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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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Articles RÉCents

6 février 2025 4 06 /02 /février /2025 18:39

Du projet Barnier au budget Bayrou de sauvetage des comptes publics

 

Ce budget 2025 aura été marqué par un parcours atypique. Voir (Vie publique, 6 février 2025) Budget 2025 Projet de loi de finances (PLF).
Un PLF au parcours inédit 

Le projet de loi de finances pour 2025 avait été présenté à l'automne 2024 par le gouvernement de Michel Barnier à l'issue d'une procédure budgétaire retardée par la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin 2024 et la démission du gouvernement de Gabriel Attal. Le texte ambitionnait de redresser les comptes publics de l'ordre de 60 Md€ et de réduire le déficit public à 5% du PIB en 2025.

Le gouvernement de Michel Barnier ayant été censuré par les députés le 4 décembre 2024, une loi de finances spéciale avait été promulguée le 20 décembre 2024 afin de permettre à l’État de continuer à prélever les impôts et d'emprunter pour assurer la continuité des services publics et ce jusqu'à la promulgation de la loi de finances initiale pour 2025.  

En janvier 2025, le nouveau Premier ministre, François Bayrou avait souhaité repartir du PLF déposé en octobre 2024 et là où les débats s'étaient arrêtés en décembre au Sénat après la censure, afin d'adopter au plus vite un budget pour 2025. 


 

Ouest-France : Le budget 2025 est définitivement adopté au Parlement

Le Sénat a approuvé le projet de loi de finances 2025 qui est donc adopté au Parlement ce jeudi 6 février. La France se dote officiellement d’un budget avec des mois de retard sur le calendrier prévu. L’examen du budget de la Sécurité sociale, lui, se poursuit. Cette adoption « marque un coup d’arrêt à l’effondrement budgétaire », a estimé le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (LR).


 

Public Sénat : Budget 2025 : le texte définitivement adopté

Un budget de compromis, après un accord de non-censure avec le PS

Plutôt que de donner des gages au RN, comme Michel Barnier l’a fait, à ses dépens, François Bayrou s’est tourné plutôt vers les socialistes pour éviter de dépendre du bon bouloir de l’extrême droite sur le vote d’une motion de censure. Par une série de rendez-vous officiels, et d’autres plus discrets, le PS a ainsi négocié une série de compromis, sur lesquels François Bayrou s’est engagé par écrit. Les socialistes ont ainsi pu obtenir le maintien de 4.000 postes de professeurs et la réouverture de discussions sur la réforme des retraites.

Le PS l’assume, au nom de la « responsabilité », pour donner un budget au pays, et de la volonté de limiter la casse dans ce budget où le gouvernement a multiplié les coupes budgétaires, avec l’appui de la droite sénatoriale. « C’est 23,5 milliards d’euros de coupes, en euros constants, par rapport à 2024. Et 6,4 milliards d’euros de coupes supplémentaires, par rapport au budget initial », dénonce le sénateur PCF Pierre Barros.

Mais l’opération a entraîné une crise au sein du Nouveau front populaire, l’accord électoral conclu entre LFI, PS, écologistes et communistes, après la dissolution, pour faire bloc contre le RN. Jean-Luc Mélenchon n’a pas de mots assez durs pour dénoncer ce qu’il considère comme une traîtrise. Au sein même du PS, la non-censure a aussi causé des tensions internes, alors qu’un congrès se profile et que le numéro 1, Olivier Faure, est critiqué par ses opposants.

Le projet de budget, celui pour l’année 2026, s’annonce différent pour le gouvernement. Il pourra cette fois le préparer entièrement, promettant d’utiliser la même méthode de discussions, et y imprimer davantage sa marque. A condition que François Bayrou tienne jusque-là…


 

Cet article est le 3448 ème sur le blog MRC 53 - le 102ème catégorie République Parlement

Article paru le 06 février 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Budget 2025 France, des compromis avec le PS pour éviter la censure
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3 février 2025 1 03 /02 /février /2025 15:15

L'étude du Cepremap (période 2007-2024) montre un nouveau monde

 

L'agence Telos publie des articles à partir des contributions d'économistes, politologues, juristes, sociologues, français et étrangers. Le 31 janvier, elle a mis en avant les travaux de Yann Algan, Thomas Renault et Hugo Subtil (Cepremap) sous le titre :

Le vote de la motion de censure et la démission du gouvernement Barnier le 4 décembre 2024, constituent l'acmé d'une véritable révolution politique en France. Avec cette censure, quasiment inédite dans l'histoire de la Ve République, la polarisation de la vie politique a atteint un sommet.

 

Dans une note récente du Cepremap, «  La Fièvre parlementaire : ce monde où l'on catche  », nous utilisons des méthodes d'analyse textuelle et d'intelligence artificielle pour illustrer la métamorphose de l'Assemblée nationale à partir d'une analyse des deux millions de discours prononcés entre 2007 et 2024. L'ancien monde politique, marqué par l'alternance au pouvoir entre la gauche et la droite qui rythmait les débats parlementaires, a laissé place au nouveau monde. Celui-ci se caractérise par la fragmentation des partis et une polarisation très forte des débats à l'Assemblée depuis 2017. Cette polarisation a été exacerbée par l'irruption des réseaux sociaux dans l'antre de notre démocratie.

La rhétorique émotionnelle s'est imposée depuis 2017, et de façon encore plus marquée à partir de 2022, tandis que le débat rationnel recule, diminuant ainsi leur caractère délibératif. Aujourd'hui, plus de la moitié des discours se rapproche davantage de l'émotionnel que du rationnel. Les partis politiques populistes, tels que La France Insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN), sont les principaux vecteurs de cette évolution, bien que leurs trajectoires divergent. Alors que LFI intensifie sa rhétorique émotionnelle, le RN, conformément à la « stratégie de la cravate » affichée par Marine Le Pen, amorce une normalisation progressive.

Cette hausse des émotions est dominée par la colère, qui constitue 75% des discours émotions chez LFI et le RN. Ce phénomène n'est pas isolé. Les groupes politiques du centre et de la droite républicaine montrent également une augmentation — plus modérée — des émotions dans leur discours, bien que les émotions positives comme la joie y soient plus présentes. Cependant, cette évolution marque une rupture avec l'ancien monde où les émotions étaient davantage liées à l'alternance au pouvoir : la gauche se montrait plus émotionnelle sous les gouvernements de droite, et vice versa. Aujourd'hui, tous les partis semblent être en colère.

Une deuxième leçon de cette radioscopie de l'Assemblée nationale est l'avènement d'une polarisation inédite des débats. Tout d'abord le fait que ce soit la colère qui domine les débats, en particulier aux deux extrémités de l'hémicycle, et non la peur ou la tristesse, rend toute marge de débats ou de réconciliation improbable. Les recherches les plus récentes en sciences cognitives et sciences sociales montrent que les individus dominés par la colère ne cherchent pas le compromis, mais à renverser la table dans une logique du « plus rien à perdre », et sont imperméables aux nouvelles informations contraires à leurs croyances initiales. Cela se retrouve dans la hausse vertigineuse de nos indices de polarisation des débats dans les thématiques, le lexique, et les attaques des autres camps. Selon nos mesures, la polarisation a été multipliée par cinq au cours des deux dernières décennies, et surtout à partir de 2017 puis 2022.

Cette polarisation croissante s'effectue malgré des contextes institutionnels très différents, qu'il s'agisse de la période de majorité absolue avec frondeurs (2012-2017), de celle de majorité absolue forte (2017-2022), et surtout de la période actuelle de majorité relative (2022-2024). Cette dernière période est particulièrement importante. Alors même que les oppositions auraient tout intérêt à être « convaincantes », car elles peuvent réellement faire basculer le vote d'un côté ou de l'autre (notamment droite et gauche), elles continuent à surjouer la colère et les oppositions. Tout se passe comme si les normes comportementales écrasaient le rôle des incitations institutionnelles. Pour en comprendre la logique profonde : il nous faut maintenant saisir pleinement le rôle des réseaux sociaux.

L'avènement des réseaux sociaux est en effet l'un des principaux catalyseurs de cette mutation. L'Assemblée nationale est aujourd'hui devenue une scène de spectacle où les députés cherchent à capter l'attention de leurs partisans bien plus que celle de leurs collègues ou des journalistes. Les interventions se raccourcissent : en moyenne, elles comptent désormais 150 mots, un format idéal pour les vidéos de moins d'une minute, taillées sur mesure pour TikTok et X (anciennement Twitter). Les interruptions se multiplient, les applaudissements et les teintes triplent, et les discours longs et argumentés cèdent la place à des punchlines destinées à créer du contenu viral. Les insultes et les menaces remplacent les arguments, tandis que les rappels à l'ordre explosent : près de 83% des sanctions disciplinaires depuis 1958 ont été prononcées entre 2017 et 2024.

Cette transformation n'est pas anodine. Elle reflète une désinstitutionnalisation de l'Assemblée nationale, qui, loin d'être un espace d'échange d'idées, devient un lieu où s'opposent des ennemis plus que des contradicteurs. La démocratie parlementaire est à la fois un mode de gouvernement et un art de vivre ensemble. Toute l'histoire de la démocratie représentative a consisté en une longue lutte pour sublimer les conflits légitimes entre citoyens dans un champ programmatique et raisonné, grâce à des intermédiaires institutionnels tels que les partis et les élus à l'Assemblée nationale.

Certes les débats à l'Assemblée dans l'histoire parlementaire française n'ont jamais été un long fleuve tranquille, en particulier tout au long de la IIIe République, la démocratie était encore jeune et marquée par les guerres. Dans son livre de référence, La Fièvre hexagonale, Michel Winock rappelle de façon magistrale la permanence des fièvres et des troubles en France à travers les grandes crises du XXe siècle. Et la dimension théâtrale à l'Assemblée nationale semblait aussi présente dans l'ancien monde.

Mais ce qui a le plus changé entre l'ancien et le nouveau monde, ce n'est pas le théâtre, c'est le public. Le théâtre était, dans l'ancien monde, à destination des journalistes qui rendaient compte des débats. Il y avait donc une médiation qui obligeait, pour être considéré par la presse comme un « bon député », à tenir des discours plus rationnels pour montrer sa compétence, son talent oratoire, sa force d'entraînement politique, sa capacité à mettre en difficulté. l'adversaire…

Le public, ce sont désormais les followers, et plus qu'un théâtre, l'Assemblée semble être devenue un studio d'enregistrement pour réseaux sociaux. Loin d'être imperméable aux réseaux, c'est à eux que les députés semblent s'adresser. Tout se passe comme si les codes des réseaux sociaux,avaient contaminé l'antre même de la démocratie représentative, avec une génération plus jeune de députés tiktokers, extrapolant à l'Assemblée ce constat amer d'Edgar Morin sur les réseaux sociaux : « Nous assistons depuis deux décennies dans le monde et également en France à la progression du manichéisme, des visions unilatérales, des haines et des mépris » (...).

Colère surjouée, discours de plus en plus courts, interruptions incessantes : autant de symptômes d'une mutation profonde. Cette évolution interpelle quant à l'avenir de la démocratie représentative et le caractère encore gouvernable de notre pays, y compris avec des réformes institutionnelles (par exemple la proportionnelle), tant que la fièvre des passions et les codes des réseaux sociaux écraseront toute culture du débat et du compromis.

Alors que les oppositions auraient tout intérêt à convaincre rationnellement lors d'une période de majorité relative, elles privilégient des stratégies émotionnelles. Cette dérive, loin d'être anodine, menace de transformer durablement les pratiques parlementaires et, avec elles, la manière dont les Français conçoivent le débat public et la gouvernance collective, et de renforcer toujours un peu plus leur défiance envers le politique.
 

Cet article est le 3446 ème sur le blog MRC 53 - le 101ème catégorie République Parlement

Article paru le 03 février 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Assemblée nationale : émotion plus que de raison, fièvre parlementaire
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31 janvier 2025 5 31 /01 /janvier /2025 22:54

Un budget clairement récessif qui pénalisera la croissance économique

 

A la suite de la réunion de la commission mixte paritaire - voir Budget 2025 : accord majoritaire à la CMP pour un texte de compromis - l'un des participants à cette réunion, qui a duré 14 heures les 30 et 31 janvier 2025, pour laquelle il est suppléant, Emmanuel Maurel (Wikipédia), a écrit aux citoyens de sa circonscription - voir Emmanuel Maurel - Val-d'Oise (3e circonscription).

La Commission Mixte Paritaire conclut à droite 

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Madame, Monsieur,  

Le projet de budget issu des travaux de la Commission Mixte Paritaire, dont j'étais membre, a consolidé la version du Sénat, co-élaborée par LR et le Gouvernement. Ce budget est donc un budget de droite, voté par une majorité de droite, dans une CMP dominée par la droite. 

Le budget de l’État s’élèvera en 2025 à 484 milliards d’euros. Les crédits affectés aux grandes politiques publiques sont en baisse de 8 milliards supplémentaires par rapport au budget Barnier. 

On pourrait penser que c’est peu. Mais si l’on raisonne en euros constants, la seule reconduction à l’identique de la loi de finances 2024 nécessiterait un budget de 501 milliards. Et si l’on applique un taux de progression des dépenses incompressibles (notamment celles liées aux évolutions des rémunérations des fonctionnaires), il devrait s’élever à 508 milliards. De ce point de vue, la réduction des moyens de l’Etat se chiffre donc à 24 milliards d’euros. 

Les budgets qui cotisent le plus à ces coupes sont le Travail et l’Emploi (moins 15% par rapport à 2024), l’Enseignement supérieur et la Recherche (moins 8%), l’Écologie (moins 10%), la politique industrielle (« investir pour la France en 2030 » : moins 30%), tout cela au moment où l’économie est en récession et le chômage augmente. 

On déplore aussi la chute des crédits pour l’Aide publique au Développement (moins 25%), dans un contexte international où la France brille par sa discrétion et ses maladresses. 

Sur les recettes, le budget Bayrou-CMP recule par rapport au budget Barnier. Les contributions sur les plus hauts revenus et sur l’impôt sur les sociétés des entreprises réalisant plus d’1 milliard de chiffre d’affaires ne s’appliqueront qu’un an, et pas deux comme le proposait Barnier. 

En revanche, la taxe sur les transactions financières est portée de 0,3% à 0,4%, ce qui procurera environ 600 millions de recettes supplémentaires. 

La nouvelle taxe sur les rachats d’actions (25 milliards ont été distribués sous cette forme aux actionnaires du CAC 40 en 2024) reste assise sur la valeur comptable des actions, et pas sur leur valeur boursière : elle ne rapportera donc que 400 millions au lieu de 2 milliards. 

Il n’a pas été possible d’introduire un taux majoré sur la taxe sur les revenus financiers (aujourd’hui à 30% ; nous souhaitions le monter à 35%) car les modifications du texte du Sénat n’étaient recevables qu’à condition que l’impôt en cause figure dans le texte. Or le Sénat a finalement décidé de l’en retirer – et donc de ne pas y toucher. En jargon parlementaire, on appelle ça « l’entonnoir ». 

Enfin, parmi les quelques mesquineries fiscales touchant les classes populaires et moyennes, on relèvera une hausse de 2€/MWh des prélèvements sur le gaz de chauffage (35% des ménages se chauffent au gaz), ou le durcissement du malus écologique (sans parler des fortes réductions des aides du type MaPrimeRénov). 

Les concessions accordées à la gauche par la majorité Macron-LR en CMP sont extrêmement modiques. 

Sur l’éducation, il n’est plus question de supprimer 4000 postes d’enseignants, mais le coût supplémentaire a été compensé par une suppression à due concurrence (50 millions) du budget alloué à… la formation des enseignants. 

Sur l’écologie, l’importance des coupes (2,5 milliards) a été atténuée par un abondement de 300 millions d’euros du « fonds vert » (destiné aux actions pour la transition écologique menées par les collectivités locales). 

Sur les services publics, d’ultimes ajustements de quelques centaines de millions d’euros ont été opérés à destination du réseau postal et des liaisons ferroviaires régionales. 

Ce budget clairement récessif risque d’avoir des conséquences dommageables sur une conjoncture économique en piteux état. 

Avant même la CMP, le consensus des économistes avait rabaissé la prévision de croissance 2025 de +0,9% à +0,7%, le chômage est reparti fortement à la hausse (+3,9% au dernier trimestre 2024) et on ne compte plus les annonces de fermetures d’usines et de plans sociaux. 

La probabilité que ce budget impacte encore davantage cette tendance est donc élevée, ce qui provoquerait une baisse mécanique des rentrées fiscales et… une augmentation du déficit. Le Haut Conseil des Finances Publiques l’a clairement dit : il sera très difficile de tenir l’objectif de 5,4% de déficit en 2025. 

La CMP s’est tenue dans un climat studieux et courtois, bordée de bout en bout par l’accord entre le « bloc central » et la droite sénatoriale. Nous savions dès le départ que la gauche aurait du mal à faire valoir son point de vue et ses revendications. Il en a effectivement été ainsi. Il n’y a pas eu de bonne surprise. Quant aux mauvaises, nous les connaissions à l’avance.

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Cet article est le 3443 ème sur le blog MRC 53 - le 100ème catégorie République Parlement

Article paru le 31 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Emmanuel Maurel, le 13 octobre 2024, à Lyon, concluant les universités de la Gauche Républicaine

Emmanuel Maurel, le 13 octobre 2024, à Lyon, concluant les universités de la Gauche Républicaine

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31 janvier 2025 5 31 /01 /janvier /2025 14:46

Les décisions de censurer ou pas seront prises par les partis politiques

 

La commission mixte paritaire (CMP) était réunie hier et ce matin à l'Assemblée nationale. Voir Budget 2025 : la commission mixte paritaire (CMP) réunie ce 30 janvier.

Public Sénat (François Vignal, 31 janvier) a relaté avec précision les travaux de cette CMP.

 

Après une journée et demie de réunion à huis clos, les parlementaires ont trouvé un accord en CMP sur le projet de loi de finances 2025. Majoritaires, les parlementaires du socle commun ont trouvé une série de compromis. Sur l’Aide médicale d’Etat, ligne rouge du PS, les crédits ont été maintenus au même niveau. Mais les socialistes s’opposent au budget dans son ensemble. Ils doivent encore décider d’une éventuelle censure ou non-censure. Tout comme le RN.

Députés et sénateurs ont trouvé un accord en commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances 2025. Une CMP conclusive et particulièrement longue, après une journée et demie et 14 heures d’examen (...).

Après cet accord, les députés vont examiner les conclusions de la CMP dès ce lundi, avant les sénateurs jeudi. Faute de majorité, le gouvernement pourrait recourir au 49.3, s’exposant à une motion de censure. Il peut aussi laisser les députés voter, quitte à rejeter le texte, qui partira ensuite en navette au Sénat, avant de revenir devant les députés, qui ont le dernier mot. Il dégainerait alors le 49.3, au bout du processus parlementaire.

Un socle commun uni

Si les échanges n’ont pas débordé outre mesure durant la CMP, c’est que tout, ou presque, avait en réalité été bouclé en amont, avant ce conclave parlementaire qui réunit sept députés et sept sénateurs. Les réunions préparatoires avaient commencé depuis une semaine. Dans la dernière ligne droite, les deux rapporteurs du Sénat, Jean-François Husson (LR) et de l’Assemblée nationale, David Amiel (Renaissance), ont épluché tous les sujets.

« Il y a un accord sur l’essentiel », pouvait ainsi affirmer, dès l’ouverture, un membre du socle commun, qui rassemble les macronistes et les LR. Résultats, la majorité gouvernementale est arrivée unie à la CMP. « Le socle commun vote d’une seule main les propositions des rapporteurs », confirmait jeudi une source au sein de la commission mixte paritaire. Fort de la majorité en CMP, avec 8 des 14 sièges, grâce à la règle du tourniquet, qui lui était opportunément favorable, c’est en toute logique qu’un accord a pu être aisément conclu.

« On n’a pas été lâchés » sur l’AME, assure le sénateur LR Jean-François Husson

Seul point « sensible » qui restait à lever : l’Aide médicale d’Etat. La majorité sénatoriale de droite l’avait diminuée de 200 millions d’euros. Les socialistes en faisaient une ligne rouge. Finalement, les parlementaires se sont entendus en CMP sur l’amendement de David Amiel, qui coupe la poire en deux en réduisant les crédits de 111 millions d’euros, ce qui revient à les maintenir, comparé à leur niveau de 2024. Un compromis accepté par les socialistes, qui ont voté pour l’amendement, d’autant plus qu’un article qui conditionnait l’AME a été rejeté.

Pour la droite, c’est une déconvenue sur ce point. Les LR ont-ils été lâchés par leurs alliés macronistes, sur l’AME ? « J’ai dit depuis plusieurs mois, pas de ligne rouge. […] Il n’y avait pas d’accord, donc on n’a pas été lâchés. On a essayé de trouver une voie de compromis. On n’y est pas arrivés. Il faut d’abord un budget pour la France », a réagi Jean-François Husson, qui se réjouit avant tout que « l’objectif d’être à 5,4 % de déficit public soit en passe d’être atteint. Dans la copie que nous rendons, les choses sont acquises », se réjouit le rapporteur général du budget du Sénat.

« Nous verrons s’il y a lieu de censurer ou pas », affirme le socialiste Boris Vallaud

Si l’accord en CMP ne faisait pas beaucoup de doute, l’autre enjeu est la position du PS. S’ils ont sans surprise voté contre cette version du budget, ils demandent surtout des gages à François Bayrou, s’il veut le maintien de l’accord de non-censure de leur part. Ils ont obtenu la non-suppression des 4.000 postes de professeurs. La contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, est toujours là, mais limitée à un an. La contribution différentielle demandée aux plus hauts revenus en 2025 a également été validée, sans être pérennisée comme le souhaitait la gauche. Comme François Bayrou s’y était engagé, le taux de la taxe sur les transactions financières a été relevé de 0,1 point. L’augmentation de la taxe sur le rachat d’actions, en revanche, a été rejetée.

Du côté des dépenses, la CMP a aussi relevé de 300 millions d’euros le budget de l’écologie – qui était en baisse de près d’un milliard d’euros après l’examen par le Sénat – notamment pour le Fonds vert, qui finance la transition écologique dans les communes.

Des points, parmi d’autres encore, qui peuvent amener le PS à ne pas censurer ? « Nous verrons s’il y a lieu de censurer ou pas. C’est une discussion collégiale qui ne se règle pas devant les caméras », a expliqué à la sortie Boris Vallaud, à la tête des députés PS. La décision sera prise lors d’un bureau national.

« Marine Le Pen et Jordan Bardella décideront si le comportement du gouvernement mérite la censure », explique Jean-Philippe Tanguy

Si les projecteurs se sont concentrés sur le PS, il faudra suivre de près la position du RN. Jeudi, son représentant en CMP, Jean-Philippe Tanguy, a menacé de censurer après le vote de l’article 4 qui prévoit un nouveau cadre de régulation des revenus d’EDF issus du nucléaire. Il craint un risque d’augmentation des prix. « Ce seront Marine Le Pen et Jordan Bardella qui décideront si le comportement du gouvernement et cette irresponsabilité méritent la censure », a-t-il ensuite précisé face à la presse.

A noter que, lors de la CMP, l’amendement de la sénatrice centriste, Nathalie Goulet, qui met fin aux avantages des anciens présidents et ex-premier ministre, adopté au Sénat, est passé à la trappe. Tout comme son amendement qui supprime le Haut-commissariat au plan, que François Bayrou présidait.

« Finalement, ce budget, c’est le plus mauvais, à l’exception de tous les autres. C’est le résultat d’un compromis »

Au terme de cette interminable séquence budgétaire, qui a commencé en septembre dernier en réalité, sous Michel Barnier, Jean-François Husson ne cache pas une certaine satisfaction. « Maintenant, nous allons mettre en œuvre ces efforts et les poursuivre. C’est l’affaire de deux ou trois années, pour remettre un coup de collier », lance-t-il.

Reste que personne n’est vraiment satisfait du texte. « Chacun devait mettre de l’eau dans son vin, pour permettre à la France d’avancer », réagit David Amiel, qui salue « un budget travaillé sans coup tordu, sans négociation d’arrière-garde. La lettre de François Bayrou aux socialistes a été intégralement reprise ». La sénatrice LR Christine Lavarde, présente en CMP, résume : « Finalement, ce budget, c’est le plus mauvais, à l’exception de tous les autres. C’est le résultat d’un compromis ».

 

Cet article est le 3442 ème sur le blog MRC 53 - le 99ème catégorie République Parlement

Article paru le 31 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Photo Public Sénat - Arthur Delaporte, député du Calvados, porte-parole du groupe PS et apparentés, le 30 janvier 2025 à l'Assemblée nationale devant les journalistes

Photo Public Sénat - Arthur Delaporte, député du Calvados, porte-parole du groupe PS et apparentés, le 30 janvier 2025 à l'Assemblée nationale devant les journalistes

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30 janvier 2025 4 30 /01 /janvier /2025 17:17

Pour une version commune (députés et sénateurs) du projet de loi de finances

 

Le gouvernement Bayrou avait passé le premier obstacle parlementaire. Voir, 17 janvier 2025 : Assemblée nationale : la stratégie Bayrou esquive la première censure


 

Le deuxième obstacle parlementaire est le vote du budget 2025. Voir, France Info (avec AFP), 30 janvier, extraits : Budget 2025 : cinq choses à savoir sur la commission mixte paritaire

L'heure de vérité approche. Deux semaines après l'adoption du projet de budget 2025 par le Sénat, des députés et sénateurs réunis en commission mixte paritaire (CMP) vont devoir se mettre d'accord sur une version commune du texte, jeudi 30 janvier. Quatorze élus, sept de chaque chambre du Parlement, sont chargés de trouver un compromis. C'est aussi la dernière occasion d'amender la copie. Voici ce qu'il faut savoir de cette négociation qui s'annonce déterminante pour le budget comme pour l'avenir du gouvernement de François Bayrou.

1La commission est composée majoritairement de soutiens du gouvernement

Les commissions mixtes paritaires sont loin d'être une occurrence rare dans l'histoire de la Ve République. Elles sont organisées à l'initiative du Premier ministre ou des présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, lorsque les deux chambres ne votent pas les textes de lois dans les mêmes termes. Elles sont toujours composées de sept députés et sept sénateurs, qui se réuniront à huis clos à partir de 9h30. Ils sont choisis par les présidents des groupes politiques, qui doivent respecter un critère de représentativité des deux hémicycles. 

 

La composition est plutôt favorable au gouvernement, car huit des quatorze élus font partie des soutiens à l'exécutif. On y compte ainsi les députés David Amiel (Renaissance), Jean-Paul Matteï (MoDem) et Philippe Juvin (Les Républicains) et les sénateurs Vincent Capo-Canellas (Union centriste), Didier Rambaud (Renaissance), Jean-François Husson (LR), Christine Lavarde (LR) et Stéphane Sautarel (apparenté LR).

 

Côté opposition, les socialistes sont représentés par les sénateurs Claude Raynal et Thierry Cozic, ainsi que le député Philippe Brun. S'y ajoute le député La France Insoumise (LFI) et président de la commission des finances de l'Assemblée Eric Coquerel, ainsi que deux députés Rassemblement national (RN), Jean-Philippe Tanguy et Matthias Renault. Quatorze suppléants seront aussi présents et autorisés à prendre la parole, mais pas à voter. Les débats sur le texte pourraient s'éterniser et durer plus d'une journée – le record est de trois, rappelle Public Sénat.

2 - La version remaniée par le Sénat sert de base de travail

Le texte adopté par le Sénat (à 217 voix contre 105) est celui qui avait été initié par Michel Barnier au mois d'octobre, avant d'être rejeté par l'Assemblée nationale en première lecture en novembre.

Les sénateurs, majoritairement à droite, ont amendé ce projet de budget dans une logique de réduction des dépenses. "Ce n'est ni le budget de Gabriel Attal, ni celui de Michel Barnier, ni celui de François Bayrou, c'est le budget du Sénat, un budget responsable", avait affirmé la cheffe de file du groupe LR sur le projet de loi de finances, Christine Lavarde, devant la haute assemblée vendredi.

 

L'exécutif a pour objectif 32 milliards d'euros d'économies et 21 milliards de recettes supplémentaires, pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025. Sur la partie recettes, les sénateurs ont validé l'effort temporaire sur l'impôt sur le revenu des ménages les plus aisés (2 milliards d'euros espérés) et la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises (8 milliards). 

 

C'est surtout sur la partie dépenses que le Sénat s'est illustré, en votant de nombreuses mesures d'économie additionnelles, proposées par le gouvernement via des amendements. L'Ecologie perd ainsi plus d'un milliard d'euros, l'aide publique au développement près de 800 millions d'euros et la Recherche et l'Enseignement supérieur plus de 600 millions. En ligne avec la volonté de l'exécutif, les sénateurs ont en revanche décidé de limiter l'effort des collectivités locales à 2,2 milliards d'euros en 2025, contre 5 initialement prévus.

(...)

Voir aussi (LCP-Assemblée nationale, 30 janvier) : CMP sur le budget 2025

Cet article est le 3441 ème sur le blog MRC 53 - le 98ème catégorie République Parlement

Article paru le 30 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Budget 2025 : la commission mixte paritaire (CMP) réunie ce 30 janvier
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17 janvier 2025 5 17 /01 /janvier /2025 18:14

Les oppositions (LFI et RN) mal à l'aise dans l'expression de leur radicalité

 

À l’Assemblée nationale, 131 députés ont voté en faveur de la motion de censure. Loin des 288 votes nécessaires.

«Un autre chemin se dégage». François Bayrou a échappé jeudi à la première motion de censure déposée contre son gouvernement, les socialistes décidant dans leur grande majorité de se désolidariser du reste de la gauche face à une situation politique «inédite».

Une nouvelle page politique, celle d’un parlementarisme fondé sur le «dialogue» et le «compromis» plutôt que sur «l’affrontement» ? C’est en tout cas ce qu’a espéré le Premier ministre, dont le gouvernement avait mené d’intenses négociations avec les oppositions tout au long de la semaine dernière, et jusqu’à la dernière minute jeudi.

Après moult hésitations, au terme d’un long bureau national, le parti à la rose a décidé de ne pas voter cette première motion, qui a été approuvée par 131 députés – dont huit socialistes -, loin des 288 nécessaires pour faire chuter François Bayrou.

Le suspense ne résidait pas dans l’issue du scrutin, le RN ayant annoncé qu’il ne voterait pas cette fois-ci avec le NFP, mais dans la position du PS, qui depuis 2022 avait quasiment toujours joint ses voix au reste de l’alliance de gauche sur de telles motions.
 

Ce commentaire est extrait de Tribune de Genève (16 janvier) - voir l'article entier ici Le gouvernement Bayrou échappe à sa première motion de censure.

 

Voir aussi (France Info et Le Figaro) :

- Le gouvernement de François Bayrou échappe à sa première motion de censure.

 

- À l’Assemblée, François Bayrou échappe à sa première motion de censure (extrait LeF)

C’est par la voix d’Olivier Faure que le Parti socialiste a annoncé ce changement de pied, lors d’une prise de parole à l’Assemblée nationale en milieu d’après-midi. « Nous avons choisi de ne pas pratiquer la politique du pire parce qu’elle peut conduire à la pire des politiques : l’arrivée de l’extrême droite », lance, à la tribune, le patron des socialistes, sous les vives interpellations de ses camarades mélenchonistes. « Nous sommes dans l’opposition et nous y resterons », explique-t-il, avant de lister la totalité des points qui ont motivé ses troupes à ne pas voter cette motion. Parmi lesquels la création ou le maintien de 12000 postes de personnels soignants, ou encore la non-suppression des 4000 postes dans l’éducation nationale.
 

Cet article est le 3428 ème sur le blog MRC 53 - le 97ème catégorie République Parlement

Article paru le 17 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Assemblée nationale : la stratégie Bayrou esquive la première censure
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15 janvier 2025 3 15 /01 /janvier /2025 17:09

Le chantier des retraites confié à une délégation des partenaires sociaux
 

Mesures d’urgence

Remettre en chantier la question des retraites

Revenant sur le sujet de la réforme des retraites, François Bayrou a indiqué vouloir confier une « mission flash » de quelques semaines à la Cour des comptes pour établir la réalité des chiffres.

Une délégation permanente rassemblant les partenaires sociaux sur ce sujet sera réunie dès vendredi 17 janvier 2025. Sur la base des chiffres de la Cour des comptes, une conférence sociale, réunie en conclave, disposera de trois mois pour trouver « un accord d’équilibre et de meilleure justice » qui pourra être transcrit dans la prochaine loi de financement de la sécurité sociale. Sans accord, c’est la réforme actuelle qui continuera de s’appliquer.

Adopter les budgets

Le Premier ministre a réaffirmé la stratégie pluriannuelle de rétablissement des comptes, avec le maintien de l’objectif de retour à 3 % du déficit en 2029. Il a cependant révisé les prévisions de croissance pour 2025 en les ramenant de 1, % à 0,9 %, avec un déficit public envisagé à 5,4 % pour 2025. Sur la réforme de l’État, le chef du Gouvernement a souligné la nécessité de repenser tous les budgets, dès le printemps, au regard du service à rendre et non du budget précédent augmenté de l’inflation, et annoncé l’examen de l’organisation publique, notamment des 1 000 agences ou organes de l’État. Il a également prévu la création d’un fonds spécial dédié à la réforme de l’État, financé avec une partie des actifs immobiliers, afin de réaliser uniquement des investissements (comme le déploiement de l’intelligence artificielle dans les services publics) et non des dépenses de fonctionnement.

Mesures de réconciliation

Reconnaître le pluralisme

Le Premier ministre a indiqué souhaiter la création d’une banque de la démocratie pour confier à des organismes publics, contrôlés par le Parlement, le financement des partis politiques.

En effet, pour mieux faire vivre le pluralisme, le chef du Gouvernement souligne la nécessité que « chacun trouve une place au sein de la représentation nationale, à proportion des votes qu’il a reçus ». Ce qui implique l’engagement d’un débat sur la proportionnelle et le non-cumul des mandats.

Il veut également la traduction des États généraux de l’information et la conduite à son terme de la réforme de l’audiovisuel public.

Réduire les normes et débureaucratiser

Déplorant une bureaucratie « incroyablement lourde », François Bayrou a indiqué que le Gouvernement s’engagera dans un puissant mouvement de débureaucratisation.

Le projet de loi de simplification de la vie économique, dont l’examen a déjà commencé, devra être adopté rapidement. Grâce à France expérimentation, les acteurs de terrain travailleront à redéfinir, en partenariat avec l’État, les simplifications suppressions ou allègements d’obligations utiles.

Partout où cela sera possible, il y aura une inversion de la charge de la preuve : à l’administration de remplir les papiers, à l’usager de les vérifier.

Redonner une place centrale aux collectivités locales

Pour les soutenir dans leur action centrale pour l’État, le Premier ministre assure que son gouvernement confortera les avancées sur des sujets comme l’eau, l’assainissement, le statut et la protection des élus

Sur le plan financier, l’effort financier demandé aux collectivités sera ramené de 5 milliards d’euros initialement envisagés en 2025 à 2,2 milliards d’euros.

S’inspirant du modèle de Notre-Dame, François Bayrou veut que des opérations « commandos » soient organisées, en lien avec les collectivités, pour débloquer 100 projets sur tout le territoire.

Il a, par ailleurs, indiqué que le calendrier pour l’évolution du statut constitutionnel de la Corse fin 2025 sera tenu.

Soutenir l’esprit d’entreprise

Affirmant que les multinationales françaises « font honneur à la France et contribuent à sa richesse », le Premier ministre a indiqué que les entreprises françaises doivent être prémunies contre des augmentations exponentielles d’impôts et de charges.

Mesures de refondation : François Bayrou a présenté ce qu’il appelle la « promesse française », qui s’articule autour de valeurs centrales et s’incarne dans de nombreux domaines.

Immigration

Affirmant l’importance de « dire les choses telles qu’elles sont », le Premier ministre a souhaité évoquer les craintes que suscite l’immigration, assurant qu’elle est avant tout une « question de proportion ».

Il souligne l’importance d'appliquer les obligations de quitter le territoire français, alors que 93 % d’entre elles ne le sont pas aujourd’hui. Il veut la réactivation du comité interministériel de contrôle de l’immigration, la transcription du Pacte européen Migration asile et le rétablissement en 2026 d’une trajectoire dynamique de l’aide au développement.

Écologie - Rappelant que l’écologie « n’est pas le problème », mais « la solution », le Premier ministre a appelé à poursuivre et amplifier les actions déjà entreprises :
    • finaliser la Stratégie nationale bas carbone,

    • préserver la biodiversité,

    • produire de l’énergie décarbonée, par le nucléaire et la géothermie notamment,

    • tenir une grande conférence nationale sur l’eau déclinée dans les régions,

    • favoriser les mobilités les plus adaptées, de l’hydrogène au Plan vélo qui doit « être poursuivi avec les moyens qui lui sont nécessaires ».

Éducation - Rappelant sa « fierté » d’avoir été un enseignant, le Premier ministre souhaite :
    • mettre en lumière et diffuser les meilleures pratiques des enseignants, pour enrichir leur formation initiale et continue,

    • promouvoir la lecture face aux écrans,

    • engager une consultation sur le temps scolaire,

    • poursuivre la réforme de l’enseignement professionnel.

Outre-Mer

Le Premier ministre, qui a présenté le plan « Mayotte debout » fin décembre 2024, a indiqué son application prochaine. Dans la prise en compte de la crise migratoire à Mayotte, il n’y aura « aucun débat tabou », y compris celui sur les conditions d’exercice du droit du sol.

Il va inviter en janvier les forces politiques néo-calédoniennes à Paris pour des négociations qui devront aboutir à la fin du premier trimestre 2025.

Il veut définir un plan de développement et de financement pour chaque Outre-mer, dans le cadre d’un nouveau Comité interministériel des Outre-mer que le ministre d’État préparera avec les élus de ces territoires.

Production : innovation, industrie et agriculture

Le Premier ministre plaide pour la mise en œuvre de politiques de filière, associant l’État, les grandes entreprises, les régions et les sous-traitants, à partir de l’examen de notre balance commerciale.

Sur la recherche, il veut la poursuite de la trajectoire définie dans la loi de programmation et une meilleure mobilisation des entreprises à l’effort de recherche.

Il souhaite également poursuivre la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (IA), avec diffusion de l’IA dans l’action publique, l’industrie, la formation et la recherche, appuyée sur un programme d’investissement dans les infrastructures.

Sur l’agriculture, le Premier ministre veut la poursuite de l’examen de la loi d’orientation agricole, l’organisation de conférences au plan national et régional pour définir une stratégie à long terme sur l’eau, une simplification des normes en donnant « l’initiative aux usagers ».

Travail

Le Premier ministre souhaite une concertation sur le travail et les salaires, qui porterait sur la qualité de la vie au travail, sur sa rémunération et sur son sens, sur la santé au travail, la prévention et la prise en charge des arrêts de travail, ainsi que sur la situation des travailleurs pauvres et l'égalité salariale femme-homme.

Il entend aussi poursuivre les efforts en matière de revalorisation salariale, d’épargne salariale, d’intéressement et de participation.

Territoire - Le Premier ministre veut travailler à combler les déséquilibres entre « Paris, les métropoles et le désert français ». Il entend notamment :
  • favoriser la construction de logements en réduisant encore les délais, allégeant les demandes d’autorisation, favorisant la densification,

  • relancer l’investissement locatif,

  • favoriser l’accession à la propriété,

  • soutenir les maires bâtisseurs par un système d’encouragement à l’investissement, y compris privé.

Il prévoit l’organisation d’une conférence sur le financement durable du transport - « condition de l’égalité des droits sur le territoire » - avec les collectivités locales et les professionnels, pour s’y préparer.

Santé et solidarité

François Bayrou veut adopter une vision pluriannuelle du financement du système de santé et travailler sur l’enjeu clé de la démographie médicale, en impliquant notamment les élus territoriaux, et en menant de front la question de la formation.

Il a également annoncé une hausse de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) en 2025 pour soutenir l’hôpital et améliorer les conditions de travail, et l’abandon de la mesure de déremboursement de certains médicaments et des consultations.

François Bayrou a confirmé que la santé mentale sera la grande cause nationale en 2025.

 

Le Premier ministre a également évoqué les grandes directions pour certains sujets :

  • culture : il a réaffirmé son soutien à la politique du patrimoine et à la création,

  • sport : il a proposé une nouvelle offre dans les maisons Sport Santé dans le cadre des parcours de soins pour les malades chroniques, avec 100 000 bilans d’activités physiques pour ces personne,

  • handicap : il a indiqué l’organisation rapide d’un comité interministériel du handicap et le remboursement intégral des fauteuils roulants en 202,

  • grand âge : il a annoncé l’ouverture d’un dialogue avec le Parlement et les départements sur le bien vieillir et le maintien à domicile,

  • enfance : il prévoit la création d’un Haut-commissariat à l’enfance,

  • précarité étudiante : il souhaite la construction de 15 000 logements par an pendant 3 ans, en mobilisant le foncier disponible de l’Etat, avec une attention portée à la carte universitaire sur le territoire.


 

Cet article est le 3426 ème sur le blog MRC 53 - le 96ème catégorie République Parlement

Article paru le 15 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou
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7 janvier 2025 2 07 /01 /janvier /2025 17:49

Pour ne plus dépendre du RN, composer avec la gauche texte par texte

 

La composition du gouvernement de François Bayrou a été connue le 23 décembre. Les premières déclarations du Premier ministre montraient qu'il prenait en compte les erreurs politiques qui avaient conduit à la censure parlementaire le 4 décembre.

 

Tout miser sur la bonne volonté du RN n'était pas la bonne méthode. Désormais, le gouvernement fera le nécessaire pour satisfaire l'électorat populaire du RN en passant des compromis programmatiques avec la gauche sur les textes qui relèvent des questions économiques et sociales.

 

L'urgence nationale qui est le vote des budgets 2025 devrait être assurée de cette façon. Le choix du ministre de l'économie et des finances était déterminant pour y parvenir.

 

Éric Lombard, qui a toujours été social libéral et favorable au rapprochement de la gauche et du centre, est l'homme de la situation. Voir (Challenges, 7 janvier) Les idées chocs d'Eric Lombard, nouvel homme fort de Bercy.

Dans le gouvernement Bayrou, c’est le poids lourd de gauche. A la tête d’un superministère des Finances, où il règne sur cinq ministres, Eric Lombard rappelle la position d’un Dominique Strauss-Kahn, lorsqu’il dirigeait un grand Bercy dans l’équipe Jospin. L’ex-directeur général de la Caisse des Dépôts le revendique : être de gauche était « une évidence » dès son plus jeune âge, marqué par son grand-père proche de Léon Blum. Une évidence aussi pour Olivier Faure, le patron du PS, qui aurait poussé sa candidature pour Matignon, cet été.

Rocardien de la première heure, Eric Lombard a participé à la mise sur orbite de la candidature (avortée) de Rocard à la présidentielle de 1988. Michel Rocard nommé à Matignon, il va faire partie du cabinet de Michel Sapin à la Justice puis à Bercy. Après la défaite de la gauche aux législatives de 1993, il continue d’alimenter le courant réformiste en idées pour fonder, en 2007, les Gracques, un think tank d’experts socialistes prônant un rapprochement avec un certain François Bayrou.

 

- 06 janvier (Maire Info) : Ce qu'il faut retenir de la composition du gouvernement Bayrou

Après l’habituelle succession de tractations, de négociations secrètes, de vraies rumeurs et de fausses informations, le gouvernement de François Bayrou a été nommé juste avant les fêtes de Noël. Il compte 35 membres : 14 ministres de plein exercice (dont quatre ministres d’État) et 21 ministres « auprès de »  ou ministres délégués. Petite particularité de ce gouvernement, pas vue depuis fort longtemps : il ne comprend, en revanche, aucun secrétaire d’État. 

- 06 janvier (Le Figaro) : Budget 2025 : le PS menace de censurer le gouvernement s'il n'obtient pas de concessions remarquables


 

Cet article est le 3418 ème sur le blog MRC 53 - le 95ème catégorie République Parlement

Article paru le 07 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Hôtel de Matignon

Hôtel de Matignon

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26 décembre 2024 4 26 /12 /décembre /2024 20:07

Un tandem de choc police-justice pour éloigner l'extrême droite

 

En dix jours, le gouvernement de François Bayrou a été constitué, juste avant Noël, le 23 décembre. Avec la marque du Premier ministre, qui a tenu au respect de la Constitution dans la répartition des prérogatives entre le président de la République, qui préside, et le Premier ministre, qui gouverne.

Voir le rappel (CiViQ, 24 décembre) : Le gouvernement Bayrou bien structuré mais pas à l'abri d'une censure.

 

On pourrait résumer ce gouvernement Bayrou en trois mots : autorité, cohésion, pacification. L'autorité par l'efficacité de l'action. La cohésion par la coordination de l'action. La pacification par la non violence de l'action. En résumé, l'action gouvernementale au plus près des besoins et des problèmes posés, en dehors des confrontations idéologiques, afin de resouder le pays.

 

Les travaux pratiques commencent. Voir Le Monde ce jour : En direct : François Bayrou se rendra à Mayotte dimanche et lundi.

 

Ensuite, la préparation du budget 2025 sera un exercice de haute voltige pour le gouvernement. Il s'agira d'associer autant que possible les députés de la gauche Nouveau Front Populaire à la confection du texte qui sera soumis au vote.

 

Derrière la réalité de l'affichage marqué à droite sur les questions régaliennes, la recherche de compromis sera puissante vers la gauche afin d'éviter la censure.

 

Voir les propos recueillis par Aurélie Louchart pour la publication "The Conversation", le 24 décembre - Gouvernement Bayrou : cap à droite pour tenir quelques mois ? - reprise dans le journal en ligne mayennais leglob-journal. Voir Les choix de Bayrou.

François Bayrou a finalement dévoilé son gouvernement. Sur le fond, pas de grandes différences avec la ligne de son prédécesseur. Sur la forme, en revanche, des distinctions se dessinent, avec une volonté de se détacher de l’Élysée et de mettre l’accent sur l’autorité, au détriment des volets sociaux et économiques. Décryptage avec Mathias Bernard*, historien de la politique.

 

*(Wikipédia) Mathias Bernard


 

Cet article est le 3407 ème sur le blog MRC 53 - le 94ème catégorie République Parlement

Article paru le 26 décembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Le gouvernement Bayrou devra être astucieux pour gérer l'instabilité
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13 décembre 2024 5 13 /12 /décembre /2024 23:30

Un élu de la France rurale tient tête au promoteur de la "start nation"

 

La passation de pouvoir ce 13 décembre 2024 sur le perron de l'Hôtel Matignon entre Michel Barnier et François Bayrou, deux septuagénaires dotés d'un long parcours politique, donnait une impression de retour au monde d'avant 2017. L'ère Macron de la "start-up nation" est finie.

 

Voir Ouest-France, François Bayrou, Premier ministre.

L’Élysée a indiqué ce vendredi 13 décembre 2024 que François Bayrou, le président du MoDem, était nommé Premier ministre, en remplacement de Michel Barnier. Le maire de Pau aura la lourde tâche de composer un gouvernement susceptible d’éviter une nouvelle censure de l’Assemblée nationale. Il devra aussi faire adopter un projet de loi de finances 2025.


 

Voir aussi TF1 (13 décembre) : François Bayrou Premier ministre.

LES "CONDITIONS" D'OLIVIER FAURE : Le PS ne votera pas une motion de censure contre François Bayrou si le nouveau Premier ministre respecte trois "conditions", annonce Olivier Faure sur TF1.
D'abord, "respecter les attentes des Français", dit-il, évoquant notamment "les retraites" et "l'accès aux soins".  
Ensuite, "faire en sorte que la méthode change" : "il faut mettre aux oubliettes l'article 49.3 et chercher des compromis texte par texte", demande le Premier secrétaire du PS.  
La troisième condition est que le Rassemblement national "ne soit plus l'arbitre des élégances", alors que le parti de Marine Le Pen et de Jordan Bardella avait mis la pression sur Michel Barnier afin qu'il retire plusieurs mesures du Budget 2025, notamment les taxes sur l'électricité. 

 

Cet article est le 3401 ème sur le blog MRC 53 - le 93ème catégorie République Parlement

Article paru le 13 décembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

François Bayrou nommé Premier ministre par un chef d'Etat hésitant
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