Le MRC 53 est la structure mayennaise du Mouvement Républicain et Citoyen, qui a pour but de rassembler la gauche républicaine à partir, notamment, des idées de Jean-Pierre Chevènement, l'un de ses fondateurs, qui n'est plus membre du MRC depuis 2015. Le MRC a pris le relais du Mouvement des Citoyens (MDC) après les élections de 2002. En 2022, le MRC est devenu membre de la Fédération de la Gauche Républicaine avec quatre autres organisations politiques.
Contribuer avec les républicains à refonder la gauche
Les débats étaient d’un bon niveau, hier, en Conseil national. Jean-Pierre Chevènement et Jean-Luc Laurent ont écouté les interventions, puis ont apporté des réponses qui ont été plutôt bien reçues par les participants.
Auparavant, Guillaume Vuilletet avait présenté son rapport sur les élections européennes et Patrick Quinqueton avait dessiné les grandes lignes de l’université d’été qui aura lieu les 5 et 6 septembre à Toulouse. J’y reviendrai.
Voici le texte de mon intervention, en matinée. Jean-Pierre Chevènement a répondu sur certains points, l’après-midi.
Conseil national du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) - 28 juin 2009
Intervention de Michel Sorin (MRC 53, secrétaire national)
Nous sommes à mi-chemin entre deux congrès. C’est le moment de décider de corriger le tir, si nous en constatons le besoin.
Il y a un an, dans cette même ville, nous étions unanimes pour adopter la motion que nous proposait Jean-Pierre Chevènement :
- D’abord, l’analyse de la situation (anticipation de la crise - le « tsunami », que nous pressentions de grande ampleur - et les explications de la crise.
- Ensuite, la stratégie de refondation de la gauche sur des bases républicaines.
- Enfin, la perspective d’un grand parti de la gauche, condition du succès à l’élection présidentielle.
Pas de problème sur la 1ère partie (nous étions en plein dans le mille).
Sur la stratégie, nous n’avons pas de raison d’en changer. Les élections européennes ont confirmé la division et l’affaiblissement de la gauche. Au lieu d’aller vers l’unité, elle est allée vers la dispersion.
- Les Verts ont choisi de faire bloc avec d’autres groupes pour constituer une force écologiste au niveau européen. Ils ont réussi, prenant des voix au PS, au point d’obtenir le même nombre de sièges que lui.
- Le PCF a amélioré légèrement sa performance de 2004, en faisant alliance avec des dissidents du PS et du NPA. Il a maintenu ses deux sièges, mais l’opération a surtout permis à Jean-Luc Mélenchon d’être élu, ce qui le conforte dans son choix de faire exister son parti, entre un PS défaillant et un NPA peu à l’aise.
- Le PS voulait être seul Il l’est dans la défaite et il tombe de haut, car il était à son apogée en 2004.
Les conséquences sont claires :
- Le PS est affaibli et ne sait pas où il va.
- Les Verts sont incités à faire le choix de l’autonomie écologiste, se rapprochant de leurs homologues allemands qui sont tentés de faire alliance avec la droite quand la gauche n’est pas en situation de s’imposer.
- Le Front de gauche a envie de prolonger l’expérience, imitant Die Linke en Allemagne.
Tout cela ne nous rapproche pas de la création d’un grand parti de la gauche, comme nous l’espérions lors de notre congrès. Toutefois, l’affaiblissement du PS et le succès des écologistes sont de nature à inciter le PS à rechercher de vraies alliances à gauche, dans la mesure où les écologistes vont opter pour l’autonomie.
Notre stratégie en est confortée. Plus que jamais, nous devons être partie prenante de la refondation de la gauche, qui se fera avec le PS, le PCF, le PG, le PRG et nous.
Mais, dans cette recomposition, il nous faut occuper clairement le terrain de la gauche républicaine, ce qui suppose de faire l’effort de rassembler les républicains, en créant une organisation autrement plus dynamique que ne l’est le MRC.
Mes camarades, il n’est pas possible de continuer ce que nous faisons depuis plusieurs mois. Nous condamnons notre Mouvement à rester dans l’anonymat politique.
- D’un côté, Jean-Pierre Chevènement a proposé de revenir à la stratégie de refondation républicaine, considérant que la gauche est dans l’incapacité de rebondir et d’être à la hauteur des enjeux de la crise.
- De l’autre, la majorité des membres du Secrétariat national lui ont répondu que notre avenir est dans la gauche et que notre stratégie est la refondation de la gauche. Bien sûr, nous n’oublions pas qu’à la rentrée, nous serons à six mois des élections régionales et que la question de notre présence active va se poser, espérons-le dans d’autres termes qu’aux élections législatives et européennes.
Je ne suis pas d’accord avec Jean-Pierre Chevènement quand il oppose les deux démarches : refondation républicaine et refondation de la gauche. Comme je l’ai dit en tirant les enseignements des élections européennes, nous devons rassembler les républicains, dans le cadre de l’objectif de refondation de la gauche.
Notre MRC est bien loin de rassembler les républicains. Ce devrait être notre ambition, en précisant que nous agissons dans le but de participer à la refondation de la gauche sur des bases républicaines.
Notre MRC est indispensable parce qu’il est le seul à traiter en même temps la question sociale et la question nationale. Il est le seul à faire le lien, sérieusement, entre la République et la gauche.
Nous ne devons pas laisser partir les camarades qui portent le mieux la question sociale. Nous devons instaurer le dialogue entre la direction et les fédérations départementales, quelles que soient leurs positions.
A cet égard, la pratique de notre direction est inadaptée. La direction, c’est Jean-Pierre Chevènement avec Jean-Luc Laurent.
Je m’adresse directement à Jean-Pierre : il faut reconsidérer le management de notre « groupuscule » (c’est une citation, l’auteur se reconnaîtra). Tu ne dois pas te dérober à tes responsabilités.
Notre mouvement ne manque pas que de moyens. Il manque de lien entre sa direction et sa base. Il manque de communication et de participation. A plusieurs reprises, j’ai proposé mes modestes services. Je n’ai pas eu de réponse, ce qui est, en soi, une réponse.
Je m’exprime ici au nom des militants qui perdent espoir.
A mi-mandat, c’est le moment de se ressaisir. Le MRC doit changer pour jouer son rôle.
Cet article est le 33ème paru sur ce blog dans la catégorie MRC national.