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Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.

La direction du PS a choisi majoritairement d'approuver le traité de Lisbonne


La fracture entre le oui et le non est devant nous

 

Cette décision « porte en elle le ferment de la division », a affirmé Benoît Hamon, député européen, commentant sa démission de son poste au PS de secrétaire national à l’Europe.

Il était celui qui voulait rapprocher les tenants du oui et du non, au sein de la direction du PS. Le vote du Bureau national, hier, en faveur du traité de Lisbonne (61% de oui), sans se préoccuper des conditions de sa ratification, marque l’échec de sa stratégie, comme il le reconnaît lui-même.

 

Le résultat est conforme au vote des adhérents en décembre 2004 à propos du traité constitutionnel. Pas de surprise. François Hollande navigue sur des eaux qu’il connaît bien.

Le PS, à hauteur de 60% de ses cadres et de ses militants, approuve tout traité européen par principe, considérant qu’il permet d’avancer sur la voie de l’intégration communautaire, cette terre promise du progrès humain (où un pouvoir européen fabrique des normes sociales et environnementales soumises à la prééminence de la concurrence libre et non faussée...).

 

La réalité est tout autre, ce qui conduit d’autres dirigeants du PS à prendre en considération les signaux émis par l’électorat populaire vis-à-vis des décisions européennes, quand le peuple français est consulté, comme ce fut le cas le 29 mai 2005.

Le plus connu est Laurent Fabius, qui a exercé toutes les responsabilités au sein du PS et de l’Etat, sauf une, celle de président de la République. D’autres anciens ministres, notamment Henri Emmanuelli, Paul Quilès, Marie-Noëlle Lienemann, Jean-Luc Mélenchon, ont adopté diverses positions qui convergent dans le refus de la ratification par la voie parlementaire, alors que le PS et sa candidate à l’élection présidentielle avaient pris position en faveur d’un nouveau référendum.

En fait, hier, s’est reconstituée la ligne de fracture entre les tenants du oui et du non en 2005. Ce qui prouve l’importance des choix qui sous-tendaient le vote du 29 mai 2005.

 

Et maintenant ? Jean-Luc Mélenchon et son mouvement « Pour une République Sociale » (PRS), Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès, avec « Gauche Avenir », ont anticipé ce clivage et noué des contacts avec des militants en dehors du PS. Par contre, Benoît Hamon et Henri Emmanuelli (NPS), d’un côté, Laurent Fabius d’un autre, ont conduit une stratégie interne au PS. Ils pèsent l’essentiel du tiers des militants et des cadres socialistes qui penchent en faveur du non.

 

Contrairement à ce qu’a dit François Hollande ce matin sur France Inter, la question du traité de Lisbonne n’est pas derrière nous. Il est vrai que la majorité de la direction du PS a pris position clairement sur le traité, confirmant ainsi qu’elle ne se distingue pas de l’UMP sur la question européenne, ce que l’on savait depuis longtemps. Elle pense que la proximité des élections municipales et cantonales (4 mois) va contraindre les uns (à l’intérieur du PS) et les autres (alliés locaux du PS) à mettre en sourdine les désaccords sur l’Europe.

En tout cas, le sénateur Mélenchon ne se taira pas. Sur www.marianne2.fr on peut voir, depuis hier soir, une vidéo dans laquelle il met en évidence la volonté de la majorité du PS d’enterrer le débat. Mélenchon : « Les socialistes ont peur d'un référendum sur l'Europe »

 

En réalité, il s’agit d’un débat fondamental concernant toute la gauche, et qui aura des implications dans les alliances futures, au-delà des prochaines élections des 9 et 16 mars 2008.

 

- Accepter le traité de Lisbonne, comme le fait la direction du PS, c’est s’orienter vers un parti démocrate, social et européen, comme le souhaitent François Bayrou, Dominique Strauss-Kahn et Michel Rocard.

- Refuser ce traité, c’est s’inscrire dans une démarche stratégique de rassemblement de la gauche dans sa diversité, pour un projet alternatif aux politiques néolibérales relayées actuellement par les institutions européennes.

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