi-heure.

 

Voir François Hollande à Laval : « Nous allons gagner le 6 mai non pas pour la Gauche, mais gagner pour la France » (Ouest-France, 23 février)

Pour François Hollande à Laval (Mayenne) : « La bataille se jouera au premier tour. Je n’ai pas oublié le 21 avril » (OF, 24 février)

François Hollande à Laval : « Je n’ai pas oublié le 21 avril » [vidéos] (OF, 24 février)

 

Ensuite, accompagné par un essaim d’une centaine de journalistes, François Hollande se dirige vers le Vieux-Laval et, dans la cour du Vieux-Château, il rencontre le responsable des fouilles archéologiques.

 

La Mayenne agricole

 

Avant de quitter la Mayenne pour rejoindre Le Mans, le candidat avait un rendez-vous agricole à Parné-sur-Roc, près de Laval. La Mayenne avait été choisie pour parler d’agriculture.

 

Pas étonnant car Guillaume Garot se souvient de la visite régionale (ouest) de François Mitterrand, en avril 1981, dans une ferme à Méral (j’étais alors le responsable du PS mayennais, François Mitterrand était allé sur l’exploitation de Michel Gaultier avant la réunion publique à Cossé-le-Vivien où il avait présenté son programme agricole). Guillaume accompagnait son père, Georges Garot, qui fut par la suite responsable agricole du PS puis député au Parlement européen.

 

Rappel : le 30 novembre 2011, le candidat Jean-Pierre Chevènement a, lui aussi, visiter une ferme en Mayenne, à mon initiative (voir Agriculture : les propos de Chevènement le 30 nov. 2011 en Mayenne - 22 février 2012. 

 

A Parné-sur-Roc, François Hollande était accueilli par Michel Foucher, président du conseil d’administration de la Coopérative des agriculteurs de la Mayenne (CAM 53) et Germain Sauvage, membres d’un GAEC (Groupement agricole d’exploitation en commun, 4 associés) qui produit du lait (75 vaches, 600 000 litres de quota) et des céréales.

 

L’hebdomadaire « Le Courrier de la Mayenne » avait réalisé un entretien avec François Hollande avant son déplacement (article paru dans l’édition du 23 février). Voici le texte de cet entretien.

 

François Hollande est en visite en Mayenne ce jeudi

« Apporter l’espoir d’un changement »

 

Pourquoi avoir choisi de vous arrêter en Mayenne ?

La Mayenne est un département rural qui mérite toute mon attention. Il comporte une agriculture de qualité, un véritable développement industriel. J’ai des liens d’amitié avec Guillaume Garot et d’autres élus socialistes. Je viens pour visiter une exploitation agricole, pour être à l’écoute de cette profession.

 

L’agriculture sera le thème de cette visite. Pouvez-vous nous parler de votre programme sur ce sujet ?

La France a besoin de l’agriculture pour se nourrir, pour alimenter la planète. Elle doit s’appuyer sur une production forte. Je souhaite une agriculture diversifiée avec des exploitations de différentes tailles, avec différentes productions. Je souhaite une agriculture respectueuse de l’environnement, et des territoires. Sur ce domaine, il nous faudra être plus exigeants, pour être plus compétitifs à l’égard des pays extérieurs.

 

L’exploitation de Parné-sur-Roc que vous visitez répond donc à vos attentes ?

Elle fait partie d’un bon équilibre. L’agriculture doit vivre de sa production, tirer le plus de revenus qui lui est possible. Avec les aléas sur les prix, ce n’est pas toujours facile. Elle doit être de qualité, intégrer l’écologie et la préservation de l’environnement.

 

Un dossier environnemental fait parler beaucoup de lui en Mayenne, c’est Aprochim. Qu’en pensez-vous ?

Pour l’ensemble du territoire, l’histoire d’Aprochim a été un choc. Une dizaine de fermes ont été mises sous séquestre. Une information judiciaire est lancée. L’Etat doit continuer à faire son travail. Maintenant, il s’agit d’indemniser les agriculteurs et d’avoir une production industrielle respectueuse des normes. On doit aussi garantir la santé des personnes. Les tests actuels donneront une première idée. On doit garantir les activités agricoles du secteur, préserver l’emploi de l’entreprise bien sûr, mais aussi des exploitations agricoles.

 

Depuis quelques semaines, la carte scolaire provoque l’émoi en Mayenne. Quelles seront vos priorités en termes d’éducation ?

On n’accepte pas plus en Mayenne qu’en Corrèze les suppressions de postes, telles qu’elles sont annoncées. C’est la double peine pour les territoires ruraux. Avec la suppression des Rased, les élèves les plus en difficultés se voient les moins soutenus. J’ai pris l’engagement d’arrêter les suppressions de postes et de créer 12 000 emplois à l’année. Ils concerneront les enseignants mais aussi les encadrants. Il nous faut retrouver une école de la réussite. 150 000 jeunes sortent du système éducatif chaque année. Je veux réduire de moitié l’échec scolaire durant le quinquennat.

 

Dans le contexte économique actuel, ces créations sont-elles réalistes ?

Elles coûteront 500 millions d’euros par an. C’est l’équivalent du bouclier fiscal. Moi, je préfère protéger les enfants plutôt que les grosses fortunes.

 

La Mayenne est une terre centriste. En cas de victoire, ouvrirez-vous les portes à cette famille politique ?

Une élection se gagne avec les Français, pas avec des arrangements politiques. Je veux rassembler la gauche, mais sans tractations. Pour autant, je ne ferme pas la porte. Je ne considère pas que ceux qui ne pensent pas comme moi n’aiment pas la France. Un président est élu pour réunir et rassembler tous les Français.

 

Que pensez-vous du climat actuel de la campagne présidentielle ?

Je vois une grande inquiétude du candidat sortant. Je trouve des formules et des discours violents. Il ne m’entraînera pas sur ce terrain. Je préfère débattre, de son bilan par exemple. Je veux apporter des réponses concrètes aux Français, pas des réformes fracassantes, et des référendums qui sortent du chapeau. Je veux apporter du respect et l’espoir d’un changement.

 

Cet article est le 34ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 23:25

Faire prévaloir l’intérêt général et les choix collectifs

 

Le 1er février, a été connue la démarche de syndicats et associations auprès des candidats à l’élection présidentielle pour obtenir la création d’un pôle public financier apte à garantir le financement des moyens permettant l'accès de TOUTES et TOUS aux Droits économiques et sociaux fondamentaux.

Voir les syndicats estiment urgente la création d'un pôle financier public (Politis, 3 février).

(…) Ce pôle financier public que nous appelons de nos voeux serait constitué par la mise en réseau d’institutions financières dans lesquelles l’État dispose d’une influence certaine, directement ou indirectement, même si les missions de ces établissements ont pu être dévoyées, l’objectif étant de faciliter la complémentarité de leurs interventions dans le cadre d’une cohérence globale. (…)

Voir http://pourunpolepublicfinancier.org

Laurent Mauduit, sur le site Mediapart, le 1er février :
Plaidoyer pour un véritable pôle public financier

C’est une initiative opportune qu’ont prise de nombreux syndicats et associations, dont Attac, la Fondation Copernic, le DAL et de nombreux syndicats de diverses sensibilités (CGT, CFDT, SUD, FO, Unsa…) en faveur d’un pôle public financier : ils ont adressé ce mercredi une lettre interpellant les différents candidats déclarés à l’élection présidentielle (à l’exception de celle du Front national) pour leur demander de se prononcer « pour un pôle public financier en faveur des droits ». Et ils ont décidé de former ensemble un collectif pour peser sur le débat public.

Dans le débat de la campagne présidentielle, cet appel risque d’avoir un large écho pour plusieurs raisons.

D’abord, la crise a mis en évidence la défaillance ou l’incurie des banques privées françaises en de nombreux domaines, celui en général du financement de l’économie mais aussi celui du financement de besoins sociaux de première urgence.

A gauche, tous les candidats ont donc ébauché des propositions plus ou moins précises tournant autour de l’idée de la création d’un pôle public financier pour répondre à ces missions. Mais d’un programme à l’autre, les contours de ce pôle ne sont pas toujours les mêmes, ou ils sont flous ; et les missions d’intérêt général qui pourraient être dévolues à ce pôle ne sont pas toujours bien définies.

 

Ainsi dans le projet de François Hollande, la proposition n°1 avance ceci : « Je créerai un banque publique d’investissement. A travers ses fonds régionaux, je favoriserai le développement des PME et je permettrai aux Régions, pivot de l’animation économique, de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire. » Et la proposition n° 2 précise : « Je ferai des PME une priorité. Je mobiliserai l’épargne des Français en créant un livret d’épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des entreprises innovantes. Pour cela, je doublerai le plafond du Livret de développement durable, en le portant de 6.000 à 12.000 euros. »

 

« Missions historiques »

 

De son côté, le « Programme du Front de gauche » (Editions Librio, 2 euros) porté par Jean-

Luc Mélenchon défend longuement la création d’un « pôle financier public par la mise en réseau des institutions financières publiques existantes (Caisse des dépôts, Crédit foncier, Oséo, CNP, Banque postale), des banques et des associations mutualistes dans le respect de leur statut, et la nationalisation des banques et des compagnies d’assurances ».

 

Face à la diversité de ces propositions, de nombreux syndicats implantés dans ces secteurs ou des associations qui couvrent des domaines de la vie sociale concernés par ce type de financements publics ont donc décidé de se regrouper pour peser sur ce débat et faire entendre leur voix.

Comme on peut le constater, la lettre aux candidats « pour un pôle public financier en faveur des droits » présente donc un double intérêt. D’abord, cet appel fait des suggestions précises sur les contours des établissements qui pourraient être englobés et il invite à réfléchir aux

missions d’intérêt général qui pourraient être assumées. Ensuite, il sera un révélateur de la volonté de dialogue avec le mouvement social des différents candidats.

 

Dans le premier cas, le collectif préconise que le périmètre du pôle public financier soit très large : « Il regrouperait donc des institutions financières publiques (Banque de France, Caisse des dépôts et ses filiales financières, Oséo, Société des participations de l’Etat, Banque postale, Ubi France, Agence française de développement, Institut d’émission des départements d’Outre-mer, CNP Assurance), ou dont l’activité est une mission de service public (Crédit foncier, Coface). En ferait bien évidemment partie, toute banque ou société d’assurances dans laquelle l’Etat viendrait à prendre une participation majoritaire ou à laquelle seraient attribuées des missions de service public. »

 

Le périmètre de ce pôle va donc bien au-delà de ce que préconisent les socialistes, qui le plus souvent n’incluent dans ce pôle que la Caisse des dépôts, Oséo et La Banque postale. Le collectif va même encore plus loin. Evoquant les établissements à qui pourraient être confiées des missions de service public, il ajoute : « Ce dernier point pourrait concerner en particulier les Caisses d’épargne, dont nous proposons qu’elles puissent renouer avec leurs missions historiques. »

 

La proposition retient l’attention, car sur l’initiative de Nicolas Sarkozy et de son ex-bras droit, François Pérol, les Caisses d’épargne ont fusionné avec les Banques populaires, pour donner naissance à BPCE. Et dans la foulée, le Livret A a été banalisé. En clair, la double mission d’intérêt général qu’assumaient les Caisses d’épargne (rémunération de l’épargne populaire, grâce à un monopole de distribution partagé avec La Poste et le Crédit mutuel)et la Caisse des dépôts (financement du logement social, grâce à l’épargne ainsi collectée) a en partie été remise en cause. Et c’est à une quasi-privatisation de l’un des pivots de l’économie sociale à la française à laquelle on a assisté au cours de ces dernières années.

S’il était élu, François Hollande accepterait-il de détricoter le géant bancaire BPCE qui a été construit par Nicolas Sarkozy, ou à tout le moins voudrait-il envisager que les Caisses d’épargne changent de statut, pour que lui soient de nouveau confiées des missions d’intérêt général ? Et lesquelles ? C’est, dans tous les cas, à un beau débat auquel invite ce collectif.

 

Le débat est d’autant plus important que le même collectif invite aussi à réfléchir aux « besoins sociaux » auxquels devraient répondre ce pôle financier public. On verra donc qu’il fait dans ce domaine de nombreuses suggestions. Pour améliorer le financement du logement social. Ou encore pour favoriser « l’inclusion bancaire », c’est-à-dire pour facilité l’accès des « populations les plus fragiles aux services financiers (droit au compte, accès aux moyens de paiement et au crédit…) ».

 

Du même coup, ces propositions vont donc aussi avoir valeur de test de la volonté de dialogue des différents candidats. Car s’il est assez probable que Jean-Luc Mélenchon verra ces suggestions d’un bon oeil, que répondra de son côté le candidat socialiste ? Ayant fait le choix de conduire une stratégie solitaire, sans se soucier d’engager une confrontation avec les autres composantes de la gauche et de l’écologie politique, voudra-t-il malgré tout engager le dialogue avec ces syndicats et ces associations, qui le bousculent sur sa gauche ? Comme, en ces temps de crise économique et sociale, il s’agit d’une question majeure, les réponses des candidats devront être analysées méticuleusement. Et même leurs silences…

 

Cet article est le 33ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 23:56

En trois mois, les lignes on bougé, ce n’est qu’un début…

 

La décision de retrait de candidature, prise le 1er février par Jean-Pierre Chevènement, était inéluctable car il n’avait pas les moyens d’aller au bout. Mais il n’est pas pour autant au terme de sa démarche.

S’il a réussi à faire bouger les lignes du positionnement de François Hollande (prise de distance vis-à-vis des écologistes, énergie nucléaire, siège de la France à l’ONU, dissuasion nucléaire), le compte n’y est pas en ce qui concerne l’Europe, qui est le nœud du problème. Voir Pour Chevènement, l'Europe et l'euro sont l'enjeu de la présidentielle - 5 janvier 2012.

Le candidat socialiste veut ajouter quelque chose au traité européen, mais il ne conteste pas le traité. Lui-même et son entourage sont favorables au traité de Maastricht. La France est prise dans la récession européenne. Elle a un problème de compétitivité. Hollande n’a pas de réponse suffisamment forte sur ce point. Comment fera-t-il bouger les lignes en Europe, s’il est élu président ? On ne sait pas.

MRC national 002Lire la Déclaration de Jean-Pierre Chevènement

Je me suis porté candidat à la Présidence de la République le 5 novembre 2011, "pour faire bouger les lignes" et mettre la gauche et la France à la hauteur des défis qu’elles doivent relever.

Dans la grave crise à travers laquelle une construction européenne mal pensée dès l’origine, peut conduire la France à une position définitivement subordonnée, j’ai voulu, à travers cette "candidature pédagogique", rendre nos concitoyens attentifs à quatre enjeux majeurs de la période qui s’ouvre :


1) Pour réindustrialiser le pays, condition de la survie du modèle républicain, il faut, chose non suffisante mais indispensable, une monnaie moins chère que l’euro actuel.

2) Il est nécessaire, en second lieu, d’organiser la croissance en Europe et non pas la récession à perte de vue, comme nous y conduirait le projet de traité européen dont les grandes lignes ont été entérinées hier, le 30 janvier 2012, à Bruxelles. Si le gouvernement de Mme Merkel, qui prétend dicter sa loi au suffrage universel, n’acceptait pas la révision du traité pour étendre les missions de la Banque Centrale européenne et organiser la relance en Europe, mieux vaudrait alors transformer l’euro de monnaie unique en monnaie commune.

3) La souveraineté budgétaire et fiscale de la France doit rester dans les mains du Parlement français. Sa préservation est la condition, à tous égards, de notre indépendance future, y compris diplomatique et militaire.

4) Il est temps de redresser l’Europe à partir de ses nations. Celles-ci sont le cœur vivant de la démocratie. Le but est d’édifier une "maison commune européenne", ou comme disait le général de Gaulle, une "Europe européenne", ouverte vers la Russie à l’Est et vers la Méditerranée et l’Afrique, au Sud. Cette construction se fera avec les peuples, c’est-à-dire par la force des choses, à géométrie variable, avec ceux qui le veulent.

Ayant pu exercer, autant que je le pouvais, le rôle pédagogique que je m’étais assigné, et n’ayant plus aujourd’hui les moyens de continuer ma campagne, je décide de retirer ma candidature à l’élection présidentielle. Je continuerai cependant, demain comme hier, à faire entendre ma voix pour servir la République.

Dans les temps difficiles qui sont devant nous, rien n’est plus important que de maintenir un recours républicain. J’indiquerai bien sûr, le moment venu, le candidat à l’élection présidentielle auquel, les yeux ouverts, j’apporterai mon soutien.

Lire aussi l’entretien que JP Chevènement a accordé à l’Est républicain le 2 février : "Je vais bien sûr faire entendre ma voix, demain comme hier, au long de cette campagne"

Cet article est le 32ème paru sur ce blog dans la catégorie Présidentielle 2012

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