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  • : Michel Sorin
  • : Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
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22 janvier 2025 3 22 /01 /janvier /2025 18:43

Les fonctionnaires des programmes DEI de diversité sont suspendus

 

Le second mandat présidentiel de Donald Trump commence sans perte de temps.

Selon l'AFP, "après la signature d’un décret présidentiel lundi, l’administration Trump ferme les bureaux et suspend les fonctionnaires chargés de promouvoir la diversité dans les agences et services de l’Etat.

Après le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris et de l’OMS, la grâce des insurgés de l’attaque du Capitole et à un baron de la drogue, l’état d’urgence à la frontière mexicaine, une nouvelle décision délétère à Trumpland.

 

Mardi soir, le nouveau président américain a décidé de suspendre les employés fédéraux des programmes de diversité. Les fonctionnaires travaillant dans les programmes DEI (diversité, équité, inclusion), dont Donald Trump a ordonné la fermeture, seront suspendus d’ici mercredi soir, a confirmé la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, sur le réseau social X.

Ils seront «placés en congé administratif payé avec effet immédiat». L’administration «prend des mesures pour fermer et mettre fin à toutes les initiatives, bureaux et programmes DEI», poursuit le message de la porte-parole, publié mardi soir.

Le mémo envoyé aux différents départements d’Etat et aux agences fédérales par l’administration Trump leur intime aussi de préparer des réductions d’effectifs d’ici au 31 janvier".

 

Voir ce qu'en dit Epoch Times (Wikipédia) - À propos de nous - Epoch Times et Epoch Times. Toute l'actualité en France et dans le monde.

 

Cet article est le 3433 ème sur le blog MRC 53 - le 24ème dans la catégorie Amérique

Article paru le 22 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Photo Epoch Times - des partisans de Trump manifestent au Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021. (Samuel Corum/Getty Images)

Photo Epoch Times - des partisans de Trump manifestent au Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021. (Samuel Corum/Getty Images)

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21 janvier 2025 2 21 /01 /janvier /2025 17:02

Certaines dispositions de l'IRA (Inflation Reduction Act) remises en cause

 

Un texte publié le 20 janvier 2025 par "The Conversation" (auteur : Philippe Copinschi) répond à nos interrogations sur les conséquences du retour de Trump à la présidence des USA, en ce qui concerne l'Énergie aux États-Unis (doc Wikipédia).

 

Les énergies renouvelables à l’épreuve de Trump 2.0

 

Il y a les mots et les actes. Trump a eu des envolées virulentes sur les énergies renouvelables et, notamment, sur sa bête noire, l’éolien offshore. Mais concrètement, que pourrait-il faire ? Pas forcément grand-chose.

La réélection de Donald Trump a rempli d’effroi l’ensemble des acteurs et militants de la transition énergétique aux États-Unis. Leur inquiétude est d’autant plus grande que celle-ci semble enfin bien engagée. Les énergies renouvelables (hydraulique, éolien et solaire principalement) représentent aujourd’hui un quart de la production électrique aux États-Unis, deux fois plus qu’il y a dix ans, tandis que le charbon, dont la part dans la production électrique est passée de 50 à 15 %, poursuit son déclin sans que Trump n’ait nullement ralenti la chute durant sa première présidence malgré ses promesses de campagne.

Le Texas, un nouveau champion des renouvelables ?

Dans certains États, l’évolution est spectaculaire. Ainsi, au Nevada, le solaire photovoltaïque assure à lui seul aujourd’hui plus du quart de la production d’électricité contre quelques pour-cent à peine il y a dix ans. Dans l’Iowa, dans le Kansas, ou encore dans le Dakota du Sud (autant d’États solidement ancrés dans le camp républicain), l’éolien représente dorénavant entre 50 et 60 % du mix électrique. Même le Texas, longtemps exclusivement perçu comme une terre de pétroliers, est devenu un champion des énergies renouvelables où le solaire et l’éolien assurent aujourd’hui 30 % de la production électrique (contre 18 % il y a seulement cinq ans).

Ce déploiement massif d’énergies renouvelables, ainsi que le décollage des ventes de voitures électriques (VE) et le développement rapide de capacités industrielles de fabrication de ces technologies propres, doivent beaucoup à l’Inflation Reduction Act (IRA), texte emblématique de la présidence Biden, voté en 2022. Présenté à tort comme un plan de lutte contre le changement climatique (alors qu’aucun objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre n’y figure), l’IRA a en réalité pour ambition économique et stratégique de relancer la production industrielle américaine en développant une industrie verte et en relocalisant les chaînes de valeur des énergies renouvelables aux États-Unis.

Une décarbonation portée par l’Inflation Reduction Act

Ce plan repose principalement sur une large gamme de crédits d’impôt permettant aux investisseurs dans les énergies renouvelables de déduire fiscalement jusqu’à 70 % du montant de leur investissement, ou aux producteurs d’énergie propre de toucher une prime proportionnelle à leur production. L’IRA couvre l’ensemble des énergies et technologies propres, de la génération d’électricité décarbonée (solaire, éolien, nucléaire, géothermie, etc.) à la production d’hydrogène propre ou de carburants d’aviation durable (SAF), en passant par la fabrication des technologies propres, l’achat d’un VE (pour autant qu’il ait été fabriqué en Amérique du Nord), ou encore l’installation de panneaux solaires sur les toits des bâtiments.

Ces aides, prévues pour une durée de dix ans, visent à rendre ces technologies décarbonées plus compétitives par rapport aux options basées sur le gaz, sur le pétrole ou sur le charbon, afin de favoriser leur adoption et leur diffusion. En deux ans, l’IRA ainsi permis une hausse significative de la production d’électricité renouvelable (en particulier solaire, qui a bondi de plus de 40 % par rapport à la période équivalente précédant l’IRA), des investissements dans les technologies propres (+70 %) et des ventes de VE (près de 10 % de parts de marché en 2024, contre 2 % en 2020).

Des aides qu’il serait difficile d’abroger

À plusieurs reprises durant la campagne électorale, Trump a qualifié l’IRA « d’arnaque verte » et a promis de l’abroger. Mais en a-t-il vraiment l’intention, ou les moyens ? Une partie de l’IRA, fondée non sur des crédits d’impôt, mais sur un système classique de subventions directes à des programmes de verdissement de l’économie (pour un montant de 120 milliards de dollars), a déjà été en grande majorité allouée par l’administration Biden, ce qui devrait rendre juridiquement difficile tout retour en arrière.

Surtout, les républicains, qui avaient unanimement voté contre en 2022, ont depuis appris à aimer l’IRA, dont le dispositif convient parfaitement aux intérêts industriels américains et qui bénéficie majoritairement aux circonscriptions républicaines, destinataires de 80 % des investissements liés à l’IRA. Même l’industrie pétrogazière y trouve son compte : non seulement l’IRA n’impose pas de cesser ni même de ralentir l’exploitation des énergies fossiles (qui a atteint des niveaux historiques sous Biden), mais il offre d’importantes aides en faveur des technologies de captage et stockage du CO2 et du secteur de l’hydrogène, qui profitent aux acteurs gaziers.

Ce que Trump pourrait changer

Certaines dispositions de l’IRA sont clairement menacées par le retour de Trump au pouvoir, dont celles protégeant l’environnement ou imposant des contraintes à l’industrie pétrogazière (comme la taxe sur les émissions de méthane prévue par l’IRA) ainsi que le crédit d’impôt en faveur des VE, qui aide avant tout les grands constructeurs automobiles historiques à rattraper leur retard sur Tesla, leader du marché. L’éolien, en particulier offshore, apparaît aussi comme une cible privilégiée de Trump, sans que les raisons en soient très claires.

Pour autant, Trump ne devrait pas toucher à l’architecture même de l’IRA, désormais défendu par de nombreux républicains. L’IRA est un formidable instrument de relance industrielle protectionniste et un puissant vecteur de relocalisation des activités industrielles sur le territoire américain. En la matière, la présidence de Biden s’est largement inscrite dans la continuité de celle de Trump, se réappropriant une partie de ses mesures protectionnistes, tout en y ajoutant de nouvelles (visant notamment les importations des VE chinois).

La principale menace pesant sur l’IRA n’est en réalité pas tant idéologique que liée aux dépenses publiques que le dispositif engendrera sur la durée. Les crédits d’impôt étant non plafonnés, tout investisseur remplissant les conditions y a droit, sans limites budgétaires. En cas de succès auprès des investisseurs, l’impact de l’IRA sur les finances publiques pourrait s’avérer être très élevé (au-delà des 1 200 milliards de dollars sur dix ans, selon certaines évaluations). Cette absence de plafonnement des dépenses pourrait faire de l’IRA une cible toute désignée des politiques de réduction des dépenses publiques, alors que la nouvelle administration affiche sa volonté de sabrer dans le budget de l’État fédéral.

Il existe enfin un point de parfaite continuité entre les administrations américaines qui se succèdent, véritable impensé de la politique énergétique et climatique américaine où sont quasi totalement ignorées les notions de sobriété et de circularité. Réaliser des économies d’énergie ou réduire la consommation n’est pas un impératif, même pas une option. Cette logique du toujours plus (plus d’énergies renouvelables et plus d’hydrogène certes, mais aussi plus de gaz, de pétrole et de nucléaire) est pourtant incompatible avec une véritable transition énergétique et climatique qui ne pourra pas faire l’impasse sur la nécessité de maitriser la demande.
 

Cet article est le 3431 ème sur le blog MRC 53 - le 23ème dans la catégorie Amérique

Article paru le 21 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

Carte Wikipédia : gisements de gaz de schiste aux USA en mai 2011

Carte Wikipédia : gisements de gaz de schiste aux USA en mai 2011

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13 janvier 2025 1 13 /01 /janvier /2025 18:28

En attendant, il affirme ses ambitions et sa stratégie de négociations

 

Donald Trump a surpris en devenant 45ème président des Etats-Unis d'Amérique en janvier 2017. Huit ans plus tard, le 20 janvier, il va être le 47ème président en étant beaucoup plus fort.

Voir (You Tube Radio-Canada Info) Donald Trump se proclame vainqueur des élections américaines 2024

Donald Trump, le candidat républicain à l'élection présidentielle américaine, a proclamé sa victoire dans la nuit de mardi à mercredi (5 au 6 novembre 2024) lors d’un discours à West Palm Beach, en Floride. Il était accompagné notamment de sa famille et de son colistier J.D. Vance.


 

Maintenant, posons-nous "la question qui fâche" : Donald Trump : à quelle sauce va-t-il manger le monde ? (France 24 - 11 janvier 2025). Selon Sébastien Boussois, chercheur à l'Institut géopolitique européen à Bruxelles, Donald Trump appliquera la même méthode que lors de son premier mandat, avec une stratégie de négociations "d'homme à homme et d'État à État, faisant fi du multilatéralisme".


 

Que penser de ses déclarations récentes concernant le Canada, le Groenland et le canal de Panama ? Voir You Tube FRANCE 24, le 9 janvier : Trump : l'Amérique en (très) grand ?

Voir aussi You Tube Les Echos, le 12 janvier : Trump peut-il acheter le Groenland ?.

Selon Le Monde (avec AFP, 8 janvier) : Donald Trump et ses ambitions expansionnistes suscitent l'incompréhension des Européens, déclare Olaf Scholz


 

Concernant le Groenland, sur le site de "The Conversation", l'universitaire Chloé Maurel a actualisé son texte du 17 novembre 2022.

Voir Les ressources du Groenland, entre protection de l’environnement et tentation du profit

Alors que Donald Trump a annoncé le 7 janvier vouloir annexer le Groenland – s'il le faut par la force – après son investiture à la tête des États-Unis, de nombreuses questions se posent. Le pays qui regorge de ressources précieuses en eau, en sable, en fer, en or, en nickel, en pétrole… tente de freiner leur exploitation.


 

Comme lors du premier mandat, l'immigration illégale et le Mexique seront visés. Voir (Radio France, 13 janvier) : États-Unis : au Texas, Donald Trump très attendu sur l'immigration illégale.

Voir aussi L'Humanité, 8 janvier : Pour Donald Trump, le golfe du Mexique devrait être rebaptisé le Golfe de l'Amérique.

 

Cet article est le 3424 ème sur le blog MRC 53 - le 22ème dans la catégorie Amérique

Article paru le 13 janvier 2025 sur http://mrc53.over-blog.com/

 

USA : Trump, président élu, sera effectivement président le 20 janvier
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8 novembre 2024 5 08 /11 /novembre /2024 17:54

En 2024, les électeurs indécis et indépendants ont voté Donald Trump

 

Pour comprendre la victoire électorale de Trump, il faut lire Le Temps des Ruptures. Le but de cette très jeune Équipe est InformerL'un de ses membres, Augustin Belloc, est l'auteur de cet article, publié le 6 novembre 2024.

 

Elections américaines 2024 : La guerre culturelle n’a pas eu lieu
 

Contrairement à ce que beaucoup de commentateurs français mal renseignés prétendent, la guerre culturelle n’est pas le facteur principal de la victoire de Trump. La grande différence par rapport à 2020 et même 2016, c’est la bascule des indécis et des indépendants. Ils avaient largement plébiscité Joe Biden il y a 4 ans, Donald Trump y est fortement majoritaire cette année. Explications.

 

Deux Amériques qui s’affrontent, ne se parlent plus, se haïssent viscéralement, considèrent la victoire de l’autre comme un péril démocratique, et se livrent à une guerre civique tous les deux ans, voilà la base de toute analyse politique digne de ce nom pour expliquer la situation électorale américaine.

Difficile de le nier, entre l’Amérique blanche, rurale, évangélique, masculine et non diplômée, et l’Amérique colored, urbaine, peu croyante, féminine et diplômée, le dialogue est rompu. La première vote systématiquement pour le parti républicain et ses candidats, la seconde pour les démocrates.

Peut-on cependant imputer le résultat de chaque élection, depuis maintenant dix ans que Donald Trump a chamboulé le paysage politique américain, à une simple fluctuation de participation électorale de ces deux Amériques ? Le triomphe trumpiste, indéniable et sans appel, du 5 novembre 2024, invite à plus de prudence.

A l’heure actuelle, Donald Trump réalise un score historique. Il dépasserait le parti démocrate au suffrage direct, une première en 20 ans, et pour la seconde fois seulement en 32 ans. Il accroît son nombre de voix par rapport à 2020, qui était déjà un record. Sous réserve des résultats définitifs au Nevada, il gagnerait cet Etat et ferait donc mieux qu’en 2016, quand il l’avait perdu de peu. Les républicains reprennent également le contrôle du Sénat, en défaisant au moins 2 sénateurs démocrates sortants, et potentiellement encore deux autres d’ici la fin du décompte. Le résultat à la Chambre des Représentants n’est pas encore net, mais les tendances actuelles donnent les républicains gagnants, accroissant peut-être leur majorité de 2022.

Comment expliquer cette déroute démocrate, alors que Donald Trump et son colistier JD Vance sont, selon les enquêtes d’opinion, largement plus impopulaires que Kamala Harris et Tim Walz ? Alors que les mensonges et le coup d’Etat manqué de janvier 2021 ont marqué profondément les Américains, pas seulement démocrates. Alors les démocrates ont réussi leur stratégie de conquête des banlieues huppées ?

La réponse est toute trouvée pour les partisans de la théorie de la guerre culturelle. Pour la droite culturelle, les minorités auraient compris que le « wokisme » serait une impasse, la preuve, Trump progresse chez les afro-américains et talonne les démocrates chez les latinos, malgré (ou grâce, selon les plus radicaux) les multiples propos racistes tenus à l’égard d’à peu près toutes les minorités. Pour la gauche culturelle, Gaza et le soutien à Israël seraient la cause unique de la défaite démocrate, qui aurait démobilisé les jeunes et les minorités, la preuve, la ville jadis démocrate de Dearborn au Michigan, majoritairement musulmane, a voté pour Trump, et les villes étudiantes du Michigan sont dans la même situation.

Ces données électorales sont vraies, elles sont aussi anecdotiques. La grande différence par rapport à 2020 et même 2016, c’est la bascule des indécis et des indépendants. Ils avaient largement plébiscité Joe Biden il y a 4 ans, Donald Trump y est fortement majoritaire cette année.

L’électeur indécis et indépendant moyen américain est favorable à l’avortement mais opposé à l’immigration. Partant de ce fait, à chaque élection, les démocrates tentent d’orienter le débat sur l’avortement, et les républicains sur l’immigration. Las, ces sujets n’étaient que les troisième et quatrième priorités des électeurs d’après les sondages de sortie d’urne. Le ciblage communautaire est également un échec pour les deux campagnes : les démocrates misaient grandement sur le basculement de l’électorat blanc et féminin, il n’a que peu bougé, et c’est en faveur des républicains. Les républicains misaient sur une participation renforcée des hommes blancs, ce fut le cas, mais les démocrates y ont légèrement comblé leur retard abyssal.

La première préoccupation des électeurs, l’avenir de la démocratie aux Etats-Unis, est un sujet partagé chez les bases démocrate, effrayée des annonces autoritaristes de Donald Trump, et républicaine, toujours persuadée d’un grand complot du Parti Démocrate ayant dérobé l’élection de 2020.

Finalement, le sujet qui a déterminé les indécis et les indépendants, c’est l’état de l’économie, et l’inflation considérable qui touche les Etats-Unis depuis 2021. Si cette préoccupation arrive en seconde position nationalement, elle est la première dans les Swing States et chez les électeurs qui se sont décidés dans la dernière semaine avant le vote.

C’est d’abord et avant tout la mise en avant de ce sujet qui explique la victoire de Donald Trump. Il a réussi à tenir sa coalition, les évangéliques et la classe ouvrière blanche, en y agrégeant les indécis et les indépendants. En se faisant discret sur l’avortement et en martelant sur l’immigration. Les démocrates, en se faisant discret sur l’immigration et en martelant sur l’avortement, ont aussi maintenu leur coalition des diplômés, des minorités, des femmes et des urbains, même si elle est légèrement en retrait.

Ce qui semble manquer à la plupart des analyses, c’est qu’au-delà de la guerre culturelle, bien réelle, en cours au Etats-Unis, il y a une crise économique persistante, et que c’est celle-ci qui a déterminé les électeurs pas ou peu politisés, pour qui les appels du pied identitaire, d’un camp ou de l’autre, n’ont pas fonctionné.

Donald Trump, en parlant plus d’économie et en s’associant avec des hommes d’affaires tout au long de la campagne, est apparu plus crédible sur le sujet. Il gagne largement dans des Etats où des référendums sur l’avortement ont été perdus par les républicains. La guerre culturelle n’a pas été déterminante la nuit dernière, les républicains comme les démocrates devraient s’en souvenir s’ils veulent engranger de futures victoires.


 

Cet article est le 3375 ème sur le blog MRC 53 - le 21ème dans la catégorie Amérique

Article paru le 08 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Photo Le Temps des Ruptures (photographe Margot L'hermite) : Augustin Belloc, 2021

Photo Le Temps des Ruptures (photographe Margot L'hermite) : Augustin Belloc, 2021

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7 novembre 2024 4 07 /11 /novembre /2024 16:42

 

Pour la France et l’Europe, renforcer les leviers de souveraineté

 

La seconde élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis d'Amérique aura un impact sur la France et l'Europe. Voici la position du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), sous la responsabilité de son vice-président aux relations internationales, Ladislas Polski, maire de La Trinité (06), vice-président de la Métropole Nice Côte d'Azur (communiqué du 7 novembre 2024).

 

"États-Unis : élection de Donald Trump, sachons tirer leçon ! "

 

"L’élection présidentielle américaine place Donald Trump dans une situation de forte légitimité à la tête des Etats-Unis.

Son discours et son comportement souvent outranciers et provocateurs ne semblent pas l’avoir affaibli mais au contraire renforcé, auprès d’un électorat, notamment au sein des couches populaires américaines, en proie à un sentiment d’insécurité économique et culturelle, et d’inquiétude sur l’avenir de l’hyperpuissance américaine.

Sachons tirer leçon, en France, de ce à quoi nous avons pu assister en observant ces dernières années la démocratie américaine, où trumpisme et wokisme sont apparus comme les deux faces d’un débat public malade par lequel nous sommes hélas largement contaminés.

Face à ces deux courants, la pensée universaliste née des Lumières françaises reste puissante et moderne : à nous de l’affirmer dans notre pays et de la faire rayonner à nouveau.

Avec l’élection de Donald Trump, la tentation américaine risque d’être celle de l’isolationnisme, comme ce fut le cas dans des périodes troublées de l’Histoire.

Pour la France et l’Europe, l’un des enjeux sera celui de renforcer les leviers de souveraineté économique, commerciale et monétaire afin de ne pas se contenter de subir la tenaille d’un affrontement entre les États-Unis et la Chine. 

La France, seule puissance de l’Union européenne détentrice de la dissuasion nucléaire, devra jouer son rôle dans le concert des nations.

Conserver et renouveler le lien historique avec notre plus ancienne nation alliée, avec laquelle nous partageons l’idéal de la Liberté, cible de nombreux ennemis communs.

Promouvoir, aux côtés des autres nations européennes, des rapports francs avec les Etats-Unis pour défendre fermement les intérêts de la France et ceux de l’Europe, seront nos défis.

Dans un monde instable et une France incertaine de son avenir, sachons affronter les secousses, défendre notre capacité d’influence pour retrouver le cap de la prospérité et affirmer le message républicain et universaliste du peuple français".


 

Pour information, voir (Linternaute.com) : Résultat de l'élection américaine


 

Cet article est le 3374 ème sur le blog MRC 53 - le 20ème dans la catégorie Amérique

Article paru le 07 novembre 2024 sur http://mrc53.over-blog.com/

Ladislas Polski, le 3 septembre 2011, à Carros (Alpes-Maritimes), accueillant l'université d'été du Mouvement Républicain et Citoyen

Ladislas Polski, le 3 septembre 2011, à Carros (Alpes-Maritimes), accueillant l'université d'été du Mouvement Républicain et Citoyen

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 21:37

Un profond désir de se différencier du reste du Canada

 

Le Québec est cette province du Canada qui entretient des liens amicaux et culturels forts avec la France, ce qui s’explique essentiellement par la langue et l’histoire en commun, mais pas seulement. Tout d’abord, il ne faut pas se fier à la très grande dimension de ce territoire car 10 % seulement est habitable et 1 % dans de bonnes conditions (les basses terres du Saint-Laurent, cette voie maritime étant le vrai cœur de la province, faisant le lien avec le continent et avec l’océan).

 

Vive le Québec libre ! (Voir Discours de Montréal ("Vive le Québec libre!"), 23 juillet 1967)

 

Vers l'indépendance tranquille - Voir cet article de Laurence Villaume, publié en septembre 1994 par Le Monde Diplomatique (à propos du livre de René-Marcel Sauvé). 

La marche vers l'indépendance du Québec est inéluctable (Tribune libre de Vigile.net, 18 septembre 2011, Gérald McNichols Tétreault). L’establishment du PQ (Parti Québécois) est dépassé par le mouvement citoyen indépendantiste.

Le Québec sera-t-il indépendant un jour ? (Débat du jour, Lapresse.ca, 24 avril 2012)

 

Les élections fédérales en 2011 ont confirmé la situation particulière du Québec, dont l’isolement est de plus en plus évident.

C’est la seule province canadienne qui a majoritairement des représentants progressistes au Parlement fédéral (voir Election fédérale canadienne 2011 : les conservateurs grands gagnants - 15 mai 2011). Donc, non seulement le Québec est la seule des dix provinces canadiennes à parler le français, mais c’est aussi la seule à être majoritairement de gauche. Les rapports entre le Québec et les autres provinces sont distendus. Tout se passe comme si le Canada cheminait tranquillement vers l’indépendance du Québec.

 

Le Québec attend de prochaines élections provinciales

Jean Charest (Parti libéral) est dans sa quatrième année de pouvoir (d’un 3ème mandat) qui s’achèvera normalement le 8 décembre 2013 mais le mandat de 4 ans sera écourté par le Premier ministre (les élections auront lieu avant la fin 2012), lequel a rappelé son directeur de cabinet des temps de crise… Le mouvement des étudiants prend de l’ampleur.

Québec : cent jours de manifestations étudiantes (Marianne2, Jules Fournier, 24 mai 2012)

  

Le mouvement étudiant contre la hausse des frais de scolarité au Québec           

            

Cent jours. Depuis plus de trois mois, les étudiants québécois sont entrés en résistance contre le gouvernement de Jean Charest au pouvoir depuis près de dix ans. En cause, l’augmentation des droits de scolarité à l’université : alors qu’ils sont gelés depuis vingt ans, le gouvernement libéral avait prévu de les augmenter de 75% dans les cinq prochaines années, les portant à 3793 dollars canadiens (2910 euros) par an.
Il n’en a pas fallu plus pour faire descendre les étudiants dans la rue. Le 22 mars, ils étaient près de 250 000 à manifester à Montréal, un petit carré rouge épinglé sur la veste en signe de protestation. Le 3 mai, après douze semaines de grève, les étudiants défilaient « en bobettes » (en sous-vêtements) afin d'incarner physiquement leur combat pour une plus grande transparence du gouvernement québécois
(…).

 

 

La loi 78 (liberticide) fait déborder le vase…

En fait, le mouvement a évolué depuis la contestation initiale de la hausse des droits de scolarité, à tel point que l’objet premier de la grande marche organisée pour marquer le centième jour du conflit n’était plus tant cette question-là que celle, plus globale, du droit à manifester en tant que tel. Après la démission de la ministre de l’Education, Line Beauchamp, le 14 mai dernier, le gouvernement libéral a décidé de serrer la vis en faisant voter une loi aux allures de déclaration de guerre (…).


La société québécoise semble aujourd’hui plus divisée que jamais. Si la population n’a pas toujours appuyé fermement les revendications étudiantes à leurs débuts, le gouvernement libéral a réussi le tour de force de se mettre une grande partie des citoyens à dos en se montrant incapable de gérer la crise et en faisant adopter cette Loi 78 qui fait l’unanimité - contre elle.

Répercussions sur le Canada

Dans un Québec habituellement paisible, où la révolution culturelle des années 1960 a duré dix ans et été qualifiée de Révolution tranquille, la violence du rapport de forces actuel interpelle. Certes, à l’aube des années 1970, quelques crises – sociales, politiques et institutionnelles – avaient secoué la Belle Province, mais la situation d’aujourd’hui semble inédite par son ampleur, par sa durée – par sa force.
Au-delà du Québec, quelles sont les répercussions sur le Canada ? Au printemps dernier, déjà, les élections générales avaient montré une fracture nette entre l’unique province francophone du pays, qui avait voté largement pour le Nouveau parti démocratique, progressiste, et le « ROC » (Rest of Canada), beaucoup plus conservateur. Déjà marginalisée au sein d’une fédération dont elle est la seule province à n’avoir pas ratifié la Constitution (les neuf provinces anglophones ayant trahi l’unique province francophone lors de la Nuit des longs couteaux en 1981), comment vont réagir les Canadiens, pétris d’une culture anglo-saxonne bien peu portée sur les conflits sociaux, face à cette explosion de la rue québécoise ?
A cet égard, les élections québécoises, qui devront avoir lieu d’ici à la fin de l’année, seront primordiales. Si les partis souverainistes (Parti québécois et Québec solidaire), qui sont aux côtés des manifestants aujourd’hui, parviennent à réunir une majorité à l’Assemblée nationale – pour la première fois depuis 2003 – le printemps érable pourrait bien avoir posé, rétrospectivement, les premières pierres de l’indépendance du Québec. Alors, le peuple québécois pourra exhumer avec fierté sa devise : «Je me souviens»

 

Voir aussi Les casseroles déferlent (Le Devoir.com, 25 mai 2012)

La manière forte n’est pas la solution ! (Le Devoir, 24 mai 2012)

Le "printemps érable" (Courrier international, 24 mai 2012)

 

Cet article est le 19ème paru sur ce blog dans la catégorie Amérique.

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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 22:53

Obama remet la politique à sa place face à la finance

 

Empêtré dans des négociations ardues, le gouvernement américain dispose d'une semaine pour relever le plafond de sa dette publique. Sans quoi, il court le risque du défaut de paiement. Voir Le Monde, 26 juillet : Comprendre la crise de la dette américaine et Dette américaine : Barack Obama appelle à un "compromis juste"  

Philippe Béchade (La Chronique Agora) observe qu’une trentaine d’Etats de l’Union et des centaines de municipalités se rapprochent du défaut sur leur dette - voir La ville de Jefferson se met en faillite.

(…) Mais pendant que la presse anglo-saxonne continue de distiller le venin du doute au sujet de la solvabilité de la Grèce, elle détourne l’attention des marchés — mais pas la nôtre — de défauts de paiement avérés qui surviennent en plein coeur du territoire des Etats-Unis.

La capitale de l’Alabama, la ville de Jefferson (en hommage à l’un des pères de la Constitution américaine qui doit se retourner dans sa tombe), a fait faillite ce week-end. Les fonctionnaires de la municipalité ont été priés de ne pas se rendre à leur travail lundi matin ; les patrouilles de polices vont être réduites de façon drastique… Les armuriers et les spécialistes de la private security (alarme et télésurveillance) du comté se frottent déjà les mains : le spectre de l’insécurité est un formidable accélérateur des ventes. Les Etats-Unis recommencent enfin à ressembler à ceux des temps héroïques où la survie et la protection de ses biens reposait d’abord sur le maniement d’un six coups bien huilé.

Mieux vaudra pour les touristes en visite dans la région de la Bible Belt ne pas tomber en panne de GPS et perdre leur chemin le soir dans les faubourgs de Jefferson. Les milices d’autoprotection (les neighborhood crime watches) risquent d’avoir la gâchette facile s’ils repèrent des individus dont l’attitude leur évoquerait celle de maraudeurs. Et il y a désormais pénurie d’enquêteurs au bureau du shérif local pour vérifier s’il se produit des bavures à des heures tardives.

▪ Ce n’est pas le genre de considérations qui impressionne Wall Street. Il commence à se murmurer que les Etats-Unis pourraient très bien s’accommoder d’une perte du “AAA”. Cela provoquerait une petite tension sur les taux mais ne provoquerait pas d’apocalypse sur les marchés. Ils en sont d’ailleurs tellement convaincus que les principaux indices américains sont revenus en fin de semaine dernière à 1% de leurs sommets annuels… cela à moins de 10 jours d’un possible défaut de paiement que Tim Geithner continue d’estimer inenvisageable (…).

Wall Street espère à tout moment l’annonce de la conclusion d’un accord sur une extension de la dette américaine. Les rumeurs font état d’un possible compromis sur un montant de 2 700 milliards de dollars supplémentaires qui seraient compensés par une baisse symétrique des dépenses fédérales sur 10 ans (sans hausse de la fiscalité…“naturellement”).

Cela ne changerait pas la situation financière de la trentaine d’états de l’Union et de centaines de municipalités qui sont en situation de défaut sur leur dette. Les licenciements vont continuer, le pays va se délabrer, et la Fed (qui émet 99 milliards de dollars de dette cette semaine) y verra d’excellentes excuses de mettre en oeuvre de nouveaux stimuli pour la rentrée

Alors que le Congrès nage en plein psychodrame politique sur fond de dette nationale, l'équipe de campagne de Barack Obama propose à ses supporters de réviser leur leçon de finance. Un an quasi jour pour jour après l'adoption du "Wall Street Reform and Consumer Protection Act", le président et candidat promet que les contribuables de Main Street ne seront plus jamais floués en cas de faillite à Wall Street.

 

Cet article est le 18ème paru sur ce blog dans la catégorie Amérique.

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 17:51

Le bloc québécois mis en échec par ce vote protestataire

 

L’élection fédérale canadienne, le 2 mai, n’a pas été beaucoup commentée en France dans la presse. Pourtant, ses résultats ont surpris et inquiété au Québec. J’ai posé la question à un ami québécois.  Voici sa réponse :

 

Les élections fédérales sont passées, je déplore l'élection de gouvernement MAJORITAIRE conservateur de droite (droite morale et droite religieuse). Notre système parlementaire est de modèle britannique, donc sans proportionnelle et sans date fixe. Durant les 4 dernières années il y a eu 2 gouvernements conservateurs minoritaires.

Après 20 ans de vote BLOC (parti souverainiste né en réaction au rejet de l'Accord du lac Meech (reconnaissance de la société distincte) qui devait être temporaire et qui était une coalition nationaliste de droite centre et gauche. Le bloc sous la gouverne de Gilles Duceppe est devenu un parti social démocrate.

 Les Québécois ont voté contre le statu quo, c'était un vote de ''ras le bol '' contre la classe politique québécoise (refus d’enquête publique sur des scandales de corruption, gaz de schiste... 3ième mandant de Charest au Québec). A défaut d’élection avant 2 ans au Québec, il s'est exprimé à Ottawa. C'était aussi un vote contre les conservateurs.

Le NPD (Nouveau Parti Démocratique) n'a pas de base au Québec. Le bloc nous répétait que nous devions empêcher l’élection d'un gouvernement conservateur majoritaire. Nous avons "jeté le bébé avec l'eau du bain". Mais il n’y a pas eu rejet de la souveraineté par ce geste. Ce n'est pas le lieu ou une telle chose se décide, les Québécois le savent.

Certains souverainistes souhaitaient même la fin du bloc à Ottawa, car victime de son succès, en situation de gouvernement minoritaire, nous aidions la fédération canadienne à "bien fonctionner" chaque fois que les demandes du Québec, défendues par le bloc, étaient considérées. Le bloc avait réussi a canaliser le vote de protestation depuis 20 ans, mais pas cette fois ci.

Les Québécois restent au centre et même "extrême centre", comme disent certains analystes (bien que les discours se polarisent un peu plus, avec des porte-parole plus médiatisés).

J’espérais un gouvernement minoritaire conservateur. Dans le contexte politique canadien actuel, j'ai même osé rêver au mieux à un gouvernement minoritaire de coalition : libéral (centre) et NPD (gauche), avec l’appui du bloc.
Le centre est miné ou encore hanté par les scandales de corruption et la gauche est mal organisée au travers de tout le Canada. Les 2 devraient travailler ensemble et s'unir pour contrer la droite, mais ils n’en sont pas encore là.

De plus, les conservateurs nous ont servi une leçon de politique. En ciblant leurs discours, leurs bases et leur électorat... Une redoutable machine, ils ont fait élire dans le reste du Canada 29 députés de plus qu'avant les élections. Ils ont un plan de match à long terme, ils n'y dérogent pas. Les conservateurs seraient majoritaires même sans leurs 6 députés au Québec sur 75. Le Québec est isolé, avec ou sans le bloc.
Suite aux résultats de l’élection, certains commentateurs de droite anglophone, forts du ressentiment contre les séparatistes, suggèrent même maintenant d'ignorer le Québec. Le RoC (Rest of Canada) est de plus en plus à droite, c'est là ma plus grande déception. S'il y a un constat à tirer, c’est celui-là.

 

Voir les Résultats de l’élection fédérale canadienne 2011 (Wikipédia) et Les élections fédérales canadiennes vues par l'Europe, dont ces deux articles :

Triomphe des conservateurs au Canada (Benoît Bréville, Le Monde Diplomatique, 6 mai)

Alors que l’organisation de nouvelles élections fédérales devenait inévitable, The Economist (26 mars 2011) ironisait sur la récurrence des scrutins législatifs au Canada – le troisième en cinq ans. « Nous y voilà encore », titrait l’hebdomadaire, avant d’ajouter : « Selon de récents sondages, les électeurs reconduiront probablement une Assemblée sensiblement identique : pourquoi les partis politiques canadiens se lancent-ils donc dans une telle bagarre ? » Les élections du 2 mai 2011 ont déjoué ces pronostics.

Le Parti conservateur du Canada (PCC) du premier ministre Stephen Harper, qui formait un gouvernement minoritaire depuis 2006, ce qui limitait sa marge de manœuvre (au point qu’il a été renversé par un vote de défiance), détient désormais, avec 39,7 % des voix, la majorité des sièges à la Chambre des communes (167 sur 308). Avec 102 députés (30,6 %), le Nouveau parti démocratique (NPD), d’inspiration social-démocrate, se classe deuxième et forme, pour la première fois depuis sa création, l’opposition officielle. Situé au centre de l’échiquier politique, le Parti libéral du Canada (PLC) n’a pu faire élire que 34 candidats (18,7 % des suffrages) ; il prend la troisième place et obtient ainsi les plus mauvais résultats de son histoire. Le Bloc Québécois (BQ) subit également une déroute sans précédent : le parti souverainiste ne possède plus que quatre sièges. Autre événement inédit, une représentante du Parti vert siègera à Ottawa.

Le succès de la candidate écologiste en Colombie Britannique, Mme Elizabeth May, relève surtout de l’anecdote. L’Ouest canadien, qui profite abondamment de l’exploitation des ressources naturelles, a, comme à son habitude, massivement voté pour le parti de M. Harper. Lequel avait fait campagne en dénonçant l’orientation écologique de ses concurrents, jugée néfaste pour l’économie et l’emploi.

Plus significatif est l’effondrement du BQ : les Québécois, qui lui avaient toujours accordé la majorité de leurs suffrages, ont cette fois désavoué la stratégie du parti souverainiste, implanté exclusivement dans la province francophone, et qui se trouve, depuis sa création en 1991, cantonné à un rôle d’opposition. Faut-il y voir un reflux de l’idée indépendantiste ? Ou le rejet d’une stratégie inefficace au niveau fédéral ?

En offrant au NPD plus de la moitié de ses députés (59 sur 75 sièges possibles), les Québécois ont misé sur un parti social-démocrate, fédéraliste certes, mais surtout susceptible de gouverner. Ils ont perdu. Bien que renforcés par ces élections, les néo-démocrates ne pourront pas s’opposer au programme annoncé par le PCC, majoritaire au Sénat et à la Chambre des communes : baisse d’impôts pour les entreprises, abolition du financement public des partis politiques, coupes dans les dépenses sociales pour réduire le déficit, assouplissement des restrictions sur les armes à feux, durcissement du Code criminel, etc.

Le « Parti républicain du Nord » s’est donné cent jours pour mettre en œuvre ce programme qui rappelle un peu celui de l’ancien président George W. Bush.

Les valeurs américaines guideront un Canada divisé (Pierre-François Besson, swissinfo.ch, 6 mai)

Un Canada gouverné très à droite, un Québec qui se retrouve plutôt dans le parti de l’opposition officielle, les résultats des élections législatives canadiennes suscitent l’inquiétude de la double nationale Laure Waridel, sociologue et militante au Québec, doctorante à Genève.

 

Cet article est le 17ème paru sur ce blog dans la catégorie Amérique.

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 22:36

Les échéances économiques et financières, difficiles pour Obama

Jean-Pierre Chevènement, dans le « 22h » de Public Sénat, le 2 mai, a eu ce commentaire à propos de la mort de Ben Laden "Pour Barack Obama c'est formidable, cela va lui permettre de se retirer d'Afghanistan sans perdre la face". 

De son côté, Julien Landfried, dans Ilovepolitics.info, la communication politique américaine vue de France, hier, présentait la photo des dirigeants américains pendant le déroulement de l’opération commando au Pakistan : Mort de Ben Laden: la Maison Blanche publie des photos d'Obama dans la "Situation Room" . Voir aussi les réponses de Rue89 aux questions relatives à cette opération : Exécution de Ben Laden : les questions que vous vous posez (Rue89, 2 mai).

Le 28 avril, Ilovepolitics.info rapportait la petite phrase de Barack Obama à ses supporters: il est "temps de recommencer".

 

Toutefois, les perspectives d’évolution de l’économie sont franchement inquiétantes, si l’on est attentif aux observations de Philippe Béchade. Celui-ci rédige depuis dix ans des chroniques macroéconomiques quotidiennes ainsi que de nombreux essais financiers. Intervenant quotidien sur BFM depuis mai 1995, il est aussi la 'voix' de l'actualité boursière internationale sur RFI depuis juin 2002. Analyste technique et arbitragiste de formation, il fut en France l'un des tout premiers 'traders' mais également formateur de spécialistes des marchés à terme. Rédacteur aux Publications Agora, vous trouvez chaque jour ses analyses impertinentes des marchés dans La Chronique Agora. Voici ses deux chroniques les plus récentes.

 

La Fed fait pleuvoir une avalanche de dollars pour contrer les tornades du Middle West (2 mai)

(…) Nous avons le sentiment d'assister à un scénario de type tsunami. Les cambistes qui aperçoivent au loin une crête écumante partent chercher refuge sur les hauteurs (des matières premières)... tandis que les spécialistes des actions foncent ramasser les coquillages qui ne sont jamais découverts en temps normal ; ils se fichent de ceux qui quittent précipitamment la plage en laissant sur place les chaises longues et la glacière.

Depuis quand un mur de liquidités de 3 000 milliards de dollars devrait-il effrayer les gérants de portefeuilles ? C'est au contraire une occasion inespérée de sortir le surf et d'en jeter plein la vue aux chroniqueurs de la Chronique Agora !

Nous regardons le spectacle qu'ils nous offrent avec intérêt, car au bout du rivage se dresse une muraille de défiance vis-à-vis du dollar dont le sommet se perd dans les nuages... Les Chinois n'en veulent plus, les Russes non plus.

Les traders de Wall Street savent-ils effectivement surfer sur les promesses d'argent éternellement gratuit de Ben Bernanke ? En tout cas, nous leurs conseillons d'apprendre en plus à voler (pas leurs clients) au-dessus des vagues (de dégagement sur le dollar) qui ne vont pas tarder à emporter la crédibilité de la Fed comme une tornade de force cinq emporte les toitures dans le MiddleWest.

 

La mort d'Oussama ben Laden fait grimper l'indice VIX (3 mai)

 (…) Parmi les éléments d'actualité, systématiquement évacués des commentaires de fin de séance depuis 10 jours, il y a la question non résolue du relèvement du plafond maximal de la dette publique (fixé à 14 294 milliards de dollars).

Il sera atteint dès le 16 mai. Une hausse opportune des recettes fiscales (grâce aux taxes sur les groupes pétroliers) a conduit le gouvernement à repousser jusqu'au 2 août la date fatidique où le pays pourrait faire défaut sur certaines obligations. Cela se produira si le Congrès des Etats-Unis ne trouve pas un compromis dans les 15 jours qui viennent -- les positions des démocrates et des républicains apparaissent à ce jour inconciliables.

Le secrétaire d'Etat au Trésor, Timothy Geithner, prend les devants pour rassurer les créanciers. Il a annoncé la suspension de l'émission de toute une série d'emprunts destinés à financer les collectivités locales, déjà exsangues depuis la faillite des monoliners [les réhausseurs de crédit chargés de garantir certains emprunts, notamment ceux liés aux subprime, NDLR].

Ce sont donc des milliers de fonctionnaires qui ne seront plus payés, des centaines de millions de dépenses d'équipement ou de réparation qui ne seront plus honorées. Cela risque probablement d'accélérer l'état de délabrement social et matériel de nombreuses villes et régions.

Voilà une spirale négative qui risque de se perpétuer jusqu'à fin 2012, tant les républicains semblent déterminés à raboter tous les budgets à connotation sociale (anéantir Medicare) et à mettre l'Etat au régime sec.

L'une des seules issues serait la privatisation de nombreux services publics, à commencer par la santé. Ce serait le moyen privilégié de se débarrasser -- sans légiférer de façon trop stigmatisante -- de Medicare, la réforme phare de l'administration Obama qui garde une certaine popularité car elle sauve des vies.

Des milliers de vie, mois après mois... Un montant qui devrait frapper les esprits ultra-conservateurs les plus obtus, en ce jour où l'Amérique rend spontanément hommage aux 3 500 victimes du 11 septembre 2001.

Cet article est le 16ème paru sur ce blog dans la catégorie Amérique.

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 20:47

Un Etat inexistant et des institutions internationales discréditées

 

Haïti, victime d’un séisme le 12 janvier 2010, faisant près de 300 000 morts (voir Séisme Haïti : l'histoire de ce pays peut l'aider à construire son avenir - 20 janvier 2010) ne s’est pas remis de cette catastrophe. Un an plus tard, ce pays vit encore sous les décombres. Pour comprendre, il faut bien connaître L'histoire d'Haïti (Jean Matouk, Rue89, 15 janvier 2010).

 

L’ancienne « perle des Antilles » qui enrichissait la France mérite qu’on lui accorde notre attention.

La proposition de Régis Debray était de faire Haïti "pupille de l'humanité" (Le Monde, 19 janvier 2010). Le porte-parole du comité indépendant de réflexion et de propositions sur les relations France-Haïti écrivait :

(…) Ne serait-ce pas à la France, concernant Haïti, de prendre l'initiative ? Non pas parce qu'Haïti, très ancienne colonie française, a fait la fortune de Nantes et de Bordeaux. Ni même parce que ce pays paria lui a versé en francs-or, chaque année et pendant plus d'un demi-siècle, jusqu'en 1883, des indemnités destinées aux anciens propriétaires d'esclaves.
Nous ne sommes pas dans une logique de dette et de réparation, tournée vers le passé, sans fondements juridiques sérieux. Il s
'agirait ici d'une logique d'avenir, tournée vers l'entrecroisement des intérêts bien compris et un sens partagé des responsabilités morales.
Après tout, la République n
'a-t-elle pas (encore) en 2010 le mot "fraternité" inscrit sur ses frontons ? Et ne trouve-t-on pas (encore) dans nos grimoires ces mots étranges d'un certain et bien oublié général, nommé de Gaulle : "Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde"

 

Les critiques pleuvent sur les conditions dans lesquelles s’est engagée la reconstruction.

Voir Haïti : Tenez vos promesses ! (Le Monde, point de vue de Médecins du monde, 7 décembre 2010). Les Haïtiens ne survivent que grâce à l'aide extérieure mais la reconstruction promise, et tant attendue, est en panne.

L'imposture des Nations unies en Haïti (Le Monde, point de vue de Jean-Philippe Belleau, 31 décembre 2010). Rien ne semble ressortir du milliard de dollars consommé chaque année par la mission onusienne pour la paix en Haïti, si ce n'est un discours d'autolégitimation et d'autosatisfaction (…).

Les Nations unies ne sont pas, et de loin, les seuls responsables ; mais, à l'heure du bilan, force est de conclure que la solution est ailleurs. Qui croît donc qu'il peut y avoir une quelconque sortie de la pauvreté extrême, du naufrage, sans Etat, sans institutions, sans infrastructures ? Il manque la plus importante des infrastructures, un Etat. Depuis cinquante ans, celui-ci a constamment et consciemment été détruit par les gouvernants haïtiens eux-mêmes comme par une aide internationale soumise aux idéologies du jour et à sa propre incompétence. Le premier des droits de l'homme ne serait-il pas le droit d'avoir un Etat ?

  

Un chanteur canadien d’origine haïtienne, Luck Mervil, veut réaliser son projet de construction de villages.

Voir Modifié, le projet Vilaj Vilaj fait son chemin (Le Devoir, 12 janvier).

«Il ne nous manque que de l’argent», a-t-il lancé hier. Le projet de l'organisme Vilaj Vilaj de construire sept villages en Haïti fait son chemin. Et le comédien et chanteur Luck Mervil, qui l'a créé, annonçait hier qu'ils allaient en commencer le prototype dès le mois de février, dans la région de Paillant, pas très loin de Port-au Prince.
Vilaj Vilaj a pour but de construire des villages sur un territoire à ce jour à peu près inhabité en Haïti. Celui de la région de Paillant pourrait d'abord abriter quelque 5000 personnes, mais on n'
exclut pas que sa population puisse un jour atteindre quelque 25 000 personnes.

Les villages conçus par Vilaj Vilaj sont prévus pour posséder de l'électricité, de l'eau potable, bien sûr, mais aussi des écoles et des centres de santé. Pour ce qui est de la gestion des écoles, il faudra cependant s'assurer de la coopération du gouvernement en place, rappelle Luck Mervil. L'éclairage utilisé permettrait de produire un éclairage de 100 watts avec seulement 4 watts. Le ciment antisismique utilisé est pour sa part conçu par Patrick Paultre, un Haïtien d'origine enseignant à l'
Université de Sherbrooke.
Le projet prévoit également un programme de formation des citoyens pour qu'ils participent eux-mêmes à l'élaboration de leur village, qui sera géré comme une coopérative. Ses habitants paieront un loyer pour résider dans leur maison, mais une partie de ce loyer sera accumulée pour que les habitants touchent un bénéfice en cas de hausse du prix de leur maison. On préférera utiliser des matériaux locaux plutôt que de les importer, pour favoriser ainsi la création d'
emplois.
«Il ne nous manque que de l'argent», lançait hier Luck Mervil au moment de lancer son projet, tout en énumérant la longue liste des entreprises et des institutions qui ont déjà poussé à la roue pour assurer la bonne marche du projet, d'Air Canada à la Fondation Paul-Gérin-Lajoie, en passant par Vidéotron et l'Université de Sherbrooke. L'organisme Vilaj Vilaj prévoit aussi exporter son expertise dans différents pays du monde, dont l'Afrique du Sud.

Le projet de la Fondation Vilaj Vilaj, selon Luck Mervil, son président et fondateur

La Fondation Vilaj Vilaj s’inscrit dans la perspective d’un renouvellement des pratiques de coopération internationale visant la lutte contre la pauvreté. L’initiative a été en gestation depuis plusieurs années, mais elle a trouvé une raison d’être logique après le séisme du 12 janvier 2010 qui, en quelques secondes, a provoqué d’innombrables pertes de vies humaines et la destruction d’une partie importante du cadre bâti.

La Fondation travaille à élaborer et exécuter des programmes de construction de villages à travers le monde. La Fondation a choisi de commencer son premier projet en Haïti à cause de l’urgence et de la précarité qui sévit dans ce pays suite au séisme.

Notre intervention vise à intégrer des actions simultanées au niveau du développement économique, social et culturel. Notre axe principal d’intervention est l’habitation par la création, de villages modernes et de quartiers intégrant les techniques et les technologies les plus récentes en matière de construction. L’initiative vise ainsi l’amélioration du cadre et des conditions de vie des personnes en situation de pauvreté dans les pays en voie de développement.

Ce projet vise essentiellement la décentralisation et la déconcentration des centres urbains qui demeurent l’une des préoccupations majeures en Haïti depuis le séisme.

Ce projet se réalisera dans la localité de Paillant (département des Nippes). La sélection du site est le résultat d’un processus basé principalement sur certains critères de base. Le premier critère de sélection est scientifique: répertorier les différentes régions du territoire haïtien dans lesquels les risques sismiques, d’inondations et de catastrophes écologiques sont les plus faibles. Aussi, s’y ajoute la proximité aux infrastructures, qui seront importantes pour favoriser le développement économique, social et environnemental.

Ce projet est le résultat d’une démarche démocratique issue de des consultations publiques auprès des communautés locales. Le projet prévoit la construction d’un premier village visant à accommoder une population d’environ 5 000 personnes, tout en y créant une dynamique sociale et économique viable. La construction du village provoquera des activités de formation intensive dans plusieurs domaines. Des concepts d’agroforesterie et tout un ensemble de considérations écologiques et environnementales seront priorisées et pratiquées. Le village sera autosuffisant en termes d’infrastructures, d’énergie et de ressources. La pratique des notions de participation citoyenne et de gouvernance démocratique y sera encouragée. Le village doit fournir à ses occupants la capacité de travailler, de s’éduquer, d’élever leurs enfants, de se soigner, de se nourrir et de se divertir tout en participant activement à l’évolution de leur communauté.

Cet article est le 15ème paru sur ce blog dans la catégorie Amérique.

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